La situation au Mali était au cœur d’une nouvelle réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, jeudi 7 avril. L’occasion d’évoquer le dernier rapport du secrétaire général et les soupçons de massacres de civils dans la région de Moura. Devant le Conseil de sécurité, El-Ghassim Wane fait part de ses conclusions. Selon l’émissaire de l’ONU pour le Mali, le mois de mars a été particulièrement meurtrier pour les civils avec la multiplication d’attaques de groupes terroristes, notamment dans la région sud de Gao. Il appelle ainsi l’organisation à renforcer les moyens de la Minusma. El-Ghassim Wane a, par ailleurs, réclamé « un accès impératif à la région de Moura » où l’armée malienne est accusée d’un massacre. Un appel soutenu par les membres du Conseil, notamment la France. RFI
Depuis le second putsch du 24 mai, on assiste à un rétrécissement de l’espace démocratique. Les voix discordantes sont muselées et les plus téméraires sont mis en prison. « La plupart des interlocuteurs traditionnels avec lesquels on échange sur la situation du Mali ne peuvent plus parler. Parce qu’ils ont des craintes pour eux-mêmes, pour leur famille » déclare à la DW, le journaliste et écrivain nigérien Seidik Abba. Mais les journalistes de la rédaction Afrique de la DW qui travaillent sur le Mali ont fait un constat similaire. Ce climat de peur ne surprend toutefois pas maître Mamadou Ismaïla Konaté, avocat et ancien ministre de la Justice. « On sait bien que la spécificité du régime militaire, dans un contexte politique, c’est que l’expression de l’autorité est forte. L’anéantissement des libertés est une évidence. Et la négation absolue des droits aussi. Le propre de tout régime militaire, que les populations africaines, aussi bien au Mali, en Guinée ou au Niger ont applaudi, se termine toujours dans des contextes ou les espaces de liberté se réduisent. C’est un contexte où le jeu politique est totalement anéanti. C’est un contexte dans lequel il y a la superdominance des militaires et l’expression du pouvoir absolu par le biais des armes », déclare-t-il. DW
Cela fait un an jour pour jour qu’Olivier Dubois a été enlevé et qu’il est retenu en otage au Mali. Ce journaliste français était en reportage à Gao, dans le Nord, lorsqu’il a été kidnappé le 8 avril 2021. Le mois suivant, il apparaissait dans une vidéo dans laquelle il expliquait lui-même être aux mains du Jnim, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, dirigé par Iyad Ag Ghaly et lié à al-Qaïda au Maghreb islamique. Depuis, la seule bonne nouvelle a été la diffusion d’une seconde vidéo, une seconde preuve de vie, le mois dernier. Dans cette vidéo, Olivier Dubois confirmait d’ailleurs qu’il entendait les messages que lui adressent chaque 8 du mois, depuis un an, ses proches, sur l’antenne de RFI. La diffusion FM de RFI a été suspendue au Mali il y a trois semaines par les autorités de transition, après la diffusion de témoignages accusant l’armée malienne et ses supplétifs russes d’exactions, mais il est toujours possible de capter RFI au Mali en ondes courtes. Là où il se trouve, c’est d’ailleurs très vraisemblablement de cette manière qu’Olivier Dubois peut nous entendre. C’est ce que nous espérons, et c’est ce qu’espère aussi sa famille. RFI
C’est un court article qui a enflammé le web et les réseaux sociaux malgaches en l’espace de quelques heures. Une agence de presse indienne, via l’agence de presse russe Spoutnik, rapportait, lundi 4 avril, la signature d’un accord de coopération militaire entre Madagascar et la Russie, le 18 janvier dernier. … « La tension est redescendue, mais il y a des éléments qui nous inquiètent : quel est le contenu réel de cet accord ? », souligne une source proche de la diplomatie qui préfère rester anonyme. « Ça peut ne pas être grand-chose : la réparation et le remplacement d’équipement est un vrai besoin, mais ce texte donne aussi d’autres possibilités plus larges, qui pourraient mettre en péril d’autres coopérations. Est-ce que cet accord pourrait faciliter, par exemple, l’arrivée des hommes de Wagner sur le territoire malgache ? » L’accord est prévu pour une durée de cinq ans, renouvelable automatiquement. RFI
Plus des deux tiers des Africains ont été contaminés par le Covid-19 depuis le début de la pandémie. C’est 97 fois plus que les cas confirmés déclarés officiellement, selon une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publiée jeudi 7 avril. Selon cette étude, en septembre 2021, 800 millions d’Africains avaient été exposés au SARS-CoV-2, alors que 8,2 millions de cas avaient été signalés. L’OMS considère que la sous-estimation des infections réelles se produisait partout, mais qu’elle était plus importante en Afrique. A l’échelle mondiale, les infections réelles étaient 16 fois plus nombreuses que les cas confirmés, a-t-elle précisé. La directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, docteur Matshidiso Moeti, a ajouté que la forte exposition du continent au virus et la baisse actuelle des taux d’infection ne signifiaient pas que le continent pouvait crier victoire face au Covid. « Les risques d’émergence de variants plus mortels, plus forts que l’immunité acquise lors d’infections antérieures ne peuvent être écartés », a-t-elle déclaré dans un communiqué, appelant à une intensification des tests. Le Monde avec AFP
« L’ultime semaine ». Après des jours de rumeur persistante, la une du journal Liberté de ce jeudi 7 avril ne laisse plus de place au doute : le quotidien francophone algérien cessera bientôt de paraître. Mercredi, son actionnaire majoritaire, l’homme d’affaires Issad Rebrab, a maintenu sa décision de dissoudre la société éditrice du média, sans possibilité de reprise malgré les appels au sein de la société civile pour sauvegarder ce titre emblématique de la presse algérienne contemporaine. … « A une époque, nous étions un repère en matière de presse au Maghreb et dans le monde arabe », rappelle Hassane Ouali, qui déplore les coups successifs portés à la presse algérienne. « Cela n’arrange personne, pas même l’Etat ni le pouvoir politique. Ce n’est pas dans son intérêt que des journaux qui portent la parole libre et contradictoire disparaissent. » … la disparition du média serait le résultat de pressions politiques. Ces derniers mois, plusieurs journalistes de Liberté ont été inquiétés par la justice. Il y a d’abord eu Rabah Karèche, correspondant à Tamanrasset (sud), qui a été incarcéré entre avril et octobre 2021 après la publication d’articles relatant les contestations locales d’un nouveau découpage administratif. Le 11 octobre, le journaliste a été condamné en appel à un an de prison dont six mois ferme pour « diffusion volontaire de fausses informations susceptibles d’attenter à l’ordre public ». Le Monde
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, s’est rendu jeudi au Maroc où il a rencontré le roi Mohammed VI. Les deux hommes ont « réitéré la volonté d’ouvrir une nouvelle étape dans les relations entre les deux pays », brouillés depuis un an. Cette normalisation a été rendue possible par la décision de Madrid d’afficher désormais son soutien au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental. L’Espagne et le Maroc se sont engagés à « ouvrir une nouvelle étape » dans leur relations suspendues depuis un an, après le revirement de Madrid sur la question du Sahara occidental, lors d’une visite jeudi 7 avril à Rabat du Premier ministre, Pedro Sanchez. « Nous nous sommes mis d’accord pour définir une feuille de route durable et ambitieuse », a dit Pedro Sanchez aux journalistes, en qualifiant ses entretiens de « moment historique ». Pedro Sanchez, accompagné du ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a été reçu en audience dans la soirée par le roi Mohammed VI avant un « iftar », la rupture du jeûne du ramadan, offert en son honneur. Une marque de l’importance de son déplacement aux yeux des Marocains. Dans une déclaration conjointe, le souverain chérifien et le chef du gouvernement espagnol ont convenu d' »inaugurer une étape inédite dans les relations entre les deux pays ». France24 avec AFP
Le tout premier exercice militaire au large des eaux du golfe de Guinée a marqué la coopération entre le Nigeria et l’Union européenne en matière de sécurité maritime. Deux jours de formation et de renforcement des capacités afin de faire face à la menace des attaques et aux kidnappings sur la côte ouest-africaine. Cet exercice intervient après que le Bureau maritime international a retiré au début du mois de mars le Nigeria de la liste des pays à haut risque pour la navigation maritime. De plus, le BMI a dans son rapport relevé la baisse remarquée des attaques en Afrique de l’Ouest. Au total, 34 actes de piraterie et attaques armées ont été enregistrés en 2021 dans les eaux du golfe de Guinée. Une décrue due aux actions robustes des marines nationales et régionales du Golfe de Guinée. C’est dans cette lignée que la coopération entre le Nigeria et l’UE s’inscrit. Cette collaboration permettra à terme de protéger la liberté d’investissement et d’améliorer le développement économique. Au-delà du Nigeria, le partenariat va toucher les autres pays du golfe de Guinée. AfricaNews
Les membres de la société civile réfléchissent sur deux scénarios possibles en cas d’organisation ou non des élections, à l’échéance de 2023. Ils se sont réunis, à cet effet, jeudi 7 avril à Kinshasa, pour préparer anticipativement les acteurs sociaux à toute éventualité en vue d’éviter au pays d’autres violences supplémentaires. Premier scénario : il y a le respect du délai constitutionnel pour que les élections s’organisent en 2023. Dans cette hypothèse, il reviendra à la société civile de prendre des stratégies d’appropriation de ce processus et de veiller à ce que le processus électoral soit réellement démocratique et transparent, explique Me Pax André Marie Kito Masimango, Coordonnateur régional Afrique de la Coalition des ONG pour la démocratie et la justice en Afrique (CODJA). Mais il plane dans les esprits aussi, a souligné encore Me Kito Masimango, l’hypothèse de l’impossibilité d’avoir les élections en 2023. Pour ce deuxième scénario, il faudra penser comment éviter au pays le chaos : « Plusieurs personnes parlent de table ronde, les autres parlent de dialogue. Mais, nous comprenons qu’il y a un besoin réel pour qu’on puisse organiser une rencontre nationale qui va regrouper toutes les forces politiques et les forces vives de la République », a-t-il ajouté. Radio Okapi
Une somme d’environ 1,79 milliard d’euros a été réunie au niveau international pour aider les pays du Sahel et d’Afrique de l’Ouest à lutter contre l’aggravation de la famine, a indiqué jeudi 7 avril l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO). Les sécheresses extrêmes, l’épidémie de Covid-19 et maintenant la guerre en Ukraine sont « autant de facteurs qui exacerbent » les risques de famine au Sahel et en Afrique de l’Ouest, avaient alerté mercredi 6 avril les spécialistes réunis à l’OCDE, lors d’une table ronde à l’initiative de l’Union européenne et du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest. Plusieurs pays dont les Etats-Unis et la France ont promis d’augmenter leur aide financière. L’Union européenne a notamment promis 67 millions d’euros supplémentaires, portant son engagement à 240 millions d’euros pour 2022, a précisé la FAO dans un communiqué. La France apportera de son côté 166 millions d’euros cette année. AFRIMAG
Trois ans. C’est le temps qu’il reste à l’humanité pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre et éviter un aller simple vers le chaos climatique, c’est-à-dire une planète plus chaude de 3,4°C par rapport à l’ère préindustrielle en 2100. Les conclusions du dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) paru le 4 avril, sont sans appel : l’urgence est absolue et le défi colossal, mais le pire n’est pas certain. Ce troisième rapport (sur un total de quatre) propose des solutions, applicables dès aujourd’hui, pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre (GES). « Nous savons quoi faire, nous savons comment le faire et maintenant il faut décider de le faire », a résumé le co-président du Giec, Jim Skea, soulignant le manque de volonté et de cohérence politiques. « C’est un bilan de honte, un catalogue des promesses creuses qui nous mettent résolument sur la voie d’un monde invivable », a renchéri le secrétaire général des Nations unies, Antonio Gutierrez, dans une vidéo partagée le jour de la sortie du rapport. Jeune Afrique