Burkina : une spirale de violences djihadistes toujours plus intenses
Les violences djihadistes apparues en 2015 au Burkina Faso n’ont fait que s’intensifier depuis : elles sont en partie à l’origine de deux coups d’État en 2022 qui n’ont pas permis de les enrayer. Ces violences qui frappaient déjà le Mali et le Niger se sont ensuite étendues au Burkina Faso, puis – de manière moins intense – à plusieurs pays du golfe de Guinée. Au Burkina seul, elles ont fait plus de 16 000 morts civils et militaires depuis 2015, selon des estimations de l’ONG internationale Armed conflict location action (Acled) qui répertorie les victimes des conflits à travers le monde. Dont plus de 5 000 depuis le début de l’année 2023. … Le 24 janvier 2022, le colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, renverse le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’impuissance contre les djihadistes. Huit mois plus tard, le 30 septembre, juste après le massacre de Gaskindé, le capitaine Ibrahim Traoré renverse le colonel Damiba et affirme vouloir reconquérir les quelque 40% du pays sous contrôle djihadiste. Mais les attaques ne faiblissent pas et l’année 2023 était déjà mi-juillet la plus meurtrière selon les données d’Acled, avec plus de 5 000 morts, contre 4 000 sur l’ensemble de 2022. AfricaNews/AFP
Quatre morts dans des heurts avec les forces de sécurité, selon l’opposition guinéenne
Un collectif d’opposition en Guinée a rapporté la mort de quatre jeunes lors de heurts avec les forces de sécurité lundi et mardi, jour anniversaire de la prise du pouvoir par des militaires en 2021. Aucun commentaire n’a été obtenu de la part des autorités. Dans un communiqué publié tôt mercredi sur la page Facebook d’un de leurs principaux membres, les Forces vives, collectif de partis et d’organisations d’opposition, font état de la mort de quatre jeunes hommes âgés de 15 à 18 ans. Leur décès porte à 30 le nombre de personnes tuées par les forces de sécurité depuis juin 2022, disent-elles. Cette date correspond à un durcissement de l’opposition vis-à-vis de la junte après la retenue initialement observée à la suite de la prise du pouvoir par les militaires le 5 septembre 2021. Depuis cette date, 108 personnes ont été blessées par balles et des centaines d’autres ont été arrêtées et détenues arbitrairement, disent les Forces vives. VOA/AFP
Au Niger, « ne pas répéter les expériences du Mali, de la Guinée et du Burkina »
Les Etats d’Afrique de l’Ouest opposés au coup d’Etat au Niger, ne veulent « pas répéter » dans ce pays « les expériences du Mali, de la Guinée et du Burkina » où des périodes de transition avaient été négociées, a affirmé un responsable ouest-africain dans une interview à France 24 diffusée mercredi. « Nous n’allons pas répéter les expériences du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso, où la Cedeao s’est retrouvée à négocier avec des régimes militaires qui marchandent la durée des transitions », a déclaré Abdel-Fatau Musah, commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao). « Au moment où nous parlons, certains pensent toujours unilatéralement à prolonger les transitions », a-t-il ajouté sans citer de pays en particulier. … « On n’a pas arrêté les échanges avec la Cedeao, nous poursuivons les échanges », avait-il dit. « La position de la Cedeao reste la même: la libération du président Mohamed Bazoum » renversé le 26 juillet et « le rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel », a affirmé M. Musah. VOA/AFP
Le discours populiste des nouveaux putschistes en Afrique
Les militaires putschistes ont recours à un discours populiste, axé sur le rejet de la présence occidentale et notamment française. Un discours aux relents nationalistes et souverainistes qui vise à rallier à leur cause les populations et surtout légitimer leur prise de pouvoir par les armes. Le tout sur fond de diverses promesses. … Etienne Fakaba Sissoko est chercheur au Centre d’analyses politiques, économiques et sociales du Mali et il doute de la sincérité de ces déclarations. D’après le chercheur : « Tout en disant que l’insécurité est du fait des forces étrangères, ils oublient sciemment de mentionner que cette insécurité est de leur fait. Puisque les militaires qui prennent le pouvoir sont dans les arcanes du pouvoir depuis dix ans, vingt ans, voire plus et que ce sont eux qui ont élaboré pendant toute ces années les stratégies de reconquête de leur territoire. Ce sont eux qui élaborent les stratégies de lutte contre les groupes terroristes. Si résultat négatif il y a, c’est le résultat justement de leur mauvaise stratégie. » Sy Savané Saliou, analyste senior chez Boislandry Consulting, un cabinet d’analyse géostratégique, revient pour sa part sur les raisons pour lesquelles ces discours populistes des putschistes prospèrent au sein des populations. « Vous avez le vieux ressentiment colonial et puis, vous avez une partie des élites politiques et administratives que ça arrange, parce que ça permet d’occulter leurs travers. La plupart de nos pays, ce sont des pays où 70% des gens ont moins de 25 ans, pour la plupart sans perspective sur le plan professionnel. Mais il est très facile de les manipuler. Vous avez, d’un côté, les djihadistes qui les utilisent, qui surfent sur cette tragédie. Et puis, de l’autre côté, des gens qui surfent en actionnant le sentiment anti-France » explique-t-il. DW
Gabon : la CEEAC d’accord pour « une feuille de route » de la transition
Le médiateur de l’organisation régionale regroupant 11 pays d’Afrique centrale a assuré mercredi que le nouveau pouvoir issu du putsch militaire au Gabon avait accepté le principe de l’élaboration conjointe d’une « feuille de route pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel ». Le président de la Centrafrique, Faustin Archange Touadéra, « facilitateur » dépêché à Libreville par la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), n’a donné aucun détail sur le calendrier ou le futur contenu de cette « feuille de route », dans une allocution à l’antenne de la télévision d’État gabonaise. … Le putsch mené par le général Brice Oligui Nguema, qui a rassemblé derrière lui tous les corps de l’armée et de la police, a suscité le ralliement de la quasi-totalité des partis de l’ancienne opposition et d’une partie de l’ex-majorité, ainsi qu’un élan massif d’une population le remerciant de l’avoir « libérée » de 55 ans de « dynastie Bongo » au pouvoir. Il a prêté serment lundi en tant que Président d’une transition dont il n’a pas fixé la durée. … La CEEAC avait « fermement condamné » le « coup d’État » et suspendu le Gabon de ses instances. AfricaNews/AFP
Gabon : « Ali Bongo Ondimba est libre de ses mouvements » (junte)
Ali Bongo Ondimba traîne les séquelles d’un Accident Vasculaire Cérébral (AVC) survenu le 24 octobre 2018 à Riyad, en Arabie saoudite, où il participait à une conférence sur l’investissement. « Compte tenu de son état de santé, l’ancien président de la République est libre de ses mouvements. Il peut, s’il le souhaite, se rendre à l’étranger afin d’y effectuer ses contrôles médicaux », a déclaré ce mercredi soir le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI). Son sixième communiqué, depuis la prise du pouvoir, a été lu sur Gabon 24, la télévision publique d’informations en continu, par le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, porte-parole du CTRI. La décision du général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, investi le lundi 4 septembre comme président de la transition, est selon certains spécialistes le résultat de la médiation menée ces deux derniers jours par Faustin-Archange Touadéra, le chef de l’État centrafricain. APA
Exode d’une banlieue de Khartoum après la mort de 19 civils
Des centaines de familles fuient mercredi une banlieue de Khartoum où 19 civils ont été tués la veille dans des bombardements de l’armée, ont indiqué des militants et habitants à l’AFP. « Des centaines de familles fuient Ombada », un quartier d’Omdourman, la banlieue nord-ouest de Khartoum », en prenant les routes « menant vers l’ouest de la capitale », a déclaré un habitant sur place. Car, rapporte un autre, « les combats se sont intensifiés depuis mardi » et, de nouveau, mercredi, des raids aériens secouent le quartier. Mardi soir, le « comité de résistance » d’Ombada rapportait que l’armée avait « bombardé à l’artillerie et aux drones les paramilitaires », qui depuis des années ont pris leurs quartiers dans les zones résidentielles de la capitale. « Ces tirs ont manqué leurs cibles et 19 civils ont été tués », ajoutait ce comité, l’un des groupes prodémocratie qui organisent depuis le début de la guerre l’entraide entre habitants. Mercredi encore, Khartoum et ses banlieues sont sous les feux croisés de l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, ont attesté des habitants dans différents quartiers. VOA/AFP
Soudan : une action urgente est nécessaire pour enrayer le risque croissant de génocide, selon l’ONU
La Conseillère spéciale des Nations Unies pour la prévention du génocide, Alice Wairimu Nderitu, a fait part de son inquiétude face à la persistance des violences identitaires dans un certain nombre d’États et de régions du Soudan, appelant à une action urgente pour enrayer le risque croissant de génocide et de crimes d’atrocité connexes. « Après quatre mois de combats incessants, accompagnés de violations des droits de l’homme et d’abus généralisés, le nombre de morts, de blessés et les milliers de personnes déplacées dans le cadre d’un conflit à forte composante identitaire est inacceptable », a déclaré Mme Nderitu dans un communiqué, faisant allusion à la violence généralisée dans la capitale Khartoum, au Darfour, dans le Kordofan et dans les États du Nil Bleu. La Conseillère spéciale a réitéré les préoccupations qu’elle avait exprimées dans ses précédentes déclarations, à savoir que les violences intercommunautaires et ethniques, si elles ne sont pas empêchées ou stoppées, pourraient s’intensifier et entraîner l’ensemble du Soudan dans une guerre civile, avec un risque élevé de génocide et de crimes d’atrocité connexes. ONU Info
En Tunisie, le parti Ennahda fragilisé par l’arrestation de ses deux plus hauts dirigeants
Les deux plus hauts dirigeants du parti islamo-conservateur tunisien Ennahda, Mondher Ounissi, président par intérim du mouvement, et Abdelkrim Harouni, président du conseil de la choura (son parlement interne), ont été arrêtés, mardi 5 septembre au soir, et placés en garde à vue. Plus tôt dans la matinée, un autre ancien cadre du parti, Hamadi Jebali, chef du gouvernement tunisien de décembre 2011 à février 2013, a été auditionné plusieurs heures avant d’être relâché. Un nouveau coup dur pour la formation, minée par les dissensions internes et les démissions collectives depuis le coup de force du président Kaïs Saïed, le 25 juillet 2021. Le Monde
Sommet africain du climat : la « déclaration de Nairobi » adoptée
Le premier Sommet africain du climat s’est achevé, mercredi 6 septembre, avec l’adoption d’une « déclaration de Nairobi », destinée à concrétiser le potentiel du continent en faveur d’une croissance verte, a annoncé William Ruto, le président kényan. « Cette déclaration servira de base à la position commune de l’Afrique dans le processus mondial sur le changement climatique jusqu’à la COP28 et au-delà », affirment les signataires dans ce texte, consulté par l’Agence France-Presse. Le sommet de Nairobi a lancé quatre mois de réunions internationales abordant les questions climatiques, qui culmineront avec la conférence de l’ONU sur le climat (COP28) de Dubaï fin novembre, où s’annonce une vive bataille sur la fin des énergies fossiles. Dans leur déclaration finale, les pays africains demandent notamment à la communauté internationale de contribuer à « augmenter la capacité de production d’énergies renouvelables de l’Afrique de 56 gigawatts en 2022 à au moins 300 gigawatts d’ici à 2030 (…) pour lutter contre la précarité énergétique et [à] renforcer l’approvisionnement mondial en énergie propre et rentable ». Ils proposent également d’établir « une nouvelle architecture de financement adaptée aux besoins de l’Afrique y compris la restructuration et l’allégement de la dette », dont le fardeau pèse lourdement sur leurs économies. Ils appellent aussi les dirigeants de la planète à « se rallier à la proposition d’un régime de taxe sur le carbone, comprenant une taxe carbone sur le commerce des combustibles fossiles, le transport maritime et l’aviation, qui peut également être augmentée par une taxe mondiale sur les transactions financières ». Le Monde
Ituri : 17 personnes tuées par des présumés Maï-Maï à Balingina
17 personnes ont trouvé la mort et plusieurs autres blessées, mercredi 6 septembre, dans une nouvelle attaque attribuée à des présumés miliciens Maï-Maï dans le village Balingina (Ituri). Ce village est situé à une vingtaine de kilomètres de Komanda centre dans la chefferie de Walese vonkutu. C’est vers 5 heures locales, qu’un groupe d’hommes munis d’armes à feu et blanches a fait irruption dans le village Balingina, une petite bourgade déjà visée à plusieurs reprises par les rebelles des ADF dans cette région. Elle avait été désertée par beaucoup de ses habitants. Alors que nombreux d’entre eux commençaient à y retourner; mercredi, des habitants qui se rendaient dans leur champ tôt le matin ont été surpris par des tirs d’armes de miliciens. Ce qui a créé une panique dans la zone. Des sources locales avancent un bilan provisoire de 17 personnes tuées et de plusieurs blessés dont le chef de cette entité. Les victimes sont pour la plupart des paysans qui se rendaient dans leurs champs et d’autres ont été ciblés dans leurs maisons, précisent ces sources. Radio Okapi
Arrestations au Tigré avant une manifestation de l’opposition locale
Une quinzaine de membres de l’opposition au Tigré ont été arrêtés à la veille d’une manifestation prévue contre le « caractère autocratique » du TPLF, parti au pouvoir dans cette région du nord de l’Ethiopie, tout juste sortie d’un conflit, a annoncé mercredi un responsable d’opposition. « Seize personnes ont été arrêtées depuis hier, dont les trois présidents des trois partis » organisateurs de la manifestation – Salsay Weyane Tigray (SaWeT), le Parti pour l’indépendance du Tigré et Baytona –, a indiqué par téléphone à l’AFP Hailu Kebede, un dirigeant de SaWeT, précisant que les trois présidents avaient été libérés mercredi. Ils avaient été arrêtés avec des militants et employés alors qu’ils appelaient à manifester depuis des véhicules équipés de haut-parleurs, qui ont été confisqués, a-t-il précisé. … Hégémonique au Tigré, le TPLF (Front de libération du Peuple du Tigré) a aussi dirigé durant 27 ans d’une poigne de fer la coalition au pouvoir en Ethiopie, jusqu’à l’arrivée du Premier ministre Abiy Ahmed en 2018 à la tête du gouvernement fédéral, contre lequel il a pris les armes fin 2020. Les deux ans de conflit ont déclenché une catastrophe humanitaire dans cette région de six millions d’habitants (5% de la population éthiopienne). VOA/AFP
Libye: le centre-ville de Benghazi a subi «une destruction irréversible et intentionnelle», selon l’ONU
Selon un rapport d’un groupe d’expert de l’ONU, plus de 22 000 personnes ont été expulsées de leur domicile au centre-ville de Benghazi cette année. Ces habitants disent avoir été menacés et contraints de renoncer à leurs biens ou à leurs titres de propriété, selon le rapport, pour que les maisons soient ensuite détruites très rapidement. Une destruction qui « se généralise de manière alarmante ». C’est au nom de la reconstruction de la ville que l’armée nationale libyenne et la brigade dirigée par Saddam Haftar chassent les habitants de leurs habitations, selon des témoins qui tiennent à rester anonymes par peur de représailles. Les zones exploitées sont toujours interdites au public et les démolitions intentionnelles, notamment de quartiers historiques, de sites patrimoniaux protégés et de nombreuses unités résidentielles, « ont déjà causé des dommages irréparables à l’architecture urbaine et au patrimoine vivant de la ville », ont déclaré les experts. Explications avec Alexandra Xanthaki, du Haut-commissariat aux droits de l’homme de l’ONU. Elle est aussi rapporteuse spéciale dans le domaine des droits culturels et a travaillé sur le rapport. RFI
Au Nigeria, la justice rejette les contestations des résultats de la présidentielle
Une cour d’appel du Nigeria a rejeté, mercredi, les contestations, engagées par deux partis d’opposition, des résultats de la présidentielle de février qui a porté au pouvoir Bola Ahmed Tinubu, en poste depuis mai. Ce dernier a donc été déclaré vainqueur. Les requérants ont néanmoins encore la possibilité de faire appel auprès de la Cour suprême. Une cour d’appel du Nigeria a rejeté, mercredi 6 septembre, toutes les requêtes des partis d’opposition visant à annuler la victoire du président Bola Ahmed Tinubu lors de l’élection présidentielle contestée de février. Le juge a déclaré que les requêtes de l’opposition « sont par la présente rejetées » et Bola Ahmed Tinubu déclaré vainqueur de l’élection présidentielle. Les cinq juges de la cour d’appel d’Abuja délibéraient depuis des mois sur une série de poursuites engagées par le principal parti d’opposition, le parti démocratique du peuple (PDP), et le parti travailliste (LP), qui dénoncent fraudes et irrégularités. Le parti travailliste a été débouté de sa requête qui portait sur des accusations de fraudes et d’infractions par les autorités électorales, ainsi que sur des allégations d’inéligibilité de Bola Tinubu. « Cette requête est déclarée sans fondement », a indiqué l’un des juges après plus de six heures de lecture détaillée du jugement. Le PDP a également vu sa requête rejetée. France24
Sénégal: dans le port de Dakar, le dépit de migrants interceptés en mer par la marine
Dans le port de Dakar, un patrouilleur de la marine sénégalaise arrive à quai. À son bord, une petite foule d’hommes. Très jeunes pour la plupart, ils sont assis sur le pont du bateau. En tout, 118 migrants, interceptés dans une pirogue à 180 kilomètres au large des côtes sénégalaises. Pour le capitaine de vaisseau, Djibril Diawara, ces sauvetages sont devenus quasi-quotidiens. « C’est des opérations qui, aujourd’hui, mobilisent l’essentiel des moyens de la marine nationale vu l’ampleur du phénomène, explique-t-il. Tous les jours, il y a plusieurs patrouilleurs qui sont déployés en mer, à la recherche d’éventuelles pirogues de migrants qui sont en transit vers les Canaries ». … Samba Diaye, 18 ans, sa capuche enfoncée sur la tête, en est déjà à sa deuxième traversée clandestine. Maçon dans le sud du pays, près de la frontière gambienne, il sait déjà qu’il est prêt à recommencer : « C’est dur, c’est dur. C’est pas bon. Tu vois ta mère, chaque fois, elle te réveille le matin, elle te regarde, chaque fois tu sais qu’elle a besoin d’argent, mais tu ne peux rien faire. Ça, c’est dur, tu préfères même mourir en mer que de revenir à des situations comme ça. C’est très dur. » RFI
Centrafrique: à Bangui, une église orthodoxe financée par la Russie
En République Centrafricaine où les habitants pratiquent majoritairement le catholicisme, différentes formes de protestantisme, l’islam et l’animisme, une nouvelle forme de chrétienté a fait son apparition : l’orthodoxie. Fondée en 2013 dans un quartier périphérique de la capitale Bangui, L’église Saint-André, toute première paroisse orthodoxe de Centrafrique, connaît un élan de vitalité depuis le déploiement de la société militaire privée Wagner dans le pays comme un nouveau signe de l’influence grandissante de la Russie. Les cantiques s’élèvent dans les fumées d’encens, les fidèles embrassent la croix sous les icônes. Monseigneur Régis Sinclair Voyemawa baptisé « Sergueï » découvre l’orthodoxie lors de ses études au Cameroun. Il est alors choisi pour devenir le premier « pope » de Centrafrique. … Sergueï se défend de tout lien avec les mercenaires dont les exactions sur les civils sont aujourd’hui largement documentées. C’est « une campagne de désinformation », dit-il. Mais depuis son allégeance au patriarcat de Moscou l’an dernier, les finances de son église se portent nettement mieux. … La Russie finance également les bourses de deux étudiants en théologie, les salaires des enseignants ainsi qu’une aide sociale aux plus démunis, dont une douzaine d’orphelins qu’il recueille à son domicile. RFI