Intégrer aux mesures habituelles de prévention des conflits des initiatives relevant du domaine judiciaire pourrait atténuer les conflits, améliorer la résilience de la population et contribuer à étoffer la culture de l’État de droit. Les groupes extrémistes violents ont étendu leur influence dans certaines parties du Sahel au cours de ces dernières années et l’une de leurs stratégies a été d’exploiter le mécontentement de la population à propos de l’accès à la justice. C’est un message qui porte. Les violations des droits humains imputables aux acteurs de la sécurité civile et le sentiment d’être traité injustement par les pouvoirs publics sont déterminants dans la décision de certains de rejoindre les groupes extrémistes violents dans le Sahel, le Bassin du Lac Tchad et la Corne de l’Afrique. … En théorie, la perception que nous avons des institutions judiciaires est englobée dans notre vision des acteurs de la sécurité. Les défis les plus importants résident dans la pratique : comment les acteurs de la sécurité peuvent-ils recourir à la justice et à l’État de droit pour comprendre en amont les problèmes de sécurité ? De la même manière, comment peuvent-ils trouver des solutions contenant les ferments grâce auxquels la règle de droit contribue à la résilience d’une société ? Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Le Conseil de sécurité de l’ONU a réclamé lundi à la Centrafrique et « à toutes les forces présentes » dans ce pays de « prendre toutes les mesures appropriées pour renforcer la sécurité » de sa mission de paix Minusca, sur fond de tensions croissantes entre Paris et Bangui. Dans cette déclaration approuvée à l’unanimité lors d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité initiée par la France et ses membres africains (Kenya, Niger et Tunisie), la plus haute instance onusienne souligne la nécessité d’une coordination entre les Casques bleus et les forces présentes sur le terrain. Le Conseil n’identifie pas ces forces dans sa déclaration mais semble viser de manière implicite le contingent de plus d’un millier de militaires russes qualifiés d' »instructeurs » par Moscou, et plusieurs centaines de mercenaires du groupe privé russe Wagner déployés en Centrafrique. Belga
La France a gelé son aide budgétaire à la Centrafrique et suspendu sa coopération militaire avec cet Etat d’Afrique centrale jugé « complice » d’une campagne antifrançaise téléguidée par la Russie, a-t-on appris lundi 7 juin auprès du ministère des armées. « A plusieurs reprises, les autorités centrafricaines ont pris des engagements qu’elles n’ont pas tenus, tant sur le plan politique envers l’opposition que sur le comportement vis-à-vis de la France, qui est la cible d’une campagne de désinformation massive en Centrafrique », a affirmé Paris : « Les Russes n’y sont pas pour rien, mais les Centrafricains sont au mieux complices de cette campagne. » Fin avril, les cinq coopérants militaires français qui étaient en poste au ministère centrafricain de la défense ont été rappelés à Paris. Les entraînements militaires prodigués aux Forces armées centrafricaines (FACA) par des troupes stationnées au Gabon ont été interrompus, a précisé le ministère, confirmant des informations du site d’informations Mediapart. Le Monde avec AFP
Le village Solhan, où a eu lieu l’attaque la plus meurtrière que le Burkina Faso a connue depuis six ans, est situé juste au sud de la zone dite des « trois frontières ». Cette région où se rejoignent le Mali, le Burkina Faso et le Niger a été ces dernières années le théâtre de nombreuses exactions envers les populations civiles, mais aussi d’affrontements avec les forces antiterroristes. L’organisation État islamique au Grand Sahara (EIGS) en avait été chassée au cours de l’année 2020 par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, affilié à al-Qaïda) à l’issue d’intenses combats. Mais depuis quelques semaines, des signes montrent que l’EIGS fait son retour dans la région. … D’autres observateurs défendent une deuxième hypothèse. Selon eux, c’est un camp de VDP, les Volontaires pour la défense de la patrie, qui a été visé par les jihadistes. … Selon l’un de nos interlocuteurs, « ce camp de VDP était ciblé par certains membres du GSIM, ceux de la Katiba Serma et d’Ansarul Islam ». Un autre spécialiste ajoute que« cela fait suite à la participation de ces VDP dans différentes opérations militaires conjointes avec l’armée burkinabè ». RFI
Tous les sites aurifères artisanaux des provinces de l’Oudalan et du Yagha sont fermés, depuis ce lundi 7 juin et jusqu’à nouvel ordre, et toutes les activités liées à l’exploitation de l’or sur ces sites suspendues. Le colonel major Salfo Kaboré, gouverneur de la région Sahel, invite ainsi les miniers à « déguerpir » des lieux. Ces sites, selon une étude de l’observatoire économique et social, servaient à financer le terrorisme. Dans le Sahel burkinabè, cela se manifestait par le prélèvement de taxes et impôts par les groupes armés, souligne Bernabé Kambou qui a coordonné l’étude sur le système de financement du terrorisme. « L’autofinancement est la principale force des groupes terroristes actifs aujourd’hui dans la région sahélienne », indique-t-il. « Ce que le gouverneur a fait est une mesure salutaire, car les dernières attaques sont liées à une volonté de contrôle des sites aurifères par les groupes armés terroristes », soutient encore Bernabé Kambou. RFI
Au moins un soldat ivoirien, selon un bilan provisoire, a été tué lundi 7 juin au soir, dans le nord de la Côte d’Ivoire, dans une nouvelle de jihadistes présumés. Cette attaque est la troisième en un peu plus de deux mois commise dans cette région frontalière du Burkina Faso, en proie à la violence jihadiste depuis 2015. Lundi soir vers 21 h (locales et GMT), « la localité de Tougbo, située dans le département de Bouna et frontalière du Burkina Faso, a été attaquée par des individus armés », indique mardi 8 juin un communiqué signé du général Lassina Doumbia, chef d’état-major général des armées ivoiriennes. « Le détachement des Forces armées de Côte d’Ivoire prédéployé sur les lieux a immédiatement réagi et repoussé l’ennemi », ajoute le communiqué, qui précise que « le bilan provisoire fait état d’un soldat ivoirien mort des suites de ses blessures ». « Aucune victime civile n’est à déplorer », affirme l’état-major. France24 avec AFP
Choguel Maiga, 63 ans, est nommé lundi Premier ministre du Mali par le colonel Assimi Goita. L’annonce est faite un peu avant 14 h 00 GMT à la télévision nationale du Mali. Le natif de Tabango dans le cercle d’Ansongo, région de Gao, est une des figures majeures du Mouvement du M5-RFP de l’Imam Mahmoud Dicko dont il était le président du comité stratégique. Lors des soulèvements populaires contre IBK qui ont précédé le coup d’Etat d’août 2020, il était un des leaders de la contestation. Ingénieur, diplômé de l’Institut des télécommunications de Moscou en 1983 comme ingénieur des télécommunications spécialisé satellite et faisceaux, le nouveau Premier ministre du Mali est également titulaire d’un doctorat d’Etat en télécommunications obtenu en 1988. Auparavant il avait fait ses études supérieures à Bamako, la capitale malienne où il obtient son bac en 1973. A son retour de la Russie, M. Maiga intègre la Société des télécommunications du Mali (SOTELMA) en tant qu’ingénieur.… En tant que président du comité stratégique du M5-RFP, Choguel Maiga critiquait en 2020 la mise en place du Conseil national de la transition que le mouvement avait boycottée. … Pourtant quelques jours après le putsch, il annonçait le soutien des forces vives aux militaires en annoçant que le mouvement de contestation est disposé à «accompagner» la junte dans le processus de transition devant rendre le pouvoir aux civils. BBC
Libérés dans la nuit du 26 au 27 mai, l’ancien président de la transition et son Premier ministre sont désormais en résidence surveillée. « Jeune Afrique » dévoile les détails de leur détention. Leur arrestation le 24 mai, après l’annonce de la composition du nouveau gouvernement, a marqué un tournant dans la transition, confirmant la mainmise des militaires sur le pouvoir à Bamako. Bah N’Daw et Moctar Ouane ne sont désormais plus retenus à Kati, ville garnison située à une quinzaine de kilomètres de la capitale malienne. Mais ils restent en résidence surveillée, officiellement pour des raisons de sécurité. Selon nos informations, l’ancien chef de l’État est logé au palais de Koulouba, où il est gardé par la sécurité présidentielle. Jeune Afrique
Il faudra encore attendre. Malgré les nombreuses alertes sur un risque imminent de famine dans la région éthiopienne du Tigré, les quinze membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont pour le moment échoué à se mettre d’accord sur une réaction commune. Sept mois après le début de l’opération militaire lancée par Addis-Abeba dans cette province accusée de rébellion, la situation humanitaire y est pourtant catastrophique. L’ONU estime que 91 % de la population du Tigré va avoir besoin d’aide alimentaire. Et selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), il s’agit de la situation la plus grave depuis la famine qui avait fait 250 000 victimes en Somalie il y a dix ans. « C’est la pire situation d’insécurité alimentaire que j’ai vue depuis des années », confirme Mark Lowcock, le patron de l’OCHA. Au cours des derniers mois, le responsable onusien a envoyé quatre notes d’alerte au Conseil de sécurité, comme cela est fait « à chaque fois que nous pensons qu’un conflit pourrait amener à une situation d’insécurité alimentaire ou à la famine », explique-t-il. Les trois premières alertes avaient poussé les quinze membres à se réunir – à huis clos – mais la dernière, envoyée il y a deux semaines, n’a eu aucun effet. Le Monde
En Éthiopie, le conflit continue dans la province du Tigré. Il a fait des milliers de morts et entraîné également des dégâts considérables. De nombreuses infrastructures ont notamment été pillées ou détruites. Ils sont des dizaines à attendre dans une longue file s’étirant autour de la Banque commerciale d’Éthiopie. Pour Mobratu, venu pour retirer de l’argent liquide, c’est du jamais vu. « Ca n’existait pas avant la guerre. Regarder les gens attendre comme ça, c’est triste. En plus, parfois il y a de l’argent, d’autres fois non. Et les retraits sont limités à 100 dollars. Or cet argent est vital pour ma famille. On a besoin d’acheter à manger. 100 dollars c’est trop peu. » Des habitants de toute la région viennent à Aksoum. Hagos habite à Adwa, une ville à une trentaine de kilomètres vers l’Est. Il attend son tour depuis deux heures. « Les banques sont toutes fermées et tous les distributeurs sont en panne. C’est la seule ouverte dans la région. J’ai dû payer le transport et en général il y a 5h d’attente. Des fois, j’échoue parce que l’agence ferme à 14h. » RFI
Un calme précaire dominait ce lundi au Darfour-Sud, situé dans le sud-ouest du Soudan, après des affrontements la semaine dernière. Les heurts entre deux tribus opposés ont fait 36 morts et une quarantaine de blessés selon l’agence officielle soudanaise Suna. Moussa Mahdi, le gouverneur de l’État du Darfour-Sud, a affirmé que des forces communes ont été dépêchées dimanche à Oum Dafouk, lieu de l’affrontement, situé près de la frontière avec la République centrafricaine. Ces forces ont pu intervenir pour séparer les deux tribus. Les affrontements ont opposé la tribu africaine Fallata à la tribu arabe al Ta’aiysha. Un différent sur des terres agricoles était à l’origine de ces heurts, selon l’agence officielle. RFI
Au Nigeria, alors que les autorités ont coupé vendredi 4 juin l’accès à Twitter, l’organe de régulation audiovisuelle, la National Broadcasting Commission (NBC), demande aux médias de suspendre leurs comptes du réseau social. Ceux-ci ont réagi. « Sera considéré comme anti-patriotique tout média audiovisuel s’il continue à utiliser Twitter, qui est suspendu », indique le communiqué de la NBC. Les partenaires internationaux dans un communiqué conjoint ont estimé qu’une telle mesure n’était pas la solution. Si les médias audiovisuels respectent la mesure de la NBC, de peur d’amendes ou de poursuites, les médias écrits poursuivent ce soir leurs activités sur ce réseau social, via leur réseau privé virtuel (VPN). La profession s’engage contre cette mesure. « Nous ne sommes pas inquiet car c’est notre travail et il doit être fait », déclare le directeur de publication de Premium Times. Contacté par RFI, le syndicat national des journalistes nigérians dénonce une mesure qui « va absolument à l’encontre de la liberté de la presse et de la liberté d’expression, s’insurge le président du syndicat, Emmanuel Ogbeche. Lorsque vous commencez à bloquer l’accès à une plateforme majeure qui sert la population comme Twitter, comment alors les médias peuvent-ils rendre des comptes aux gens ? Ceci n’est pas bien, nous trouvons cela contestable, nous trouvons cela dérangeant. Nous espérons que le gouvernement nigérian va corriger ce déséquilibre aussi rapidement que possible. » RFI
Candidate à un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité, la RDC a finalement décidé de jeter l’éponge face au Gabon, soutenu par l’Union africaine. Voici pourquoi. Selon nos informations, Félix Tshisekedi a décidé de renoncer à briguer un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU – siège réservé à l’Afrique centrale à partir de 2022. Plusieurs sources officielles et diplomatiques ont confirmé à Jeune Afrique la décision du président congolais de se retirer de la course. « Le président en exercice de l’UA [Union africaine] ne peut pas être celui qui bafoue les règles de l’organisation », explique un proche collaborateur du chef de l’État, qui évoque un acte de « bonne diplomatie ». Le vote doit en effet avoir lieu le 11 juin à New York et la RDC était jusque-là en concurrence avec le Gabon. Jeune Afrique
Le premier mois de l’état de siège n’a pas donné le résultat attendu car les tueries n’ont pas cessé, a affirmé lundi 7 juin, le vice-président de la société civile du Nord-Kivu, Edgar Mateso. Un mois après la déclaration de l’état de siège, il appelle les autorités militaires à passer à des « actions pratiques pour arriver à bout des massacres » dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu durant les 15 jours de prorogation. « Malgré la déclaration de l’état de siège, les gens continuent de mourir, on peut penser que l’état de siège aurait été décrété de manière précipitée et que les autorités nationales ne s’étaient pas encore préparées », a déclaré Edgar Mateso. Il regrette qu’au Nord-Kivu, le gouverneur militaire, général Constant Ndima continue à gérer les questions de recettes de la province pendant que le territoire de Beni continue d’enregistrer des morts. « On tue. Les Maï-Maï sont actifs à Masisi, à Lubero, à Walikale et à Rutshuru et continuent à déstabiliser la province », fait savoir Edgar Mateso. Selon lui, l’état de siège a marché en Ituri par exemple, où on a vu les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) neutraliser certains éléments de la milice CODECO. Radio Okapi
Le gouvernement a autorisé le retour progressif et ordonné de la population déplacée suite à l’éruption volcanique du 22 mai. Mais la population qui retourne à Goma risque d’être confrontée à plusieurs défis notamment le logement et surtout aux difficultés d’approvisionnement en eau potable. Le gouvernement congolais étudie désormais la possibilité de déplacer la ville de Goma. … Mais désormais avec le retour des déplacés à Goma, la question de la reconstruction se pose et le déplacement de la ville vers l’agglomération de Saké à une dizaine de kilomètres est désormais en discussion. Le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat a déploré l’absence durant des décennies d’une politique urbaine dans le pays. Selon Pius Mwabilu, le pouvoir actuel veut corriger cette anomalie, rapporte notre correspondant à Kinshasa, Kamanda wa Kamanda Muzembé. RFI
La nuit tombe sur un quartier cossu de Johannesburg et trois gardes armés jusqu’aux dents partent en patrouille. Un peu plus tôt, ils se retrouvaient pour revêtir l’uniforme, tester leurs fusils d’assaut… et prier. Après avoir détaillé les incidents des douze dernières heures, dans la salle de gym de la « caserne », le commandant interroge la relève, une dizaine de ninjas au garde-à-vous: « D’autres questions? Alors on baisse la tête ». Casquettes retirées entre mains jointes. Amen. « Je prie aussi chaque matin », confie à l’AFP Forget Ndlovu. « Ce boulot est dangereux, tu ne sais jamais si tu vas rentrer à la maison. On aide les autres à avoir une meilleure vie », plaisante ce chef d’équipe de 46 ans, qui reconnaît être « nettement mieux payé » qu’un policier. D’ailleurs ici, dans les banlieues riches, « les gens comptent sur nous, pas sur la police », inefficace et gourmande en bakchichs, confie ce vétéran de Cortac, entreprise de sécurité privée incontournable dans la mégalopole de 4,5 millions d’habitants. AFP