Au Burkina Faso, les djihadistes intensifient leur stratégie d’asphyxie des villes du Nord et de l’Est
Les Burkinabés l’ont surnommé « l’axe de la mort ». Le tronçon reliant la ville de Bourzanga à Djibo, dans l’extrême nord du pays, est devenu si dangereux que les voyageurs ont pris l’habitude de fermer les yeux et de murmurer leurs dernières prières en serrant un chapelet entre leurs doigts, dans le bus, espérant échapper à une des nombreuses mines artisanales cachées dans les amas de terre de la piste rouge ou à une embuscade des djihadistes, qui règnent dans cette région du Burkina Faso. Lundi 5 septembre, au moins 35 civils ont été tués et une quarantaine de personnes blessées dans l’explosion d’un engin posé sur la route, selon un bilan officiel provisoire. … Au Burkina Faso, les groupes djihadistes, opérant sous la bannière d’Al-Qaida et de l’Etat islamique au Grand Sahara, intensifient leur stratégie d’asphyxie sur les villes du nord et de l’est du pays. Ces dernières semaines, plusieurs ponts ont été détruits à la dynamite sur des routes nationales menant à Djibo et Dori, afin de les isoler. Plus de 40 % du territoire est hors du contrôle de l’Etat, selon des chiffres officiels. Le Monde
L’État islamique s’empare d’une localité malienne clé
Des jihadistes affiliés à l’Etat islamique se sont emparés mardi soir d’une localité stratégique du nord du Mali au prix d’âpres combats avec d’autres groupes armés de la région et des jihadistes rivaux liés à Al-Qaïda, ont indiqué un élu local, un responsable régional et un interlocuteur sur place. Talataye, à environ 150 km de Gao, est régulièrement le théâtre de combats depuis le début du conflit malien en 2012, étant donné sa situation à la confluence des zones d’influence de différents groupes armés. Aucun bilan humain des combats n’était disponible mercredi matin. Les combats de mardi illustrent la volonté d’extension territoriale manifestée récemment par les hommes affiliés à l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), qui multiplie les opérations au-delà de la zone déjà sous son emprise. « L’une des priorités majeures du gouvernement de transition reste l’organisation d’élections libres », a déclaré le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop. AFP
Le Mali demande la levée des sanctions africaines au vu de ses « avancées »
Le Mali a demandé mardi 6 septembre à Lomé la levée des sanctions imposées par les organisations africaines après deux coups d’Etat militaires en deux ans, arguant des progrès accomplis par la junte vers un retour des civils au pouvoir. … La date d’un retour des civils au pouvoir dans ce pays en proie à la poussée djihadiste et une grave crise sécuritaire et politique a donné lieu depuis le premier coup d’Etat d’août 2020 à deux années de confrontation entre le Mali d’une part et ses voisins ouest-africains et une partie de la communauté internationale de l’autre. L’Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont suspendu le Mali une première fois après le putsch de 2020, puis à nouveau après un second coup de force renforçant la mainmise des colonels en mai 2021. Les tensions se sont atténuées quand les militaires se sont engagés sous la pression à organiser des élections en février 2024. La Cedeao a alors levé de sévères sanctions financières et commerciales infligées en janvier 2022. … Depuis 2021, les autorités maliennes se sont détournées de la France et de ses alliés, et tournées vers la Russie. Les relations se sont aussi compliquées avec la mission de l’ONU au Mali (Minusma) ou, plus récemment, le voisin ivoirien après l’interpellation en juillet à Bamako de 49 soldats ivoiriens. Le Monde avec AFP
Mali: l’armée et ses supplétifs accusés de viols et de pillages à Nia-Ouro
Au Mali, de nouvelles accusations d’exactions visent l’armée malienne et ses supplétifs russes – mercenaires du Groupe Wagner, pour de nombreux pays occidentaux et africains, simples instructeurs envoyés par l’État russe, pour Bamako. Cette fois, il s’agit d’accusations de violences sexuelles et de viols, qui auraient été commis dimanche 4 septembre 2022 dans la commune de Fakala, proche de Sofara, région de Mopti, dans le centre du Mali, selon de nombreuses sources locales. … Puis les femmes reçoivent l’ordre de rentrer chez elles. Selon les témoignages, ce sont les hommes blancs qui, en inspectant les maisons, ordonnent aux femmes de se déshabiller. Ils les prennent en photo avant, dans certains cas, de leur faire subir des attouchements. Plusieurs sources parlent clairement de viols. Ces violences sexuelles sont assorties de pillages : bijoux, or, argent, meubles… du bétail est également volé et des habitants arrêtés. De nombreux habitants sont partis se mettre à l’abri dans les localités voisines de Sofara – à proximité duquel se trouve un camp des forces spéciales maliennes – et de Tandiama. RFI
Plus de 60 morts dans un massacre dans la région éthiopienne de l’Oromia
Plus de 60 personnes ont été tuées fin août lors d’un nouveau massacre dans la région éthiopienne de l’Oromia, la plus vaste et la plus peuplée du pays, a annoncé mardi la Commission éthiopienne des droits humains (EHRC). L’EHRC, institution publique statutairement indépendante, dit dans un communiqué avoir « appris d’habitants et de responsables qu’en deux jours d’attaques, plus de 60 personnes avaient été tuées, plus de 70 blessées et des domiciles et du bétail pillés ». Selon elle, plus de 20.000 personnes ont été déplacées par ces attaques ayant visé plusieurs localités du woreda (district) d’Amuru, dans la zone administrative d’Horo-Gudru entre les 29 et 31 août, « après le départ pour un autre endroit des forces de sécurité déployées dans la zone », rapporte l’EHRC. L’EHRC indique que les attaques ont été commises par des hommes armés venus de localités du district ou de la région voisine de l’Amhara, après la mort de trois membres de la communauté amhara, tués par l’Armée de libération de l’Oromo (OLA), lors d’une opération de ce groupe rebelle oromo actif dans la région. AFP
Kenya: les défis politiques qui attendent le nouveau président William Ruto
Au terme d’une bataille judiciaire, l’élection de William Ruto a été confirmée lundi par la Cour suprême. De nombreux défis attendent le nouveau président kényan William Ruto, notamment celui de l’unité. Moins de 2% des voix le séparent de son rival Raila Odinga. La campagne électorale a polarisé la société kényane, que William Ruto va devoir rassembler. « Il est important qu’il arrive à recréer de la cohésion et une forme d’unité avec son rival, analyse Murithi Mutiga, directeur Afrique à l’International Crisis Group, au micro de notre correspondante Florence Morice. Je pense qu’il a de bonnes cartes en main dans la mesure où le président sortant Kenyatta a perdu de sa stature. Ruto a surpris beaucoup de monde en raflant la majorité des voix y compris dans la région et même dans la circonscription du président Kenyatta. Par ailleurs, suite au ralliement de candidats indépendants, il devrait être en mesure de contrôler le parlement. Donc en théorie, Kenyatta ne peut pas faire grand-chose pour l’empêcher de mettre en œuvre son programme, mais il reste que les partisans d’Odinga sont très amers du résultat de l’élection. Il sera donc important d’observer, par exemple, ses premières nominations, ses déplacements et les personnes dont il choisira de s’entourer, pour voir s’il sera inclusif, et s’il saura montrer qu’il entend gouverner pour tous les Kényans et pas seulement pour ceux qui l’ont soutenus. » RFI
Un nouveau Premier ministre burundais après des accusations de tentative de « coup d’État »
Purge au sommet du gouvernement burundais sur fond d’accusations par le président Evariste Ndayishimiye de tentative de « coup d’État »: le ministre de l’Intérieur Gervais Ndirakobuca a été nommé mercredi Premier ministre. L’assemblée nationale « approuve par 113 votes sur 113 la candidature du lieutenant général de police Gervais Ndirakobuca au poste de Premier ministre tel que proposé par le chef de l’Etat », a détaillé mercredi la RNTB, la télévision d’Etat. La nomination doit encore être approuvée par le Sénat. Le nouveau chef du gouvernement remplace Alain Guillaume Bunyoni, moins d’une semaine après que le chef de l’Etat a dénoncé devant des officiels ceux qui se croient « tout-puissants » et qui auraient des velléités de « coup d’Etat » dans son entourage et passent leur temps « à saboter » son action. M. Bunyoni était considéré, même avant sa nomination en tant que Premier ministre, comme le véritable numéro deux du régime depuis la crise politique de 2015 et le chef de file des durs parmi le groupe de généraux qui contrôlent le pouvoir burundais. AFP
Le Parlement équato-guinéen autorise une élection présidentielle anticipée en 2022
Initialement prévue au premier trimestre 2023, l’élection présidentielle en Guinée équatoriale aura plutôt lieu vers la fin de cette année, a-t-on appris de source officielle. Selon une décision du Parlement datant du lundi 5 septembre, le vote par anticipation va se tenir en même temps que les élections législatives et municipales normalement prévues en novembre 2022. Les autorités n’ont toutefois pas avancé une date précise pour le scrutin. … Le président Obiang Nguema Mbasogo, 80 ans, est au pouvoir depuis 1979, ce qui fait de lui le chef de l’État encore en vie qui est resté le plus longtemps au pouvoir. Difficile de dire pour le moment s’il sera candidat pour un nouveau septennat ou s’il cédera la place à son fils, Teodoro Nguema Obiang Mangue, actuel vice président chargé de la défense et de la sécurité. AFP
Tchad: les participants au dialogue national inclusif et souverain s’apprêtent à entamer les débats
Au Tchad, le dialogue national inclusif et souverain a franchi une nouvelle étape après plusieurs suspensions. L’agenda de ce forum, qui doit permettre au Tchad de se doter d’un nouvel ordre politique, a été adopté, et les participants devraient entamer les débats de fond. RFI
La Monusco de nouveau la cible d’attaques
C’est l’opposition de certains habitants de Béni au passage d’un convoi d’une dizaine de véhicules de la Monusco qui serait à l’origine de cette nouvelle montée de tension entre populations civiles et casques bleus de l’ONU. Pour ces habitants de Beni, pas question que des véhicules de la mission onusienne traversent leur ville. Des habitants qui réitèrent leur souhait d’intensifier les manifestations jusqu’au départ de cette mission du sol congolais. … Les échauffourées auraient coûté la vie à un manifestant, qui aurait été tué par un soldat congolais. Ernest Kalondero fait partie des manifestants de ce jour. Selon lui « le convoi de la Monusco partait de Beni et se rendait à sa base à Mavivi. C’est ainsi que nous jeunes de Beni, les jeunes combattants, les jeunes de différents groupes de pression de la ville de Beni, nous avons attaqué les véhicules de la Monusco et alors un soldat a tiré sur un jeune, ce jeune a reçu 5 balles et est mort et un autre a été blessé après avoir reçu des balles dans la tête ». La police nationale congolaise à Beni affirme que la population a mal interprété le mouvement de la Monusco. Nasson Murara, porte-parole de la police de la région, qui a confirmé la mort d’un civil, invite la population à donner une chance àla feuille de route déjà élaborée par le gouvernement pour le départ progressif de la mission de l’ONU au Congo. DW
En Somalie, environ 730 enfants sont morts dans des centres de nutrition
Environ 730 enfants sont morts entre janvier et juillet dans des centres de nutrition en Somalie, pays au bord de la famine, a indiqué mardi le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), qui estime que le chiffre réel est plus élevé. « La malnutrition a atteint un niveau sans précédent », a déclaré aux journalistes la représentante d’Unicef en Somalie, Wafaa Saeed, lors d’un point de presse en ligne depuis Mogadiscio. « Environ 730 enfants sont morts dans des centres de nutrition à travers le pays entre janvier et juillet, a-t-elle dit. C’est moins de 1% des enfants admis dans ces centres, mais l’Unicef estime que le chiffre réel est plus élevé car de nombreux décès ne sont pas signalés. Quelque 1,5 million d’enfants, soit près de la moitié des enfants de moins de cinq ans, sont susceptibles de souffrir de malnutrition aiguë. « Et parmi eux, 385.000 auront besoin d’un traitement contre la malnutrition aiguë sévère », a expliqué Wafaa Saeed. Belga
Changement climatique : L’Afrique veut en finir avec la double peine.
Rotterdam était exceptionnellement la capitale de l’Union africaine ce lundi 05 septembre. La cité portuaire hollandaise, très en pointe dans la protection de l’environnement, abritait au siège du Global Center on Adaptation (GCA) le sommet africain sur l’adaptation (ndlr climatique), un rendez-vous auquel le magazine panafricain Afrimag était convié. Il s’agit d’un sommet préparatoire en vue de la COP 27 qui se tiendra à Sharm Al-Sheikh en Egypte. Signe de l’importance de ce rendez-vous, de nombreux chefs d’Etat africains dont le président en exercice de l’Union africaine (co-organisatrice du sommet), Macky Sall, le Congolais Félix Antoine Tshisekedi, le Ghanéen Akufo Addo. Les deux autres co-organisateurs du sommet sont le Forum des pays à vulnérabilité climatique et la Banque africaine de développement représenté par son président Akinwumi Adesina. De ce Sommet, les dirigeants africains et leurs partenaires internationaux se sont mis d’accord sur cinq points essentiels préalables à une «avancée en matière d’adaptation climatique du Continent». Ce sont là, les principaux messages des dirigeants africains à Rotterdam. AFRIMAG