Les enfants d’une grande partie de l’Afrique vont être vaccinés contre le paludisme, un moment historique dans la lutte contre cette maladie mortelle. Le paludisme est l’un des plus grands fléaux de l’humanité depuis des millénaires et tue principalement les bébés et les enfants en bas âge. Disposer d’un vaccin, après plus d’un siècle d’efforts, est l’une des plus grandes réussites de la médecine. Le vaccin, appelé RTS,S, a été prouvé efficace il y a six ans. Aujourd’hui, après le succès des programmes pilotes de vaccination au Ghana, au Kenya et au Malawi, l’Organisation mondiale de la santé estime que le vaccin devrait être déployé dans toute l’Afrique subsaharienne et dans d’autres régions où la transmission du paludisme est modérée ou élevée. Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, déclare qu’il s’agit d’un « moment historique ». « Le vaccin antipaludique pour les enfants, attendu depuis longtemps, est une percée pour la science, la santé des enfants et la lutte contre le paludisme. » L’utilisation du vaccin en plus des outils existants « pourrait sauver des dizaines de milliers de jeunes vies chaque année », ajoute-t-il. BBC
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’en est vivement pris, mercredi, d’une manière très rare dans l’enceinte du Conseil de sécurité, aux explications de l’Ethiopie sur l’expulsion récente de sept responsables onusiens, accusés d’« ingérence », exigeant des « documents écrits » à Addis-Abeba justifiant de leurs prétendus mauvais comportements. « S’il y a un quelconque document du gouvernement éthiopien fourni à une institution de l’ONU concernant l’un ou l’autre des sept expulsés, je voudrais en recevoir une copie car je n’ai aucune connaissance de leur existence », a lancé dans une atmosphère très tendue Antonio Guterres à l’ambassadeur éthiopien auprès de l’ONU, Taye Atskeselassie Amde. Après être intervenu au début de cette séance du Conseil de sécurité, convoquée en urgence pour la deuxième fois en moins d’une semaine sur cette affaire d’expulsions multiples « sans précédent », le chef de l’ONU a demandé à reprendre la parole après une intervention de l’ambassadeur éthiopien. Rappelant qu’il avait parlé dès vendredi avec le premier ministre éthiopien, Antonio Guterres a déclaré lui avoir demandé à deux reprises de lui faire parvenir des preuves du manque d’impartialité de ces fonctionnaires. « Jusqu’à présent, je n’ai eu aucune réponse à cette requête », a-t-il dénoncé. … Antonio Guterres avait débuté la rencontre en affirmant que l’Ethiopie connaissait une « immense crise humanitaire » et qu’il fallait un accès « sans entrave » pour l’aide humanitaire. « Cela rend particulièrement inquiétante l’annonce faite jeudi dernier par le gouvernement éthiopien d’expulser sept hauts responsables de l’ONU », avait-il ajouté, en dénonçant une décision « sans précédent » et violant la Charte des Nations unies. Le Monde avec AFP
Un convoi de l’armée malienne est tombé dans une embuscade, ce mercredi 6 octobre, près de Bandiagara, dans le centre du pays. Le bilan est lourd : seize morts, selon différentes sources médicales et sécuritaires, recoupées par RFI. Les Forces maliennes ont cependant pu riposter « énergiquement », selon les termes du communiqué de l’état-major général des armées maliennes. C’est au niveau du village de Bodio, sur la RN15 entre Koro et Bandiagara, que l’embuscade a été tendue, en fin de matinée. D’abord, des engins explosifs improvisés, sur lesquels sautent plusieurs véhicules du convoi de l’armée malienne ; ensuite, des tirs nourris. L’attaque n’a pas été revendiquée : l’armée malienne parle de « groupes armés terroristes ». La zone est depuis plusieurs années un terrain d’action récurrent de la Katiba Macina, dirigée par Amadou Koufa et membre du Jnim, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, lié à Aqmi, al-Qaïda au Maghreb islamique. … L’armée malienne a cependant réagi de manière immédiate mercredi, avec un ratissage au sol accompagné de frappes aériennes. Ce qui a permis, selon le communiqué transmis mercredi soir par l’état-major, de tuer 15 assaillants et de récupérer 20 motos et des armes. RFI
Au Tchad, les 93 membres du Conseil national de transition (CNT) nommés le 24 septembre par le chef de la junte au pouvoir, le général Mahamat Idriss Déby, ont été installés mardi au Palais de la démocratie de N’Djamena. L’ex-président de l’Assemblée nationale Haroun Kabadi a été élu par acclamation chef du CNT. Aussitôt installés sur les cendres de l’ex-Assemblée nationale, les conseillers nationaux du CNT ont été vertement critiqués aussi bien par les citoyens tchadiens que par l’opposition, qui disent ne rien attendre d’eux. « Je cherche dans ma mémoire, un exemple d’une Assemblée nationale nommée par un exécutif et qui est indépendante, il n’y en a pas. Donc ça ressemble beaucoup plus à des fables », a déclaré le Dr Succès Masra, président du parti « Les Transformateurs » et membre de la coordination des actions citoyennes Wakit Tama. … Le CNT est le troisième et dernier organe de transition à être mis en place au Tchad, après le Conseil militaire de transition (CMT) et le gouvernement de transition. Le mandat du Conseil national de transition prend fin dès l’installation d’un Parlement élu. Sur le papier, les membres du CNT peuvent interpeller les ministres en leur adressant des questions orales ou écrites auxquelles ces derniers sont tenus de répondre. Une éventualité dont doute l’opposant Succès Masra. VOA
Le nouveau président de transition en Guinée, le colonel Mamady Doumbouya, arrivé au pouvoir par un putsch le 5 septembre, a nommé mercredi Mohamed Béavogui, un vétéran du développement, Premier ministre de transition. M. Béavogui, 68 ans, « ancien sous-secrétaire général des Nations unies, est nommé Premier ministre de la transition, chef du gouvernement », selon le décret lu mercredi soir à la télévision publique, la RTG. Le colonel Doumbouya a donc choisi une personnalité éloignée de la politique intérieure et peu suspecte de participation aux querelles intestines des dernières années. … La junte a dit qu’elle rendrait le pouvoir aux civils après des élections à la fin d’une période de transition. Durant cette période transitoire, elle dit vouloir procéder à une « refondation de l’Etat », rédiger une nouvelle Constitution, lutter contre la corruption, réformer le système électoral et organiser des élections. Mais elle n’a toujours pas fixé la durée de cette transition, ni précisé le contenu politique de ses plans. … Par ailleurs, aucun membre des institutions de transition ne pourra se présenter « ni aux élections nationales ni aux élections locales qui seront organisées pour marquer la fin de la transition ». La Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), inquiète de l’instabilité et d’un effet de contagion des coups d’Etat, a réclamé des élections présidentielle et législatives sous six mois. Elle a décidé de geler les avoirs financiers des membres de la junte et de leur famille et de les interdire de voyage. AFP
Au Burkina Faso, le président Roch Marc Christian Kaboré a procédé, mercredi 6 octobre, à de nouvelles nominations au niveau des forces armées et de la gendarmerie. Désormais, c’est le général Gilbert Ouédraogo qui prend les commandes. Il remplace à la tête des forces armées le général Moïse Miningou. À la gendarmerie nationale, c’est le colonel-major Omer Bambara qui prend les rênes de l’état-major. À 59 ans, le général Gilbert Ouédraogo, diplômé de l’école militaire de Saint-Cyr en France, et de l’école de guerre du Cameroun, a été commandant de compagnie au centre national d’entraînement commando et chef de corps du cinquième régiment d’infanterie commando à Gaoua, entre autres. Il remplace le général Moïse Miningou dont il était l’adjoint depuis trois ans. À peine nommé à la tête de l’état-major général des armées, le colonel Major Gilbert Ouédraogo est promu au grade de général de brigade. Il est secondé par le colonel-major Vinta Somé. Au niveau de l’armée de l’Air, c’est le colonel Souleymane Ouedraogo qui prend les commandes. RFI
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme va ouvrir un bureau au Burkina Faso, pour contribuer à la promotion des droits humains « dans le contexte d’une situation sécuritaire complexe dans la région du Sahel ». L’accord a été signé par la Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, et le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de l’Intégration africaine du Burkina Faso, Alpha Barry, lors d’une cérémonie au siège du Haut-Commissariat à Genève, selon un communiqué publié mercredi. Ce bureau national doit aussi « faciliter la mise en oeuvre des engagements du Burkina Faso » dans le domaine des droits humains. « Il s’agit d’une étape importante dans l’engagement du Burkina Faso envers les normes internationales en matière de droits de l’homme. Ce nouveau bureau nous permettra d’apporter un soutien renforcé et adapté au Burkina Faso pour l’aider à surmonter les nombreux défis auxquels il est confronté », a déclaré Mme Bachelet. « Sur la base d’une évaluation permanente, indépendante et impartiale de la situation des droits de l’homme dans le pays, le bureau national fournira une assistance technique, des conseils et un soutien au gouvernement, à la commission nationale des droits de l’homme, à la société civile et à d’autres partenaires pour l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies et programmes visant à favoriser et à faire respecter les normes et standards régionaux et internationaux » en la matière. AFP/VOA
L’ancien président burkinabè Blaise Compaoré, principal accusé du procès de l’assassinat en 1987 de son ancien ami Thomas Sankara qui s’ouvre lundi à Ouagadougou, n’y assistera pas, ont annoncé jeudi ses avocats. « Le président Blaise Compaoré ne se rendra pas – et nous non plus – au procès politique organisé à son encontre devant le tribunal militaire de Ouagadougou, c’est à dire devant une juridiction d’exception », indiquent dans un communiqué les avocats français et burkinabè de M. Compaoré. Les avocats, Pierre-Olivier Sur et Abdoul Ouedraogo, affirment que leur client n’a jamais été « convoqué pour un interrogatoire » et qu' »aucun acte ne lui a jamais été notifié, sinon sa convocation finale devant la juridiction de jugement ». Ils indiquent en outre que Blaise Compaoré bénéficie « de l’immunité en tant qu’ancien chef de l’Etat ». Mais, « si le président Blaise Compaoré ne reconnait pas la justice du président Roch Kaboré (actuel chef de l’Etat burkinabè), il demeure confiant en la justice internationale », ajoutent-ils. Le procès de l’assassinat de Thomas Sankara, « père de la révolution » burkinabè et icône panafricaine tué lors d’un coup d’Etat en 1987, doit s’ouvrir lundi devant le tribunal militaire de Ouagadougou, suscitant, 34 ans après, des espoirs de « vérité » et de « justice ». Blaise Compaoré avait pris le pouvoir lors du putsch de 1987 et s’y est maintenu pendant 27 ans avant d’être renversé à la suite d’une insurrection populaire en 2014. AFP
Pas moins de vingt-six États africains ont sous-évalué leur dette envers la Chine. Sur le continent plus qu’ailleurs, Pékin a eu recours aux très risqués Ressources Based Loans. Plongée en infographies, pays par pays, dans un système de financement particulièrement opaque. On savait déjà que la Chine était le principal créancier du continent. On sait désormais que l’ampleur des prêts que Pékin a accordé aux pays africains dépasse, de très loin, les estimations établies jusqu’à présent. Dans son rapport Banking on the Belt and Road, publié le 27 septembre, l’AidData, de l’Institut William and Mary, a en effet révélé que 385 milliards de dollars (330 milliards d’euros) de dettes « cachées » sont sortis des radars du système de déclaration officiel de la Banque mondiale. En Afrique, 26 États sont ainsi indirectement débiteurs de ces « dettes cachées » contractées auprès d’organismes chinois, soit près 40 milliards de dollars sur la période 2000 – 2017. Depuis 30 ans, les banques chinoises se sont attelées à brouiller la distinction entre dette publique et dette privée, en accordant de plus en plus de prêts à des sociétés parapubliques ou des joint-ventures avec des garanties plus ou moins implicites de remboursement par le gouvernement des sociétés emprunteuses. À la moindre crise, ces emprunts – considérées comme privées – pourraient donc soudainement se transformer en dette publique… Et asphyxier des économies déjà exsangues. Jeune Afrique
Combien y a-t-il d’habitants en Côte d’Ivoire ? Pour le savoir, le pays lance en novembre 2021 le cinquième recensement de son histoire. L’occasion de connaître la taille et la composition sociologique de sa population pour adapter notamment ses politiques publiques. Durant trois semaines, du 1er au 21 novembre 2021, 38 000 jeunes agents recenseurs recrutés cet été vont parcourir les rues, routes et pistes de Côte d’Ivoire. Tablettes électroniques en main, ils frapperont à la porte de chaque maison, jusque dans les villages les plus reculés, pour récolter une série de renseignements. Retardées par le Covid-19, les opérations préparatoires sont enfin terminées, assure le gouvernement qui exhorte les populations à se prêter à l’exercice. Son porte-parole, Amadou Coulibaly : « C’est en fonction de votre démographie que l’on sait si vous avez besoin d’une école, d’un collègue, d’un centre de santé, d’une pompe à motricité humaine ou bien d’un système hydraulique villageois amélioré, ou tout simplement d’un château [d’eau]. » RFI
Le prix Nobel de littérature 2021 a été attribué au romancier tanzanien Abdulrazak Gurnah, a annoncé l’Académie suédoise, jeudi 7 octobre. L’auteur, connu notamment pour son roman Paradise (1994), a été récompensé pour sa narration « empathique et sans compromis des effets du colonialisme et du destin des réfugiés pris entre les cultures et les continents », selon le jury. Son œuvre s’éloigne des « descriptions stéréotypiques et ouvre notre regard à une Afrique de l’Est diverse culturellement qui est mal connue dans de nombreuses parties du monde », a expliqué le jury. Ce prix est une surprise et de nombreux critiques et éditeurs ont confessé qu’ils ne connaissaient pas l’écrivain, absent de la liste des pronostics, même comme simple outsider. Son propre éditeur en Suède, Henrik Celander, a expliqué à la presse suédoise qu’il n’aurait jamais imaginé qu’il décroche le Graal littéraire. Quand l’Académie suédoise a appelé, « j’ai cru à une blague », a même confié Abdulrazak Gurnah. Né en 1948 sur l’île de Zanzibar, Abdulrazak Gurnah est arrivé au Royaume-Uni en tant que réfugié à la fin des années 1960. Il est l’auteur de dix romans, dont Près de la mer (2001), et de nouvelles. Il vit à Brighton et enseigne à l’université du Kent. Abdulrazak Gurnah a appelé l’Europe à voir l’arrivée des réfugiés venus d’Afrique comme une richesse. « Beaucoup de ces gens qui viennent, viennent par nécessité, et aussi franchement parce qu’ils ont quelque chose à donner. Ils ne viennent pas les mains vides », a affirmé l’écrivain dans une interview à la Fondation Nobel, appelant à changer de regard sur « des gens talentueux et pleins d’énergie ». Le Monde avec AFP