Revue de presse du 10 mars 2025

RDC: le PPRD, le parti de Joseph Kabila, proteste de la convocation de son état-major devant la justice
En République démocratique du Congo, tout l’état-major du PPRD, le parti de l’ex-président Joseph Kabila a été convoqué devant la justice militaire. Le vice-président du parti Aubin Minaku, le secrétaire permanent Ramazani Shadary, son adjoint Ferdinand Kambere et une douzaine d’autres hauts cadres du parti étaient attendus ce matin devant le parquet militaire supérieur de Kinshasa-Gombe. Dans leurs invitations, aucun motif n’était renseigné. Ils étaient tous appelés à « éclairer la justice ». Les autorités accusent l’ex-président de soutenir les rebelles du M23 qui se sont emparés des villes de Goma et Bukavu, dans l’est de la RDC, en janvier et février dernier. Pour le PPRD, c’est une preuve de dictature. « Nous sommes surpris que l’on commence à nous inviter pour donner des informations sur des éventuelles collaborations avec des mouvements insurrectionnels que nous ne connaissons pas et que le pouvoir connaît mieux que nous. Nous sommes des républicains, nous respectons les institutions de la République. Les Congolais savent que le PPRD, c’est le parti phare de l’opposition », estimait avant la rencontre François Nzekuye, du PPRD. RFI

RDC : Les rebelles M23/AFC s’emparent de la cité de Nyabiondo
La cité de Nyabiondo dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu) est passée, ce dimanche 9 mars, sous occupation des rebelles M23/AFC, appuyés par le Rwanda. La chute de Nyabiondo intervient après d’intenses combats entre ces rebelles et les FARDC, appuyées par des combattants de l’APCLS de Janvier Kalahiri. Nyabiondo, chef-lieu du secteur de Osso-Banyungu, est situé à environ 110 km au nord-ouest de la ville de Goma. Ces combats ont encore une fois occasionné un déplacement massif de la population locale. Sous une pluie battante, des habitants ont fui vers Kashebere. La prise de Nyabiondo rapproche le M23/ACF de la porte de Walikale, un territoire riche en minerais et où se trouve le siège de la société minière Alpha Mines. C’est le quatrième jour consécutif, ce dimanche, que ces rebelles s’affrontent aux FARDC/Wazalendo dans la région de Masisi. Radio Okapi

RDC : au moins 11 personnes tuées lors d’une attaque des ADF dans le village Ngohi
Onze civils, dont quatre femmes, ont été tués dans la nuit de dimanche à ce lundi 10 mars, dans une nouvelle attaque attribuée aux rebelles ADF à Ngohi, un village du territoire de Lubero, situé à 40 kilomètres de la ville de Butembo (Nord-Kivu). Selon la société civile de Vuhinga qui livre l’information, toutes les victimes ont été tuées à l’arme blanche dans leurs champs. La même source indique que le pire a été évité grâce à l’intervention des soldats des FARDC positionnés dans les villages de Muhangi et Makoko non loin du lieu du drame. Les ADF, fuyant la pression des FARDC et de l’armée ougandaise s’attaquent aux civils sans protection dans leurs champs. Les territoires de Beni et de Lubero sont victimes de ces ADF en errance. Radio Okapi

Soudan: neuf morts dans des tirs sur une ville reprise par l’armée, selon des médecins
Des tirs d’artillerie attribués aux paramilitaires ont visé dimanche El-Obeid, ville du sud du Soudan où l’armée a levé le mois dernier un siège de deux ans, faisant neuf morts et 21 blessés parmi les civils, a-t-on appris de source médicale. L’attaque contre cette ville clé de l’Etat du Kordofan-Nord a été imputée aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), en guerre contre l’armée depuis avril 2023, a déclaré à l’AFP une source de l’hôpital principal de la ville sous couvert d’anonymat. Elle avait d’abord fait état de sept morts et 23 blessés, mais a ensuite précisé que deux de ces derniers avaient succombé à leurs blessures. Des témoins ont fait état d’un intense bombardement des FSR sur la ville dimanche, l’un des obus ayant touché un bus transportant des passagers. Ils ont indiqué à l’AFP que les tirs se poursuivent sans interruption depuis trois jours, en provenance du nord et de l’ouest de la ville. Le mois dernier, l’armée a brisé un siège paramilitaire de près de deux ans sur El-Obeid, située à un carrefour stratégique reliant la capitale Khartoum à la vaste région occidentale du Darfour. AFP

Au Gabon, l’élection présidentielle prévue le 12 avril se jouera entre quatre candidats
« Au total trente-quatre compatriotes ont retiré ou fait retirer les formulaires de déclaration de candidatures (…), vingt-trois dossiers de candidatures ont été déposés » et quatre ont été « jugés recevables », a annoncé le ministre de l’intérieur, Hermann Immongault, au cours d’un point de presse sans détailler les motifs des rejets. Le ministre a ensuite déroulé les noms de l’actuel président de la transition, Brice Oligui Nguema, du dernier premier ministre du président déchu Ali Bongo, Alain-Claude Bilie-By-Nze – que la presse gabonaise présente comme son adversaire le plus sérieux –, d’un juriste inspecteur des impôts, Joseph Lapensée Essingone, et d’un médecin, Stéphane Germain Iloko Boussengui…Brice Oligui Nguema avait promis de rendre le pouvoir aux civils au terme de la transition ouverte par le « coup de la libération », qui a renversé la dynastie Bongo après cinquante-cinq ans de pouvoir. Une fois la nouvelle Constitution adoptée et le code électoral réformé, avec notamment une nouvelle clause autorisant les militaires à briguer un mandat, l’ancien chef de la garde républicaine a officialisé sa candidature lundi 3 mars, jour de son 50e anniversaire, en affirmant répondre aux « nombreux appels » du peuple et à celui de « l’Esprit saint ». Il a ensuite déposé samedi son dossier de candidature, en costume civil, en annonçant avoir obtenu sa « mise en indisponibilité » auprès du ministère de la défense, comme l’exige la procédure. Le Monde avec AFP

Le Niger et le Ghana veulent « dynamiser » leur coopération et « combattre le terrorisme » au Sahel
Le Niger et le Ghana ont affirmé dimanche 9 mars à Niamey leur volonté de « dynamiser » leur coopération bilatérale et de « combattre le terrorisme » au Sahel, lors d’une visite du président ghanéen dans ce pays dirigé par un régime militaire. John Dramani Mahama a commencé samedi à Bamako une tournée des trois juntes sahéliennes alliées – Mali, Niger, Burkina Faso – pour tenter de les convaincre de renouer avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qu’ils ont quittée à la fin de janvier. Il se rendra lundi à Ouagadougou. John Dramani Mahama a effectué une visite de quelques heures dimanche à Niamey et s’est entretenu au palais présidentiel avec le chef du régime militaire, le général Abdourahamane Tiani, selon un communiqué commun lu à la télévision d’Etat, Télé Sahel. « Les deux chefs d’Etat ont réaffirmé leur volonté commune d’impulser et de dynamiser la coopération bilatérale entre les deux pays », ont-ils annoncé dans le document. Le texte ne mentionne pas la rupture entre les régimes militaires et la Cedeao, ni un éventuel dialogue pour un retour dans l’organisation. Concernant le plan sécuritaire, les deux chefs d’Etat « ont évoqué la menace terroriste au Sahel et en Afrique de l’Ouest » et « ont réaffirmé leur engagement à unir leurs forces pour la combattre », ont-ils ajouté. Le Monde avec AFP

Au Tchad, deux journalistes arrêtés en quelques jours
Mahamat Saleh Alhissein, un journaliste de Télé Tchad, a été interpellé en lien avec l’affaire qui a conduit à l’arrestation d’Olivier Monodji Mbaindiguim, directeur de publication de l’hebdomadaire Le Pays et correspondant au Tchad de Radio France internationale (RFI), a-t-on appris dimanche 9 mars auprès de la direction de la télévision. Cette nouvelle arrestation a été confirmée à l’Agence France-Presse (AFP) par le président de l’Union des journalistes tchadiens. Joint par l’AFP, le procureur de la République a fait savoir qu’il donnerait de plus amples informations sur cette affaire lundi. Mahamat Saleh Alhissein est accusé d’avoir traduit des documents fournis par la Russie relatifs aux opérations de ses supplétifs au Mali et à la situation économique au Sahel, selon les informations transmises par la direction de Télé Tchad. Selon d’autres sources, c’est pour un article à propos de l’inauguration de la Maison russe de N’Djamena, en septembre 2024, que le directeur de la rédaction du Pays, qui se trouve depuis mercredi dans les locaux de la police judiciaire de N’Djamena, aurait été interpellé. Son interpellation avait suscité des réactions indignées de la part du Patronat de la presse tchadienne (PPT) et d’autres organisations de journalistes. Depuis ces derniers mois, des journalistes, des politiques et des acteurs de la société civile ont subi des arrestations, parfois menées sous forme d’enlèvements, par les services de renseignement tchadiens, chargés de réprimer toute voix discordante au régime de Mahamat Idriss Déby. Le Monde avec AFP

Sahel : RCA et Tchad lancent une force militaire conjointe pour sécuriser leur frontière
La République centrafricaine (RCA) et le Tchad ont mis en place une force militaire conjointe afin de sécuriser leur frontière, où des groupes rebelles des deux pays sont actifs, a annoncé ce dimanche le chef d’état-major centrafricain, Zephirin Mamadou. Deux mois après la signature d’un accord de coopération militaire entre les ministres de la Défense du Tchad et de la Centrafrique, Mamadou a révélé dans un communiqué, diffusé à la radio nationale, le lancement de la phase opérationnelle de cette force mixte…Les deux pays partagent environ 1 500 kilomètres de frontière, une zone où des rebelles des deux nations sont actifs. Le communiqué n’a pas précisé le nombre de soldats composant cette force conjointe ni les modalités de financement, mais il a exprimé le souhait de coopération avec la communauté internationale, notamment pour l’échange d’informations…Depuis fin 2012, la RCA est en proie à une violence des groupes terroristes. La RCA, riche en diamants, en uranium et en or, est sous le contrôle de diverses milices, et près de 500 000 personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, selon l’ONU. Sahel Intelligence

Côte d’Ivoire: quinze partis d’opposition se regroupent pour peser sur le processus électoral
En Côte d’Ivoire, quinze partis d’opposition lancent, ce lundi 10 mars, une coalition en vue de la présidentielle du 25 octobre 2025. Parmi les formations politiques qui la composent figurent le PDCI, le Mouvement des générations capables (MGC) de l’ex-première dame, Simone Ehivet-Gbagbo, ou encore le Cojep de Charles Blé Goudé…Baptisée Coalition pour une alternance pacifique – Cap Côte d’Ivoire, cette nouvelle plateforme veut peser sur le processus électoral. Parmi ses principales revendications, il y a la révision de la liste électorale avant la présidentielle, la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote et l’audit de la liste électorale. « L’objectif est de se battre pour obtenir des réformes électorales qui garantissent une élection transparente, crédible et sans violence », explique Dominique Traoré, vice-président du MGC…Cependant, une absence de taille est à noter, celle du PPA-CI, le parti de l’ancien président Laurent Gbagbo. Selon son président exécutif, Sébastien Djédjé Dano, le parti « travaille sur l’appel à l’union de l’opposition lancé par Laurent Gbagbo en juillet dernier à Bonoua ». RFI

Kenya: accord politique entre le président et son rival Raila Odinga
Le président kényan William Ruto a signé un accord de coopération politique avec son ancien rival Raila Odinga vendredi en vue de revigorer sa présidence après des mois de crise. La popularité de M. Ruto s’est émoussée lorsque des projets de nouvelles taxes ont déclenché des manifestations de masse de la jeunesse l’an dernier, durant lesquelles au moins 60 personnes ont été tuées, selon des organisations de défense des droits humains. Le mouvement de protestation a plongé le gouvernement de M. Ruto dans une crise, le forçant à s’allier à M. Odinga pour former un « gouvernement à large assise » l’année dernière. Les deux hommes ont officialisé ce partenariat vendredi, promettant de travailler ensemble sur les nombreux défis du pays, dont sa dette croissante et la corruption. Opposant historique, M. Odinga a été cinq fois candidat malheureux à la présidentielle au Kenya. L’accord consiste à « contribuer à apaiser la tension qui règne dans le pays », a déclaré l’octogénaire dans un discours. VOA