Revue de Presse du 8 mars 2022

Le changement climatique et la sécurité en Afrique
[Vidéo] L’Afrique subit les effets du changement climatique les plus importants de toute région du monde. De canicules plus fréquentes et plus longues, aux sècheresses, inondations et cyclones, ces phénomènes ont déjà touché des millions d’Africains et menacé leurs moyens de subsistance. Ces perturbations, et la diminution de la viabilité des terres arables, refaçonnent le paysage sécuritaire de l’Afrique. Les menaces émanant de la pression foncière et de l’exploitation illégale du bois dans le Bassin du Congo, le second puits de carbone de la planète, sont particulièrement inquiétantes. Ce webinaire examinera les pressions sécuritaires liées au climat en Afrique et les priorités pour y répondre. Centre d’Études Stratégiques de l’Afrique

Soudan : le bras de fer entre l’armée et les manifestants se poursuit
Des centaines de manifestants étaient dans les rues de la capitale soudanaise, Khartoum, lundi appelant les militaires à rendre le pouvoir aux civils. Depuis bientôt cinq mois que la population occupe régulièrement la rue affrontant des forces de sécurité qui utilisent des gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Les manifestants, espèrent faire plier les autorités, mais celles-ci refusent de lâcher du lest. Les généraux insistent sur le fait qu’ils ne céderont le pouvoir qu’à un gouvernement élu. Des élections auront lieu l’année prochaine. En attendant la rue continue de protester au Soudan. Quelques années après le renversement d’Omar El Béchir, le Soudan cherche encore la voie de la sortie de crise. AfricaNews

Mali : Deux Casques bleus de la Minusma et deux soldats maliens tués
Les militaires de la Minusma sont une nouvelle fois en deuil. Deux Casques bleus égyptiens de la Mission des Nations unies au Mali et deux soldats maliens ont été tués lundi matin, dans deux événements distincts, ont annoncé l’ONU et l’armée malienne. « Ce matin, un convoi logistique de la (Minusma) a heurté un engin explosif improvisé au nord de Mopti (centre). Selon un premier bilan, l’explosion a causé la mort de deux Casques bleus, quatre autres ont été blessés », a écrit dans un tweet le porte-parole de la Minusma Olivier Salgado. Le chef de la Minusma El-Ghassim Wane a pour sa part « condamné vigoureusement cette attaque », appelant les « autorités maliennes à ne ménager aucun effort pour (en) identifier les auteurs ». 20 Minutes

Inquiétude en Mauritanie sur plusieurs ressortissants portés disparus à la frontière malienne
Dans un communiqué publié, ce lundi 7 mars 2022, le ministère de l’Intérieur et de la décentralisation mauritanien, affirme « mettre tout en œuvre pour connaître la vérité ». Pour l’heure, les circonstances de ces disparitions restent extrêmement peu claires. Le communiqué du ministère de l’Intérieur est assez lapidaire. Beaucoup d’éléments restent encore à clarifier à commencer par le nombre d’hommes qui ont disparu et depuis combien de temps. Ils ont quitté la région d’Adel Bagrou, à l’extrême sud-est de la Mauritanie, pour traverser la frontière et depuis lors, leurs familles sont sans nouvelles. Mohamed Mahmoud Ould Hanenna, député de Bassiknou à l’Est d’Adel Bagrou, a expliqué à l’agence de presse Allakhbar, que des sources locales l’auraient informé de la mort de 15 de ces disparus. Mais il n’a rien ajouté sur les circonstances de ces décès. RFI

Moderna va installer au Kenya sa première usine de vaccins en Afrique
Le fabricant américain de vaccins Moderna a annoncé lundi la construction de sa première usine africaine de vaccins au Kenya, après la signature avec ce pays d’un accord préalable qui prévoit la production de 500 millions de doses par an. L’entreprise entend investir 500 millions de dollars (460 millions d’euros) dans cette usine, qui produira des vaccins à ARN messager pour l’ensemble du continent africain, qui manque encore largement de doses pour lutter contre le Covid-19. « Le combat contre la pandémie de Covid-19 ces deux dernières années a rappelé le travail nécessaire pour assurer un accès équitable à la santé. Moderna est déterminé à faire partie de la solution », a déclaré dans un communiqué Stephane Bancel, son directeur général. Moderna dit espérer que cette usine commencera dès l’année prochaine à distribuer en Afrique son vaccin contre le Covid-19, dans l’optique d’augmenter la couverture vaccinale des pays les moins protégés contre le virus. AFP

Somalie: l’Amisom se réforme et devient Atmis
Après des mois de blocages, le gouvernement somalien et l’Union africaine sont finalement tombés d’accord sur une réforme de l’actuelle Amisom, la Mission de maintien de la paix de l’Union africaine en Somalie. Elle doit changer de nom pour devenir Atmis, avec un mandat plus politique, et sera chargée de préparer le départ à terme des forces de l’Union africaine de Somalie. Ce nouveau mandat doit encore être approuvé par le Conseil de sécurité des Nations unies. … Atmis conservera tout de même sur une forte composante militaire avec des pays contributeurs de troupes qui devraient rester inchangés. RFI

En Tunisie, l’organe de supervision judiciaire « temporaire » entre en fonction
En Tunisie, un nouvel organe judiciaire « temporaire » est entré en fonction mardi. Objet de controverse, cette instance a été décrété par le président Kaïs Saïed, pour remplacer le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), qu’il jugeait corrompu. Une nouvelle instance judiciaire pour la Tunisie. Les membres de l’organe de supervision judiciaire « temporaire » ont prêté serment, lundi 7 mars, pour remplacer le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) dont la dissolution par le président Kaïs Saïed a suscité une vague de critiques en Tunisie et à l’étranger. « C’est un moment historique », marquant « l’indépendance réelle de la magistrature », a affirmé Kaïs Saïed lors de la cérémonie au palais présidentiel devant les membres du nouveau « Conseil supérieur temporaire de la magistrature » qu’il a lui même nommés. Après avoir suspendu le Parlement élu et limogé le gouvernement en juillet, le président Kaïs Saïed avait dissous le 5 février le CSM, une instance indépendante créée en 2016 pour nommer les juges. France24

Le parcours du terroriste le plus craint et le plus recherché du Mozambique
Il s’appelle Bonomado Machude Omar et est l’homme le plus craint et recherché du Mozambique. À la tête de l’insurrection djihadiste de la région de Cabo Delgado, celui qui se fait appeler aussi Cheikh Omar rêve d’instaurer un califat au Mozambique. Un jeune footballeur originaire du lointain district de Palma, au Mozambique, vient d’être ajouté à la liste américaine des terroristes internationaux – et le ministre de la Défense mozambicain est bien décidé à le capturer, mort ou vif. Son nom : Bonomado Machude Omar, insaisissable chef de la rébellion dans la province de Cabo Delgado. Dans un récent rapport de l’ONG International Crisis Group, la rébellion islamiste qui sévit depuis cinq ans dans le nord du Mozambique est présentée comme “l’une des principales menaces pour la paix et la sécurité en Afrique”. Les origines de cette menace et l’identité de ses membres ont pourtant longtemps été entourées de mystère. Courrier International

La mise en accusation du conseiller sécurité de Tshisekedi tarde en RDC
Faute de preuves, la mise en accusation du « Monsieur sécurité » du président Félix Tshisekedi se fait attendre, plus d’un mois après son arrestation sur fond de rumeurs de tentative de coup d’État en République démocratique du Congo. « Il n’y a pas de mise en accusation un mois après parce que l’ANR (Agence nationale de renseignements) ne dispose d’aucune preuve contre le conseiller spécial François Beya », affirme Victor Tesongo, du collectif « Free François Beya ». « Les indices le concernant ne laissent planer aucun doute », assure au contraire un responsable sécuritaire congolais, sous couvert d’anonymat. Trois jours après son arrestation, la présidence congolaise avait affirmé que les enquêteurs de l’ANR possédaient contre M. Beya des « indices sérieux attestant d’agissements contre la sécurité nationale ». VOA

Gaz : l’Algérie tente de se replacer sur le marché européen à la faveur de la guerre en Ukraine
L’Algérie pourrait-elle s’imposer comme une alternative au gaz russe à la faveur de la guerre en Ukraine ? Alors que le conflit fait craindre des perturbations en Europe où 40 % des approvisionnements en gaz proviennent de Russie, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a proposé, jeudi 3 mars, des mesures pour s’affranchir de cette dépendance, parmi lesquelles la recherche de sources « alternatives » de fourniture comme l’Algérie. L’Italie a déjà examiné cette hypothèse comme en témoigne la visite inopinée du ministre italien des affaires étrangères, Luigi Di Maio, lundi 28 février, à Alger. Accompagné du PDG du groupe énergétique italien ENI, le chef de la diplomatie italienne a rencontré le président Abdelmadjid Tebboune, les ministres algériens des affaires étrangères et de l’énergie ainsi que le président de la Sonatrach, la compagnie algérienne des hydrocarbures. Objectif : « Mener des négociations concernant des quantités supplémentaires de gaz et les concrétiser dans les meilleurs délais », a déclaré M. Di Maio. Le Monde

Guerre en Ukraine : l ‘Afrique sous pression ?
L’Assemblée générale de l’Onu a adopté [02.03.22], à une écrasante majorité, une résolution qui « exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine ». Sur les 193 membres de l’Onu, cinq ont voté contre cette résolution, dont l’Erythrée. Huit pays africains ont préféré s’abstenir (Algérie, Burundi, République centrafricaine, Mali, Sénégal, Afrique du Sud, Soudan et Angola). Tandis que la Guinée, le Burkina Faso, le Togo, le Cameroun et le Maroc ont décidé de ne pas assister au vote. L’écrivain guinéen Tierno Monénembo affirme que son pays a subi des pressions de la part de l’Ukraine et de la Russie. … Plusieurs analystes affirment que certains pays africains ne se sont pas prononcés sur la guerre en Ukraine par réalisme politique et diplomatique. Des pays comme la RCA ou le Mali, où sont déployés des agents du groupe privé de sécurité russe Wagner, ont opté pour la neutralité pour ne pas froisser leur allié russe et surtout pour ne pas subir des représailles de sa part, selon Thierry Vircoulon, coordonnateur de l’Observatoire de l’Afrique australe et expert à l’Institut français des relations internationales (IFRI). … Selon Thierry Vircoulon, plusieurs pays africains se fournissent en armes dans trois pays d’Europe de l’est : la Russie, le Bélarus et l’Ukraine. Ce qui pourrait aussi expliquer leur discrétion affichée dans cette guerre. DW

Guerre en Ukraine : l’appel à l’aide des étudiants africains piégés à Soumy
A Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine, Hope Maki, 21 ans, vit en état d’alerte. Etudiante tanzanienne en troisième année de médecine, elle est piégée dans la ville, située à une cinquantaine de kilomètres de la Russie. Cette importante cité étudiante est l’une des premières localités ukrainiennes à avoir été bombardées depuis le début de l’offensive russe. « La nuit, je dors peu. Hier, j’ai encore entendu un bombardement et j’ai vu des missiles par la fenêtre », confie-t-elle par téléphone, dimanche 6 mars. Depuis le début de la guerre, Hope Maki est confinée dans un hôtel de Soumy avec des dizaines d’autres étudiants étrangers, indiens et africains pour la plupart. Venus étudier la médecine, le marketing ou l’ingénierie, ils seraient encore près de 1 700 à être bloqués dans la ville, selon les estimations officieuses qui circulent. « Les routes et la gare ont été bombardées, on ne peut plus sortir de la ville », indique Hope Maki. La jeune femme s’inquiète de la nourriture, qui commence à manquer, et des coupures intermittentes d’électricité et d’eau potable. « Nous nous sentons abandonnés par les autorités ukrainiennes. Nous survivons grâce aux dons de nos camarades de classe », affirme-t-elle. Le Monde

Un ancien ministre algérien de la Justice condamné à 3 ans de prison
Un ancien ministre algérien de la Justice en poste sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika a été condamné lundi à trois ans de prison pour « entrave au bon fonctionnement de la Justice », a indiqué l’agence officielle APS. Le pôle pénal financier et économique du tribunal algérois de Sidi M’hamed a condamné l’ancien ministre Tayeb Louh à cette peine de prison ferme pour « plusieurs chefs d’accusation, notamment abus de fonction et entrave au bon fonctionnement de la Justice », a précisé la même source. Le tribunal a également condamné l’homme d’affaires Tarek-Noah Kouninef à 4 ans de prison ferme et à une amende d’un million de dinars (7.000 euros) pour « complicité d’abus de fonction », selon l’agence. M. Louh avait été condamné en octobre pour les mêmes chefs d’inculpation dans un autre procès impliquant des hommes d’affaires proches de l’ex-président Bouteflika. VOA

Libye : suspension d’un accord sur l’égalité homme-femme
Le Conseil des ministres libyen de transition dirigé par Abdelhamid Dbeibah a suspendu la mise en oeuvre d’un accord avec les Nations unies sur l’égalité entre hommes et femmes. Comme l’a présenté le média d’information RFI, la décision a été prise lors d’une réunion du gouvernement dimanche, un jour avant la Journée internationale des droits des femmes. Selon le communiqué officiel, la décision de suspendre l’accord avec les Nations unies a été prise, »par précaution au regard du conflit de certains de ses articles avec les dispositions de la charia ». Lors de la signature de l’accord, Houriya Tarmal, la ministre d’État aux affaires des femmes largement critiquée par les islamistes, avait pourtant bien précisé que « la loi nationale prime au cas de contradiction ». Le 8 octobre dernier, la ministre signait un protocole d’accord avec la représentante d’ONU Femmes sur la préparation et l’adoption d’un plan national visant à mettre en œuvre la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies pour les femmes, la paix et la sécurité en Libye. AfricaNews

La RDC célèbre le 8 mars sous les signes de l’autonomisation des femmes et filles
La Journée internationale des des droits des femmes est célébrée le 8 mars de chaque année. Elle met en avant la lutte pour les droits des femmes et notamment pour la réduction des inégalités par rapport aux hommes. Dans les écoles et dans bien d’autres lieux publics, différentes manifestations sont programmées à travers la RDC pour marquer cette journée. Si sur le plan international, cette journée est placée cette année sous le thème : « L’égalité des sexes aujourd’hui pour un avenir durable ». En RDC, le thème retenu est : « l’autonomisation des femmes et filles dans le contexte de lutte contre le changement climatique et la réduction des risques des catastrophes ». Officialisée en 1977 par l’Organisation des Nations unies, cette journée couvre plusieurs évènements à travers le monde avec comme objectif de mettre un accent sur la lutte pour les droits des femmes et notamment pour la réduction des inégalités par rapport aux hommes. Radio Okapi

Au Sénégal, une plateforme pour promouvoir l’expertise des femmes dans les médias
Même si elles sont nombreuses à occuper des postes à responsabilité, les femmes manquent de visibilité dans les médias, et plus globalement dans l’espace public. Pour promouvoir leurs compétences, la nouvelle plateforme internet « les Expertes Sénégal », ambitionne de recenser ces professionnelles, dans tous les domaines : entreprise, droit, éducation, santé, sport. Un annuaire gratuit, notamment à destination des journalistes. Elle est l’une des premières à avoir créé une fiche sur la plateforme des «Expertes Sénégal» : Ndèye Biteye est directrice de Simplon, entreprise qui propose des formations aux métiers du numérique : « quand vous regardez les grandes émissions, sur cinq hommes, il y aura peut-être une femme. Donc on est vraiment sous-représentée dans la sphère médiatique et aujourd’hui, je pense que c’est à nous de nous imposer, pourquoi pas d’aller nous-mêmes au devant des médias et ne pas attendre en fait que les médias nous sollicitent. » Selon une étude du Global Media Monitoring Project, les femmes ne représentent que 13% des personnes invitées à s’exprimer dans les médias traditionnels au Sénégal. … La plateforme sera officiellement lancée ce jeudi 10 mars. Ses responsables espèrent l’inscription d’au moins 200 « Expertes » durant la première année. RFI