Des cyclones et des tempêtes plus fréquents menacent l’Afrique
Le réchauffement climatique entraîne une augmentation de la fréquence et de l’intensité des tempêtes en Afrique, ce qui exacerbe d’autres facteurs de stress socio-économiques sur le continent. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat prévoit qu’en raison du réchauffement de la planète, la fréquence et l’intensité des fortes précipitations augmenteront dans la plupart de l’Afrique tropicale (tandis que certaines parties de l’Afrique du Nord et du Sud deviendront plus sèches). Cela se traduit par une augmentation significative du risque d’inondation. Le ruissellement dans le bassin du fleuve Congo, par exemple, devrait augmenter de 50 %, ce qui accroîtrait les risques d’inondation, notamment les crues soudaines, dans une grande partie de l’Afrique centrale. La hausse des températures mondiales, sur la base de leur trajectoire actuelle, devrait également entraîner une augmentation de plus de 40 % des précipitations dans certaines parties de la Grande Corne de l’Afrique. … Le réchauffement de la planète augmente également la température de la surface de la mer, ce qui donne plus d’énergie aux tempêtes qui se développent au-dessus des océans, générant des précipitations plus intenses et des vents plus forts, ce qui les rend plus dommageables. Centre d’Études Stratégiques de l’Afrique
Un prêtre enlevé, alors que le Nigeria est toujours sous le choc du massacre de l’église d’Owo
Alors que l’on ne sait toujours pas qui est responsable du massacre de l’église Saint-François-Xavier à Owo, dans l’État d’Ondo (sud-ouest du Nigeria), qui a eu lieu le dimanche 5 juin (voir Fides 6/6/2022), on a appris que quelques heures avant l’attaque, un prêtre catholique avait été enlevé à Obangede, dans la zone de gouvernement local d’Okehi, dans l’État de Kogi, limitrophe d’Ondo. Le père Christopher Itopa Onotu, pasteur de l’église Our Lady of Perpetual Help, aurait été enlevé le samedi 4 juin, mais la plupart des paroissiens n’ont réalisé sa disparition que le lendemain matin, car ils ne l’ont pas vu arriver pour célébrer la messe de Pentecôte. Des témoins ont rapporté que des hommes armés sont entrés dans le presbytère vers 21 heures et ont enlevé le prêtre par la force. Selon les rapports, les hommes armés ont forcé une fenêtre et la porte d’entrée pour entrer dans l’appartement du père Onotu et l’ont battu avant de l’emmener. Un témoin a déclaré que les criminels sont partis dans la voiture du prêtre et que, bien qu’ils n’aient pas pris les deux téléphones portables du prêtre, ils ont tout de même pris les cartes SIM des appareils. Entre-temps, les autorités nigérianes ont publié le bilan officiel de l’attaque de l’église d’Owo. L’Agence nationale de gestion des urgences fait état de 22 morts et de 50 blessés ; auparavant, la presse avait annoncé qu’il y avait au moins 50 victimes inclus des enfants et des jeunes. Pour l’instant, les autorités ne sont pas déséquilibrées quant à la responsabilité de l’assaut, qui semble avoir été organisé et exécuté par un groupe bien armé et entraîné. Agenzia Fides
Cameroun: villageois tués par des soldats dans le Nord-Ouest, «une méprise» pour les autorités
Au Cameroun, le ministère de la Défense a communiqué mardi sur la mort de neuf civils la semaine dernière dans la région du Nord-Ouest, dans le département de la Menchum. Le 1er juin dans la soirée, des militaires en patrouille ont utilisé leurs armes contre des villageois, tuant quatre femmes, quatre hommes et un bébé d’un an et demi. Le ministère camerounais de la Défense parle « d’une méprise » de la part de quatre soldats, d’une réaction « inappropriée, manifestement disproportionnée et précipitée au mépris du sacro-saint principe de précaution ». Selon le communiqué, dans la soirée de mercredi dernier, quatre militaires de retour de patrouille repartent immédiatement dans le village de Missong à la recherche d’un camarade porté disparu. En pleine battue, à la nuit tombée, ils se heurtent à un groupe de villageois « survoltés » selon les termes employés par le texte. « Craignant le pire pour eux-mêmes et leur camarade disparu », ils font « usage de leurs armes ». RFI
Cinq militaires camerounais tués en zone anglophone
Des rebelles ont tué cinq militaires dans l’ouest du Cameroun, tout près d’une région où une guerre meurtrière oppose des groupes armés séparatistes anglophones aux forces de l’ordre, ont assuré mercredi un député et un responsable local. Des hommes armés ont attaqué, dans la nuit de mardi à mercredi, un poste de gendarmerie à Njitapon, un hameau de la région de l’Ouest, à une dizaine de kilomètres de celle du Nord-Ouest, peuplée principalement par la minorité anglophone d’un pays majoritairement francophone, selon ces sources. « Les séparatistes ont tué cinq gendarmes », a affirmé à l’AFP Adamou Youmou Koupit, député de la circonscription, membre du parti d’opposition Union Démocratique du Cameroun (UDC). « Le bilan est de cinq morts, tous des gendarmes, et trois blessés. Nous sommes en train de faire un ratissage de la zone », a confirmé à l’AFP un haut responsable de l’administration locale, qui a requis l’anonymat, accusant aussi les séparatistes anglophones. AFP
Lac Tchad: plus de 800 jihadistes tués en deux mois selon la Force multinationale
Plus de 800 jihadistes ont été tués en deux mois sur des îles du Lac Tchad, aux confins du Nigeria, du Niger, du Cameroun et du Tchad, dans des opérations de la Force conjointe (FMM) de ces pays, a assuré mardi cette force. Du 28 mars au 4 juin, la FMM a conduit une opération conjointe dénommée « Lac Sanity » (Intégrité du Lac) dans les îles du Lac Tchad et des localités voisines en vue de « neutraliser » des « terroristes de Boko Haram et de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) », explique un rapport de la FMM reçu mardi par l’AFP. Selon la FMM, l’opération a été « un succès retentissant (avec) sur l’ensemble de l’opération (avec) 805 terroristes neutralisés (tués), la destruction ou la capture de 44 véhicules, 22 motos et une multitude d’armes lourdes et légères ». … Une « importante » quantité de munitions a été également saisie et « des lieux de fabrication » d’engins explosifs improvisés (EEI) ont été « détruits ». La FMM déplore une vingtaine de blessés par des EEI dans les rangs de l’armée nigérienne, dont un dans un état grave. AFP
Discorde autour de la transition de deux ans au Mali
Au Mali, les autorités militaires ont fixé à deux ans la durée de la transition, « à compter du 26 mars » dernier. L’information a été donnée lundi soir, le 6 juin, par le porte-parole du gouvernement, le colonel major Abdoulaye Coulibaly, qui lisait à la télévision nationale un décret signé par le colonel Assimi Goïta. Une décision prise 48 heures après le sommet de la Cédéao tenu à Accra au Ghana. Bamako officialise donc la durée de la transition alors qu’aucun compromis n’a été trouvé avec l’institution sous-régionale qui a d’ailleurs rejeté cette durée de deux ans. Selon Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, la prolongation de la transition malienne de 24 mois a été validée par la Cédéao en marge du sommet. Mais sa déclaration contredit celle de la Cédéao qui a rejeté cette durée et rappelé qu’elle souhaitait une transition de 16 mois. « Les autorités de la transition de la refondation du Mali ont pris leur responsabilité, leur courage et ont tenu ce que veut la population en majorité », réagit Allaye Bocoum de la Convention pour le Mali, qui soutient les autorités militaires. Il parle d’une « décision souveraine », mettant en avant « cette population qui ne cesse de se mobiliser pour réclamer que le Mali retrouve sa souveraineté, sa dignité et son honneur ». Et Allaye Bocoum de dénoncer « les tergiversations de l’organisation sous-régionale qui, depuis le mois de mars dernier, a fait miroiter la levée des sanctions ». DW
Olivier Dubois: quatorze mois de captivité au Mali pour le journaliste français
Un an et deux mois : le quatorzième mois de détention d’Olivier Dubois s’achève ce mercredi. Le journaliste français a été enlevé le 8 avril 2021 à Gao, dans le nord du Mali, alors qu’il était en reportage. Depuis, notre confrère, qui travaille notamment pour Libération, Jeune Afrique ou encore Le Point, est apparu dans deux vidéos, dans lesquelles il confirme être l’otage du Jnim, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, lié à Al Qaeda au Maghreb islamique. Les autorités maliennes et françaises assurent tout mettre en œuvre pour sa libération. En attendant, comme chaque 8 du mois, RFI donne la parole à ses proches. En dépit de la suspension de RFI au Mali, nos journaux et nos programmes restent captables, en ondes courtes notamment. Là où il se trouve, vraisemblablement dans un recoin du désert du nord du Mali, tout porte à croire qu’il pourra donc continuer d’entendre les paroles adressées par sa famille. RFI
L’opposition sénégalaise prête à défier une interdiction de manifester mercredi
Le principal opposant sénégalais Ousmane Sonko s’est dit déterminé mardi à braver « en masse » une éventuelle interdiction de manifester mercredi avec ses supporteurs contre le rejet de sa liste aux prochaines législatives. « Soit on nous laisse manifester et le pays sera en paix, soit il faudra tous nous arrêter », a déclaré M. Sonko à la presse alors que sa coalition, Yewwi Askan Wi, attendait toujours la décision de l’administration d’autoriser la manifestation prévue mercredi vers 15h00 (heure locale et GMT). Yewwi Askan Wi avait annoncé ce rassemblement contre le pouvoir avant la décision du Conseil constitutionnel de confirmer le rejet de la liste sur laquelle figurent M. Sonko et d’autres personnalités d’opposition pour les élections législatives du 31 juillet. Cette invalidation revient à écarter M. Sonko de la course. Ce dernier a qualifié la décision de « forfaiture ». « Il y a des choses qu’on ne peut plus admettre. On se permet de piétiner la Constitution et de mettre le pays en insécurité », a-t-il dit. AFP
Guinée: quatre policiers interpellés après la mort du jeune manifestant Thierno Diallo
Cinq personnes, dont quatre policiers, ont été arrêtées une semaine après le décès de Thierno Mamadou Diallo. Le jeune homme est mort en marge d’une manifestation spontanée contre la hausse du prix du carburant. Depuis ce week-end, le président de la Cour d’appel de Conakry a organisé plusieurs rencontres avec la presse, pour informer en temps réel, sur l’évolution de l’enquête. Selon les dernières informations, 5 personnes, 4 policiers de la brigade anticriminelle et un gendarme, ont été interpellées. Ils patrouillaient dans le quartier de Hamdallaye lorsque la manifestation contre la hausse du prix du carburant a eu lieu. Elle a ensuite été dispersée par les forces de sécurité. « Leur identité sera dévoilée tout prochainement », assure Alphonse Charles Wright, le président de la Cour d’appel de Conakry. Depuis le début de l’enquête, il joue la carte de la transparence. Lundi, il a ainsi présenté les détails du rapport d’autopsie. Thierno Mamadou Diallo serait mort des suites « d’un traumatisme d’origine balistique », indique le rapport médicolégal. RFI
Le dialogue débute au Soudan, avec les militaires mais sans les principaux blocs civils
Le dialogue sous l’égide de l’ONU, de l’Union Africaine (UA) – dont le Soudan est suspendu – et de l’organisation régionale est-africaine Igad a débuté mercredi à Khartoum, avec les militaires mais en l’absence des principaux blocs civils, ont constaté des journalistes de l’AFP. Depuis le coup d’Etat du chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, qui a mis fin le 25 octobre au partage du pouvoir avec les civils, le pays, l’un des plus pauvres au monde, ne cesse de s’enfoncer dans le marasme politique et économique. Khartoum ne reçoit plus aucune aide internationale – 40% de son budget avant le putsch – et la répression des défilés pro-démocratie a tué plus de 100 manifestants et blessé plus de 5000 d’entre eux selon des médecins. Pour cela, les Forces de la liberté et du changement (FLC), fer de lance civil de la révolte qui a poussé en 2019 l’armée à démettre le dictateur Omar el-Béchir, et le parti Oumma, le plus ancien du Soudan, ont boycotté ce dialogue auquel appellent depuis mars les organisations internationales. De même que les « comités de résistance », ces groupes qui organisent la mobilisation anti-putsch dans chaque quartier ou localité du Soudan. RTBF
En Algérie, le journaliste Ihsane El-Kadi condamné à six mois de prison ferme
Le journaliste algérien Ihsane El-Kadi, directeur des médias indépendants Radio M et Maghreb Emergent, a été condamné, mardi 7 juin, par le tribunal de Sidi M’Hamed, à Alger, à six mois de prison ferme sans mandat de dépôt et 50 000 dinars (322 euros) d’amende. Il était jugé pour un article d’analyse publié le 23 mars 2021 dans lequel il prônait l’inclusion de la formation islamo-conservatrice Rachad au sein du Hirak, le mouvement de contestation qui s’était formé en février 2019 contre un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika. C’est l’ancien ministre de la communication et ex-journaliste Amar Belhimer qui avait engagé des poursuites contre le patron des deux médias indépendants pour « diffusion de fausses informations à même de porter atteinte à l’unité nationale », « perturbations des élections » et « réouverture du dossier de la tragédie nationale » des années 1990 en référence à la décennie de guerre intérieure. Les avocats d’Ihsane El-Kadi ont souligné, le 17 mai, au cours du procès que M. Belhimer n’avait pas légalement le droit de poursuivre le journaliste, théoriquement protégé par la Constitution. L’article 54 de la loi fondamentale consacre en effet la liberté d’expression tout en soulignant que le « délit de presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté ». Le Monde
RDC : réactions des leaders socio-politiques à la visite du roi Philippe de la Belgique
Des acteurs politiques et religieux congolaises ont exprimé, mardi 7 juin, leurs attentes au couple royal belge en visite au pays. Parmi lesquels, le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso et le secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), Mgr Donatien Nshole. Ils disent attendre du roi Philippe et de la reine Mathilde de Belgique notamment le déclenchement du décollage de la RDC sur le plan de développement. Le roi des Belges apporte aux Congolais deux messages importants, selon Christophe Mboso, qui parle notamment d’une page d’histoire tournée : « Le premier message, c’est enterrer une page d’histoire douloureuse entre le RDC et le Royaume de Belgique. Deuxièmement, ouvrir une nouvelle page de coopération dynamique et privilégiée ». Selon lui, « on est en train de se rendre des comptes. Chacun paiera sa facture. Et nous, on nous restituera le corps de notre premier Premier ministre ; c’est une bonne chose. La Belgique a fait un bon pas en reconnaissant et en nous restituant les restes du corps (de Patrice-Emery Lumumba) ». Pour sa part, Mgr Donatien Nshole parle du pardon par rapport à ce qui n’a pas marché. Il a par ailleurs dit attendre de la Belgique l’engagement d’accompagner la RDC à aller de l’avant : « Jusque-là, bien qu’indépendants, il faut reconnaitre que nous avons de la peine à décoller, je crois qu’ensemble avec eux, on peut faire beaucoup de choses pour l’intérêt de ce pays ». D’autres réactions des personnalités congolaises fusent à travers les réseaux sociaux. « Sa Majesté le Roi des Belges, soyez le bienvenu en RDC. Ici, nous sommes en guerre et nous perdons tous les jours des Congolais. Juste hier dans l’Ituri, nous avons perdu des dizaines de Congolais. Nos forces armées sont en ce moment positionnées sur plusieurs fronts », a écrit sur son compte tweeter la sénatrice Francine Muyumba (Opposition). Radio Okapi
La Corne de l’Afrique se prépare à une flambée des décès d’enfants alors que la crise alimentaire s’aggrave
Une « explosion de décès d’enfants » est imminente dans la Corne de l’Afrique si le monde n’agit pas immédiatement, a prévenu mardi le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). « Si le monde ne détourne pas son regard de la guerre en Ukraine et n’agit pas immédiatement, une explosion de la mortalité infantile est sur le point de se produire dans la Corne de l’Afrique », a insisté Rania Dagash, Directrice régionale adjointe de l’UNICEF pour l’Afrique orientale et australe, lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève. « La focalisation sur l’Ukraine ne doit pas conduire à la négligence d’autres crises et, en fin de compte, à davantage de pertes de vies humaines », a-t-elle dit relevant que seul un tiers des 250 millions de dollars nécessaires pour éviter la catastrophe avait été réuni jusqu’à présent. Après quatre saisons consécutives de déficit pluviométrique, la situation est préoccupante dans la Corne de l’Afrique. La Somalie compte 386.000 enfants qui ont besoin d’un traitement urgent pour une malnutrition potentiellement mortelle. ONU
A Dubaï, arrestation des frères Gupta : au cœur du plus tentaculaire scandale de corruption en Afrique du Sud
Les Sud-Africains n’y croyaient plus. Et pourtant, mardi 7 juin, la police de Dubaï a confirmé l’arrestation de deux individus « parmi les suspects les plus recherchés d’Afrique du Sud » : Atul et Rajesh Gupta. Selon les Emirats arabes unis (EAU), les deux frères ont été appréhendés sur la base d’une notice rouge d’Interpol, publiée à la demande de Pretoria, où ils sont poursuivis pour fraude et blanchiment d’argent dans le cadre d’un contrat public. Le dossier qui leur vaut cette arrestation représente une infime partie, seulement, de ce qui est reproché aux frères Gupta. Avec leur aîné, Ajay, Atul et Rajesh Gupta sont au cœur du plus tentaculaire scandale de corruption depuis l’avènement de la démocratie en Afrique du Sud. Tenue pour responsable de la déliquescence de la puissance publique sud-africaine avec la complicité de l’ancien président Jacob Zuma, la fratrie d’origine indienne est accusée d’avoir méthodiquement pillé les caisses de l’Etat pendant près de dix ans, jusqu’à la démission forcée de Jacob Zuma, en 2018, et leur fuite, jusque-là présumée, à Dubaï. Le Monde
Le «Spiderman» du Soudan, figure de la contestation, s’exprime
Depuis octobre dernier et le coup d’État du général Al-Burhane, il prend part aux manifestations dans les rues de Khartoum vêtu de son costume rouge de super-héros, affrontant bombes lacrymogènes et balles souvent réelles. Anonyme pour des raisons de sécurité, il est devenu un symbole de la résistance du peuple soudanais. Quelles sont ses motivations ? Quelle est son histoire ? RFI a pu lui parler. Enfant déjà, son oncle, le surnommait affectueusement « Spidey », araignée en anglais, car il ne pouvait s’empêcher de sautiller partout. Loin de se douter alors qu’à 27 ans, Spidey endosserait réellement le costume du super-héros pour manifester dans les rues de Khartoum. « Quand je porte l’habit de Spiderman je ressens une grande liberté, et je me sens plus fort. Je sens aussi que cela fait plaisir aux autres manifestants que cela leur donne de l’énergie pour protester », confie-t-il. Sa force, Spidey la puise aussi dans le souvenir de ses amis tombés sous les balles de la répression depuis les premières manifestations de 2019 contre contre le régime d’Omar el-Béchir. « Non, ça ne nous fera pas renoncer. Les martyrs, c’est le prix à payer pour la démocratie. Et tant que nous n’aurons pas la démocratie, nous n’arrêterons pas. » RFI
Le commerce de bois de rose suspendu dans seize pays d’Afrique pour donner un coup d’arrêt au pillage
La décision est sans précédent et à la mesure de l’urgence : la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites) a confirmé, mercredi 8 juin, l’interdiction totale du commerce du bois de rose ouest-africain dans les seize pays qui composent son habitat. Seule option, selon l’organisation internationale, pour mettre à l’abri Pterocarpus erinaceus – le nom scientifique de cette essence prisée pour la fabrication de meubles de luxe en Chine et au Vietnam – d’une rapide disparition. Les pays importateurs sont pour leur part tenus de rejeter toutes les cargaisons qui pourraient leur être présentées. L’embargo avait été annoncé à titre provisoire le 27 mars et les pays ciblés avaient bénéficié d’un délai de trente jours pour fournir les preuves que le bois qu’ils exportent provient d’une exploitation forestière en conformité avec la loi et que cela est « non préjudiciable » à la survie de l’espèce, à partir « d’une évaluation scientifiquement fondée ». Les réponses censées donner des gages qu’il serait mis fin à la surexploitation à l’oeuvre dans toute la région n’ont pas convaincu la Cites. Le Monde
Test Ryanair Afrikaans – racisme : la fureur sud-africaine face au quiz linguistique
Les Sud-Africains ont condamné la compagnie aérienne irlandaise Ryanair pour leur avoir fait passer un test en langue afrikaans sur les vols britanniques, le qualifiant de discriminatoire. Le pays compte 11 langues officielles, et beaucoup disent ne pas comprendre l’afrikaans – une langue qui a été imposée pendant le règne de la minorité blanche. Le quiz contient des questions sur les connaissances générales sud-africaines. Ryanair a défendu le test, affirmant qu’il élimine ceux qui voyagent avec des passeports sud-africains frauduleux. « En raison de la forte prévalence de passeports sud-africains frauduleux, nous demandons aux passagers voyageant vers le Royaume-Uni de remplir un simple questionnaire délivré en afrikaans », a-t-il déclaré dans un communiqué. « S’ils ne sont pas en mesure de remplir ce questionnaire, ils se verront refuser le voyage et bénéficieront d’un remboursement complet », a poursuivi la compagnie aérienne. … Selon un recensement de 2011 , seuls 13 % environ des Sud-Africains parlent l’afrikaans comme première langue. La BBC a demandé à Ryanair pourquoi elle exigeait que le test soit passé en afrikaans plutôt que dans toute autre langue sud-africaine, mais elle n’a pas répondu. Le test n’est pas exigé par les autorités frontalières britanniques. Le quiz, qui, selon un rapport, est truffé de fautes de grammaire et d’orthographe, contient des questions telles que ‘quel est l’indicatif téléphonique international de l’Afrique du Sud’, ‘quelle est sa capitale’ et ‘qui est l’actuel président du pays’. BBC
Comment industrialiser l’Afrique ?
« Les pays africains ont moins d’options que les autres, estime Carlos Lopes, ancien directeur de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies. En revanche, ils peuvent s’industrialiser différemment, avec leurs atouts propres. » Ces atouts ont été largement débattus lors la conférence intitulée « Afrique, les voies de l’industrialisation » qui s’est tenue le 19 mai 2022 à Casablanca, au Maroc. Les intervenants sont revenus sur le modèle d’industrialisation à suivre, notamment dans les secteurs agroalimentaire et pharmaceutique, sur l’impact que pourrait avoir la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) et sur le rôle des infrastructures dans un tel processus. [Vidéos] Le Monde