Le Burkina Faso, le Mali et le Niger s’unissent au sein d’une « Confédération des Etats du Sahel »
Les régimes militaires au pouvoir au Burkina Faso, au Mali et au Niger ont entériné leur alliance au sein d’une « confédération » lors de leur premier sommet samedi à Niamey, une décision qui acte leur rupture avec le reste du bloc ouest-africain…Ce sommet rassemblait pour la première fois les présidents de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), précédente organisation créée en septembre 2023 et qui réunit le Mali, le Burkina et le Niger, qui font tous face à des violences djihadistes récurrentes…Ces trois pays ont annoncé en janvier leur départ de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), une organisation qu’ils jugent instrumentalisée par la France. Le Monde avec AFP
La Cedeao craint la « désintégration » après la création d’une confédération par les régimes militaires sahéliens
La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), réunie en sommet, a prévenu dimanche que la région risquait la « désintégration », après la création par les régimes militaires du Niger, du Mali et du Burkina d’une « confédération »…La Cedeao est également confrontée à la violence persistante des jihadistes, à des problèmes de financement et à des difficultés pour créer une force régionale…Le président du Nigeria Bola Ahmed Tinubu a appelé le nouveau dirigeant sénégalais Bassirou Diomaye Faye à endosser le rôle d' »émissaire » auprès du Mali, du Burkina Faso et du Niger, sans donner plus de détail. Le chef de la Commission de la Cedeao, Omar Alieu Touray, a prévenu dimanche que les trois pays risquaient l' »isolement diplomatique et politique » et la perte de millions d’euros en investissements. Leurs ressortissants pourraient également devoir obtenir des visas pour voyager dans la région, a-t-il dit, sans préciser quand la mesure pourrait prendre effet. AFP
Niger : l’armée américaine quitte la base de Niamey
Le départ des soldats américains de la base de Niamey, au Niger, s’est terminé dimanche 7 juillet, ont annoncé les Etats-Unis et le Niger. Ce retrait sera suivi, d’ici au 15 septembre, par celui des forces basées à Agadez, dans le nord du pays, conformément aux exigences du régime militaire au pouvoir…Un dernier vol avec les soldats de la base de Niamey devait décoller à minuit, heure de Paris. Au total, 766 militaires américains ont quitté le Niger à ce jour, a appris l’Agence France-Presse lors d’une cérémonie organisée sur cette base, en présence du colonel Maman Sani Kiaou, chef d’état-major de l’armée de terre du Niger, et du général Kenneth Ekman du département américain de la défense…Les Etats-Unis étaient engagés au Niger pour lutter contre les djihadistes, qui mènent régulièrement des attaques sanglantes. A Agadez, ils disposent d’une importante base de drones. En mars, les autorités de Niamey avaient dénoncé l’accord de coopération militaire qui les liait aux Etats-Unis, et le processus avait débuté deux mois plus tard. Le Monde avec AFP
Au Sénégal, le premier ministre exhorte les jeunes à rester en Afrique
Ousmane Sonko, premier ministre sénégalais, a appelé samedi 6 juillet les jeunes à ne pas emprunter la périlleuse route de l’Atlantique vers l’Europe, quelques jours après le naufrage meurtrier d’un bateau de migrants au large de la Mauritanie. Près de 90 personnes qui cherchaient à gagner l’Europe en entreprenant la dangereuse traversée au large des côtes de l’Afrique de l’Ouest, ont péri lorsque leur navire a chaviré cette semaine, et des dizaines d’autres sont portées disparues. Ce drame n’est que le plus récent d’une longue série. Jeudi, l’agence de presse officielle mauritanienne avait annoncé que les garde-côtes avaient récupéré les corps de 89 personnes après qu’un gros bateau de pêche traditionnel avait chaviré au large de la côte sud-ouest du pays lundi…La route de l’Atlantique est particulièrement dangereuse à cause de ses forts courants et parce que les migrants y voyagent sur des bateaux surchargés et parfois hors d’état de naviguer, manquant généralement d’eau potable. Elle est cependant de plus en plus empruntée à cause du renforcement de la surveillance en Méditerranée, par de jeunes gens en quête d’un meilleur avenir en Europe. Le Monde avec AFP
Les FARDC et le M23 respectent la trêve humanitaire recommandée par les Etats-Unis
La trêve humanitaire de deux semaines, annoncée par les Etats-Unis d’Amérique et en vigueur depuis vendredi minuit, semble respectée jusque-là par les FARDC et rebelles du M23. C’est ce qu’ont signalé des sources locales dimanche 7 juillet. Jusqu’à ce dimanche, aucun combat n’a été signalé entre les FARDC et M23 au Nord-Kivu. Dans le petit Nord de la province, l’armée et les rebelles maintiennent toujours leurs positions initiales. C’est notamment sur l’axe Goma-Sake-Minova, territoire de Masisi, où les rebelles occupent toujours la zone située entre Kirotshe et Shasha, le long de la route nationale numéro 2. Même chose pour une grande partie de l’Est du territoire de Masisi, la quasi-totalité du territoire de Rutshuru, et les groupements de Kibumba et Buhumba dans le territoire de Nyiragongo. Toutefois, l’accès à ces zones reste difficile pour les humanitaires…Depuis vendredi, il n’y a pas eu de nouveaux combats, mais des sources sécuritaires parlent d’un renforcement en troupes et matériel par les rebelles du M23 dans la zone. Plusieurs humanitaires ont déjà quitté le territoire de Lubero, à la suite de l’insécurité. Pourtant, des dizaines de milliers de déplacés y survivent, pour la plupart, sans assistance humanitaire. Radio Okapi
Les FARDC et les Casques bleus lancent des opérations contre les groupes armés Zaïre et CODECO à Djugu
Les FARDC et la MONUSCO ont lancé, depuis une semaine, des opérations militaires contre les groupés armés Zaïre et CODECO, réfractaires au processus de paix dans le secteur de Banyari Kilo, territoire de Djugu (Ituri). Certains villages sont déjà passés sous le contrôle de l’armée qui affirme avoir détruit des bastions de ces groupes armés. Ces opérations militaires ont été lancées le 29 juin dans le secteur de Banyari Kilo contre les groupes armés Zaïre et CODECO. Elles ciblent les miliciens qui ne respectent pas les différents actes d’engagements signés pour la cessation définitive des hostilités en Ituri. De nombreux militaires sont déployés dans la région, avec l’appui de la MONUSCO. La première phase a ciblé la localité de Madombo, bastion de Zaïre. Les FARDC n’ont rencontré aucune résistance. Ces forces ont prolongé les opérations dans les localités occupées par la CODECO, notamment Itendey et Lisey. L’une des plus grandes bases opérationnelles de la CODECO a été bombardée par des hélicoptères des FARDC. Une dizaine de miliciens ont été tués et trois militaires et un civil blessé…Dans leur fuite, ces miliciens en débandade, ajoute la source militaire, ont tué six chinois mardi à Abombi et brulé six autres personnes dans leurs maisons vendredi à Beba. Les autorités coutumières locales encouragent l’option militaire face à l’activisme des milices. Car selon elles, l’approche de dialogue communautaire a montré ses limites. Elles demandent au Gouvernement d’intensifier ces opérations dans tous les 13 groupements sur les 15 occupés depuis environ 5 ans par ces hommes armés. Radio Okapi
« 3.000 à 4.000 militaires » rwandais seraient présents dans l’est de la RDC selon une enquête de l’ONU
Ces chercheurs, mandatés par le Conseil de sécurité de l’ONU, estiment dans ce rapport semestriel, consulté lundi par l’AFP, que les officiers rwandais ont « de facto » pris « le contrôle et la direction des opérations du M23 ». Le M23 (« Mouvement du 23 mars ») est une rébellion armée congolaise qui prétend défendre les Tutsi en République démocratique du Congo et qui, alliée à des cadres de l’ancien parti au pouvoir à Kinshasa, a déclaré vouloir marcher sur la capitale. Les experts accusent les autorités rwandaises d’avoir « violé l’intégrité et la souveraineté de la RDC » et les jugent « responsables des actions du M23 » de par le soutien qu’elles apportent à leur « conquête territoriale »…Les experts détaillent les « incursions systématiques » des militaires rwandais sur le sol congolais, dont un millier seraient arrivés en RDC durant le seul mois de janvier 2024. Ils estiment qu’au moment de la rédaction de leur rapport (avril 2024), les troupes rwandaises « égalaient voire surpassaient en nombre, les combattants du M23 », estimés à quelque 3.000 hommes. Ce rapport présente de nombreuses photographies aériennes prises dans les zones sous contrôle du M23 et de l’armée rwandaise…Les experts établissent aussi que durant leurs offensives, le M23 et les RDF « ont spécifiquement ciblé des localités majoritairement habitées par des Hutu, dans des zones connues pour être des bastions des FDLR », les Forces démocratiques de libération du Rwanda, un groupe rebelle rwandais formé par d’anciens hauts responsables Hutu du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, et réfugiés au Congo depuis. AFP
À Madagascar, l’enjeu de la fidélité du prochain président de l’Assemblée nationale
À Madagascar, les 163 nouveaux députés doivent se réunir pour la première fois en session spéciale ce mardi 9 juillet 2024. Cette session, au cours de laquelle les groupes parlementaires définitifs seront formés, doivent clarifier les rapports de force au sein de la chambre basse. Un nouveau visage, sans surprise issu des rangs de la coalition présidentielle Irmar, devra aussi prendre la tête de l’Assemblée nationale, à l’issue d’un vote des députés…Pressentie favorite, Marie-Michelle Sahondrarimalala, l’ancienne ministre de l’Éducation nationale, a été confortablement élue députée à Fianarantsoa, au sud-est du pays. Elle a noué une relation de confiance avec le chef de l’État Andry Rajoelina en prenant les rênes de sa dernière campagne présidentielle. Autre nom avancé, Justin Tokely… Candidat unique du pouvoir à Sambava, lui a été élu, sans suspens, dans cette grande ville du nord. Propulsé ministre de l’Intérieur en 2022, il a imprimé son autorité à ce poste, en limitant notamment le droit de manifester à l’approche des élections. Réputé plus volatile, le député Philobert Andriasy Milavonjy n’en est pas moins devenu un « pur produit orange » en ralliant le régime en 2023. Sa candidature au perchoir serait officieusement soutenue par le noyau des députés indépendants pro-pouvoir. Le choix du numéro 1 de la chambre basse est un dossier sensible. L’hémicycle se souvient du destin de Christine Razanamahasoa qui présidait l’institution jusqu’en mars 2024. Après ses propos critiques contre le régime, cette ex-fidèle d’Andry Rajoelina s’était vue démise de ses fonctions par la Haute Cour Constitutionnelle. RFI
Tunisie : Un bilan sombre du mandat de Kaïs Saïed entre répression et manipulation électorale
Depuis son accession au pouvoir en 2019, Kaïs Saïed a suscité autant d’espoir que de désillusion. Alors que son mandat de cinq ans touche à sa fin, le chef de l’Etat tunisien a récemment convoqué les électeurs pour une élection présidentielle prévue le 6 octobre 2024. Cependant, son bilan et les conditions actuelles laissent présager un scrutin loin d’être transparent et équitable. Sous le règne de Kaïs Saied, la Tunisie a vu une montée inquiétante de la répression contre les opposants politiques et les voix dissidentes. L’exemple le plus frappant est celui de Sonia Dahmani, avocate et chroniqueuse, condamnée à un an de prison pour « diffusion de fausses nouvelles » suite à des commentaires ironiques sur la situation du pays. Cette condamnation, prononcée près de deux mois après son arrestation par des policiers masqués, illustre la dérive autoritaire du régime Saied. De plus, Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre, se voit contrainte de mener campagne depuis sa prison. Accusée d’incitation à la violence et de provocation, elle incarne la répression judiciaire utilisée pour neutraliser les opposants potentiels. L’annonce de la tenue des élections n’a pas suffi à apaiser les tensions. Le Front du salut national a d’ores et déjà déclaré que les conditions d’une compétition normale ne sont pas réunies, dénonçant un simulacre électoral. Le refus de soutenir toute candidature, que ce soit en interne ou externe, souligne la défiance croissante envers un processus électoral perçu comme manipulé. Depuis l’entrée en vigueur du décret 54, plus de 60 journalistes, avocats et figures de l’opposition ont été poursuivis. Sahel Intelligence
Ethiopie: au Tigré, les violences faites aux femmes explosent, la guerre mise en cause
Depuis l’accord de paix de Pretoria en novembre 2022, qui a mis fin à deux ans de conflit entre le Tigré et le pouvoir central, les crimes de genre explosent. Enlèvements, meurtres, mauvais traitements, femmes et jeunes filles sont les premières victimes. Une campagne de sensibilisation en ligne menée par diverses ONG est également en cours. Selamawit Gidey, fondatrice et directrice exécutive du Rise and Shine Empowerment Center, fait un lien direct entre ce phénomène et la guerre…La guerre dans le Tigré aurait fait « environ 600 000 morts », estimait en janvier 2013 le médiateur de l’Union africaine (UA), l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo. Un chiffre important pour une province de quatre millions d’habitants. RFI