Revue de presse du 8 février 2024

Face à un président voulant l’apaisement, la société civile sénégalaise cherche à se mobiliser
Le président sénégalais Macky Sall a ordonné à son gouvernement de prendre des mesures d' »apaisement » face au tollé causé par le report de la présidentielle, tandis que l’opposition et la société civile continuent d’essayer d’organiser la riposte…Un collectif revendiquant une quarantaine d’organisations de la société civile dont plusieurs syndicats prévoit une journée ville morte vendredi à Dakar où la vie, ralentie par la crainte en début de semaine, suivait son cours habituel jeudi. Face à l’une des plus graves crises politiques des dernières décennies, le président Sall a dit mercredi en conseil des ministres sa volonté d’engager un processus « d’apaisement et de réconciliation », rapporte un communiqué de ses services. AFP

Sénégal: 13 candidats d’opposition s’allient pour protester contre le report de la présidentielle
Les candidats d’opposition font front commun pour protester contre le report de l’élection présidentielle au 15 décembre 2024 voté à l’Assemblée nationale lundi 5 février. Pour eux, il s’agit d’un coup d’État constitutionnel du président Macky Sall pour se maintenir au pouvoir. Ils étaient réunis aujourd’hui pour faire connaître leur combat et tenter de mobiliser au Sénégal et à l’international…Un premier recours a été déposé à la Cour suprême lundi pour casser le décret du président qui annule la convocation du corps électoral le 25 février. Les candidats qui sont aussi députés vont déposer un autre recours au plus vite au Conseil constitutionnel pour contester la loi votée lundi qui reporte l’élection au 15 décembre…Prochaine étape : une convergence des luttes avec les syndicats, la société civile et l’ensemble des Sénégalais…Plusieurs candidats prévoient aussi de continuer à faire campagne malgré le report du scrutin. RFI

Le Burkina Faso, le Mali et le Niger disent vouloir quitter la Cedeao dès maintenant
Dix jours après avoir annoncé leur sortie de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao), le Burkina, le Mali et le Niger ont indiqué mercredi qu’ils entendaient partir dès maintenant et non dans un an comme le stipulent les textes de l’organisation…L’article 91 du traité de la Cedeao dispose que les pays membres restent tenus par leurs obligations pendant une période d’un an après avoir notifié leur retrait. Un délai auquel les trois pays gouvernés par des régimes militaires arrivés au pouvoir par des coups d’Etat, ne comptent pas se plier…Bamako affirme que la Cedeao a elle-même rendu le traité « inopérant » quand elle a manqué à ses obligations en fermant en janvier 2022 les frontières des Etats membres avec le Mali, lui interdisant l’accès à la mer. La Cedeao avait à l’époque imposé de lourdes sanctions au Mali pour forcer les militaires au pouvoir à s’engager sur un calendrier acceptable de rétrocession du pouvoir aux civils. AFP

Crises au Sénégal, avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger… La Cédéao se réunit en urgence
Réunion sous tension à la Cédéao. La Communauté ouest-africaine se réunit en urgence, jeudi 8 février, sur fond de crise politique au Sénégal et de différends importants avec les juntes au pouvoir au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Le Conseil de médiation et de sécurité de l’organisation ouest-africaine a annoncé que les ministres des Affaires étrangères se retrouveraient à Abuja, la capitale du Nigeria, pour « discuter des problèmes sécuritaires et politiques actuels de la région ». La présence du ministre sénégalais n’est pas confirmée pour le moment…La réputation de l’organisation régionale vieille de près de 50 ans est en jeu, en particulier après le coup d’État au Niger en juillet 2023. La menace d’intervention militaire de la Cédéao dans ce pays semble ne plus être à l’ordre du jour, alors que le président déchu Mohamed Bazoum n’a toujours pas été rétabli dans ses fonctions et reste détenu. France 24 avec AFP

Burkina Faso : Le docteur enrôlé de force pour combattre les djihadistes au front
Dans ce qui a été largement perçu comme une punition pour ses critiques virulentes à l’égard des dirigeants militaires du Burkina Faso, l’anesthésiste Arouna Louré a été contraint d’aller en première ligne dans la bataille contre les djihadistes qui font des ravages dans l’État d’Afrique de l’Ouest…Il est l’un des nombreux hommes qui ont été forcés de rejoindre les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Prévu pour être composé de 50 000 recrues, il a été créé par la junte du capitaine Ibrahim Traoré pour soutenir les efforts de l’armée visant à reprendre des territoires aux djihadistes qui, selon le Centre d’études stratégiques pour l’Afrique du ministère américain de la défense, « se sont déplacés pour encercler Ouagadougou, laissant dans leur sillage une traînée de violence sans précédent »…Human Rights Watch (HRW)…HRW et d’autres groupes de défense des droits affirment que le cas du Dr Louré n’est pas isolé – au moins une douzaine d’activistes, de journalistes et de dirigeants de l’opposition ont été enrôlés. BBC

Comores: un opposant saisi la Cour africaine des droits de l’homme pour contester l’élection d’Azali Assoumani
Après avoir saisi la chambre électorale de la Cour suprême puis cette même instance, Daoudou Abdallah Mohamed, arrivé troisième lors de la récente présidentielle, s’est tourné vers la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples pour solliciter, dans sa requête, une expertise approfondie du déroulement du scrutin et obtenir l’annulation totale des élections présidentielles et celles des gouverneurs…Daoudou Abdallah Mohamed assure que, bien que sa démarche soit individuelle, ses quatre autres adversaires dans l’élection présidentielle soutiennent pleinement cette initiative et assure qu’ils se sont tournés vers d’autres institutions…Certains pays, dont la Russie, la Chine et la Turquie, ont déjà reconnu la victoire d’Azali Assoumani. Ses adversaires affirment avoir envoyé des courriers pour corriger cette perception, arguant que ces pays n’avaient pas toutes les informations sur les fraudes constatées. RFI

Le vice-président Bawumia lance sa campagne pour la présidentielle ghanenne
Le vice-président du Ghana, Mahamudu Bawumia, candidat du parti au pouvoir à l’élection présidentielle de décembre, a lancé sa campagne mercredi à Accra en vantant son bilan en matière de gestion économique et son programme de numérisation…M. Bawumia, ancien gouverneur adjoint de la Banque centrale, a déclaré qu’il ferait du secteur privé le moteur de la croissance afin de créer davantage d’emplois pour les jeunes et de développer les infrastructures…L’endettement du Ghana a augmenté et, comme d’autres pays d’Afrique subsaharienne, il a dû faire face aux retombées économiques de la pandémie mondiale de coronavirus et de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. La réduction de l’inflation et la stabilisation de la monnaie locale ces derniers mois témoignent d’une certaine amélioration de la situation économique du pays. M. Bawumia a également déclaré qu’il élargirait l’assiette fiscale et augmenterait la collecte des recettes par le biais de la numérisation, son autre priorité. AFP

L’opposant égyptien Ahmed al-Tantawi condamné à un an de prison
Un tribunal égyptien a condamné mercredi à un an de prison l’opposant Ahmed al-Tantawi accusé d’avoir distribué sans autorisation des formulaires de soutien à sa campagne pour l’élection présidentielle de décembre. Il a été reconnu coupable de « diffusion de documents liés aux élections sans autorisation officielle » lors de ce scrutin largement remporté par le président Abdel Fattah al-Sissi, après avoir écarté la plupart des membres de l’opposition. L’Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR), une ONG pour la protection des droits humains, a condamné dans un communiqué « la décision du tribunal correctionnel de Matareya (une banlieue du Caire) d’emprisonner » M. Tantawi…Le tribunal a aussi condamné 21 autres personnes à un an de prison « avec travaux forcés », selon l’ONG. Les accusés ont été renvoyés devant le tribunal pénal en novembre après que M. Tantawi a demandé à ses partisans de remplir des formulaires appelés « soutiens populaires », qui sont similaires aux documents utilisés pour l’inscription électorale des Egyptiens à l’étranger. AFP

Disparition de Mohamed Bensaid Aït Idder, dernière grande figure du nationalisme au Maroc
Mort à l’hôpital militaire de Rabat mardi 6 février à l’âge de 99 ans, Mohamed Bensaid Aït Idder avait rejoint les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN) du Maroc au mitan des années 1950…Il y recrute des combattants, supervise leur entraînement, coordonne avec l’aile nord les livraisons d’armes. Entre-temps, le pays est devenu indépendant, mais la guerre n’est pas finie…Aux côtés de plusieurs cadres, dont Mohamed Basri et Abderrahman Youssoufi, il est arrêté en 1960, faussement accusé d’atteinte à la sécurité du futur Hassan II, alors prince héritier…Mohamed Bensaid Aït Idder refusera de rejoindre le premier gouvernement d’alternance, dirigé par son ancien compagnon de route Abderrahman Youssoufi, mais sans jamais cesser d’appeler à la transition démocratique…Selon Driss Khrouz, l’ancien directeur de la bibliothèque nationale du Maroc, sa mort marque la disparition du « dernier grand nationaliste marocain ». Le Monde

Afrique du Sud : Renforcement du secteur diamantaire en Angola
L’Agence nationale angolaise des ressources minérales (ANRN) a signé un protocole d’accord stratégique avec les compagnies Indiama, Sodiam et la multinationale De Beers, dans le but de dynamiser le secteur du diamant en Angola. La signature de cet accord s’est déroulée au Cap, en Afrique du Sud, avec la présence du ministre angolais des Ressources minérales, du Pétrole et du Gaz, Diamantino de Azevedo, en marge de la Conférence internationale sur l’investissement dans le secteur minier en Afrique. Ce protocole vise à stimuler la production diamantifère, à favoriser l’exploitation minière des diamants alluviaux et à accroître les opportunités de développement social…L’Angola figure parmi les principaux producteurs mondiaux de diamants. Sahel Intelligence

CAN : la Côte d’Ivoire l’emporte face à la RDC (1-0) et rejoint le Nigeria en finale
Miraculée du premier tour, la Côte d’Ivoire sera en finale de sa Coupe d’Afrique des nations face au Nigeria dimanche 11 février, après sa victoire mercredi 7 février 1-0 contre la RDC, grâce au revenant Sébastien Haller. Il y a un an, l’attaquant ivoirien retrouvait les pelouses après avoir surmonté un cancer des testicules. Ce 7 février, c’est lui qui a fait chavirer le stade Alassane-Ouattara au nord d’Abidjan à la 65e minute. Sa reprise envoie les Éléphants à la conquête d’un troisième titre après 1992 et 2015…L’avant-match a été marqué par le geste fort des Congolais durant leur hymne. Crêpe noir autour du bras, les joueurs ont mis une main sur leur bouche et l’autre sur leur tempe en mimant un pistolet pour dénoncer les violences dans l’est de la RDC et le silence les entourant. Jeune Afrique avec AFP