La tension est vive avant le triple scrutin du 20 mai prochain. Pour la présidentielle, le candidat du parti au pouvoir, le général Évariste Ndayishimiye, est considéré comme le favori, mais son principal challenger, Agathon Rwasa du CNL, attire lui aussi des marées humaines dans ses meetings. Les violences se sont multipliées ces dernières semaines et le pouvoir, qui en rend responsable le principal parti d’opposition, a commencé à sévir. Une soixantaine de militants du CNL ont déjà été arrêtés selon la police. Ce sont les cadres du partis qui semblent visés cette fois. … Victime pendant des années d’une féroce répression, selon les ONG, le parti CNL et son leader ont fait profil bas pendant longtemps. Ils ont changé du tout au tout depuis le début de la campagne. Ils critiquent sans concessions désormais un pouvoir qu’ils qualifient de « corrompu » et qui « a échoué sur tous les plans », selon eux. RFI
La nouvelle opération de l’armée nationale libyenne dirigée par Khalifa Haftar a été lancée dans la nuit du 7 mai avec une série de 18 frappes aériennes visant la ville de Misrata. L’académie militaire de la ville, son centre d’opération dirigée par des soldats turcs ainsi que les dépôts de munitions à l’aéroport ont été visés. Ces derniers ont provoqué une forte explosion. Les dépouilles de deux soldats turcs auraient été transmises à l’hôpital de Misrata. Après cette première série de frappes visant Misrata, l’aviation de l’ANL a pilonné les positions des forces du gouvernement d’union nationale dans plusieurs villes : Zliten, Gheryane, Ejeilat et Zouara. Quant à la capitale libyenne, elle a connue une nuit très violente et a été bombardée à l’artillerie lourde. Dans le quartier d’Abou Slim, des témoins font état de fortes déflagrations, dus à l’explosion des dépôts d’armes suite aux bombardements. Selon eux, les combats sont inédits. Plusieurs habitations ainsi que des véhicules ont été touchés. Le GNA déplore la mort de plusieurs civils. RFI
Ni le mois de ramadan, ni la pandémie ne parviennent à calmer la guerre en Libye. Au contraire. Depuis plusieurs jours, les combats sont d’une violence rare. L’homme fort de l’est du pays – le maréchal Haftar – poursuit son offensive pour s’emparer de la capitale Tripoli. Le camp adverse l’accuse désormais d’utiliser des armes chimiques. Le ministre de l’Intérieur du gouvernement de Tripoli l’affirme : « Les troupes du maréchal auraient fait usage de gaz innervant pour tenter de mettre la main sur la capitale ». Impossible de le vérifier. Le gouvernement réclame une enquête internationale, mais entre la guerre qui fait rage, et le Covid-19, une telle enquête est tout simplement illusoire. Aucun observateur international et impartial n’est sur place pour vérifier ou enquêter sur quoi que ce soit. Les parties au conflit ont les coudées franches. RTBF
La police bissau-guinéenne a empêché jeudi des députés du plus grand parti du pays, le PAIGC, de tenir une conférence de presse à l’Assemblée nationale, selon cette formation politique et un journaliste de l’AFP. La Guinée-Bissau, instable pays ouest-africain, est dans une impasse politique depuis le second tour de l’élection présidentielle du 29 décembre. Après quatre mois de blocage, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao, 15 Etats), médiatrice dans les crises chroniques qui secouent le pays, a annoncé le 23 avril reconnaître l’opposant et ex-Premier Umaro Sissoco Embalo comme président. Mais le chef du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), Domingos Simoes Pereira, conteste toujours sa défaite au second tour face à M. Embalo, donné vainqueur à plusieurs reprises par la Commission nationale électorale. AFP
Suite logique aux contestations politiques qui durent depuis la réélection du président IBK en juillet 2018 ou pas : le Mali est en proie à une nouvelle vague de manifestations contre les résultats définitifs du second tour des législatives de mars-avril tenues en plein pandémie de Covid-19. En effet, les résultats définitifs publiés par la Cour constitutionnel attribuent au parti au pouvoir 10 sièges de plus que lors de l’annonce des chiffres provisoires. Verdict : le parti du président Ibrahim Boubacar Keïta, le Rassemblement pour le Mali (RPM), a remporté 53 trois des 147 sièges de l’Assemblée nationale, et non 43 comme annoncé une semaine plus tôt par le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, l’un des trois organes chargés de l’organisation du scrutin. L’explication avancée est la prise en compte par cette même Cour dirigée par Manassa Danioko d’une partie des recours introduits par des candidats. Le Point
L’ex-Premier ministre ivoirien Guillaume Soro est visé par une plainte déposée à Paris, pour « torture », « assassinat » et « crimes de guerre ». Cette plainte, déposée jeudi avec constitution de partie civile, permet aux demandeurs dénonçant des faits pouvant être qualifiés de crimes de réclamer la désignation d’un juge d’instruction pour mener des investigations, sans passer par une enquête préliminaire du parquet. Dans cette plainte, Guillaume Soro, qui conteste les accusations, est notamment présenté comme le commanditaire de l’enlèvement, suivi de torture et d’assassinat, d’Ibrahima Coulibaly, un ex-chef rebelle ivoirien, le 27 avril 2011. Les plaignants demandent également des poursuites pour des morts causées lors de combats entre factions rivales dans la nuit du 20 au 21 juin 2004 à Bouaké et Korhogo, qu’ils attribuent aux Forces nouvelles de Guillaume Soro, aujourd’hui âgé de 47 ans. Jeune Afrique avec AFP
Un nouveau Conseil National de sécurité consacré à la lutte contre la pandémie s’est tenu ce jeudi 7 mai. Alassane Ouattara a également prononcé une allocution retransmise à la télévision nationale. Le président ivoirien a annoncé un assouplissement des mesures en province en raison de « résultats probants » affichés. Mais Abidjan reste isolé du reste de la Cote d’Ivoire. Les premiers résultats sont engageants mais il faut continuer, estime en substance le président ivoirien. « Notre stratégie fonctionne, les résultats probants sont certes enregistrés mais nous n’avons pas encore gagné la bataille contre la pandémie. » Selon Alassane Ouattara aucun nouveau cas n’a été enregistré en province depuis le 21 avril. L’intérieur du pays revient donc peu à peu vers la normale. Le couvre feu y est levé à compter de ce vendredi mais sera rétabli dans les localités ou de nouveaux cas seraient découverts. RFI
Un pont aérien – un de plus. Dans la dernière décennie, la Centrafrique en a connu au moins deux autres, au plus fort de la crise politico-militaire de 2013-2014. Cette fois-ci, ce n’est pas l’instabilité sécuritaire mais la crise sanitaire qui justifie la décision humanitaire. Même si les cas officiels de Covid-19 y sont encore relativement limités (94 patients testés positifs au 7 mai), le nombre de malades augmente de plus en plus vite dans ce pays où les infrastructures sanitaires sont parmi les plus précaires de la planète. « La Centrafrique a été choisie parmi les quatre pays bénéficiaires de ce pont aérien parce qu’il s’agit d’un pays vulnérable, avec une crise humanitaire déjà aiguë, explique Samuela Isopi, ambassadrice de l’Union européenne (UE) à Bangui. Le premier impact du Covid-19 a été de bloquer et d’empêcher l’acheminement de l’aide humanitaire. C’est pour cette raison que la France a insisté pour que la Centrafrique soit le premier pays concerné par ce pont aérien. » Le Niger, le Cameroun et le Burkina Faso seront les trois autres destinations de ces vols d’assistance. Le Monde avec AFP
Que s’est-il passé ces dernières semaines à Ndélé, dans le nord de la Centrafrique ? Des violences ont éclaté à plusieurs reprises en mars et avril, faisant une quarantaine de morts. Une mission d’enquête judiciaire s’est récemment rendue sur place. C’est une mission conjointe menée par les officiers de polices judiciaires, du procureur général ainsi que de la police des Nations unies qui s’est rendue dans la ville de Ndélé. Elle s’est penchée sur les attaques commises les 6 et 11 mars ainsi que le 29 avril. « L’équipe d’enquête s’est déportée sur les différents lieux des crimes, notamment au marché central de Ndélé où nous avons constaté, avec l’équipe de police technique et scientifique, les 19 boutiques qui ont été incendiées, dont quatre dépôts de carburants, explique Éric Didier Tambo, le procureur général. Nous avons aussi effectué un déplacement au cimetière musulman de la ville de Ndélé où nous avons constaté la fausse commune où on a enterré 26 personnes qui sont tous des civils, dont une femme et son bébé. » RFI
En RDC, il n’y a pas que le procès du directeur de cabinet du président Vital Kamerhe, deux autres affaires défraient la chronique en ce début du mois de mai: le marché de rénovation de la salle plénière du Sénat et la découverte d’un trafic d’armes à Gbadolite. Derrière les sociétés citées dans ces dossiers, Modern Construction et Serve Air Cargo, il y a un homme d’affaires indien Harish Jagtani qui a prospéré sous le régime de l’ancien président Joseph Kabila. Enquête. RFI
Le dirigeant de la société uccloise Semlex, mise en cause pour la manière dont elle obtient des contrats de fourniture de systèmes d’identification et de documents d’identité en Afrique – et notamment en République démocratique du Congo (RDC) -, Albert Karaziwan, entretient des liens de longue date avec les dirigeants de ce pays, dont la famille de l’actuel président Félix Tshisekedi, affirme le magazine Médor dans un article publié jeudi. Le contrat pour la fourniture de passeports biométriques conclu entre Semlex et la RDC est remis en jeu en juin prochain. Il date du 11 juin 2015 et porte sur la livraison de centaines de milliers de passeports très coûteux (185 dollars l’unité) à ce pays parmi les plus pauvres du monde. Une reconduction est-elle envisageable pour la société belge, s’interroge ainsi le magazine. Belga
« Il a fallu qu’on soit raisonnables. On est resté chez nous et on a tenté de sensibiliser les autres à faire pareil, alors que des personnes connues disaient que l’épidémie n’était qu’un prétexte utilisé par les autorités. Mais aujourd’hui, on est saturé d’informations sur des jeunes arrêtés. » Imène, 36 ans, cheffe d’entreprise, a fait comme de nombreux Algériens : face au risque de propagation de la pandémie de Covid-19, elle a arrêté de manifester le vendredi, dans le cadre du Hirak. Mais aujourd’hui, elle est amère : « Notre impuissance face à ces arrestations rend le confinement encore plus difficile. » Depuis le 17 mars, les rassemblements sont interdits en Algérie. C’est l’une des mesures prises pour limiter l’extension de la maladie, dont le bilan au 7 mai est de 8 298 cas pris en charge et 476 décès. Mais si la nécessité de respecter des mesures barrières semble largement acceptée, les manifestants s’inquiètent du climat de répression accrue à l’œuvre ces dernières semaines. Le Monde
En trois semaines, trois des principaux services de renseignement et de sécurité ont changé de responsables : la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA) qui surveille les militaires, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui est la véritable police politique du régime et la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) vouée au contre-espionnage, qui suit les opposants politiques actifs à l’étranger et se charge des négociations diplomatiques secrètes. Le ministère de la défense a été réorganisé et le haut commandement remanié. Orient XXI
Reporters sans frontières (RSF) a appelé jeudi 7 mai les autorités marocaines à sanctionner des policiers pour « leur comportement inacceptable » après l’agression d’une équipe de télévision locale en reportage dans la région de Rabat. « La crise sanitaire ne doit pas être une occasion pour s’en prendre directement aux journalistes qui tentent de faire leur travail », affirme Souhaieb Khayati, directeur du bureau Afrique du Nord de RSF dans un communiqué. Les deux reporters de la chaîne Tamazigh TV tournaient un reportage dans un marché local à Tiflet, une ville proche de la capitale, quand « les policiers ont cherché à les intimider », selon ce communiqué. La journaliste Souad Wasef a été giflée par deux fois et poussée par terre par le commandant de la police locale. Le cameraman, Mohamed Bouljihel, a quant à lui été blessé au bras en essayant d’empêcher les forces de l’ordre de confisquer sa caméra, selon la même source. Le Monde avec AFP
Forêts africaines en péril: le recul des surfaces est reparti de plus belle ces dix dernières années sur le continent, désormais seule région du monde où la déforestation s’accélère, fragilisant des populations déjà précaires, selon les premiers enseignements d’un rapport dévoilé jeudi par l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). … En Afrique, la perte de forêts s’est accélérée entre ces deux périodes, passant de 3,4 à 3,9 millions d’hectares en moins chaque année et accentuant le triste rang de leader de la déforestation désormais octroyé au continent africain. « C’est effectivement une très mauvaise nouvelle » pour le continent africain, a commenté Anne Branthomme, experte à la FAO, qui travaille au programme d’évaluation des ressources forestières mondiales. AFP
Au Niger, l’UNESCO et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) se sont associés à « Poings levés », un collectif de sept chanteurs engagés réunis autour du rappeur Danny Lee, pour mobiliser et sensibiliser le public nigérien à la pandémie de Covid-19. Le résultat de cette collaboration est la chanson « Protège ta life », dont les paroles sont en en djerma, en haoussa, en tamachek et en français – avec des versions sous-titrées en anglais, en arabe et en français, précise l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) dans un communiqué de presse. « Nous sommes en guerre contre un ennemi invisible / Pour une fois, éloignés, nous serons invincibles / Je sais que tu as toujours rêvé d’être Superman / Mais reste chez toi, tu verras, c’est super, man ! », dit la chanson. ONU Info