Les limites de la diplomatie transactionnelle de la Chine en Afrique
La Chine a une politique déclarée de non-ingérence dans les affaires intérieures, fondée sur le respect de « l’autorité souveraine » (guoquan ; 国权) et le « maintien de la stabilité » (weiwen;维稳), qui considère que la légitimité découle du contrôle incontesté du pouvoir de l’État. En pratique, cela rend la Chine « agnostique en matière de régime », et c’est ainsi que certains commentateurs africains décrivent la préférence de la Chine pour la collaboration avec des gouvernements de tous bords – autoritaires, militaires, civils, démocratiques – tant que leur emprise sur le pouvoir est relativement solide. Cette stratégie signifie également que la Chine investit dans la stabilité du régime, une politique particulièrement prononcée dans des contextes fragiles comme le Niger, où elle a tout intérêt à ce que le régime reste en place. En d’autres termes, la non-ingérence est en fait une stratégie centrée sur le régime plutôt que sur les citoyens…Un rapport publié en mai 2025 par la Commission municipale du commerce de Shanghai a mis en garde contre l’instabilité politique en Afrique, qui crée un environnement opérationnel complexe pour les entreprises d’État chinoises…Les relations transactionnelles avec des gouvernements qui ne respectent pas les règles constitutionnelles ou qui gouvernent par décret ou dans un style très personnalisé sont intrinsèquement instables… Les investisseurs internationaux qui soutiennent des normes de gouvernance plus élevées contribuent à créer un environnement d’investissement plus stable et plus attrayant. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Manifestations de la Journée Saba Saba au Kenya: au moins 10 morts
Une nouvelle journée de mobilisation meurtrière au Kenya. Au moins dix personnes ont été tuées et 29 blessées, selon un bilan fourni au soir de ce lundi 7 juillet, par la Commission nationale des droits humains du Kenya. À Nairobi, la police était massivement déployée pour empêcher ces rassemblements, organisés pour commémorer les 35 ans de Saba Saba, le 7 juillet 1990, date à laquelle les Kényans se sont soulevés pour exiger le retour à la démocratie, durant les années sombres du régime autocratique de Daniel arap Moi. La police kényane annonce avoir arrêté 567 personnes…Si Saba Saba – le mouvement de lutte contre le régime répressif de Daniel arap Moi – est commémoré tous les 7 juillet, cette année la tonalité est particulière puisque cet hommage coïncide avec une vague de contestation contre la politique de William Ruto, vague violemment réprimée…Dans son communiqué, la Commission nationale des droits humains note également la présence, lors des manifestations, de bandes criminelles maniant « des armes rudimentaires dont des fouets, des massues ou des bois » et précise qu’à Nairobi, la capitale, « ces bandes cagoulées ont été vues opérant aux côtés de policiers », des individus dont la description se rapproche de celle des individus qui ont attaqué, la veille, dimanche 6 juillet, le siège de la Commission kényane des droits humains, une autre organisation de défense des droits de l’homme. RFI
Soudan: l’OIM craint plus de réfugiés avec les combats au Darfour
Depuis le début de la guerre au Soudan en avril 2023, entre les deux généraux, plus de 11 millions de personnes, se sont déplacées à l’intérieur du pays, d’après l’estimation de l’organisation internationale des migrations (OIM). Avec l’intensification de la guerre au Darfour, elle craint encore davantage de déplacements de civils dans cette région. C’est ce qui ressort dans un nouveau rapport paru ce dimanche 6 juillet. Parmi ces 11 millions de personnes, un million, ont fui leur domicile à el-Fasher et de ses environs, selon l’OIM. La capitale du Darfour du Nord est assiégée et bombardée depuis près de 15 mois par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). La population civile y subit de plein fouet l’intensification du conflit autour de la ville. Les combats des derniers mois, ont poussé les habitants à fuir massivement. Ainsi, dans le camp de Zamzam situé à 12 km au sud-ouest d’el-Fasher, 99% des habitants ont été contraints à la fuite. Ces milliers de personnes ont laissé, derrière elles, leur moyen de subsistance, ainsi que leurs habitations et les infrastructures qui ont été détruites, y compris les hôpitaux et les centres de santé. Selon l’OIM, 75 % des habitants d’el-Fasher et de ses environs se sont réfugiés à Tawila à quelque 70 km et 10 % aux alentours d’el-Fasher. Des milliers de familles ont traversé la frontière vers le Tchad voisin qui accueille maintenant plus de 1,1 million réfugiés soudanais. Tous ces déplacés souffrent de conditions humanitaires très difficiles et ne mangent pas à leur faim. RFI
Au Burkina Faso, sept policiers et un soldat tués dans des attaques jihadistes
Sept policiers et un soldat ont été tués fin juin au Burkina Faso lors d’une série d’attaques jihadistes près de la ville de Fada N’Gourma, dans l’est du pays près du Niger, selon des sources sécuritaires et locales. « Lundi dernier [le 30 juin], des terroristes ont mené une attaque contre le poste de police de l’université » de Fada N’Gourma, situé en périphérie nord de la ville, dans une région frontalière avec le Niger, a indiqué un habitant, évoquant des « morts et des dégâts matériels »…Selon une source sécuritaire locale, une deuxième attaque a eu lieu le 30 juin, qui a visé une position de l’armée près de Boulsa, dans le centre. Elle affirme qu’un soldat a été tué, et que deux « volontaires pour la défense de la patrie » (VDP, supplétifs civils de l’armée) ont été capturés. Le JNIM a diffusé une vidéo montrant les deux VDP prisonniers dans une cabane, appelant en langue locale les autorités militaires à « œuvrer pour (leur) libération ». « Trois jours après, les terroristes ont de nouveau attaqué le site de l’université » de Fada N’Gourma, « faisant cette fois des dégâts sur les bâtiments », a affirmé un étudiant de la localité, confirmant également l’assaut du 30 juin. Jeune Afrique avec AFP
Burkina Faso: près d’une dizaine d’ONG et associations étrangères interdites d’exercer
Près d’une dizaine d’ONG et associations étrangères ont écopé d’une révocation de l’autorisation d’exercer. Dans ses arrêtés, le ministre de l’Administration du territoire, Emile Zerbo, leur reproche « le non-respect de l’obligation de signature de la convention d’établissement. » Pour le dire plus simplement, toute organisation étrangère qui exerce sur le territoire burkinabè doit signer une convention avec l’État, tel que régit par la loi sur les associations. Ainsi, le gouvernement reproche donc aux associations de ne pas avoir respecté cette disposition ou bien de ne pas avoir renouvelé leur agrément, comme l’explique une source à Ouagadougou. La même source ajoute que « c’est une sorte de ménage au sein du milieu des associations ». Parmi ces associations et ONG internationales, on retrouve la Fondation Appel Genève (Geneva Call), mais aussi le Tony Blair Institute (ORGIIS GHANA) ou encore l’Institut de Recherche sur la paix au Sahel. Ce n’est pas la première mesure du genre. À la mi-juin, plusieurs décrets du même ministère avaient révoqué l’autorisation d’exercer de plus d’une dizaine d’ONG pour le même motif. Plus récemment, c’est l’association « Communauté de Saint Egidio » et l’ONG Diakonia qui ont été suspendus pour trois mois. RFI
Nigeria: au moins 40 morts après des affrontements avec un gang armé
Des membres d’un groupe armé ont tué au moins 40 membres d’un groupe d’auto-défense lors de l’attaque d’un village dans le centre du Nigeria et des affrontements qui ont suivi, a appris l’AFP mardi auprès de la Croix Rouge et d’habitants. La tuerie a eu lieu dimanche dans l’État du Plateau, régulièrement en proie à des tensions inter-communautaires, notamment entre agriculteurs sédentaires et éleveurs nomades qui se disputent l’accès aux terres et aux ressources, et qui connaît depuis plusieurs mois une flambée des violences. En outre, ces dernières années, des gangs lourdement armés ont intensifié leurs attaques dans les zones rurales du nord-ouest et du centre du Nigeria, où la présence de l’État est faible, pillant des villages, tuant les habitants et commettant des enlèvements contre rançon. Selon le secrétaire de la Croix-Rouge de l’État de Plateau, Nuruddeen Hussain Magaji, « des centaines de miliciens d’auto-défense ont été pris en embuscade » dimanche dans le village de Kukawa. Cette attaque est survenue alors que les miliciens se regroupaient après des affrontements qui ont fait dix morts parmi les miliciens dans le village voisin de Bunyun, a précisé un habitant…Les milices d’autodéfense soutenues par le gouvernement et de groupes d’autodéfense locaux ont été créées pour renforcer l’appareil sécuritaire nigérian, tant au niveau officiel qu’informel, mais avec des résultats mitigés. AFP
Première audience sur la dissolution des organisations politiques au Mali: l’État boude le tribunal
Au Mali, une première audience a eu lieu, ce lundi 7 juillet, au tribunal de la Commune I de Bamako sur la dissolution des organisations politiques, décrétée le 13 mai dernier. Plusieurs anciens responsables avaient lancé, dans la foulée, une salve de procédures judiciaires devant la Cour suprême, pour contester la légalité du décret de dissolution, mais aussi devant des tribunaux de grande instance, pour contester les conséquences de cette dissolution sur les libertés fondamentales des Maliens. Mais l’audience n’a pas duré, car les avocats de l’État malien ne se sont pas présentés…Les avocats des ex-dirigeants de partis politiques désormais dissous ont donc demandé un renvoi, pour que la partie adverse comparaisse : « Nous voulons des débats et une décision contradictoires, expliquent-ils, nous voulons entendre les arguments de l’État et leurs fondements juridiques. » …Les requérants estiment que la dissolution des organisations politiques prive les citoyens maliens de libertés fondamentales, pourtant garanties par la Constitution, comme se réunir, exprimer des idées ou encore participer à la vie publique du pays…L’audience a été renvoyée au 28 juillet. Avant cela, seconde chance demain, le mardi 8 juillet, au tribunal de la commune VI de Bamako : une procédure similaire y est en cours, les deux parties sont convoquées mardi matin. RFI
Guinée : un an après la disparition de deux opposants, vingt-cinq ONG réclament de connaître leur sort
Une vingtaine d’organisations de défense des droits humains ont réclamé mardi 8 juillet aux autorités guinéennes de « révéler sans attendre » le sort de deux opposants à la junte disparus depuis un an, dénonçant une multiplication des enlèvements dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Oumar Sylla, plus connu sous le nom de Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah sont deux responsables du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), un mouvement citoyen qui réclame le retour des civils au pouvoir en Guinée. Le collectif a été dissous par la junte en 2022. Ils ont été arrêtés le 9 juillet 2024 par des gendarmes et des soldats d’unités d’élite, selon le FNDC, qui a dénoncé un « kidnapping ». De leur côté, les autorités ont toujours nié détenir les deux militants, dont le sort reste inconnu à ce jour. « Les autorités guinéennes doivent révéler sans attendre [leur] sort et s’assurer que les personnes suspectées d’être responsables des enlèvements et disparitions forcées en Guinée soient traduites devant la justice », ont déclaré mardi Amnesty International et 24 organisations guinéennes et internationales de défense des droits humains. « Nous appelons [les autorités] à sortir de ce silence insupportable », car « rien n’indique qu’elles ont effectivement mené des enquêtes pour retrouver » les disparus, ont-elles ajouté dans un communiqué commun publié à la veille du premier anniversaire de la disparition de ces derniers. Le Monde avec AFP
Guinée : le Barreau reconduit la suspension de ses activités
Après deux semaines de suspension de leurs activités dans les cours et tribunaux, les avocats de Guinée ont tenu une nouvelle assemblée générale extraordinaire ce lundi 7 juillet 2025, dans la salle d’audience de la cour d’appel de Conakry. Cette suspension fait suite à l’enlèvement et au kidnapping de Me Mohamed Traoré, ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats. Un acte qui a profondément choqué la corporation et soulevé des inquiétudes quant à la sécurité des professionnels du droit en Guinée. Au terme de la rencontre, Moussa Diallo, membre du Conseil de l’Ordre, a annoncé la reconduction du mouvement de grève : « Nous continuons la suspension de nos activités pour deux semaines encore. »…Pour cet avocat, cette lutte dépasse un cas individuel. « Ce que je veux faire comprendre aux uns et aux autres, la cause qui est portée, ce n’est pas la cause de Mohamed Traoré. C’est la cause de la sécurité de l’avocat dans l’exercice de sa profession. Ce qui est arrivé à Mohamed Traoré peut arriver à n’importe lequel d’entre nous et cela ne se doit pas », a-t-il précisé. La mobilisation des robes noires se poursuivra au moins jusqu’à la prochaine assemblée : « À l’issue des deux semaines, on tiendra une autre assemblée générale extraordinaire pour voir, depuis cette assemblée générale extraordinaire, ce qui a évolué dans le sens de cette sécurité que nous réclamons. » Guinée7
Somalie : Violents combats dans le centre du pays
Les commandos Danab de l’armée nationale somalienne (SNA) ont mené, dans la nuit de lundi à mardi, une opération ciblée dans la zone de Baqdaad, située dans la région du Bas-Shabelle, contre les militants du groupe jihadiste Al-Shabab. Au cours de cette offensive planifiée, quatre embarcations utilisées par les combattants pour traverser les zones fluviales du corridor du Shabelle, notamment pour transporter du matériel, mener des attaques et organiser des opérations clandestines, ont été détruites. Plusieurs sites de planification d’attaques, cachettes et dépôts d’armes ont également été démantelés, selon un communiqué de l’armée somalienne. En parallèle, de violents combats opposent actuellement les forces somaliennes aux jihadistes dans la ville de Moqokori, située à environ 300 kilomètres au nord-est de Mogadiscio, dans la région centrale de Hiraan. Selon Abdulahi Adan, commandant d’une milice locale, les combattants d’Al-Shabaab, affiliés à Al-Qaïda, ont lancé l’assaut sur la ville avec des véhicules piégés et des centaines d’hommes armés. Les forces gouvernementales et les milices communautaires ont dû se replier tactiquement, permettant aux assaillants de prendre temporairement le contrôle de la ville. Des affrontements sporadiques sont toujours en cours. La ville de Moqokori revêt une importance stratégique, servant de point d’accès à plusieurs grandes agglomérations de la région. L’agence de presse officielle Sonna a toutefois assuré que l’attaque avait été repoussée et que plusieurs jihadistes avaient été tués. Sahel Intelligence
RDC : les FARDC et l’UPDF poursuivent leur offensive contre les ADF à Lolwa
Les forces armées congolaises (FARDC), en collaboration avec l’armée ougandaise UPDF, poursuivent ce lundi 7 juillet leurs opérations militaires dans la profondeur de Lolwa, territoire de Mambasa, en province de l’Ituri. Selon des sources sécuritaires, cette offensive vise à mettre fin aux menaces que font peser les rebelles ADF sur les civils dans cette région meurtrie par des années de violences…D’après les mêmes sources, les forces conjointes ont pour cible principale le bastion stratégique des ADF à Madina 2, où les rebelles auraient consolidé leur présence. L’objectif est de déstabiliser leur dispositif dans cette zone reculée, souvent utilisée comme base arrière pour planifier des attaques contre les populations locales. Face à cette situation, des leaders communautaires appellent les autorités militaires à renforcer la sécurité le long de la Route nationale 4 (RN4), axe vital pour la circulation des personnes et des biens. Ils demandent une présence renforcée dans les agglomérations situées sur cet axe, afin de protéger les civils et prévenir tout acte de représailles de la part des rebelles en fuite. Radio Okapi
Présidentielle en Côte d’Ivoire : l’ex-ministre Joël N’Guessan remis en liberté provisoire
Un ancien ministre et ex-porte-parole du parti au pouvoir en Côte d’Ivoire, arrêté pour avoir dénoncé l’exclusion par la justice de candidats d’opposition à l’élection présidentielle d’octobre, a bénéficié de la liberté provisoire le lundi 7 juillet, a annoncé son avocat. Joël N’Guessan, ex-ministre des Droits de l’Homme (2006-2007), avait été interpellé le 18 juin et placé en détention provisoire le lendemain après des déclarations qui « jettent le discrédit sur des décisions de justice et sur l’institution judiciaire dans son ensemble », avait déclaré le procureur de la République, Oumar Braman Koné. Dans une interview au média en ligne ivoirien lemondeactuel.com, Joël N’Guessan s’était dit « convaincu que l’exclusion de certains acteurs politiques aboutira à une crise au plan national ». Et d’ajouter : « Si demain, il y a des troubles dans le pays, les premiers responsables, ce sont les magistrats. »…Samedi, Joël N’Guessan avait présenté ses excuses à l’institution judiciaire. « J’ai réalisé que mon interview avait choqué beaucoup d’acteurs de la justice, notamment des magistrats », a-t-il écrit dans un communiqué. « Je tiens donc à présenter mes sincères excuses à l’institution judiciaire et aux magistrats pour mes propos tenus dans cette interview », a-t-il ajouté. Selon le Code pénal ivoirien, les peines encourues pour « jeter le discrédit sur des institutions » peuvent aller de trois à cinq ans de prison. Jeune Afrique avec AFP
Malversations présumées : une ministre de l’ex-président sénégalais Sall en liberté provisoire
Aïssatou Sophie Gladima, une ancienne ministre des Mines de l’ex-président sénégalais Macky Sall a obtenu lundi 7 juillet la liberté provisoire sous bracelet électronique. Elle était en détention préventive depuis fin mai pour détournement présumé dans un fonds anti-Covid. Aïssatou Sophie Gladima fait partie des cinq ministres de l’ex-président Sall (2012-2024) poursuivis pour malversations présumées. Elle est mise en cause dans un détournement de 73 millions de francs CFA (112,3 millions d’euros) en lien avec la gestion d’un fonds anti-Covid, selon sa défense. Cet argent devait notamment servir à la construction d’un centre pour les orpailleurs touchés par le Covid-19, qui n’a jamais vu le jour. Aïssatou Sophie Gladima avait été placée sous mandat de dépôt le 21 mai à Dakar par la Haute cour de justice (HCJ), juridiction spéciale habilitée à juger les présidents et ministres pour des délits et crimes commis dans l’exercice de leurs fonctions…Sur les cinq ministres poursuivis, deux – Salimata Diop (Femmes) et Ismaïla Madior Fall (Justice) – sont en liberté conditionnelle. Deux autres, Amadou Mansour Faye (ex-ministre au Développement communautaire, également beau-frère de Macky Sall) et Moustapha Diop (Développement industriel), sont incarcérés. TV5 Monde avec AFP