Revue de Presse du 8 mars 2021

Le président sénégalais, Macky Sall, sous pression à l’aube d’une nouvelle semaine de manifestations
A l’aube d’une nouvelle semaine de manifestations et après des troubles qui ont fait au moins cinq morts au Sénégal, la pression est forte sur le président, Macky Sall, pour qu’il réponde à la colère de la rue. Le médiateur de la République, Alioune Badara Cissé, a pressé le chef de l’Etat de sortir de son silence pour s’adresser aux jeunes, ajoutant sa voix aux appels de l’Organisation des Nations unies (ONU) ou des organisations africaines à toutes les parties pour chercher les solutions d’une désescalade. Les Sénégalais « veulent vous entendre, pourquoi diable ne leur parlerez-vous pas ? », a demandé devant la presse cet ancien proche collaborateur et ministre de M. Sall, volontiers critique du pouvoir : « Faites-le avant qu’il ne soit trop tard. » Le Sénégal, réputé comme un îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest, va au-devant d’une nouvelle semaine à risques après avoir connu de mercredi à vendredi ses troubles les plus graves depuis des années. Un collégien a été tué samedi 6 mars lors de manifestations à Diaobé (sud), portant à au moins cinq le nombre des morts depuis mercredi. Monde avec AFP

Sénégal : Ousmane Sonko remis en liberté sous contrôle judiciaire
L’opposant sénégalais a été libéré ce lundi 8 mars dans la matinée par le doyen des juges. Ousmane Sonko, placé sous contrôle judiciaire, devra cependant respecter certaines obligations. Arrêté le mercredi 3 mars alors qu’il était en route pour répondre à une convocation au palais de justice de Dakar dans le cadre de l’enquête ouverte suite à une plainte pour viol déposée contre lui, Ousmane Sonko « rentre chez lui », a indiqué l’un de ses avocats à Jeune Afrique, ce lundi 8 mars. Conduit au tribunal tôt dans la matinée, l’opposant comparaissait devant Samba Sall, le doyen des juges, qui l’a inculpé, a cependant décidé de sa libération et de son placement sous contrôle judiciaire, « assorti de certaines conditions ». Jeune Afrique

Guinée équatoriale : explosions meurtrières dans un camp militaire
Au moins 20 personnes ont été tuées et plus de 600 blessées, dimanche 7 mars, dans les explosions dues à « une négligence », qui ont ravagé un camp militaire et des quartiers environnants en Guinée équatoriale. Quatre puissantes déflagrations ont littéralement rasé des bâtiments de ce camp à Bata, la capitale économique, et d’innombrables maisons alentours. Il s’agit « d’un accident dû à la négligence de l’unité en charge de garder les explosifs, la dynamite et les munitions », dont les explosions ont provoqué la mort de 20 personnes et fait plus de 600 blessés, a affirmé le chef de l’État dans un communiqué lu à la télévision d’État TVGE. La chaîne publique de ce petit État d’Afrique centrale, dirigé d’une main de fer par le président Teodoro Obiang Nguema depuis près de 42 ans, a diffusé de nombreuses images de maisons réduites à l’état de ruines dans les environs du camp militaire, de blessés – notamment des enfants – extirpés des décombres par des civils et des pompiers et d’autres couchés à même le sol dans un hôpital et placés sous perfusion. France24 avec AFP

Somalie : attaque meurtrière des Shebab dans un restaurant de Mogadiscio
En Somalie, l’explosion d’un véhicule piégé vendredi dans un restaurant de Mogadiscio a causé la mort de plusieurs personnes et fait des dizaines de blessés, selon un bilan provisoire. L’attaque a été revendiquée par les islamistes shebab.  Plusieurs personnes ont été tuées, vendredi 5 mars, par l’explosion d’un véhicule piégé contre un populaire restaurant de la capitale somalienne Mogadiscio, a annoncé la police. L’attaque a été revendiquée par les islamistes Shebab. Le bilan est passé de 10 à 20 morts, a rapporté samedi l’agence de presse gouvernementale, citant le service d’ambulance Aamin.  Selon le porte-parole de la police, Sadick Dudishe, l’attentat contre le restaurant a été perpétré avec un « rickshaw » (tricycle motorisé), doté d’un plateau de transport de marchandises chargé d’explosifs. France24 avec AFP et AP

Prix Mo Ibrahim 2020 pour le président sortant du Niger Mahamadou Issoufou
Le président sortant du Niger, Mahamadou Issoufou, qui laissera début avril sa place à Mohamed Bazoum après la première transition démocratique entre deux présidents élus du pays, s’est vu décerner lundi le prix Mo Ibrahim 2020, qui récompense une « gouvernance exceptionnelle » en Afrique. « Le Comité du Prix souligne le leadership exceptionnel du président Issoufou, à la tête d’un des pays les plus pauvres au monde, confronté à un cumul de défis apparemment insurmontables », selon un communiqué de la Fondation Mo Ibrahim reçu lundi par l’AFP. Mahamadou Issoufou, 68 ans, a été président du Niger pendant 10 ans, renonçant à un troisième mandat. Dans l’histoire nationale rythmée par les coups d’Etat, la dernière présidentielle de fin 2020 et début 2021, a été la première transition démocratique entre deux présidents élus. AFP

À Ndjamena, la police tchadienne entoure toujours le siège des Transformateurs
Le siège des Transformateurs est toujours assiégé par la police à Ndjamena. La police présente en nombre à l’extérieur bloque toutes les entrées depuis que samedi, les militants du parti ont tenté de s’y replier pour de tenir une veillée de prière en l’honneur de la mère de Yaya Dillo. La veillée a été empêchée. Le président du parti, Succès Masra, est bloqué à l’intérieur avec des partisans militants. À la mi-journée dimanche, l’avocat Me Max Loalngar, président de la Ligue tchadienne des droits de l’homme a tenté de lui rendre visite en vain. Il dénonce une « assignation à résidence » qui ne dit pas son nom. « Personne ne peut avoir accès au siège des Transformateurs, ni au siège ni aux alentours. Toutes les issues sont complètement bloquées par la police. Je me suis rendu sur les lieux. Les policiers sont venus vers moi pour me dire qu’il n’y avait pas d’entrée. Je leur ai fait comprendre que j’étais avocat, j’ai sorti ma carte. RFI

Au Cameroun, les kidnappings d’éleveurs sèment la désolation dans l’Adamaoua
Depuis plus de cinq ans, des preneurs d’otages venus de la République centrafricaine (RCA), du Tchad et même du Soudan enlèvent des éleveurs camerounais avec la complicité de bandits locaux. Cette population est ciblée pour sa richesse et les libérations sont négociées contre de grosses rançons. Le phénomène a pris de l’ampleur en 2013, au plus fort de la troisième guerre civile centrafricaine. Des hommes lourdement armés, venus de la RCA qui partage une longue frontière de près de 800 kilomètres avec le Cameroun, se sont concentrés sur l’Adamaoua, bastion de l’élevage bovin du pays, et les régions voisines du Nord et de l’Est. D’après l’Association pour le développement social et culturel des Mbororo (Mboscuda), entre 2015 et 2019, plus de 300 Mbororo, ce peuple d’éleveurs nomades peuls, ont été pris en otage dans l’Adamaoua. Soixante-dix d’entre eux ont été tués, une trentaine ont été délivrés par l’armée. Le reste, autrement dit la grande majorité, a recouvré la liberté contre le paiement de plus de 2 milliards de francs CFA de rançons (plus de 3 millions d’euros). Le Monde

Darfour, l’interminable crise
Malgré les changements politiques à Khartoum et la signature d’accords de paix à Juba avec plusieurs groupes rebelles, la sécurité n’est toujours pas revenue au Darfour. Quand il a vu débarquer dans son village de Fallouja des hommes armés, enturbannés et vêtus de treillis sur des pick-up et des dromadaires, Hamad Abdelkader a creusé un trou. Pris de panique, il y est resté caché pendant deux jours avant de s’éclipser à la nuit tombée. Au bout d’une semaine de marche à travers les plaines poussiéreuses, le fermier a réussi à rejoindre le camp de Shedad, près de Shangal Tobay, une bourgade du nord du Darfour. Là, au milieu d’un champ, Hamad Abdelkader a retrouvé des habitants de son village. Pendant l’attaque qui a eu lieu fin janvier, certains ont été blessés par balles. D’autres portent encore aux bras, aux mains, des marques de brûlures. Ils sont des centaines à attendre sous un soleil implacable, protégés par des lambeaux de tissus tendus sur des bâtons. Jusqu’à dix personnes s’entassent sous ces tentes de fortune. Aucune aide humanitaire n’est encore parvenue jusqu’à eux. Le Monde

Burundi: grâce présidentielle pour 40% des détenus du pays
Plus de 5.200 prisonniers vont être libérés à partir de cette semaine au Burundi, dans le cadre d’une grâce présidentielle destinée à « désengorger » des prisons surpeuplées, selon un décret présidentiel parvenu à l’AFP lundi. … Sont également concernés par une remise totale de peine « les condamnés pour corruption (…) quelle que soit la peine prononcée, à condition d’avoir payé les montants détournés et les dommages et intérêts prononcés par la cour ». « Toute mesure de grâce est à saluer, au regard de la surpopulation carcérale au Burundi, mais malheureusement, ces critères excluent une bonne partie des prisonniers politiques arrêtés depuis le début de la crise de 2015 au Burundi », a réagi à l’AFP Pacifique Nininahazwe, une des figures de la société civile en exil. « Le maintien de prisonniers politiques en prison ne va pas dans le sens de l’apaisement », a-t-il regretté. Le général Évariste Ndayishimiye a été élu le 20 mai à la tête de l’Etat, suscitant un léger et bref espoir d’ouverture au Burundi. Belga

Antonio Guterres : « Quand les femmes gouvernent, l’État investit davantage dans la protection sociale »
« Les faits sont là. Quand les femmes gouvernent, l’État investit davantage dans la protection sociale et la pauvreté régresse plus vite », a affirmé Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations Unies. Il l’a dit à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes célébrée le 8 mars. « Quand les femmes siègent au parlement, les pays sont plus fermes dans leurs politiques de lutte contre les changements climatiques. Quand les femmes participent aux négociations de paix, les accords sont plus durables », a-t-il ajouté. Depuis que les femmes sont aussi nombreuses que les hommes aux plus hautes fonctions de l’ONU, l’action de l’organisation internationale en faveur de la paix, du développement durable et des droits humains est encore plus concertée, a souligné le Secrétaire général. Les Nations Unies appellent à faire du leadership des femmes dans tous les domaines une priorité. « L’absence généralisée et désastreuse de représentation des intérêts des femmes a trop duré », a déclaré Phumzile Mlambo-Ngcuka, directrice exécutive d’ONU Femmes, dans un message pour la journée. Mme Mlambo-Ngcuka appelle à renforcer la représentativité des femmes « dans tous les domaines, actuellement dominés par les hommes, où des décisions sur des questions qui affectent la vie des femmes sont prises ». Radio Okapi