Deux jours après l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, le président désigné vainqueur Adama Barrow avait convié la presse à une séance de questions/réponse ce mardi après-midi. L’occasion de faire le point sur ses priorités pour son deuxième mandat. Avec en toile de fond la contestation des résultats par son principal opposant, Ousainou Darboe. Dans une salle de presse pleine à craquer, le président Adama Barrow commence par répéter son crédo de campagne : le développement des infrastructures. « Comme je le disais avant l’élection, je continuerais à développer les infrastructures. Comme je le disais : pas d’infrastructures, pas de développement » Alors qu’il devrait entamer en janvier prochain son deuxième mandat, le président gambien a également promis de mener à bien le projet de réforme de la Constitution en cours et de limiter le nombre de mandats présidentiels. « Je vous l’assure à vous, au monde entier et à tous les Gambiens, nous aurons une nouvelle Constitution et y seront inclus une limite de mandat et la majorité absolue. » RFI
Face à la pression des populations suite à l’attaque d’Inata dans le Sahel qui a fait 57 morts le 14 novembre, le président burkinabè dans une seconde adresse à la nation le 25 novembre a annoncé une opération dite « mains propres ». « C’est une bonne initiative lancée par le président mais c’est dommage qu’elle arrive maintenant après tant de situations qui ont déçu les populations », a affirmé Bila Ouédraogo, à VOA Afrique. « L’opération ‘mains propres’, ça devrait même être limpide. Pourquoi maintenant ? Ça veut dire qu’on a laissé passer des choses et maintenant on veut corriger », a indiqué Damata Ganou, une burkinabè. Après son annonce, le président du Faso a reçu le contrôleur général d’Etat de l’Autorité supérieure du contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE-LC) et le procureur du Faso. Cette opération est la bienvenue et elle n’intervient pas tardivement selon le contrôleur général d’Etat Luc Marius Ibriga dans des propos rapportés par l’agence d’information du Burkina. « Aujourd’hui sanctionner la corruption, c’est poser un acte qui remette la société dans le bon sens. Et pour nous, il n’est jamais tard », a déclaré M. Ibriga. VOA
Selon un article du quotidien Le Figaro, le groupe paramilitaire de la société russe dénommée Wagner lance des campagnes en ligne sur les réseaux sociaux, afin de mener des opérations de désinformation. … Une « armée de l’ombre » de moins en moins secrète en Syrie, en Libye, en Centrafrique et qui aurait peut-être l’intention de se déployer au Mali. Les instances militaires au pouvoir à Bamako ont déclaré vouloir faire appel aux services des mercenaires de Wagner, malgré les mises en garde internationales concernant l’envoi d’une force armée privée dans la région. Un déploiement qui a été immédiatement qualifié d’inacceptable par l’exécutif français, rappelle Le Figaro. Mais pour laisser planer le doute sur la réalité de leur présence effective au Mali, ces paramilitaires sont à l’offensive sur les réseaux sociaux, afin de rallier des partisans et diffuser leur propagande, analyse le quotidien français. Leurs messages assortis de photos sont postés sur Telegram, sur Twitter ou encore sur le réseau TikTok. Des publications qui sont alors republiées en masse sur Facebook en Afrique et principalement par des groupes d’internautes antifrançais. L’analyse de ces clichés, qui a été confiée à l’entreprise Storyzy spécialiste du Sahel et experte dans l’étude des réseaux de désinformation, illustre la montée en puissance de cette propagande en ligne orchestrée depuis la Russie, précise l’article du journal. RFI
Au Mali, Oumar Mariko restera en prison jusqu’à son procès. Le président du parti Sadi était retenu depuis hier matin dans les locaux de la gendarmerie. En garde-à-vue pendant près de 48 heures, il a finalement été placé sous mandat de dépôt ce mardi après-midi 7 décembre. Ainsi que deux autres personnes accusées avec lui d’avoir tenu et diffusé des propos qualifiés d’injurieux contre le Premier ministre Choguel Maïga. Les trois hommes ont été transférés en début d’après-midi à la Maison centrale d’arrêt de Bamako. Selon le parquet du tribunal de la Commune IV de Bamako, il est reproché à Oumar Mariko des faits d’injures contre le Premier ministre, « par le biais d’un système d’information et de communication. ». Son co-accusé, Bakary Camara, est poursuivi pour avoir diffusé ces propos sur les réseaux sociaux. Tout comme Boubacar Soumaoro, dit Bouba Fané, prévenu de « violation du secret de la communication ». Car les propos reprochés à Oumar Mariko -il a injurié Choguel Maïga et l’a notamment traité de « menteur »- ont été tenus dans un enregistrement vocal privé qui n’avait pas vocation à se retrouver dans le domaine public. RFI
A Dakar, le forum sur la paix et la sécurité en Afrique s’est achevé lundi soir. Pendant deux jours, responsables politiques, militaires, chercheurs ont échangé sur les questions sécuritaires. Au centre des préoccupations notamment, l’extension de la menace jihadiste du Sahel aux pays côtiers. Le Bénin et le Togo ont récemment été touchés par des attaques dans le nord de leur territoire, tout comme la Côte d’Ivoire un peu plus tôt cette année. Depuis 18 mois, la situation s’est clairement dégradée. Rien de très étonnant pour Alain Antil, chercheur à l’IFRI, car des cellules dormantes des groupes jihadistes sont présentes dans certains de ces pays… « L’extension n’arrive pas par hasard. Le sjihaidtses vont profiter de tensions préalables entre communautés ou entre certaines communautés et les Etats centraux pour venir rendre des services et se faire accepter localement. Préalablement à l’arrivée de la violence, il y a tout un travail je driais presque anthropologique rour trouver des alliés et des points d’appui. » Les Etats ne doivent pas attendre que la violence s’installe pour agir, estime le chercheur mais répondre rapidement aux frustrations locales, qui peuvent résulter par exemple de différents fonciers. Pour mieux se coordonner, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Togo, le Ghana et trois pays sahéliens ont relancé en avril dernier l’initiative d’Accra, un forum sécuritaire crée en 2017. RFI
Près de 38 millions de personnes sont menacées par la faim en Afrique de l’Ouest et du centre à cause de l’impact de la pandémie due au coronavirus, de la sécheresse et de l’insécurité dans la région, a averti mardi l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM). Les deux agences onusiennes estiment que la situation va encore empirer. Si des mesures rapides ne sont pas prises, près de 36 millions de personnes devraient souffrir de la faim dans cette région entre juin et août 2022, période difficile pour l’alimentation, dite de « soudure », avant les prochaines récoltes. Il s’agit d’une augmentation de 24 % par rapport à 2020. En outre, 2 millions de personnes en République centrafricaine (RCA) ont besoin d’une aide humanitaire urgente. Au total, 38 millions de personnes en Afrique de l’Ouest, au Cameroun et en RCA ne seront pas en mesure de satisfaire leurs besoins fondamentaux, y compris alimentaires, sans aide extérieure. … Par ailleurs, les populations s’inquiètent, notamment au Sahel et au Nigeria, « de l’insécurité persistante, des fragilités institutionnelles, de la multiplication des conflits intercommunautaires », a fait remarquer M. Sib. Toujours en Afrique de l’Ouest, les populations du Nord de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Togo s’inquiètent aussi « de l’expansion des activités des groupes armés vers les pays côtiers ». ONU Info
L’armée congolaise et la force de l’ONU en RDC (Monusco) se sont dotées mardi d’un cadre pour mener des opérations conjointes contre la centaine de groupes armés actifs dans l’est du pays depuis près de trois décennies. Les deux parties ont signé un accord à Kinshasa. Le document intitulé « Directives des opérations conjointes » a été signé au siège de l’armée congolaise. Une occasion pour l’ensemble des contingents des casques bleus en RDC de s’engager pour « l’application stricte de la force » contre les groupes armés, selon le général Célestin Mbala Munsense, chef d’état-major général des Forces armées de la RDC. « Jusque-là, le chapitre 7 réservait que la FIB (la brigade d’intervention de la Monusco) et le reste de la force avait l’attitude de suivre le chapitre 4, qui est la mission d’observation », rajoute le chef d’état-major. Pour le général Affonso Da Costa, commandant en chef de la force de la Monusco, l’engagement des casques bleus sur le théâtre des combats ne se fera qu’aux côtés des FARDC : « Nous sommes là en soutien des opérations conjointes : renforts, intelligence, logistique, protection des civils aux alentours avec la FARDC. » RFI
Des dizaines de personnes soupçonnées de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité sont toujours en liberté en Centrafrique, en proie à des combats entre des rebelles et l’armée, a déploré mercredi 8 décembre Amnesty International. Dans un communiqué, l’ONG regrette que « sur les vingt-cinq mandats d’arrêt décernés jusqu’à présent » par la Cour pénale spéciale (CPS) de Centrafrique, « un seul a été exécuté, aboutissant à l’arrestation (…) du ministre Hassan Bouba Ali ». Mais même celui-ci a été « libéré quelques jours plus tard par les autorités centrafricaines, en dehors de toute décision judiciaire », poursuit Amnesty International. Ancien chef rebelle devenu ministre de l’élevage, Hassan Bouba Ali est soupçonné par l’ONG américaine The Sentry d’être responsable de l’attaque d’un camp de déplacés en novembre 2018 à Alindao, 500 kilomètres à l’est de Bangui, qui s’était soldée par la mort d’au moins 112 villageois, dont 19 enfants. Accusé de crime contre l’humanité, il avait été arrêté le 19 novembre mais exfiltré de sa prison par des gendarmes une semaine plus tard. Le 29 novembre, il a été décoré de l’ordre national du mérite par le président Faustin Archange Touadéra. Le Monde avec AFP
Trente-huit personnes ont été tuées et 69 grièvement blessées dans un incendie qui a ravagé, mardi matin, la prison centrale de Gitega, la capitale du Burundi, a annoncé à la presse le vice-président, Prosper Bazombanza. Celui-ci s’est rendu sur place. Un dramatique incendie a ravagé la prison centrale de Gitega, très tôt dans la matinée du mardi 7 décembre. Plusieurs témoins ont indiqué à l’AFP que le feu avait totalement calciné certaines parties de cette prison surpeuplée, qui abritait fin novembre 1 539 détenus pour 400 places, selon les chiffres de l’administration pénitentiaire. Selon ces témoins, qui ont décrit d' »immenses flammes », le feu s’est déclaré vers 4 heures du matin (2 heures GMT), surprenant les détenus dans leur sommeil. « Nous nous sommes mis à crier que nous allions être brûlés vifs lorsque nous avons vu les flammes qui montaient très haut, mais les policiers ont refusé d’ouvrir les portes de notre quartier en disant ‘ce sont les ordres que nous avons reçus' », confie un détenu, joint par téléphone. « Je ne sais pas comment j’en ai réchappé, mais il y a des prisonniers qui ont été brûlés totalement », affirme-t-il. France24 avec AFP
La crise humanitaire touche désormais les régions du Tigré mais aussi les régions Amhara et Afar. Le programme alimentaire mondial estime à plus de 9 millions le nombre de personnes en insécurité alimentaire à cause de cette guerre civile. La région Amhara en particulier a vu le nombre de déplacés se multiplier depuis novembre. Reportage à Debre Birhan, une ville de 200 000 habitants, à 3 heures de route d’Addis Abeba. Il y a encore deux semaines, Misikir Tsege, 23 ans, craignait que les insurgés tigréens du TPLF marchent sur Debre Birhan, lui qui a déja fui deux fois leur avancée en région Amhara. « A ce moment-là, le TPLF n’était pas loin. On pouvait entendre les coups d’artillerie d’ici. Notre seule alternative était de fuir vers le sud et Addis Abeba. Mais la route a été fermée, donc nous étions condamnés à rester ici. » La peur s’est notamment emparée de Nourad, 26 ans, lui qui a reçu une balle dans le bras au moment de fuir sa ville natale de Mersa au mois d’octobre. « Je pensais qu’ils arriveraient ici et je savais ce qui m’attendais, j’étais désespéré. S’il m’avait trouvé avec ma blessure au bras, ils ne m’auraient pas épargné. Ils m’auraient pris pour un soldat ou un soutien du gouvernement. » Finalement, la tendance s’est inversée ces derniers jours, l’armée fédérale est désormais sur l’avancée. Trop tard selon Samira Abdu, elle aussi originaire de Mersa. « Ce que nous entendons, c’est que la ville de Mersa est détruite. Nous l’avons vu sur Facebook. Tout a été volé, y compris l’intérieur des maisons. Il ne reste plus rien. » RFI