Revue de presse du 8 mars 2023

Burkina : au moins 60 morts dans l’attaque de Partiaga, selon le MBDHP
Une « soixantaine » de personnes ont été tuées le 26 février lors d’une attaque djihadiste présumée à Partiaga, une commune dans l’est du Burkina Faso, pour laquelle aucun bilan officiel n’a été communiqué, a affirmé mardi un mouvement de défense des droits humains. Aucune réaction pour confirmer ce bilan n’a pu être obtenue par l’AFP auprès des autorités nationales et régionales. Le 26 février matin, des « groupes armés terroristes ont envahi la commune (Partiaga), tuant, détruisant des biens et emportant du bétail », a indiqué le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et du peuple (MBDHP). « En l’absence de toute intervention des forces de sécurité, l’horreur a duré toute la journée, les VDP (supplétifs civils de l’armée) ayant été rapidement dépassés par les événements », poursuit l’organisation qui évoque aussi des disparus et déplore l’absence de bilan officiel. AfricaNews/AFP

Au Mali, des imams appellent à s’opposer à la laïcité dans la Constitution
Une influente organisation de responsables religieux au Mali a appelé mardi 7 mars les fidèles à s’opposer au projet de nouvelle Constitution présenté par la junte au pouvoir et au maintien du principe de laïcité de l’Etat. La Ligue malienne des imams et érudits pour la solidarité islamique lance cet appel à quelques jours de la date initialement prévue pour un référendum sur cette nouvelle Constitution. Les Maliens étaient censés être consultés le 19 mars. Tout indique que l’échéance ne sera pas respectée, bien que la junte n’ait encore jamais admis publiquement le report de ce qui constituerait le premier jalon validé par le vote sur la voie d’élections en février 2024 et d’un retour des civils au pouvoir. Cette Constitution est un élément clé du vaste chantier de réformes invoqué par les militaires pour justifier de continuer à diriger jusqu’en 2024 ce pays confronté à la propagation djihadiste et à une profonde crise multiforme. Le Monde

L’ONU fustige la persistance des atrocités au Soudan du Sud
Malgré les appels au cessez-le-feu et à la mise en œuvre de l’accord de paix, les conflits et les affrontements à travers le pays se traduisent par une série de violations des droits de l’homme et d’abus à l’encontre de la population, a dénoncé mardi le chef des droits de l’homme de l’ONU. Selon le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, « d’importantes flambées de violence » ont eu lieu récemment dans la région administrative du Grand Pibor, dans l’État de Jonglei et dans l’État du Haut-Nil. « Mon bureau, par l’intermédiaire de la division des droits de l’homme de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud, continue d’enregistrer des meurtres, des blessures et des enlèvements de civils, des violences sexuelles, ainsi que des pillages et des destructions de biens », a-t-il déclaré lors d’un débat du Conseil des droits de l’homme. Les civils sont particulièrement menacés par les éléments armés et les groupes armés organisés, qui blessent, tuent et déplacent des milliers de personnes. Ces acteurs sont responsable d’environ 47 % des incidents de violence perpétrés contre les civils. ONU Info

Centrafrique: Wagner derrière l’incendie chez le brasseur français Castel?
Des hommes du groupe Wagner sont-ils à l’origine de l’incendie qui a détruit une partie du stock de la brasserie MOCAF, filiale du groupe français Castel à Bangui, dans la nuit du dimanche 5 au lundi 6 mars 2023 ? C’est en tout cas ce que laissent penser les extraits de la vidéosurveillance du site, dont RFI a obtenu copie. Sur ces images, on voit deux groupes de deux hommes lancer, sur les coups de 1h du matin, des cocktails Molotov par-dessus le mur d’enceinte du site. Ces quatre hommes sont grands, athlétiques, en habits militaires, et portent leur mitraillette dans le dos. Si leurs visages et leurs têtes sont couverts, leur affiliation au groupe paramilitaire russe ne fait guère, voir aucuns doutes, selon nos sources sur place. Ils ne ressemblent pas en tout cas aux sept personnes arrêtées lundi soir dans un motel de Bimbo proche de la brasserie et présentées par la police centrafricaine comme les auteurs présumés de cet incendie criminel. RFI

RD Congo : les combats continuent dans l’Est malgré l’annonce d’un cessez-le-feu
Malgré l’annonce le 3 mars à Luanda d’un nouveau cessez-le-feu accepté par le M23 et censé entrer en vigueur mardi, les combats se poursuivent entre l’armée et les rebelles, dans l’est de la République démocratique du Congo, sur les fronts nord et sud autour des zones contrôlées par la rébellion, dans la province du Nord-Kivu. Malgré la pression internationale et l’annonce d’un cessez-le-feu prévu mardi midi (10H00 GMT) entre l’armée et la rébellion du M23, les combats se poursuivent dans l’est de la République démocratique du Congo, selon des sources locales. Après quelques jours de calme relatif, les combats avaient repris lundi sur les fronts nord et sud autour des zones contrôlées par les rebelles, dans la province du Nord-Kivu, faisant plusieurs morts et blessés civils selon des sources hospitalières et humanitaires. France24

Dans l’est de la RDC, Goma plus isolée que jamais
L’explosion, lointaine, a plongé dans le silence le quartier commerçant de Birere à proximité de l’aéroport de Goma, l’une des principales villes de l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Dans les boutiques, grossistes et clients se regardent sans comprendre. Brisant le silence, une vendeuse de légumes finit par crier tout haut ce que les autres craignent tout bas : « Ce sont les rebelles du M23 ! » Dans la rue, des passants ont sorti leur téléphone pour filmer. On attend, mais rien ne se passe. Pas de bruit de bottes, pas de bombe, pas de fumée. Timidement, les affaires reprennent. Les insurgés du Mouvement du 23 mars (M23) sont encore loin de la capitale régionale, même s’ils opèrent depuis plusieurs semaines dans la région de Saké. C’est dans cette zone, à une trentaine de kilomètres de Goma, que devraient bientôt se déployer les soldats burundais présents en RDC dans le cadre de la force de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC, selon les sigles en anglais) pour tenter d’endiguer l’avancée des insurgés et les actions des groupes armés. Les troupes burundaises s’ajoutent à un contingent de l’armée kényane d’environ un millier d’hommes déployé dans et autour de Goma depuis novembre 2022. Des forces sud-soudanaises et ougandaises sont également attendues sur le sol congolais pour compléter le dispositif militaire mis en place par l’EAC. Le Monde

L’impact écologique du lithium : une niche stratégique pour la RD Congo
[Vidéo:] La guerre du lithium fait rage, car la transition écologique ne peut se passer de ce précieux métal. En République démocratique du Congo, les entreprises étrangères se déchirent pour mettre la main sur le gisement de Manono, l’une des plus grandes mines inexploitées au monde. Pour parler de ces enjeux, Ali Laïdi reçoit Marius Mihigo, homme d’affaire congolais et conseiller de l’entreprise australienne AVZ, qui avait décroché une licence d’exploitation de la mine de Manono avant de la perdre. France24

Tanzanie: la présidente Samia Suluhu participe à une réunion de l’opposition
En Tanzanie, la journée des droits des femmes rime aussi avec politique. Ce mercredi 8 mars, la présidente Samia Suluhu Hassan est l’invitée d’honneur d’une fête du principal parti d’opposition, Chadema. Les femmes de cette formation politique accueilleront la cheffe d’État dans la ville de Moshi, chef-lieu de la province Kilimandjaro. C’est la première fois en 30 ans qu’un dirigeant du pays assiste à un rassemblement de l’opposition. Un nouveau signe d’ouverture politique. « Une nouvelle page s’écrit en Tanzanie », ce sont les premiers mots de la présidente tanzanienne lors de son discours devant une salle conquise. Samia Suluhu Hassan est arrivée ce matin vers 10h, heure locale dans la ville de Moshi. Elle a été accueillie par de chants et de danses et acclamée par des centaines de femmes, vêtues en blancs, rouges et bleus, les couleurs de l’aile féminine du parti Chadema. C’est la première fois qu’un chef d’état participe à un rassemblement de l’opposition. Ce n’est jamais arrivé dans l’histoire politique tanzanienne. RFI

Propos racistes, vague d’arrestations, Constitution révisée : la Tunisie devient-elle un état autoritaire ?
Depuis l’été 2021, les ONG et les grands partis d’opposition dénoncent une dérive autoritaire en Tunisie. Le président Kaïs Saïed, au pouvoir depuis 2019, mène une vague de répression contre ses opposants, les journalistes mais également contre les minorités. Les migrants subsahariens sont exposés à des agressions et à des campagnes de discrimination dans le pays. Le 21 février, le président tunisien, Kaïs Saïed, a affirmé que la présence en Tunisie d’immigrés clandestins provenant de pays d’Afrique subsaharienne était source de « violence et de crimes » et relevait d’une « entreprise criminelle ». Ce discours, condamné par des ONG comme « raciste et haineux », a provoqué une recrudescence des agressions dans le pays. Un bon nombre des 21.000 ressortissants d’Afrique subsaharienne recensés officiellement en Tunisie, pour la plupart en situation irrégulière, a perdu du jour au lendemain leur travail et leur logement. RTBF

Tunisie : quel impact après le gel de partenariat de la Banque mondiale ?
La Banque mondiale (BM) a décidé lundi de suspendre son cadre de partenariat avec la Tunisie après une montée des exactions contre les migrants africains dans le pays à la suite d’un discours incendiaire du président Kais Saied sur l’immigration illégale. Cette suspension « jusqu’à nouvel ordre » du programme de partenariat signifie de facto un gel de tout nouveau financement à la Tunisie, déjà engluée dans une grave crise financière. La direction de la BM a décidé de « mettre en pause » cet accord de partenariat « et de retirer du calendrier la revue du conseil d’administration » (CA) de la Banque mondiale, prévue initialement le 21 mars et « reportée jusqu’à nouvel ordre ». Cette décision concerne le cadre de partenariat pays (CPF en anglais), qui sert de base de suivi par le CA de la Banque mondiale afin d’évaluer et accompagner le pays dans ses programmes d’aide. AfricaNews/AFP

Madagascar: les propositions des ONG pour des élections apaisées et plus transparentes
Mardi 7 mars, une quinzaine d’organisations de la société civile se sont réunies pour interpeller citoyens et autorités au sujet de leurs inquiétudes quant aux élections à venir, notamment la présidentielle en fin d’année. Budget en berne, calendrier non arrêté, absence quasi-totale de communication à propos des communales et municipales censées se dérouler avant la présidentielle… Face à la presse, elles ont listé une série de changements à réaliser pour éviter « une nouvelle crise ». « Nous abordons l’année électorale sans la sérénité nécessaire à son bon déroulement » a prévenu d’entrée de jeu la porte-parole de la quinzaine d’ONG signataires. Parmi les solutions avancées pour désamorcer les foyers de tensions existants, elles proposent d’amender les lois électorales pour les améliorer. RFI

Éthiopie : 100.000 réfugiés somaliens nouvellement arrivés reçoivent une aide urgente (HCR)
L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et ses partenaires intensifient leurs efforts dans la région de Somali en Éthiopie pour soutenir et aider les réfugiés récemment arrivés qui fuient les affrontements en Somalie. Au cours des quatre dernières semaines, quelque 100.000 Somaliens sont arrivés dans la zone éthiopienne de Dolo, dans la région de Somali, pour échapper aux affrontements et à l’insécurité dans la ville de Laascaanood, dans la région de Sool. « La plupart d’entre eux sont des femmes, des enfants – dont beaucoup arrivent non accompagnés – et des personnes âgées », a informé depuis Addis Abeba le Représentant du HCR en Éthiopie, Mamadou Dian Baldé lors d’un point de presse régulier de l’Onu à Genève. « Beaucoup arrivent en état de choc, racontant des histoires d’êtres chers perdus pendant la fuite ou tués dans le conflit. Certains sont arrivés blessés », a fait valoir Mamadou Dian Baldé. Les familles nouvellement arrivées s’abritent dans des écoles et d’autres bâtiments publics, tandis que d’autres n’ont d’autre choix que de dormir dehors. ONU Info

Politique extérieure : la Chine disposée à collaborer davantage avec l’Afrique
En marge de la session plénière de la 14e Assemblée populaire nationale qui se tient actuellement à Beijing, le ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, a exposé le 7 mars, lors d’une conférence de presse, quelques points essentiels de la politique étrangère de son pays dans laquelle la coopération avec l’Afrique demeure un maillon essentiel. Depuis sa nomination en tant que nouveau ministre chinois des Affaires étrangères, c’est pour la première fois que Qin Gang apparaisse aux « Deux sessions » ; deux événements politiques majeurs actuellement en cours à Beijing. « Alors que le monde subit des changements majeurs jamais vus depuis un siècle, la Chine continuera à poursuivre la politique étrangère indépendante de paix et à mettre en œuvre la stratégie mutuellement bénéfique d’ouverture », a déclaré Qin Gang face à la presse chinoise et étrangère. Adiac-Congo

Meurtre de l’ambassadeur d’Italie en RDC: peine de mort requise contre les six accusés
La peine de mort a été requise ce mercredi 8 mars 2023 à Kinshasa contre six hommes jugés par un tribunal militaire pour le meurtre de l’ambassadeur d’Italie, de son garde du corps et d’un chauffeur en février 2021 dans l’est de la République démocratique du Congo. La peine capitale est souvent requise et prononcée en RDC dans des affaires de sécurité nationale, mais elle n’est plus appliquée depuis 20 ans et est systématiquement commuée en prison à perpétuité. «Les victimes ont été kidnappées, traînées en profondeur dans la forêt avant d’être exécutées», a déclaré le procureur militaire, le capitaine-magistrat Bamusamba Kabamba, dans son réquisitoire. RFI

Egypte : quatre morts et 23 blessés dans le déraillement d’un train de passagers
Quatre personnes ont été tuées et 23 autres blessées dans le déraillement d’un train de passagers survenu mardi soir en Égypte, a indiqué mercredi le ministère de la Santé égyptien. L’accident s’est déroulé à hauteur de la ville de Kalyoub lorsque le train entrait en gare, dans un itinéraire qui l’emmenait du Caire vers la ville de Ménouf, située dans le Delta du Nil. Le conducteur du train n’a pas tenu compte des indications de direction du sémaphore, ce qui a conduit à une collision avec une barrière tampon, provoquant le déraillement de la locomotive et d’un des premiers wagons, ont souligné les autorités. L’Égypte a connu plusieurs accidents sur son réseau ferroviaire ces dernières années. En mars 2021, deux trains de passagers sont entrés en collision dans le sud du pays, faisant 19 victimes. Le pire drame survenu sur les voies ferrées date de 2002, lorsque plus de 360 passagers ont péri dans l’incendie d’un train. RTBF

Sénégal: l’appel au calme des imams et oulémas face à un contexte politique tendu
Un appel au dialogue a été lancé, mardi 7 mars, par l’Association nationale des imams et oulémas. À moins d’un an de la présidentielle, prévue le 25 février 2024, le climat politique est crispé entre pouvoir et opposition qui ont multiplié ces dernières semaines des mobilisations aux allures de démonstrations de force. De quoi inquiéter les chefs religieux musulmans du pays. L’Institut islamique de Dakar était rempli, ce mardi 7 mars. Les imams, oulémas ou leurs émissaires sont venus des 14 régions et 46 départements du pays. « L’heure est grave » pour le président de l’Association, l’imam El Hadj Oumar Diène : « Notre pays traverse un moment difficile, secoué par un vent de phénomènes non contrôlés, de paroles agressives, menaçant sa stabilité. Privilégions le civisme et le dialogue, tout en respectant les lois qui régissent nos institutions. » Dans un contexte marqué par des procédures judiciaires visant l’opposant Ousmane Sonko – pour des accusations de viol et de diffamation –, par le silence du président Macky Sall sur une éventuelle candidature à un troisième mandat, et des appels à la « résistance » ou « au combat », l’imam Moctar Ndiaye appelle à la responsabilité : « Nous lançons un appel solennel aux acteurs politiques afin que la paix et la stabilité puissent véritablement régner d’ici l’horizon 2024. Ici, au Sénégal, nous sommes des régulateurs, des fédérateurs, des modérateurs très écoutés. Nous lançons aussi un appel au respect des chefs religieux, à ce qu’ils ne soient point stigmatisés. » RFI