Une vingtaine de morts dans deux attaques au Burkina Faso
Vingt-et-une personnes, majoritairement des supplétifs civils de l’armée et des soldats, ont été tuées lundi 5 juin au Burkina Faso lors de deux attaques de groupes terroristes, a appris l’AFP mercredi 7 juin de sources sécuritaires. Lundi, « un violent accrochage a eu lieu à Sawenga, dans la commune de Bittou, (province du Boulgou, région du Centre-est) entre une unité mixte de soldats et de Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs civils de l’armée) et des groupes armés terroristes », a indiqué à l’AFP une source sécuritaire. « Le bilan côté ami fait état de 14 volontaires tombés ainsi que quatre militaires », a précisé cette source, évoquant également « cinq blessés qui ont été pris en charge » et dont les jours ne sont pas en danger. Confirmant le bilan, une autre source sécuritaire a indiqué que l’unité mixte « participait à une opération de sécurisation dans la zone », et « les vecteurs aériens déployés en riposte à cette attaque ont permis de neutraliser plus d’une cinquantaine de terroristes ». France24 avec AFP
Sénégal : des hommes armés en civil ont fait régner la terreur lors des heurts
Au Sénégal, vidéos et témoignages se multiplient : des hommes en civil sont descendus de pick-ups, armés, et ont chassé des manifestants lors des troubles ayant suivi la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko. Samedi, un pick-up blanc est entré dans le quartier de Guinaw Rails Nord, dans la banlieue de Dakar, avec « une douzaine de personnes armées » et en tenue de ville à bord, raconte Ndery Niang, un vendeur de moutons qui a assisté à la scène. « Ils détenaient une liste de jeunes qui selon eux faisaient partie des manifestants et ils se sont lancés à leur poursuite ». Au moins trois jeunes du quartier avaient été tués la veille. La vidéo montrant Bassilou Sarr, 31 ans, tué d’une balle dans la tête selon plusieurs témoins, a été diffusée dans la zone. Un autre témoin qui tait son nom parce qu’il craint pour sa sécurité confirme le récit de Ndery Niang. « J’ai la haine et j’ai peur », admet-il, « on sait qu’il y a des taupes ». Africanews avec AFP
Sénégal: le président Macky Sall parlera après les conclusions du dialogue national
Au Sénégal, le président Macky Sall condamne des « agressions extrêmement graves contre l’État, la République et les institutions » après les violences qui ont fait officiellement seize morts, la semaine dernière, à la suite de la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko. Réaction relayée dans le communiqué du Conseil des ministres ce mercredi soir. Alors que le chef de l’État est interpellé pour prendre la parole, il devrait attendre les conclusions du dialogue national lancé le 31 mai. … Macky Sall réitère aussi son « ouverture à la concertation […] dans le respect de l’État de droit », après le lancement du dialogue national, le 31 mai dernier. Une initiative rejetée par Ousmane Sonko. Khalifa Sall et le PDS de Karim Wade y participent. Les conclusions de ces échanges sont attendues « avant le 25 juin », selon le communiqué. « Au terme de ce dialogue », le chef de l’État – qui maintient toujours le flou sur la question d’un troisième mandat – indique qu’il « s’adressera à la Nation ». RFI
Conflit au Soudan: «Le viol est un moyen de faire peur et de chasser les civils de leurs maisons»
Au Soudan, le conflit qui secoue le pays depuis le 15 avril 2023 frappe particulièrement les civils. L’unité de la lutte contre la violence faite aux femmes, une instance gouvernementale qui existe depuis 2005, a recensé une cinquantaine de cas de viols à Khartoum et au Darfour depuis près de deux mois. Près de la moitié ont eu lieu au Darfour. Selon cette instance, qui se base sur les témoignages des victimes, ces crimes ont été commis par les Forces de soutien rapide (FSR), forces paramilitaires du général Hemedti. « Les viols visent souvent des mineurs qui ont entre 12 et 18 ans, explique Soleima Ishaq, la présidente de cette unité, au micro d’Houda Ibrahim. Dans la majorité des cas, ces viols ont été commis par des militaires en treillis : celui des Forces de soutien rapide. Le viol, c’est un moyen de faire peur et de chasser les civils de leurs maisons. Selon un témoignage, c’est ce qu’ils font pour que les gens partent et que les paramilitaires occupent les lieux, ou y stockent des armes ». RFI
Visite de Jean-Pierre Lacroix, numéro 2 de l’ONU, en RDC: les populations nous disent «restez !»
La Monusco l’avait déjà évoqué sans détours : la concentration des efforts militaires sur la crise du M23 dans la province du Nord-Kivu a créé d’énormes vides sécuritaires dans la province de l’Ituri, l’un des principaux foyers des violences dans le pays, où Jean-Pierre Lacroix a débuté sa visite en RDC. Conséquence, entre fin 2022 et la mi-mai, plus de 500 civils ont été tués par les groupes armés. Si le départ des casques bleus est impératif pour Kinshasa, Jean-Pierre Lacroix confronte la pression à la réalité. « En Ituri, mais aussi dans d’autres provinces où nous sommes présents, il y a des centaines de milliers de personnes qui sont protégées aujourd’hui quasi exclusivement et souvent exclusivement par la présence de la Monusco. Et si elle partait demain, ces civils seraient en très grave danger d’être massacrés. Les populations que nous rencontrons dans ces camps, dans ces sites de déplacés nous disent : restez, surtout ne partez pas ! » « La direction, c’est de travailler avec les autorités non seulement pour que se poursuive le soutien mutuel, mais aussi pour favoriser la montée en puissance de l’État congolais, mais le faire de manière à ce qu’en aucun moment il n’y ait un vide dans la protection assurée à cette population ». RFI
Le président du Rwanda procède à une vaste purge militaire
Le président du Rwanda, Paul Kagame, a procédé cette semaine à un vaste remaniement au sein des forces armées, limogeant plusieurs officiers de haut rang pour « indiscipline », au lendemain du remplacement sans explications précises du ministre de la défense et du chef d’état-major des armées. Alfred Murasira, en poste depuis 2018, a été remplacé mardi 6 juin à la défense par Juvenal Marizamunda. Le président a aussi choisi comme nouveau chef d’état-major le général Mubarakh Muganga et comme nouveau chef d’état-major de l’armée de terre, le général Vincent Nyakarundi. … Cette nouvelle purge survient après des affirmations fin mai de l’armée de la République démocratique du Congo (RDC) contre l’armée rwandaise et la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23), les accusant de planifier une attaque contre la ville de Goma dans l’est de la RDC. Le M23 est une ancienne rébellion majoritairement tutsi qui a repris les armes à la fin de 2022 et conquis de larges portions d’un territoire du nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. Depuis, la RDC accuse son voisin rwandais de soutenir le M23, ce qu’ont établi des experts de l’ONU, malgré les démentis de Kigali. Le Monde avec AFP
Génocide des Tutsis au Rwanda: vers un procédure judiciaire inédite pour Félicien Kabuga, déclaré inapte
Félicien Kabuga est inapte à subir son procès, selon une décision rendue mardi soir par les juges du Mécanisme de l’Onu chargé des derniers dossiers du Tribunal pénal international pour le Rwanda. À au moins 87 ans, l’ex-homme d’affaires rwandais accusé de génocide et de crimes contre l’humanité souffre de démence. Mais il ne sera pas libéré. Que va-t-il se passer maintenant pour lui ? Félicien Kabuga restera incarcéré dans la prison de Scheveningen où il réside depuis son arrivée à La Haye en octobre 2020. Si ses avocats ne font pas appel de la décision des juges, alors l’affaire pourrait reprendre dans les prochaines semaines. Le procureur poursuivra la présentation de ses preuves. De leur côté, les avocats de Félicien Kabuga resteront commis d’office. Ils auront la possibilité de présenter à leur tour leurs propres témoins. RFI
L’Ethiopie dit avoir déjoué une attaque des shebab à sa frontière avec la Somalie
L’armée fédérale éthiopienne « a neutralisé des kamikazes et détruit de l’armement utilisé par les shebab », poursuit le ministère sans donner de bilan, assurant que « les assaillants ont été stoppés net avant de pouvoir faire de gros dégâts ». Le gouvernement éthiopien ne précise pas quelle cible était visée ou de quel côté de la frontière les assaillants ont été neutralisés. Dolo en Ethiopie est séparée de moins de trois kilomètres de sa jumelle somalienne Doolow. Les islamistes shebab, affiliés à Al-Qaïda et qui combatttent le gouvernement fédéral somalien depuis 2007, ont de leur côté affirmé dans un communiqué avoir « mené deux opérations suicide contre une base militaire des forces éthiopiennes dans la localité de Doolow, dans la région de Gedo », du côté somalien de la frontière. « Les deux opérations ont causé un lourd bilan en morts et en blessés », affirme le groupe qui a l’habitude d’exagérer les bilans de ses attaques. AFP
Les confidences d’Oumar Mariko, l’éternel opposant malien
… Les anciens rebelles du Nord et Oumar Mariko ont en commun de s’opposer au projet de révision de la Constitution porté par la transition malienne et qui doit être soumis à référendum le 18 juin. Ni pour le oui, ni pour le non, il appelle au « boycott actif » du scrutin. « Ce référendum est un non-événement car les autorités ne sont pas habilitées à l’organiser. Assimi Goïta a prêté serment sur la Constitution de 1992. Le serment est une chose sacrée, surtout pour un haut gradé. En proposant une nouvelle constitution, il viole son engagement », plaide l’opposant. Empêché de retourner au Mali du fait des affaires judiciaires qui le visent, Oumar Mariko dit s’interdire « toute projection » pour la présidentielle censée se tenir en 2024. Malgré ses ambitions d’accéder un jour au palais de Koulouba, il estime que « tant que les colonels sont au pouvoir, il est inutile d’aller aux élections. S’ils sont candidats ou désignent un candidat, ce sera joué d’avance. Pas parce qu’ils sont populaires et que le peuple les soutient, mais parce qu’on ira au holp-up électoral ». Alors, il patiente et attend que le vent tourne. Oumar Mariko n’a pas de doute : il finira par tourner. « Le peuple n’est pas avec eux, et ils le savent, dit-il au sujet des tenants de la transition. Les discours pro-transition des ‘patriotardistes’ est tenu par les baïonnettes, ce n’est pas un réel soutien. » « La mobilisation populaire viendra d’elle-même, face au déni de justice, la répression aveugle et la misère. Les gens ouvriront les yeux », prophétise-t-il pointant la résistance grandissante de certains syndicats comme de magistrats dissidents. Jeune Afrique
« Touadéra et la Centrafrique sont les otages de Wagner »
Cet avocat et ancien ministre a participé activement, il y a un an, à la fondation du Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC), une plateforme regroupant les partis politiques de l’opposition et certaines associations de la société civile. Il en est le coordinateur et est donné à Bangui comme le numéro un des opposants. Pour lui, le référendum annoncé pour fin juillet comporte un risque majeur : l’imposition d’une présidence à vie de Touadéra, que l’opposition doit empêcher. … JA : Selon vous, qu’est-ce qui a poussé le président à maintenir son idée de convoquer ce référendum ? Crépin Mboli-Goumba : Faustin-Archange Touadéra est pris en otage. Le mot ne vient pas de moi mais je le confirme. La Centrafrique et Touadéra sont les otages d’une mafia non pas nationale, mais internationale : le groupe Wagner. Je voudrais rappeler que l’actuel président de la Cour constitutionnelle, Jean-Pierre Waboé, était récemment en séjour en Russie. Le président de l’Autorité nationale des élections a aussi signé un partenariat avec les Russes. On voit bien vers quel type de démocratie cela nous mène. Le troisième mandat arrange bien sûr le chef de l’État et son clan, mais aussi cette mafia. Il y a de gros enjeux derrière ce projet de nouvelle Constitution. Des enjeux qui dépassent Touadéra. Il n’y aura plus de démocratie. Plus de presse libre. Le groupe Wagner est connu. Il ne s’installe pas dans un pays pour y faire propager ces valeurs. Nous sommes en danger, au-delà du simple sujet des ressources minières de notre pays. Jeune Afrique