Revue de presse du 8 janvier

Au Soudan, Washington accuse les paramilitaires de « génocide »
Le gouvernement américain a formellement accusé mardi 7 janvier les Forces de soutien rapide (FSR) d’avoir commis un « génocide » au Soudan et a imposé des sanctions contre le chef du groupe paramilitaire. La qualification de « génocide » a été établie sur la base d’informations faisant état du meurtre « systématique » d’hommes et de jeunes garçons, ainsi que de viols ciblés de femmes et de jeunes femmes « du fait de leur origine ethnique », a déclaré le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, dans un communiqué…Washington a également annoncé une série de sanctions visant le patron des FSR, Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », pour « son rôle dans les atrocités systématiques commises contre le peuple soudanais »…De son côté, le département du Trésor justifie les sanctions contre « Hemetti » par son rôle de « belligérant principal » et par le fait que « les crimes de guerre et atrocités » relevés par les Etats-Unis ont été commis sous son commandement. « “Hemetti” porte une responsabilité majeure par son commandement concernant les actions odieuses et illégales de ses forces », a ajouté le département du Trésor. Le Monde avec AFP

Conflit dans l’est de la RDC : plus de 100 000 personnes déplacées en une semaine, selon l’ONU
Les récents combats dans certaines parties de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) ont déplacé plus de 100 000 personnes la semaine dernière, a estimé mardi 7 janvier le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA). « Entre le 1er et le 3 janvier 2025, d’intenses affrontements entre l’armée congolaise et un groupe armé non étatique à Masisi centre, dans la province du Nord-Kivu, ont déplacé environ 102 000 personnes, selon des informations locales », a indiqué l’OCHA. Le Mouvement du 23 mars (M23), groupe armé soutenu par le Rwanda, qui ne cesse de gagner du terrain, a pris samedi le contrôle de Masisi, une localité-clé dans l’est de la RDC. Cette ville, qui compte 40 000 habitants, est située à quelque 80 kilomètres au nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. Un calme relatif a été constaté dimanche dans cette localité, incitant certaines familles déplacées à commencer à revenir, a rapporté l’OCHA. Le Monde avec AFP

RDC : les FARDC lancent une contre-offensive pour reprendre le contrôle de Masisi-centre
Les Forces armées de la RDC, (FARDC) et leurs alliés les Wazalendo, ont lancé, ce mercredi 8 janvier, une contre-offensive sur les positions des rebelles du M23 pour reprendre le contrôle de Masisi-centre (Nord-Kivu), rapportent des sources locales. C’est depuis 7 heures locales ce mercredi que des détonations d’armes lourdes et légères sont entendues autour du sommet de Kahongole, une colline qui domine le chef-lieu du territoire de Masisi. Selon les sources sécuritaires locales, les FARDC et les Wazalendo tentent de reprendre le contrôle de cette position stratégique qu’ils ont perdue au lendemain du nouvel an. Par ailleurs, depuis ce mercredi matin, la situation est toujours tendue et très volatile autour de Sake, Bweremana et Ngungu toujours dans le territoire de Masisi, rapportent des témoins. Radio Okapi

RDC : l’UNPC condamne le meurtre du journaliste Patrick Adonis Numbi Banze
L’Union nationale de la presse congolaise (UNPC), section du Haut-Katanga, condamne fermement le meurtre du journaliste Patrick Adonis Numbi Banze, directeur général de la chaîne de télévision Pamoja Canal, dans la nuit de mardi à mercredi 8 janvier alors qu’il se rendait à son domicile, située au quartier Upemba, dans la commune de Katuba à Lubumbashi (Haut-Katanga). Dans un communiqué publié ce mercredi, l’UNPC indique que ce professionnel des médias a été mortellement blessé au crane à coups de machette par des bandits non identifiés. Son corps a été retrouvé ce mercredi par des patrouilleurs de la police nationale congolaise vers 1h du matin, heure locale…Ce mercredi vers midi, une centaine de journalistes de Lubumbashi ont organisé une marche pacifique pour dénoncer « ce meurtre odieux ». Ils se sont ensuite rendus au siège de l’Assemblée provinciale pour déposer, auprès du président de l’organe délibérant, leur mémorandum dans lequel ils dénoncent « cet acte ignoble ». Entre temps, Junior Ndala, président intérimaire de l’UNPC/Haut-Katanga a appelé à la mobilisation de tous les journalistes pour des actions pacifiques afin de dénoncer non seulement le meurtre de Patrick-Adonis Numbi, mais aussi l’insécurité criante qui sévit depuis plusieurs mois dans la capitale cuprifère. Radio Okapi

Le journaliste algérien Abdewakil Blamm placé sous mandat de dépôt
La dernière expression publique du journaliste Abdewakil Blamm remonte au 22 décembre 2024. Ce jour-là, il avait publié un post sur sa page Facebook, critiquant les partis politiques qui pressaient le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune d’organiser un dialogue national. Selon lui, cette initiative ne serait d’aucune aide pour sortir le pays de la crise. Depuis, il a été arrêté puis relâché une première fois, avec confiscation de son téléphone. Puis interpellé une deuxième fois près de son domicile, le 29 décembre 2024. Sans nouvelles de lui, sa famille a fini par déposer plainte pour disparition…Le journaliste a été présenté le 5 janvier devant le tribunal de Chéraga avant d’être placé sous mandat de dépôt. Blamm est accusé d’appartenance à « une organisation terroriste et diffusion des informations parmi le public, susceptible de porter atteinte à la sécurité publique et à l’intégrité nationale ». Le nom de cette organisation terroriste n’a pas été précisé. Aucun détail n’a été révélé non plus sur les publications qui ont valu son incarcération au journaliste. Jeune Afrique

L’absence d’annonce sur des élections au Mali est une « mauvaise surprise » pour Moussa Mara
Le 31 décembre, le chef de la junte au pouvoir au Mali, Assimi Goïta, a adressé ses vœux à la Nation sans évoquer la tenue d’élections, initialement prévues en 2022. « Une mauvaise surprise pour la classe politique » commente Moussa Mara, ancien premier ministre malien (2014-2015), sur le plateau de France 24. Dans ses vœux à la Nation prononcés le 31 décembre, le chef de la junte au pouvoir au Mali, Assimi Goïta, n’a pas évoqué la tenue d’élections, initialement prévues en 2022. « Nous avons été désagréablement surpris qu’il n’ait pas mentionné une fois le mot « élections » ou le mot « retour à l’ordre constitutionnel », réagit l’ancien Premier ministre malien Moussa Mara sur France 24. L’ancien président du parti Yéléma estime qu’il s’agit d’une « impasse » et que « la majorité des Maliens est favorable à la tenue des élections et au retour à l’ordre constitutionnel ». En novembre dernier, les hommes forts de Bamako avaient pourtant évoqué des préparations en vue d’élections qui mettraient fin au régime actuel, sans préciser d’échéance. France 24

Mali: attaque jihadiste à Nioro dans un contexte de doutes sur le décès d’un chef religieux de la ville
Au Mali, la ville de Nioro du Sahel, près de la frontière mauritanienne, dans la partie sud du Mali, a subi une attaque lundi 6 janvier, revendiquée par le Jnim, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, lié à al-Qaïda. Cette attaque survient alors que le groupe jihadiste a diffusé dimanche un message audio annonçant la mort d’un important chef religieux de cette même ville de Nioro, enlevé fin décembre. L’attaque a débuté dans la nuit, peu avant 22 heures, et a duré environ une heure et demie. Des témoignages et des vidéos tournées pendant l’attaque font état de tirs nourris et de l’usage d’armes lourdes. L’armée malienne, dans un communiqué publié ce mardi, évoque des « terroristes infiltrés en grand nombre dans la ville avec des complicités internes » qui se sont « attaqués à certains points sensibles de la ville ». Selon plusieurs témoignages locaux, les jihadistes auraient pris d’assaut un poste de gendarmerie et le gouvernorat de Nioro avant de quitter la ville à moto…Ce mardi, les militaires maliens ont exhibé des corps dans la ville. Mais dans sa revendication, le Jnim affirme que ce sont essentiellement des civils que l’armée a présentés comme des jihadistes tués -le Jnim n’aurait identifié qu’un seul de ses combattants. RFI

Kemi Seba candidat à la présidentielle au Bénin
A 42 ans, l’ex-leader d’un groupuscule antisémite français, qui prônait la séparation entre Blancs et Noirs, « panafricaniste » autoproclamé, s’est mué en opposant béninois farouche. Dans sa vidéo, il adresse un long réquisitoire contre le chef de l’Etat, l’accusant de mauvaise gouvernance et de « persécution » envers ses adversaires politiques…En se lançant officiellement dans la course à la présidentielle, Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, marque une nouvelle étape dans son parcours controversé…Il cumule plus de 1,3 million d’abonnés sur Facebook, 340 000 sur TikTok ou encore 290 000 sur X. Ses prises de position lui ont valu d’être interpellé, expulsé ou refoulé de plusieurs pays ces dernières années, notamment de Côte d’Ivoire, du Sénégal et de Guinée. Sa relation avec la France s’est tendue, jusqu’à ce qu’il soit déchu de sa nationalité française, en juillet 2024…Depuis 2020, il est devenu un fervent défenseur des juntes sahéliennes au pouvoir au Mali, au Burkina Faso et au Niger, qui ont rompu leur alliance avec la France, et s’est parallèlement mué en porte-voix de la Russie, pays parrain de ces Etats dirigés par des militaires. Selon une enquête menée par un consortium de média, il a été rétribué à hauteur de 440 000 dollars en 2018 et en 2019 par l’ex-patron du Groupe Wagner, Evgueni Prigogine. Le Monde

Tchad : 17 morts dans des affrontements entre l’armée et des mineurs d’or illégaux à Tibesti
Au moins 17 personnes ont perdu la vie ce mercredi lors d’affrontements entre l’armée tchadienne et des mineurs d’or illégaux dans le nord du pays, dans la province de Tibesti, selon des sources militaires. La violence a éclaté aux alentours de 4h00, heure locale, lorsque les soldats ont lancé une opération pour déloger les mineurs, qui ont résisté. « Nous avons agi dans le cadre de nos fonctions pour rétablir la légalité dans cette zone, en grande partie non contrôlée, mais les occupants ont opposé une forte résistance. Nos forces ont également utilisé leur capacité militaire pour les neutraliser », a le lieutenant-colonel Mahamat Hassane, qui a dirigé l’opération. « Le nombre de morts s’élève à 17, dont 14 assaillants et 3 civils », a-t-il ajouté, précisant que les mineurs venaient du Soudan et de Libye. Depuis la découverte, il y a un peu plus d’une décennie, de grandes quantités d’or et de mines dans la province de Tibesti, la région est souvent le théâtre de violents affrontements entre mineurs d’or illégaux, habitants locaux et l’armée tchadienne. Frontalière de la Libye, Tibesti est réputée pour être une zone de non-droit, où abondent les trafiquants de toutes sortes, et où, en raison de son immensité et de sa localisation en plein désert, la présence de l’État y est quasi inexistante. Sahel Intelligence

Ventes d’armes françaises en Afrique : Algérie, Maroc, Tchad ou Égypte, qui est le plus gros acheteur ?
[Un rapport annuel présenté par le ministère des Armées] au Parlement 2024 sur les exportations d’armement de la France permet de retracer les flux de matériels militaires fabriqués en France puis commandés et livrés en Afrique…Sur l’année 2023, le Maroc est le premier importateur d’équipements militaires français en Afrique, avec 145,8 millions d’euros de matériels livrés. Le royaume chérifien est suivi par le Sénégal et par l’Égypte. Quant aux pays du Sahel, des livraisons d’armes et d’équipements français, bien que sporadiques, y ont bien eu lieu cette même année, avec 1,5 million d’euros de matériels envoyés à Niamey et 500 000 euros d’équipements militaires livrés à Bamako… C’est en effet l’Angola qui a effectué la plus grande commande à la France, avec près de 405 millions d’euros de matériels militaires. De leur côté, l’Algérie, l’Égypte, ainsi que le Maroc et la Côte d’Ivoire, ont également effectué d’importantes commandes. Jeune Afrique