Revue de presse du 8 mai 2025

Port-Soudan à nouveau ciblé par des drones
Jeudi 8 mai, pour le cinquième jour consécutif, des drones ont attaqué des régions de l’est et du sud du Soudan, selon des sources militaires, qui ont imputé ces frappes aux paramilitaires. Tenues par l’armée, ces zones étaient encore jusqu’à récemment épargnées par la guerre. Plusieurs sites stratégiques de Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement situé sur la mer Rouge, dans l’est du pays, avaient déjà été attaqués ces derniers jours par des drones. Jeudi, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), en guerre depuis deux ans contre l’armée, ont lancé « une nouvelle attaque de drones contre la base navale de Flamingo », à Port-Soudan, a indiqué une source militaire sous couvert d’anonymat. Des explosions ont été entendues à travers la ville, a rapporté un correspondant de l’AFP. Port-Soudan, plaque tournante de l’aide humanitaire qui abrite des agences de l’ONU et des centaines de milliers de déplacés, est depuis dimanche la cible de frappes que l’armée attribue aux FSR avec des « armes stratégiques et sophistiquées ». La base de Flamingo avait déjà été attaquée mercredi par des drones, selon cette source. À près de 1 100 kilomètres au sud-ouest, les FSR ont visé, avec des drones, la ville de Kosti, également sous le contrôle de l’armée, dans l’État du Nil blanc, selon une source militaire, qui a déclaré que les paramilitaires avaient visé « à l’aide de trois drones les dépôts de carburant qui approvisionnent l’État, provoquant des incendies »…À Port-Soudan, le principal port du pays, des frappes avaient endommagé mardi des infrastructures stratégiques, notamment l’aéroport civil, le dernier encore opérationnel du pays, une base militaire, une station électrique et des dépôts de carburant. Jeune Afrique avec AFP

RDC : les affrontements entre Wazalendo et M23 menacent la vie des habitants de Tongo et Bambo
De récents affrontements opposant les Wazalendo aux rebelles du M23 perturbent la quiétude de la population dans le groupement de Tongo et Bambo, notamment dans les villages de Kabizo, Butare et Bundabi ainsi que leurs environs, selon plusieurs témoignages. Ces mêmes sources rapportent que les habitants de ces localités ne peuvent plus accéder à leurs champs, de peur d’être victimes d’atrocités perpétrées par des hommes armés. Les activités scolaires, les marchés et autres services sociaux sont paralysés à cause de l’instabilité qui règne dans la zone, confirment ces témoignages. Pour se protéger des exactions des groupes armés, notamment des viols, des tueries et des pillages, la population préfère se regrouper dans un ou deux villages jugés plus sûrs, renseignent les mêmes sources. Malgré cela, les petits marchés continuent de fonctionner, bien qu’une pénurie de marchandises, de récoltes et d’autres produits manufacturés soit observée en raison de l’insécurité. Sur le plan humanitaire, certaines ONG telles que Médecins sans frontières (MSF), le Comité international de la croix-rouge (CICR) et Action contre la faim (ACF) apportent une assistance dans les villages de Bambo, Kabizo, Kirumba et Kishishe. Radio Okapi

Au Mali, la junte militaire suspend les partis et les associations politiques
Un décret signé par le chef de la junte malienne, le général Assimi Goïta, a suspendu mercredi 7 mai et « jusqu’à nouvel ordre » les partis et des associations à caractère politique, invoquant une « raison d’ordre public ». Cette mesure constitue un nouvel acte de répression des voix dissidentes et de réduction de l’espace civique dans ce pays d’Afrique de l’Ouest dirigé par des militaires depuis deux coups d’Etat, en 2020 et en 2021. Le 30 avril, les autorités avaient annoncé l’abrogation de la loi encadrant le fonctionnement des partis politiques, une décision interprétée par des juristes comme une étape vers leur dissolution. En retour, une coalition d’une centaine de partis s’est formée pour « exiger la fin effective de la transition politico-militaire au plus tard le 31 décembre 2025 » et appeler « à la mise en place d’un calendrier de retour rapide à l’ordre constitutionnel ». La nouvelle coalition a réussi à mobiliser plusieurs centaines de personnes lors d’une manifestation samedi à Bamako…Depuis les coups d’Etat de 2020 et 2021, l’opposition malienne a été affaiblie par des mesures de rétorsion, des poursuites judiciaires, la dissolution de plusieurs organisations et un discours dominant appelant à l’unité autour du pouvoir militaire. Le pays est en proie depuis 2012 aux violences de groupes djihadistes affiliés à Al-Qaida et à l’organisation Etat islamique ainsi qu’à celles de groupes communautaires et crapuleux. Le Monde avec AFP

Emmanuel Macron a reçu Paul Kagame à l’Élysée
Le président rwandais Paul Kagame a rencontré ce mercredi 7 mai son homologue français Emmanuel Macron. Cette rencontre a permis des échanges sur la coopération entre Kigali et Paris, mais aussi sur les grandes questions internationales. Selon les informations de RFI, les tensions avec la RDC ont également été abordées…Selon les informations de RFI, la situation dans la région des Grands Lacs a figuré en bonne place dans les discussions entre le chef de l’État français et son homologue rwandais. Aux côtés du Togo et du Qatar, la France fait partie du groupe de contact, également appelé comité de suivi des efforts de paix dans la région, un mécanisme piloté par les États-Unis. Paris multiplie les initiatives pour accélérer le processus de désescalade : au Conseil de sécurité de l’ONU, au sein de l’Union européenne, dans le groupe de contact, mais aussi sur le plan bilatéral, avec des échanges directs et d’autres outils diplomatiques en direction de Kinshasa et Kigali. Depuis le début de la crise, la France a même tenté à deux reprises de rapprocher les présidents Tshisekedi et Kagame. En dehors de cette question et sur le plan bilatéral, la France et le Rwanda poursuivent par ailleurs leur coopération, notamment autour d’un projet de mémorial dédié au génocide des Tutsis à Paris. En cours de finalisation, il devrait faire l’objet d’annonces dans les prochains mois, selon des sources des deux parties. RFI

Ouganda: l’opposant Wine accuse le fils du président d’avoir torturé son chef de la sécurité
Le chef de l’opposition ougandaise Bobi Wine a affirmé mercredi que son chef de la sécurité avait été personnellement torturé par le fils du président Museveni, alors que l’opposition subit une répression croissante dans ce pays d’Afrique de l’Est. Le général Muhoozi Kainerugaba, fils et héritier du président de longue date Yoweri Museveni, ainsi que chef de l’armée, avait annoncé la semaine dernière avoir capturé le garde du corps de M. Wine, Eddie Mutwe. Il avait déclaré qu’il le détenait « dans (son) sous-sol » et qu’il l’utilisait « comme punching-ball ». Les messages postés sur X par M. Kainerugaba, connu pour ses commentaires agressifs sur le réseau social qui ont parfois engendré des tensions diplomatiques, ont suscité l’indignation dans le pays. Le ministre de la Justice, Norbert Mao, avait ensuite reconnu, également sur X, qu’Eddie Mutwe présentait des signes « qu’il avait été torturé ». Alors que M. Mutwe a été présenté lundi à la justice, Bobi Wine a déclaré lui avoir rendu visite mercredi à la prison principale de Masaka (centre) et l’avoir trouvé dans une « grande souffrance ». « Il a été brutalisé de la manière la plus barbare qui soit. Il a été électrocuté. Il a été soumis à la torture par l’eau », a-t-il posté sur X, ajoutant que son chef de la sécurité était fouetté quatre fois par jour. AFP

Gabon: le président Oligui Nguema reçoit les partis politiques
Au Gabon, la mise en place de la 5e République s’accélère. Après la formation de son gouvernement, le président Oligui Nguema a convoqué mercredi 7 mai au palais présidentiel tous les chefs des partis politiques légalement reconnus. Au menu de la rencontre, l’application des recommandations du dialogue national tenu en avril 2024. Ce dialogue avait décidé de réduire le nombre de partis politiques et de définir les critères de création d’un parti. Au cours de la rencontre, le président a annoncé qu’il a décidé de mettre en application ces recommandations et à la sortie, les points de vue divergent. Face à ses invités mercredi 7 mai, Brice Oligui Nguema a tenu un langage de fermeté. L’an dernier, le dialogue national avait estimé que 106 partis politiques était un trop grand nombre pour un pays de 2 millions d’habitants. Les participants avaient donc décidé de réduire et surtout, de corser les critères de création d’un parti. C’est ce qui se fera, a martelé le chef de l’État…C’est un recul de la démocratie, un retour subtil au parti unique, a dénoncé Théodore Mayaza, président du Rassemblement des démocrates indépendants. « Moi, j’ai peur, j’ai vraiment peur. Nous devons continuer dans le multipartisme, parce que si nous revenons en arrière, on va aller dans un parti unique, qu’on a déjà tué. S’il faut revenir dans les partis uniques, non, nous ne sommes pas d’accord », regrette-t-il. Une commission a été mise en place pour proposer les critères définitifs qui seront intégrés dans la prochaine loi relative aux partis politiques. Une autre commission se penchera, elle, sur la question du découpage électoral. RFI

Sénégal : Les 5 ministres dans l’antichambre de la Haute Cour de justice
L’Assemblée nationale se réunit ce jeudi pour examiner la résolution portant mise en accusation de cinq anciens ministres devant la Haute Cour de justice. Cette résolution a déjà été validée en commission des Lois, sans qu’aucun document explicatif n’ait été officiellement communiqué. Ce sera l’ultime étape d’une procédure entamée depuis le 28 avril dernier à l’Assemblée nationale, à la suite de la réunion du bureau et de la conférence des présidents. À l’issue de ces rencontres, le Parlement avait fixé le calendrier de la mise en accusation de cinq membres du gouvernement de l’ancien président Macky Sall. Aujourd’hui, en séance plénière, les députés vont se prononcer sur les projets de résolution visant à traduire devant la Haute Cour de justice les anciens ministres suivants : Mansour Faye, Aissatou Sophie Gladima, Ndèye Saly Diop Dieng, Moustapha Diop et Ismaïla Madior Fall. La commission des Lois avait déjà adopté ces projets lors d’une réunion organisée à la suite de la levée de l’immunité parlementaire de Ndèye Saly Diop Dieng et Moustapha Diop, tous deux actuellement députés. Ainsi, au cours de cette plénière, les parlementaires devront approuver ou rejeter la demande du Garde des Sceaux relative à la mise en accusation de ces anciens ministres. Le vote, qui se fera à bulletin secret, permettra à chaque député de se prononcer librement. Cependant, avec une Assemblée nationale largement dominée par la majorité présidentielle — forte de 130 députés —, il est permis d’anticiper que la résolution sera adoptée sans difficulté. Sénénews

Guinée: l’ex-gouverneur de la Banque centrale condamné à cinq ans de prison ferme
Au terme de cinq mois d’audience, la Crief a eu la main lourde. La cour a condamné Ibrahima Chérif Bah à cinq ans de prison ferme, une amende de 5 milliards de francs guinéens (soit 500 000 euros) et la confiscation de ses biens. Il faut dire que les charges pesant contre l’ex-patron de la Banque centrale guinéenne et ancien vice-président du parti d’opposition UFDG étaient tout aussi lourdes : Ibrahima Chérif Bah devait répondre des accusations de détournement de deniers publics, corruption, enrichissement illicite, abus de confiance et blanchiment de capitaux. Le tout portant sur un préjudice présumé de 10,5 millions de dollars (environ 9,3 millions d’euros) pour l’État guinéen. Ibrahima Chérif Bah a été jugé et condamné par contumace, l’ex-patron de la Banque centrale étant en exil depuis l’arrivée de Mamadi Doumboya au pouvoir. À l’issue de ce procès, un mandat d’arrêt a été délivré contre lui par la justice guinéenne. RFI

Le sud-est de la Centrafrique secoué par une nouvelle flambée de violences
Le 1er mai 2024, une centaine de membres du groupe d’autodéfense Azande Ani Kpi Gbe avaient enfilé des uniformes neufs de l’armée centrafricaine sous la supervision des mercenaires russes récemment déployés dans la zone pour la pacifier. Mais un an plus tard, l’accord a fait long feu : l’oisiveté a poussé de nombreux miliciens à reprendre la brousse et après des semaines de tension, ils ont pris pour cible les Forces armées centrafricaines (Faca) et leurs anciens formateurs de Wagner, le 30 avril et les jours suivants. Selon plusieurs sources, ce passage à l’acte s’expliquerait d’abord par la multiplication des arrestations au sein de la communauté zandé, y compris des chefs de village et des responsables de quartiers violentés. Mais ses causes auraient aussi une dimension économique, en l’occurrence un accord passé entre les Russes et les cadres des groupes armés peuls qui contrôlent l’élevage. Selon l’ONU, la situation a déjà entraîné le déplacement de 10 000 personnes, dont la moitié a traversé le Mbomou vers la RDC. RFI

Qui sont ces 5 cardinaux africains qui vont compter pour ce conclave ?
Peter Turkson (Ghana), 76 ans, L’un des cardinaux africains les plus influents, Mgr Turkson a souvent été présenté parmi les favoris pour devenir le premier pape noir de l’Église…Fridolin Ambongo (République démocratique du Congo), 65 ans, Voix puissante du mouvement pour la paix en République démocratique du Congo, un pays meurtri par des décennies de violences, Fridolin Ambongo pourrait rassembler sur son nom des votes de cardinaux jugés conservateurs…Robert Sarah (Guinée), 79 ans, Figure de proue des catholiques traditionalistes critiques de François, ce francophone réservé se distingue par ses positions très conservatrices sur l’immigration et l’homosexualité…L’archevêque de Bangui Mgr Dieudonné Nzapalainga est premier cardinal de l’histoire de la Centrafrique. Il a été crée cardinal en 2016 par le pape François, à l’âge seulement de 49 ans…Le Sud-Africain Stephen Brislin, un cardinal libéral, 68 ans. Il est d’ascendance irlandaise et écossaise. Stephen Brislin est le seul des deux cardinaux sud-africains à pouvoir voter au conclave. Stephen Brislin est archevêque de Johannesburg après avoir été celui du Cap pendant près de 15 ans. Il a été crée cardinal par le pape François en 2023. Il est considéré comme étant un libéral au sein de la Curie mais également influent et capable de parler aux plus conservateurs. AFP