L’armée est intervenue jeudi dans le centre du Bénin pour disperser des manifestants protestant contre la « confiscation » par le président Patrice Talon de l’élection présidentielle de dimanche dont toute opposition réelle a été éliminée. Des soldats ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les protestataires qui bloquaient depuis lundi la principale route de Savè, dans le centre du Bénin. Depuis le début de la semaine, de nombreuses manifestations ont touché le nord et le centre du Bénin, où la route principale qui descend vers la capitale économique Cotonou a été coupée par des électeurs mécontents de l’absence de l’opposition au scrutin présidentiel. La réélection de Patrice Talon, ancien magnat du coton arrivé au pouvoir en 2016 et qui a engagé ce pays ouest-africain dans un tournant autoritaire, fait peu de doutes: ses adversaires sont deux candidats quasiment inconnus du public, les anciens députés Alassane Soumanou et Corentin Kohoué. Tous deux sont taxées de « candidatures fantoches » par la plupart des opposants béninois, qui n’ont pas été autorisés à se présenter. AFP
Au Bénin, plusieurs manifestants répondent à l’appel de l’opposition d’occuper les rues pour protester contre la rallonge du mandat du président Patrice Talon, arrivé à terme le 6 avril à zéro heure selon l’ancienne constitution de 1990. Des routes sont bloquées, des manifestants ont été arrêtés. En face, la mouvance brandit la loi fondamentale modifiée en 2019 pour justifier la légalité de cette rallonge de mandat. Le Bénin, longtemps considéré comme un exemple d’alternance politique en Afrique, est en train d’écorner son image de pays démocratique. Depuis la Conférence nationale de 1990, ce pays d’Afrique de l’Ouest a rarement connu une situation aussi tendue. BBC
C’est ce que pense aussi la plupart des jeunes de Moundou pour qui, la présidentielle du 11 avril est tout sauf une élection crédible. Ces jeunes, composés en majorités de diplômés sans-emplois, n’ont d’ailleurs qu’une seule chose en tête : comment faire pour trouver un travail ? … Avis similaire de Jean-Michel Djérané, militant de l’opposition. Celui-ci s’inquiète du climat politique tendu en raison des manifestations de l’opposition, souvent réprimées par la force, contre le sixième mandat du président Idriss Déby. « Pour moi c’est tout sauf une élection. Le climat politique aujourd’hui est à son comble par ce que le gouvernement en place n’écoute pas sa population. On a à faire à un gouvernement complétement aveugle et c’est très dangereux pour la démocratie tchadienne. A quoi ça sert d’organiser une élection si nous connaissons déjà le résultat d’avance ? Tous ces milliards qui seront engloutis dans ce semblant d’élection pourraient servir à faire autre chose que d’organiser cette mascarade. » DW
À la veille du sommet extraordinaire de l’organisation régionale SADC sur la crise humanitaire et sécuritaire à Cabo Delgado, le président du Mozambique, Filipe Nyusi s’est exprimé ce mercredi 7 avril dans un discours diffusé à la télévision. « Ceux qui viendront de l’étranger ne seront pas là pour nous remplacer, ils viendront en soutien. Il ne s’agit pas d’une quelconque fierté, mais de souveraineté », a déclaré le président mozambicain. Par ses propos, le président Nyusi rappelle sa position depuis le début de la crise : pas de bottes étrangères sur notre sol. Le seul soutien accepté jusqu’à présent est celui d’hélicoptères de sociétés de sécurité privées sud-africaines ou encore la formation de forces spéciales par des partenaires étrangers, comme les États-Unis ou le Portugal. Depuis les premières attaques en 2017, le président mozambicain a toujours cherché à relativiser l’ampleur de la crise dans la province de Cabo Delgado. Tenant un discours d’une situation sous contrôle. RFI
L’attaque contre Palma dans le nord-est du Mozambique, considérée comme un tournant dans les violences infligées par les groupes armés jihadistes depuis 2017, inquiète l’Afrique australe sur les risques d’instabilité sécuritaire pour la région. Le 24 mars, un raid sanglant et minutieusement préparé a frappé cette petite ville portuaire de 75.000 habitants, à seulement quelques kilomètres du méga projet gazier du groupe français Total sur la péninsule d’Afungi. Officiellement, des dizaines de civils, policiers et militaires ont été tués, le bilan réel n’est pas encore connu. Jeudi, six présidents de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) se réunissent en urgence à Maputo pour plancher sur la menace jihadiste. Cette semaine, les seize membres de la SADC ont condamné cette attaque, la qualifiant d' »affront » à la paix et à la sécurité du Mozambique, de la région et au-delà. AFP
Le chef de la gendarmerie du Front Polisario a été tué par une frappe de drone marocaine dans le territoire disputé du Sahara occidental, a indiqué à l’AFP un haut responsable militaire sahraoui dans la nuit du mercredi 7 au jeudi 8 avril. « Le commandant de la gendarmerie nationale, le martyr Addah Al-Bendir, est tombé mardi au champ d’honneur, où il était en mission militaire dans la zone libérée de Rouss Irni, à Tifariti », une localité située dans le nord du territoire et sous contrôle du Polisario, avait annoncé plus tôt un communiqué du ministère sahraoui de la défense publié par l’agence de presse officielle SPS, sans autre détail. L’agence a supprimé le communiqué militaire de son site dans la soirée, sans explication. Ce chef militaire, né en 1956 et qui avait rejoint le Polisario en 1978, a trouvé la mort « à la suite de l’attaque d’un drone », a ensuite précisé à l’AFP un haut responsable militaire sahraoui, sous couvert de l’anonymat. Le Monde avec AFP
Tripoli a également omis de poursuivre les auteurs de ces violations, a déclaré le CEDAW dans la décision qu’il a rendue après avoir examiné la plainte de la victime concernée. La militante libyenne des droits humains, Magdulein Abaida, a fui son pays en 2012 après avoir été harcelée, torturée et contrainte de fermer son organisation de défense des droits des femmes, Hakki qui signie « Mon droit ». Le 9 août 2012, alors qu’elle participait à un atelier sur les droits des femmes dans la ville de Benghazi, Mme Abaida a été contrainte de quitter la réunion par plusieurs hommes armés. Plus tard dans la journée, elle a été arrêtée à sa chambre d’hôtel par la Brigade des Martyrs du 17 février, une milice islamiste. Au cours des cinq jours qui ont suivi, l’activiste âgée de 25 ans a été détenue dans différents locaux gérés par le gouvernement et par la milice qui recevait à l’époque de l’argent du ministère de la défense libyen pour exercer des fonctions de maintien de l’ordre dans le sud et l’est de la Libye. Pendant sa détention, Mm. Abaida a été victime de harcèlement, d’insultes et de coups physiques. Un membre de la milice l’a frappée avec son arme et a menacé de la tuer. ONU Info
Pour sa première médiation dans son nouveau costume de président de l’Union africaine, Félix Tshisekedi avait fait le choix de s’attaquer un dossier diplomatique complexe : celui du Grand barrage éthiopien de la Renaissance (GERD). Le chef de l’État congolais, qui s’est rendu ces derniers mois en Égypte et en Éthiopie, espérait enclencher « une nouvelle dynamique » pour parvenir à un accord « gagnant-gagnant ». Lors de son discours d’ouverture, le 4 avril, le président congolais avait estimé que « les divergences autour du Grand Barrage éthiopien de la Renaissance ne doivent pas être regardées comme une fatalité ». Ces trois jours de négociations organisés à l’hôtel du Fleuve Congo, à Kinshasa, ont montré que le chemin à parcourir pour un accord est encore long. Initialement prévue sur deux jours, la rencontre a d’ailleurs été prolongée de quelques heures. Un délai qui n’aura cependant pas suffi à ce que les trois pays parviennent à trouver un terrain d’entente. Le communiqué final, lu mardi 6 avril par la ministre congolaise des Affaires étrangères, Marie Tumba Nzeza, qui s’est présentée seule devant la presse à l’issue de la rencontre, ne fait état d’aucune avancée particulière. Jeune Afrique
En Éthiopie, des dizaines de personnes ont été tuées par balles depuis vendredi dans une zone du nord-est du pays, selon des sources locales citées par l’AFP. Ces violences interviennent dans un contexte de violences inter-ethniques croissantes entre Afars et Somalis. Des violences qui mettent sous pression le Premier ministre Abiy Ahmed. … À en croire un porte-parole de la région somali, des policiers de la région auraient attaqué des nomades vendredi pour des raisons inconnues tuant près de 25 civils et en blessant une trentaine d’autres. D’où des actes de vengeance et donc ce lourd bilan de plusieurs dizaines de morts. Les régions afars et somalis s’accusent mutuellement d’avoir engagé leurs forces spéciales. Des forces qui n’auraient donc pas répondu aux ordres fédéraux mais à ceux de la région. Ce qui pose à nouveau la question de leur neutralité. Cette dernière flambée met aussi en lumière les tensions grandissantes que traverse le pays et auxquels doit faire face le Premier ministre Abiy Ahmed. Elle intervient sur fond de vive contestation de la crise du système de fédéralisme ethnique mis en place il y a maintenant 30 ans. RFI
« Messieurs Gbagbo et Blé Goudé sont libres de rentrer en Côte d’Ivoire quand ils le souhaitent », a déclaré le président Ouattara à l’ouverture du premier Conseil des ministres de son nouveau gouvernement formé mardi. Le président ivoirien promet que « les frais de voyages de M. Laurent Gbagbo et ceux des membres de sa famille seront pris en charge par l’État de Côte d’Ivoire ». Le président ivoirien ajoute que des « dispositions seront également prises pour que Laurent Gbagbo bénéficie […] des avantages et indemnités dus aux anciens présidents de la République ». Concrètement Laurent Gbagbo bénéficiera d’une allocation viagère, de personnels comme des agents de sécurité, et des collaborateurs payés par la présidence de la République. Sur le plan pénal, les anciens présidents de la République en Côte d’Ivoire ne bénéficient pas d’immunité, et Laurent Gbagbo est sous le coup d’une condamnation par contumace à 20 ans de prison pour l’affaire dite du « casse de la BCEAO » (Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest). Laurent Gbagbo pourrait-il alors être arrêté à sa descente d’avion ? RFI
Le nouvel épisode dans le feuilleton des « Biens mal acquis » opposant la justice française aux dirigeants Africains, en l’occurrence, les familles et proches des présidents Omar Bongo du Gabon, Dénis Sassou Nguesso du Congo et Teodoro Obiang Nguema Mbasogo de la Guinée équatoriale concerne le Gabon, où des biens du « clan Bongo » estimés à 100 milliards de FCFA, soit 152 millions d’euro ont été saisis en France. L’information relayée par la presse française révèle que l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) a déjà saisi plusieurs biens présumés mal acquis par Omar Bongo, décédé en 2009, sa famille et leurs proches représentant près du tiers des saisies réalisées depuis 2011 par la Police judiciaire français, c’est- à-dire, 328 milliards de FCFA, environ 500 millions d’euro. Financial Afrik
Le Niger a un nouveau gouvernement après la prestation de serment du nouveau Premier ministre devant les députés. Ce premier cabinet de l’ère Mohamed Bazoum est composé de trente-trois ministres dont cinq femmes. Un gouvernement renouvelé et rajeuni dans lequel plusieurs jeunes technocrates ont fait leur entrée. Ce premier gouvernement est essentiellement composé de personnalités des partis de la mouvance présidentielle – la MRN, Mouvance pour le renouveau national – qui ont soutenu la candidature du président Mohamed Bazoum, entré en fonction le 1er avril dernier. Tous les dinosaures du parti au pouvoir – le PNDS – ont été remplacés, exception faite de trois ministres : le ministre d’État aux Affaires étrangères, Hassoumi Massoudou ; Alkache Alhada, reconduit au poste de ministre de l’Intérieur et Alkassoum Indattou à la Défense nationale. Le second ministre d’État est Rhissa Ag Boula, très proche du président Mohamed Bazoum. RFI
Le Haut représentant de la Coalition pour le Sahel, Djimé Adoum, a jugé mercredi « inadmissibles » les actes de viol commis au Niger par des soldats tchadiens engagés dans la lutte contre les jihadistes au Sahel. Des soldats tchadiens sont accusés du viol de plusieurs femmes à Tera, ville du sud-ouest du Niger, où est basé un contingent de leur pays dans le cadre de la force multinationale du G5 Sahel. « Quand vous êtes dans pareille force, vous êtes ambassadeur de votre pays. Alors ce qui s’est passé est inacceptable, inadmissible, et c’est une leçon pour tous les boys présents dans notre espace sahélien », a déclaré Djimé Adoum devant des jounalistes lors d’un déplacement en Mauritanie, l’un des pays du G5 Sahel. « Déjà, on a beaucoup de problèmes dans notre espace, nous n’avons pas besoin et nous ne pouvons pas tolérer que de tels actes puissent avoir lieu », a renchéri le Haut représentant de cette coalition, une structure de coordination lancée à Pau (sud-ouest de la France) en janvier 2020 par les États membres du G5 Sahel et ses partenaires internationaux pour faire face collectivement aux défis de la sous-région. AFP
Le communiqué diffusé lundi soir par Ali Darassa, chef du puissant groupe armé UPC suscite un certain scepticisme. Dans ce document manuscrit authentifié par RFI, le chef rebelle s’engage à se retirer de la rébellion CPC et dit vouloir réintégrer l’accord de paix de Khartoum, qu’il avait dénoncé en décembre pour rejoindre la rébellion. Mais cette déclaration sème le trouble au sein de la coalition, et est accueillie avec « réserve » par les autorités. Sans surprise c’est la coalition rebelle CPC qui a réagi en premier pour contester l’authenticité de ce document, une authenticité pourtant confirmée dès lundi par le porte-parole d’Ali Darassa. Certains au sein de la CPC évoquent une « manipulation des autorités » pour tenter de rallier les autres groupes armés à l’accord de Khartoum. D’autres disent leur surprise. RFI