Sénégal : l’horizon se dégage devant une présidentielle fixée au 24 mars
Les Sénégalais savent à présent que, sauf nouveau rebondissement, ils éliront leur cinquième président le 24 mars et entrevoient une sortie de la crise profonde provoquée par le report de dernière minute de l’élection. Un ultime doute a été levé jeudi quand le Conseil constitutionnel s’est aligné sur cette date du 24 mars après en avoir retenu une différente de celle fixée par la présidence…Après la commotion et l’incertitude causées par le report, des Dakarois ont exprimé leur soulagement. « Les étudiants et tout le monde étaient dans une situation un peu angoissante et stressante », dit Mamadou Dramé, étudiant lui-même. « Enfin le Sénégal va pouvoir respirer à nouveau ». Le 24 mars évite à la communauté chrétienne, significative, de voter le dimanche de Pâques. La campagne se déroulera pendant le mois de jeûne musulman. Elle sera plus courte que les 21 jours prescrits par le code électoral. La date d’un deuxième tour, probable en l’état actuel des candidatures, n’a pas été communiquée. AFP
Soudan : le chef de l’ONU appelle les parties à cesser les hostilités pendant le mois du ramadan
Au Conseil de sécurité, le Secrétaire général de l’ONU a appelé jeudi les parties soudanaises à honorer les valeurs portées par le ramadan, en cessant les hostilités. il a souligné qu’un an après le début du conflit entre les Forces armées soudanaises et les Forces d’appui rapide, 25 millions de personnes ont besoin d’aide, plus de 14.000 personnes ont été tuées et 6,3 millions de personnes, forcées de se déplacer. « Les violents affrontements mettent en péril l’unité du Soudan et qu’il existe désormais un risque non négligeable que ce conflit déstabilise de façon catastrophique l’ensemble de la région, du Sahel à la corne de l’Afrique en passant par la mer Rouge », a prévenu António Guterres…Anticipant le début du ramadan dans quelques jours, le chef de l’ONU a appelé toutes les parties au Soudan « à faire honneur aux valeurs portées par ce mois sacré, en cessant les hostilités pour toute la durée du mois ». ONU Info
Nigeria: près de 300 élèves enlevés dans le Nord-Ouest, en pleine vague de kidnappings de masse
Dans le nord-ouest du Nigeria, des « bandits » locaux ont de nouveau attaqué l’école de Kuriga, dans la région de Kaduna, et kidnappé près de 300 élèves, jeudi 7 mars au matin. Le même jour, près de 100 femmes ont été portées disparues…Selon le décompte des témoins, au moins 187 enfants de l’école secondaire auraient été emmenés par des hommes armés, ainsi que 125 autres scolarisés en primaire – 25 d’entre eux auraient ensuite réussi à s’échapper. Des professeurs sont également portés disparus. Depuis quelques années, les enlèvements de masse ciblant les écoles sont récurrents dans la région de Kaduna. Les groupes armés locaux s’en prennent aussi régulièrement aux fermiers ou aux voyageurs qui s’aventurent en dehors des villes. Et les familles sont bien souvent livrées à elles-mêmes pour négocier avec ces bandits, puis payer les rançons qu’ils réclament. RFI
Burkina Faso: Ablassé Ouedraogo, le dirigeant du parti Le Faso Autrement, a été libéré
Ablassé Ouedraogo a été libéré. Réquisitionné de force dans l’armée burkinabè fin décembre, le leader du parti Le Faso Autrement a été rendu à la vie civile ce jeudi 7 mars dans la matinée. 15 kilos en moins, 80 000 francs CFA de soldes et une humeur presque inchangée, c’est ce que l’ex-ministre des Affaires Étrangères burkinabés a confié à RFI avec un ton presque jovial. Ablassé Ouedraogo a donc rejoint son domicile, hier jeudi, après 80 jours passés dans différents camps militaires au centre nord du pays. Âgé de 70 ans, Ablassé Ouedraogo avait fait l’objet d’une arrestation le 24 décembre avant d’être transféré dans différentes bases militaires, avec d’autres figures de la société civile comme le défenseur des droits de l’homme Daouda Diallo. Récemment, on avait pu les voir dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux en treillis et maniant une kalachnikov dans des exercices militaires un peu dérisoires. RFI
RCA: les rebelles de la CPC revendiquent la reprise de la ville de Sikikédé
En Centrafrique, les rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) revendique la reprise de la ville de Sikikédé dans la préfecture de la Vakaga dans l’extrême nord-est du pays, une ville qu’ils avaient déjà conquise une première fois à la mi-février 2023 avant d’en avoir délogé. Ils assurent cette fois vouloir aller plus loin dans le sud. Les rebelles de la CPC ont lancé leur attaque vers 5 heures du matin, selon leur porte-parole qui parle d’« une offensive de grande envergure ». « Plus de 500 hommes, des véhicules équipés d’armes lourdes, des motos… Nous sommes bien préparés », affirme Aboubacar Siddiq, qui assure que leur « objectif » est d’aller plus au sud. RFI
L’armée française restera au Tchad, affirme Jean-Marie Bockel, envoyé spécial d’Emmanuel Macron en Afrique
L’armée française restera au Tchad, a affirmé, jeudi 7 mars, à N’Djamena l’envoyé d’Emmanuel Macron pour l’Afrique, faisant part au passage de « l’admiration » de la France au président et chef de la junte au pouvoir depuis trois ans, le général Mahamat Idriss Déby Itno, pour son processus de transition…Il y a actuellement un millier de militaires français au Tchad. Après une série de coups d’Etat au Mali, au Burkina Faso puis au Niger, les juntes militaires ont poussé dehors l’armée française, marquant la fin d’une décennie d’intervention antidjihadiste au Sahel…Cette déclaration intervient à deux mois d’une élection présidentielle pour laquelle le candidat Déby, âgé de 39 ans, part largement gagnant en l’absence de rivaux sérieux dans une opposition qui s’est soit ralliée à la junte, soit est violemment réprimée, selon les ONG internationales de défense des droits humains. Mais aussi huit jours après la mort, dans un assaut de l’armée contre le siège de son parti, du principal rival politique, et cousin de Mahamat Idriss Déby, Yaya Dillo Djérou. Le Monde avec AFP
Présidentielle 2024 en Tunisie : le grand flou
La présidentielle tunisienne doit en principe se tenir en octobre prochain. Mais beaucoup d’incertitudes planent encore sur son organisation du fait de contradictions entre la Constitution de 2022 et la loi électorale…[L]a Constitution de 2022, fondement du système politique imaginé par Kaïs Saïed, dispose – dans sa section première relative au président de la République figurant au chapitre V – que tout Tunisien, non binational, né de parents et grands-parents uniquement tunisiens, âgé de 40 ans au moins et jouissant de ses droits civiques et politiques, peut se présenter aux élections…Pour sortir de cette ambiguïté, le président candidat Kaïs Saïed a pris la peine de rappeler que le texte constitutionnel prévaut sur tout autre…Autre problème de taille : l’absence de Cour constitutionnelle. En cas de contradiction ou de nécessité d’une interprétation de la Constitution et de mise en application de la loi électorale, il revient normalement à la Cour constitutionnelle, instituée par la loi fondamentale adoptée en 2022, de trancher. Or cette institution, dont les membres sont essentiellement des magistrats et des juristes désignés directement par le président de la République, n’a toujours pas été mise en place. Jeune Afrique
Présidentielle au Ghana : l’opposition choisit une ancienne ministre comme colistière
John Mahama, principal candidat de l’opposition à l’élection présidentielle de décembre au Ghana, a annoncé jeudi que sa colistière pour la vice-présidence serait l’ancienne ministre de l’éducation Jane Opoku-Agyemang. C’est la deuxième fois que M. Mahama choisit Jane Opoku-Agyemang comme colistière dans ce pays conservateur d’Afrique de l’Ouest où les femmes sont sous-représentées en politique…L’élection présidentielle au Ghana s’annonce serrée entre Mahamudu Bawumia, premier candidat musulman du Nouveau parti patriotique (NPP, au pouvoir), et l’ancien président John Dramani Mahama, du Congrès national démocratique (NDC), parti d’opposition…Lors de l’élection de 2020, M. Mahama avait déjà désigné Jane Opoku-Agyemang pour figurer à ses côtés à la tête du Ghana en cas de victoire. Cette fois-ci Mme Opoku-Agyemang qui bénéficie d’un grand soutien dans les États du centre du Ghana, mettra à profit son expérience de campagne électorale à la présidence du pays. AFP
Records de chaleur en plein hiver au Maroc
Le Maroc enregistre des records de chaleur cet hiver, avec le mois de janvier le plus chaud recensé dans le royaume depuis 1940, a indiqué mercredi à l’AFP la Direction générale de la météorologie (DGM), imputant le phénomène au réchauffement climatique. Le pays, où les températures ont récemment frôlé les 37°C par endroits, fait face à sa sixième année consécutive de sécheresse qui risque d’affecter lourdement l’agriculture, un secteur clé de l’économie représentant environ 14% des exportations. En janvier, la température moyenne a battu un record, « excédant de +3,8°C les normales de la période 1991-2020 », a déclaré Houcine Youaabed, responsable de la communication à la DGM. Il s’agit « du mois de janvier le plus chaud depuis les premières mesures en 1940 », a-t-il précisé à l’AFP….D’après le réseau européen Copernicus, sur la période du 11 au 20 février, 21,6% de l’Europe et du nord du Maghreb est en situation de sécheresse, avec 17,3% des sols en déficit d’humidité (catégorie « warning ») et 2,5% où la végétation se développe anormalement (« alerte », un état de sécheresse encore plus avancé), selon les calculs effectués par l’AFP. AFP
RDC: Denis Mukwege appelle à un report du retrait de la Monusco
Alors que les combats se poursuivent à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) dans la province du Nord-Kivu et que les rebelles du M23 gagnent du terrain, Denis Mukwege appelle les Nations unies (ONU) à suspendre le retrait de la mission de maintien de la paix dans le pays. Dans une lettre envoyée au Conseil de sécurité le 5 mars, le médecin se dit très préoccupé par la situation sécuritaire. Après 25 ans de présence, la Monusco a entamé son retrait en janvier. Celui-ci doit s’achever d’ici la fin de l’année…Dans sa lettre ouverte, le prix Nobel de la paix 2018 se dit profondément inquiet par l’escalade de la violence armée et son impact sur les populations. Il cite, entre autres, « le recrutement et de l’utilisation d’enfants comme soldats » par les groupes armés, « les violences sexuelles liées aux conflits » et « les plus de 7 millions de déplacés » par ce nouveau pic de violence. RFI
Afrique australe: Amnesty international pointe les abus contre les commerçantes transfrontalières
À l’occasion de la journée internationale du droit des femmes, l’ONG Amnesty international (AI) publie un rapport sur les conditions de travail des femmes qui vivent du commerce transfrontalier informel. Quatre pays sont étudiés : le Malawi, la Zambie, le Zimbabwe et l’Afrique du Sud. En Afrique australe, le commerce transfrontalier informel, estimé à plus de 17,5 milliards de dollars par an, est pratiqué à 70% par des femmes, qui travaillent dans des conditions très précaires. Harcèlement, confiscation des biens, corruption : la liste des difficultés surmontées chaque jour par les commerçantes transfrontalières du secteur informel est longue. Sur la route, ces femmes subissent des attaques, des vols, des violences sexuelles, notamment de la part des amagumagumas, soit des gangs criminels qui sévissent au Zimbabwe…Aux frontières, ces commerçantes sont soumises à l’arbitraire absolu des douaniers, selon le rapport d’Amnesty international. Elles peuvent parfois attendre des heures avant de traverser ou bien se voir taxer leurs marchandises… quand elles ne sont pas tout bonnement confisquées. Le rapport documente aussi des abus de pouvoir allant jusqu’à l’exploitation sexuelle. RFI
Éthiopie: des négociations en cours autour de l’accord de paix de Pretoria
Le pouvoir fédéral discute depuis ce jeudi 7 février à Addis-Abeba avec les autorités du Tigré, cette province du nord du pays, en guerre contre l’État central, de 2020 à 2022. Les pourparlers doivent durer jusqu’au 13 mars. En Éthiopie, la guerre du Tigré aurait fait quelque 600 000 morts, selon une estimation de l’Union africaine (UA). Durant ces pourparlers – placés sous les auspices de l’UA, en présence des Américains, de l’ONU, de l’Union européenne ou encore de l’Autorité intergouvernementale pour le développement –, les parties doivent revoir l’application de l’accord de paix de Pretoria signé fin 2022, et dont l’application est loin d’être complète…Mais de sérieux obstacles sont encore là. Une partie du Tigré est encore occupée, notamment par les troupes de la province voisine Amhara, ainsi qu’au nord, par les soldats Érythréens. Ces derniers sont accusés de continuer à enlever des agriculteurs tigréens et de voler du bétail, ce qu’Asmara continue de nier. Une grande incertitude plane aussi autour du programme de désarmement, démobilisation et réintégration. Une commission est en place depuis un an. Officiellement, les armes lourdes ont été livrées. Mais il reste beaucoup à faire. RFI
Nouvel accord entre la Turquie et la Somalie sur les hydrocarbures
La Turquie et la Somalie ont conclu jeudi 7 mars 2024 un accord intergouvernemental sur les hydrocarbures, un mois après la signature d’un accord de défense entre les deux pays. L’accord a été signé à Istanbul par le ministre turc de l’Énergie, Alparslan Bayraktar, et le ministre somalien du Pétrole et des Ressources minérales, Abdirizak Omar Mohamed. Mogadiscio approfondit ses liens déjà étroits avec Ankara dans un contexte de tensions avec l’Éthiopie voisine. La Turquie, premier partenaire économique de la Somalie, confirme ses ambitions dans la Corne de l’Afrique avec un accord qui vise à « développer le secteur du gaz et du pétrole en Somalie ». Selon les détails publiés dans la presse turque, Ankara va aider Mogadiscio dans ses activités d’exploration et de production, mais aussi de raffinage et de distribution. L’accord concerne les forages sous terre autant que les forages en mer. La Turquie, bien que dépendante des importations d’hydrocarbures pour sa consommation, dispose d’une expérience dans l’exploitation de ses propres ressources, notamment de ses gisements gaziers en mer Noire. L’accord avec la Somalie présente toutefois de nombreux défis, à commencer par celui du financement des projets d’exploration. Cette initiative intervient après que l’Éthiopie et la région séparatiste du Somaliland ont signé début janvier un accord qui offre à la première un accès au golfe d’Aden en échange de sa reconnaissance du Somaliland. RFI
Déclaration conjointe non contraignante de la Mauritanie et l’UE sur les migrations
La Mauritanie et l’Union européenne (UE) ont signé et rendu publique, jeudi 7 mars à Nouakchott, une déclaration conjointe (non contraignante juridiquement) établissant le renforcement d’un partenariat sur les migrations. Les points concernant notamment la gestion et la lutte contre la migration irrégulière étaient très attendus par l’opinion publique, après avoir fait l’objet de spéculations sur les réseaux sociaux…D’après la feuille de route annexée à la déclaration, cinq thématiques autour de la migration feront l’objet d’une concertation : un chapitre pour faciliter la cohésion sociale des jeunes à travers des opportunités socio-économiques, un autre pour accompagner la Mauritanie à répondre à l’afflux de réfugiés et soutenir les communautés qui les accueillent, ou encore un pour soutenir la mobilité des étudiants en améliorant par exemple les procédures de délivrance de visas. Mais il y a aussi des chapitres très attendus, comme ceux concernant la lutte contre l’immigration irrégulière et le trafic de migrants, ou celui concernant la gestion, la surveillance et le contrôle des frontières. RFI