Une demi-heure avant l’expiration de l’ultimatum fixé à minuit par la justice, l’ancien président sud-africain Jacob Zuma a, contre toute attente, décidé de se rendre. Condamné à quinze mois de prison ferme pour outrage, il s’est constitué prisonnier, mercredi 7 juillet au soir, a annoncé la fondation qui le représente. … Jacob Zuma a été condamné la semaine dernière par la Cour constitutionnelle pour avoir évité obstinément de répondre aux questions d’une commission d’enquête sur la corruption. Il disposait de cinq jours, soit d’ici dimanche soir, pour se constituer prisonnier au poste de police de Nkandla ou à celui de Johannesburg, sinon la police avait ordre de l’arrêter d’ici mercredi minuit. Face à cet ultimatum, il a longtemps préféré opter pour une opération d’intimidation. Des centaines de ses supporteurs, dont certains armés, ont été invitées à se regrouper à Nkandla. Refusant le piège d’une confrontation, la police s’est, elle, fait discrète, bien qu’un nombre important de lois aient été bafouées, depuis l’entrave à la justice jusqu’aux mesures contre le Covid-19 – couvre-feu fixé à 21 heures dans le pays. Le Monde avec AFP
La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 4.004.966 morts dans le monde depuis que le bureau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Chine a fait état de l’apparition de la maladie fin décembre 2019. Plus de 185.020.840 cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de l’épidémie. En Afrique, les cas de COVID-19 ont augmenté pendant sept semaines consécutives depuis le début de la troisième vague le 3 mai 2021, selon un communiqué du siège régional de l’OMS à Brazzaville. La semaine dernière, explique l’agence onusienne de santé publique, plus de 251 000 nouveaux cas de COVID-19 ont été enregistrés sur le continent, soit « une augmentation de 20 % par rapport à la semaine précédente et un bond de 12 % par rapport au pic de janvier », lit-on dans un communiqué rendu public jeudi. Selon l’OMS, 16 pays africains sont désormais « en résurgence », dont le Sénégal. AFP/VOA
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a demandé au Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, lors d’un échange téléphonique mardi, d’assurer un accès humanitaire « complet et sûr » à la région du Tigré. Le chef de la diplomatie « a condamné la destruction de ponts au Tigré, entre autres obstacles à l’accès » à cette région déchirée par la guerre, selon un compte-rendu de leur discussion publié par le département d’Etat. Abiy Ahmed a envoyé l’armée début novembre au Tigré pour renverser les autorités régionales dissidentes, accusées de mener des attaques contre des bases militaires éthiopiennes. Après des succès, les forces gouvernementales éthiopiennes se sont enlisées dans des combats avec les forces rebelles qui, fin juin, ont repris le contrôle de la capitale régionale Mekele. Addis-Abeba a immédiatement déclaré un cessez-le-feu unilatéral. Les rebelles ont accepté dimanche « un cessez-le-feu de principe », à condition que les forces érythréennes et amhara, qui soutiennent l’armée éthiopienne, se retirent de la région. Dans son appel téléphonique, « le secrétaire d’Etat a souligné le besoin pour toutes les parties de respecter un cessez-le feu immédiat et négocié », selon ses services. AFP
Médecins sans frontières (MSF) a annoncé mercredi 7 juillet la suspension de ses activités dans certaines parties du Tigré, une région éthiopienne en guerre. L’ONG a demandé une enquête après le « meurtre brutal » de trois de ses employés le 24 juin. « MSF annonce la suspension de ses activités à Abi Adi, Adigrat et Aksoum, dans le Tigré central et oriental. Les équipes de MSF dans d’autres régions du Tigré continueront avec prudence à porter assistance aux personnes qui en ont un besoin urgent », a déclaré l’ONG dans un communiqué. Au moins douze travailleurs humanitaires ont été tués au Tigré depuis le début des combats en novembre. L’armée éthiopienne y affronte les forces soutenant les autorités régionales dissidentes, issues du Front populaire de libération du peuple du Tigré (FPLT). MSF avait annoncé le 25 juin la mort de trois de ses employés, une Espagnole et deux Ethiopiens. « Près de deux semaines après le meurtre de nos collègues, personne n’en a revendiqué la responsabilité et les circonstances de leur décès restent floues », déclare Teresa Sancristoval, directrice des opérations de MSF, dans ce communiqué. Le Monde avec AFP
L’envoyée de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC) a demandé, mercredi, à ce que les élections prévues en 2023 soient organisées dans les temps et de manière consensuelle. Une condition nécessaire, selon elle, pour la réussite du plan d’action lancé par Kinshasa et pour envisager un retrait du pays de la Mission des Nations Unies, la MONUSCO. La RDC est toujours confrontée à de graves défis politiques, sécuritaires, humanitaires et de développement mais le pays a des raisons de rester optimiste. Alors que la MONUSCO œuvre sur sa transition en vue d’une fin de son mandat, sa cheffe, Bintou Keita, a souligné devant le Conseil de sécurité l’importance du plan d’action du gouvernement congolais pour atteindre « une stabilité politique et sécuritaire » dans le plus vaste pays d’Afrique subsaharienne. Selon Mme Keita, le plan d’action de Kinshasa comprend des éléments concernant la protection des civils et la neutralisation des groupes armés, un nouveau programme de désarmement, démobilisation, réintégration communautaire et stabilisation (PDDRCS), et l’engagement d’organiser des élections nationales et locales en 2023. ONU Info
Les politiques congolais garderont la mainmise sur la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). À environ deux ans de prochaines élections, les divergences persistent notamment sur l’architecture de la Commission. Le président Felix Tshisekedi a promulgué la réforme, mardi soir 6 juillet, se passant des exigences de l’opposition, de la société civile et des confessions religieuses. Le point d’achoppement reste la dépolitisation de la Ceni, également voulue par les Nations unies. La société civile voudrait diriger seule la Ceni, à défaut d’être majoritaire dans la plénière qui doit compter 15 membres. Elle reste minoritaire même si son quota passe de 3 à 5 membres. 10 sièges restent réservés aux politiques dont 6 pour la majorité pro-Tshisekedi et 4 de l’opposition. Dans le bureau organe de gestion composé de 7 membres, les confessions religieuses issues de la société civile conservent la présidence de la Ceni. RFI
Il s’agit d’une session extraordinaire, après l’adoption du texte en Conseil des ministres, ce lundi 5 juillet. En perspective : les élections locales, plusieurs fois reportées et finalement fixées au 23 janvier 2022. Il faut faire vite : la loi portant Code électoral doit être promulguée d’ici le 23 juillet. C’est-à-dire six mois avant la date des élections municipales et départementales, pour être dans les délais prévus par la Cédéao, l’organisation régionale. C’est le ministre de l’Intérieur qui présentera le projet de loi ce jeudi après-midi 8 juillet à l’Assemblée. Un texte issu du dialogue politique initié en 2019 par le chef de l’État. Un dialogue auquel Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’ONG 3D, a participé : « Le mode d’élection des maires change surtout, c’est un mode d’élection au suffrage universel direct. Ça, c’est une avancée notoire, parce que ça donne encore plus de pouvoir aux citoyens. L’autre chose qui change, c’est l’abandon du parrainage pour les élections locales. Il reste maintenant à voir au niveau de la présidentielle, si on va la maintenir, parce que ça fait partie des points de désaccord. » RFI
Les deux nouvelles lois récemment adoptées par le Parlement sénégalais pour renforcer la lutte contre le « terrorisme » ne passent pas auprès d’Human Rights Watch (HRW). L’ONG internationale de défense des droits de l’homme estime en effet, dans un communiqué rendu public le 05 juin dernier, que ces lois «font peser un risque sur la protection des libertés fondamentales au Sénégal.» Qualifiant ces textes de «vagues», elle exprime ses craintes de voir ces lois «utilisée pour criminaliser les activités politiques pacifiques et porter atteinte à la liberté d’association et de réunion». Si l’ONG estime «légitimes» les «inquiétudes (…) au sujet de l’influence croissante des groupes armés islamistes au Sénégal», elle juge que les autorités sénégalaises devraient «s’assurer que ces lois ne sont pas instrumentalisées pour supprimer les droits fondamentaux» garantis par la constitution. Le gouvernement devrait renvoyer les deux lois au Parlement pour amender les dispositions problématiques, alors que le Conseil constitutionnel sénégalais doit se prononcer sur un recours en annulation introduit fin juin par 21 députés d’opposition. AFRIMAG
Le Togo a multiplié les consultations avec les rebelles tchadiens depuis le mois d’avril. D’abord limitée aux quatre principaux groupes politico-militaires du Tchad : l’UFR, le CCMSR, le FNDJT et le FACT, elles ont ensuite été élargies à cinq groupes armés supplémentaires, avant de se resserrer de nouveau aux quatre groupes de départ. Selon une bonne source, le but de l’initiative togolaise est de recueillir les revendications des rebelles en vue de leur contribution au dialogue national tchadien auquel semble vouloir se plier le nouveau pouvoir à N’Djamena. Pour l’instant, la position de ces groupes rebelles semble inconciliable avec celle des autorités tchadiennes : non seulement ils réclament une amnistie générale, la libération des prisonniers de guerre et des prisonniers politiques, mais ils refusent en bloc de reconnaître le Comité militaire de transition de Mahamat Idriss Déby. Quant à ce dernier, il refuse de considérer les rebelles du FACT, à l’origine de la mort d’Idriss Déby, comme partie au dialogue national. Le chemin s’annonce donc long et difficile. RFI
L’Algérie s’est dotée, mercredi 7 juillet, d’un nouveau gouvernement qui voit la moitié des ministres sortants reconduits, après des élections législatives marquées par une abstention record et la répression du mouvement contestataire du Hirak. Le président Abdelmadjid Tebboune a dévoilé la composition de l’équipe gouvernementale, sans changement des portefeuilles régaliens à l’exception des affaires étrangères et de la justice, selon un communiqué officiel. Seule grosse surprise : aux affaires étrangères, Sabri Boukadoum est remplacé par l’ex-diplomate Ramtane Lamamra, déjà chargé de la politique extérieure sous le président Abdelaziz Bouteflika, chassé du pouvoir par la rue en avril 2019. M. Lamamra, un vétéran des chancelleries et de la diplomatie multilatérale, notamment en Afrique, avait été pressenti en avril 2020 pour être l’envoyé spécial des Nations unies en Libye, mais son nom n’avait finalement pas été retenu en raison de l’opposition de certains pays arabes. Le Monde avec AFP
Qui pour sauver Madjoari, dans l’est du Burkina? Assiégés par des djihadistes, les habitants de cette localité ont vidé les lieux, après avoir appelé au secours depuis des semaines, sans succès. Certains auraient traversé la frontière pour se réfugier au Bénin. Les villages de la commune de Madjoari sont désormais sous le strict contrôle des militants armés. Mardi matin, ceux qui ont pu rallier la capitale Ouagadougou ont rencontré la presse pour une nouvelle fois appeler les autorités à l’action dans leur région. Madioari est une commune fantôme. Située à une centaine de kilomètres de Fada Ngourma, la grande ville de l’est du pays est assiégé par des hommes armés depuis des semaines. « Depuis le 29 juin, un ultimatum de 7 jours est donné au chef-lieu de la commune de quitter les lieux. Si dans 7 jours, rien n’est fait, Madjoari ne sera qu’une histoire et n’existera plus. La base militaire qui y est depuis deux ans, pliera bagage pour certainement s’installer dans une autre zone plus burkinabè que nous », a dit Dani Nassirou, porte-parole des ressortissants de Madjoari. VOA
Le 9 juillet 2011, Nunu Diana a imaginé son pays, le Soudan du Sud nouvellement indépendant, comme « une grande nation, développée, avec des ressources ». Dix ans et une guerre civile plus tard, elle soupire: « Ce n’était qu’un rêve ». Ce jour de 2011, elle était en Ouganda, où elle vivait depuis 20 ans. Sa famille avait quitté sa ville natale de Yei, fuyant les combats qui ont durant des décennies opposé le Nord du Soudan, majoritairement musulman, au Sud, à dominante chrétienne et animiste. « Le 9 juillet m’a rendue encore plus indépendante que le Soudan du Sud lui-même, parce que je savais que j’allais revenir dans mon pays », se souvient cette travailleuse sociale de 33 ans. Le proclamation de l’indépendance, elle l’a vue à la télévision. « J’ai pleuré en voyant tous ces gens heureux qu’un nouveau bébé soit né ». « Je me souviens des grands discours de nos leaders », dont le futur président Salva Kiir, raconte-t-elle: « Cela m’a donné l’espoir qu’un jour nous serions une grande nation, développée, avec beaucoup de ressources ». Avec ses terres fertiles baignées par le Nil Blanc et ses gisements de pétrole, ce nouveau pays était doté d’un riche potentiel économique. AFP