Revue de presse du 8 février 2023

Le rôle de l’Afrique dans la stratégie de multilatéralisme de la Chine
Le remodelage des institutions et des normes mondiales pour refléter les perspectives chinoises est au cœur de l’approche chinoise de la concurrence géostratégique. … Le désir de la Chine de remodeler les institutions multilatérales et d’en créer de nouvelles repose en partie sur sa capacité à obtenir le soutien du Sud à ses initiatives mondiales. L’Afrique est le bloc le plus important à l’Assemblée générale des Nations unies (ONU) avec 28 % des voix … Toutefois, les efforts déployés par la Chine pour remodeler de manière sélective les rouages de parties cruciales du système international – comme son système de droits humains – peuvent également porter atteinte aux normes et engagements fondamentaux de l’Afrique, tels que ceux relatifs au constitutionnalisme, aux droits humains et à la démocratie. … Alors qu’ils défendent leurs intérêts, les gouvernements africains doivent veiller à ne pas affaiblir l’intégrité des institutions mondiales qui s’occupent des priorités auxquelles de nombreux Africains tiennent. Centre d’études stratégiques de l’Afrique

Au moins 6 civils tués lors d’une attaque dans le centre du Burkina
Six civils ont été tués et un blessé lundi lors de l’attaque d’une localité par des djihadistes présumés dans la région du Centre-ouest du Burkina Faso, a annoncé mardi le gouverneur de cette région. « Le département de Dassa, dans la province du Sanguié, a été attaqué » lundi « aux environs de 17h, par des hommes armés non identifiés », a indiqué le gouverneur de la région du Centre-ouest, Boubacar Nouhoun Traoré, dans un communiqué. « Le bilan humain de cette attaque s’établit malheureusement à six morts et un blessé. On déplore également d’importants dégâts matériels », a-t-il précisé. Exprimant sa « compassion et solidarité aux familles éplorées », M. Traoré a invité les populations à « plus de collaboration avec les Forces de défense et de sécurité (FDS) qui restent engagées avec les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs civils) dans la sécurisation du territoire ». AfricaNews/AFP

En visite au Mali, le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, prend les Occidentaux pour cible
Sergueï Lavrov, le ministre des affaires étrangères russe, a conclu, mardi 7 février, une « visite d’amitié et de travail » d’une journée à Bamako, au Mali, dont chaque partie ne semble avoir que des raisons de se satisfaire. Effectué dans le cadre d’une tournée sur le continent africain qui l’a mené d’abord en Afrique du Sud, au Eswatini (ex-Swaziland), en Angola et en Erythrée, ce premier voyage d’un chef de la diplomatie russe au Mali, en dépit de la longue tradition de coopération entre les deux pays (notamment sous la présidence de Modibo Keïta, de 1960 à 1968), avait une valeur symbolique particulière. Bamako est en effet depuis un peu plus d’un an le point le plus incandescent de la présence russe en Afrique. Vous pouvez partager un article en cliquant sur les icônes de partage en haut à droite de celui-ci. Pour les colonels putschistes maliens, la venue de M. Lavrov est une évidente marque de considération, qui témoigne auprès de leur opinion de la solidité de leur relation avec Moscou, devenu leur premier partenaire depuis leur deuxième coup d’Etat, en mai 2021, et la rupture avec la France qu’il a entraînée. Pour la Russie, cette visite permet d’amplifier son opération de séduction régionale au moment où la junte au pouvoir au Burkina Faso voisin montre des signes d’attraction pour le virage prorusse opéré par Bamako, et où les promesses du Kremlin trouvent un écho grandissant en Afrique, en premier lieu au Sahel. Un succès d’image non négligeable alors que les Etats-Unis, comme la Chine, déploient des efforts pour courtiser le continent dans un contexte de recomposition des relations internationales. Le Monde

Mali: Expulsion du chef de la division des droits humains de l’ONU
Le Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a « profondément regretté » lundi l’expulsion de Guillaume Ngefa-Atondoko Andali, chef de la division des droits de l’homme de la mission de l’ONU (Minusma) au Mali au moment où celle-ci évoque un possible retrait de ses troupes. « Je regrette profondément la décision des autorités maliennes de déclarer mon représentant, Guillaume Ngefa, persona non grata et de lui ordonner de quitter le pays dans les 48 heures. J’ai été très troublé par les intimidations et le harcèlement dont il a fait l’objet dans les médias sociaux ces derniers mois », a déclaré Volker Türk dans un communiqué. « Le personnel des Nations unies ne doit jamais être menacé ou sanctionné pour avoir fait son travail, qui est basé sur la Charte des Nations unies », a-t-il ajouté. Guillaume Ngefa-Atondoko Andali, ressortissant de la République démocratique du Congo, a été déclaré « persona non grata » et « devra quitter le territoire national dans un délai de 48 heures », a indiqué dimanche la junte au pouvoir, qui l’accuse d’ »agissements déstabilisateurs et subversifs », alors qu’il se trouvait déjà hors du pays lorsque la décision a été communiquée, selon l’ONU. Sahel-Intelligence

Conférence Indaba: Felix Tshisekedi accuse « les puissances obscures » dont le Rwanda d’empêcher la RDC de profiter de ses richesses
« La RDC pays minier par excellence ne profite pas encore de ses richesses à cause notamment d’une insécurité savamment orchestrée par des puissances obscures. Le cas actuellement du Rwanda déguisé en M23 », a declaré, ce mardi 7 février, le Président Tshisekedi devant les participants à la conférence minière internationale Indaba à Cap Town (Afrique du Sud). Face à l’attrait que représente la RDC dans le domaine des mines, le Président de la RDC a tenu à rassurer les investisseurs que tout sera mis en œuvre pour leur garantir la sécurité. Les travaux de l’édition 2023 de la conférence minière internationale Indaba ont commencé lundi 6 fevrier. Ils s’étaleront durant 4 jours sur le thème : « Débloquer l’investissement minier africain : stabilité, sécurité et approvisionnement ». Radio Okapi

Au moins 3 morts dans une attaque contre un convoi de l’ONU en RDC
Au moins trois personnes ont été tuées mardi soir lors de l’attaque d’un convoi de l’ONU dans l’est de la République démocratique du Congo, nouvelle action hostile à la force onusienne accusée par la population d’inefficacité face aux groupes armés. La mission des Nations unies en RDC (Monusco) « déplore la mort de trois manifestants durant l’attaque violente de son convoi » au nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, a annoncé la Monusco dans un communiqué. « Les Casques bleus revenaient d’une mission de ravitaillement à Kiwanja », ville située à quelque 70 km au nord de Goma où ils se rendaient, « accompagnés par des FARDC » (militaires congolais), précise le texte. Peu avant d’arriver à Goma, « ils ont été assaillis par des manifestants qui, auparavant, avaient barricadé la route avec de grosses pierres, obligeant ainsi le convoi à s’immobiliser ». VOA

Forum Niger-UE : la France salue « la trajectoire démocratique »
Une ministre française a salué mardi à Niamey « la trajectoire démocratique » du Niger dans une région instable frappée par les putschs et la violence djihadiste, et l’a assuré du soutien de l’Europe face aux défis qu’il doit affronter et à l’offensive russe au Sahel. « Nous sommes déterminés à accompagner (le Niger) face aux nombreux défis qu’il affronte courageusement », en particulier sécuritaires et économiques, a déclaré Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’Etat française au Développement, à l’ouverture d’un « Business forum » entre l’Union européenne (UE) et le Niger. Ce forum s’est ouvert le jour de la visite au Mali du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a promis son aide « à la région sahélo-saharienne et même les pays riverains du Golfe de Guinée ». L’instabilité dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, en particulier au Mali et au Burkina Faso, en proie à la violence djihadiste et aux coups d’Etat, fait le lit de la présence russe et alarme les Occidentaux. AfricaNews/AFP

Pénurie de billets au Nigeria: des émeutes éclatent dans le sud-ouest
Des échauffourées entre manifestants et policiers ont éclaté mardi à Abeokuta, dans le sud-ouest du Nigeria, où une foule de jeunes en colère a notamment attaqué une banque confrontée à une pénurie de billets, selon la police et des habitants. A trois semaines de l’élection présidentielle du 25 février, la grogne sociale s’intensifie dans le pays le plus peuplé d’Afrique (quelque 215 millions d’habitants) paralysé par une pénurie des nouveaux billets de nairas, accablant un peu plus les Nigérians déjà confrontés à de nombreuses pénuries d’essence. Devant les distributeurs en manque de billets et les stations essence dépourvues de carburant, les files d’attente s’allongent, plongeant la population dans la détresse. Dans le quartier de Sapon à Abeokuta, capitale de l’Etat d’Ogun, des manifestants « en colère ont caillassé une banque, détruit un distributeur automatique avant de brûler des pneus sur la route », a déclaré Seun Adeniyi, photo-reporter. VOA

Gabon: L’opposition se veut prudente face à l’annonce d’un dialogue politique
Le gouvernement gabonais a annoncé qu’une concertation politique entre pouvoir et opposition commencerait le 13 février. Depuis l’an dernier, les adversaires du président Ali Bongo demandent un dialogue afin d’obtenir notamment une profonde réforme électorale. Le chef de l’État a décidé d’accepter des discussions. Mais l’opposition reste méfiante. Révision de la liste électorale, convoyage des urnes, comptage des votes, centralisation des résultats… Pour Alexandre Barro Chambrier, les sujets de discussions et les besoins de réforme au Gabon ne manquent pas. Le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité dit accepter le dialogue, tout en restant prudent : « Il s’agit de créer les conditions pour un climat apaisé. Mais cela nécessite que l’on soit constructif. Nous souhaitons qu’en face, les mêmes dispositions se retrouvent et qu’il ne s’agisse pas de faire semblant et d’assister à un refus de réformer ce qui doit l’être. Parce que c’est dans l’intérêt de notre pays, et c’est cela que nous devons placer au-dessus de tous les intérêts partisans. » Selon lui, l’opposition devrait se concerter avant le début de ce dialogue, d’autant que pour l’instant, on n’en connaît ni l’ordre du jour, ni la durée, ni les participants. RFI

Tunisie : le ministre des Affaires étrangères limogé
Le président tunisien Kais Saied a décidé mardi le limogeage du ministre des Affaires étrangères Othman Jerandi, qui est le quatrième ministre à perdre son poste depuis le début de l’année dans un contexte politique tendu dans le pays. La présidence a fait état, sur son site officiel, du remplacement de Othman Jerandi, en fonction depuis septembre 2020, par Nabil Ammar, ambassadeur de la Tunisie auprès de l’Union européenne. Elle n’a donné aucune précision sur les raisons de cette décision qui concerne pour la première fois un ministère régalien. Depuis début janvier, Kais Saied a déjà limogé trois ministres: la ministre du Commerce ainsi que les ministres de l’Agriculture et de l’Education. Ces décisions interviennent alors que la Tunisie est en proie à de profondes divisions depuis le coup de force du président Saied qui s’est arrogé tous les pouvoirs en juillet 2021, avant de réviser la Constitution un an plus tard pour revenir à un système ultra-présidentialiste similaire à celui d’avant la Révolution de 2011 et la chute du dictateur Ben Ali. RTBF

Afrique subsaharienne: la précarité économique, facteur majeur du ralliement aux groupes extrémistes selon le Pnud
Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) publie, ce mardi 7 février, un rapport sur les logiques à l’œuvre dans la montée des violences extrémistes en Afrique subsaharienne, plus particulièrement les processus d’adhésion à des groupes extrémistes. La situation économique constitue la principale motivation à s’enrôler. Le dernier rapport du Programme des Nations unies pour le développement se penche sur « les voies du recrutement et du désengagement » des groupes armés extrémistes en Afrique subsaharienne. C’est le second de ce type, après un premier rapport sur les facteurs de l’extrémisme en 2017. La question est d’autant plus saillante que ces dernières années, la région est devenue un « épicentre » du terrorisme à l’échelle de la planète, constatent les chercheurs du Pnud. RFI

Le tunnel entre l’Espagne et le Maroc finira-t-il par voir le jour ?
Dans les limbes depuis des années, le projet de tunnel entre l’Espagne et le Maroc vient d’être officiellement remis sur les rails par Madrid et Rabat. Ce dossier fait partie des sujets évoqués par les deux pays, désireux d’intensifier leur partenariat, lors de leur sommet bilatéral de la semaine passée au Maroc. Mais les obstacles restent nombreux et rendent son avenir plus qu’incertain. Lancé en 1979 par le roi du Maroc Hassan II et son homologue espagnol Juan Carlos Ier, ce projet de tunnel sous la Méditerranée vise à relier l’Afrique et l’Europe par le train, en passant sous le détroit de Gibraltar. Deux sociétés d’Etat, l’une marocaine (Sned) et l’autre espagnole (Secegsa), coiffées par un comité mixte, ont été mises sur pied pour étudier sa faisabilité, ce qui a donné lieu à de nombreux forages, études et essais depuis 40 ans. VOA