Présidentielle au Tchad : l’Union européenne déplore la mise à l’écart d’observateurs
L’Union européenne (UE) a déploré, mardi 7 mai, au Tchad la mise à l’écart de 2 900 observateurs de la société civile, qui nuit, selon elle, à « la transparence » de l’élection présidentielle de la veille, mise en doute par l’opposition et des organisations non gouvernementales (ONG) internationales. Ces dernières avaient déjà émis des doutes sur la « crédibilité » et la transparence d’une élection qu’elles jugeaient, au diapason de l’opposition, jouées d’avance en faveur du général Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé chef de l’Etat par l’armée il y a trois ans, à la mort de son père (président du Tchad de 1990 à 2021)…« L’UE au Tchad déplore la non-accréditation de ces organisations de la société civile. » « Ce faisant », la CENI, dont les membres ont été nommés par M. Déby, « a empêché leur contribution à la transparence du processus électoral, financé à hauteur de 3,8 millions d’euros, avec des fonds européens », a regretté l’UE au Tchad sur sa page Facebook. Nous avons « soutenu une observation citoyenne tchadienne par des fonds de l’UE », a indiqué à l’AFP Sona Jarosova, cheffe de la mission politique de l’UE au Tchad. Le Monde avec AFP
Tchad : Décès et violences lors de l’élection présidentielle
L’élection présidentielle au Tchad a été marquée par plusieurs incidents violents suite aux affrontements armés, dans divers endroits du pays. Les incidents de violence ont principalement eu lieu dans les provinces du Logone occidental et du Ouaddai. A Moundou, la deuxième plus grande ville du pays, des troubles ont éclaté dans un bureau de vote où plusieurs personnes ont tenté de voter sans leur carte d’électeur. Les membres de la commission électorale les ont empêchés d’accéder aux urnes, ce qui a entraîné un tir d’arme à feu par l’un des mécontents, tuant une personne et blessant plusieurs autres. Dans la ville d’Abéché, un militaire en faction devant un bureau de vote a été agressé et poignardé par un électeur, ce qui a entraîné son décès. Le présumé meurtrier a été appréhendé et remis à la Police judiciaire…Marquant la fin du vote, des véhicules blindés de l’armée étaient présents dans les rues de N’Djamena. Sahel Intelligence
Présidentielle tchadienne : le camp Masra dénonce des « menaces et violences graves »
Le parti du Premier ministre tchadien Succès Masra, candidat à la présidentielle de lundi, a dénoncé mercredi des « violences et menaces graves » contre lui et ses partisans ainsi que des fraudes lors du dépouillement, appelant « le peuple » à « défendre sa volonté exprimée dans les urnes ». M. Masra est candidat contre le président de transition et chef de la junte militaire au pouvoir depuis trois ans, le général Mahamat Idriss Déby Itno, qui l’avait nommé Premier ministre le 1er janvier. Il fait l’objet de « surveillance » et de « menaces à sa sécurité (…) extrêmement graves », assure son parti Les Transformateurs dans un communiqué lu sur sa page Facebook. Le parti et la Coalition Justice et Egalité qui le soutient dénoncent également des « menaces et violences graves » visant ses sympathisants et « des arrestations arbitraires » depuis le scrutin de lundi, « le refus d’accès à des bureaux de vote » pour observer le dépouillement, « des violations inimaginables, y compris des tirs à balles réelles, afin de s’accaparer des bulletins et des procès-verbaux ». AFP
Présidentielle au Tchad: que deviennent les bulletins de vote avant la proclamation des résultats
Après avoir annoncé publiquement les résultats du scrutin dans son bureau, chaque président de bureau de vote devait mettre les quatre exemplaires du procès-verbal de dépouillement établis dans des enveloppes sécurisées et scellées, devant témoins…À la mi-journée ce mardi, chaque démembrement au niveau sous-préfectoral [était] en train de centraliser tous les procès-verbaux (PV) des bureaux de vote de sa circonscription, avant de les envoyer au démembrement départemental dont il dépend, qui les transmets ensuite à son tour au niveau de ce qu’on appelle l’Ange provinciale. L’Agence provinciale va garder dans ses archives un exemplaire des PV, avant de dispatcher les trois autres à la Cour constitutionnelle, au ministère et de l’Administration et à l’Agence nationale de gestion des élections…Tous les PV des plus de 25 000 bureaux de vote sont donc en train d’être centralisés à l’Agence nationale de gestion des élections, à Ndjamena…L’Ange a 15 jours pour faire la compilation de ces procès-verbaux, avant de publier les résultats provisoires : ce sera le 21 mai au plus tard. RFI
Treize villageois tués par l’armée à Niamana, dans le centre du Mali
Selon les témoignages recueillis, ces civils ont été tués dans le cadre d’une vaste opération militaire menée actuellement dans la zone par l’armée malienne et ses supplétifs russes du groupe Wagner. Niamana est un village de la commune de Mourdiah (cercle de Nara), dans le centre du Mali, non loin de la frontière mauritanienne. Selon les sources locales jointes par RFI, l’armée malienne y est entrée lundi aux environs de 13-14h. Certains habitants prennent peur et s’enfuient : les soldats leur tirent dessus. D’autres, restés dans le village, sont égorgés. Au total, au moins treize hommes sont tués. Leurs corps gisant au sol ont été filmés avant d’être enterrés l’après-midi même. Un bilan confirmé par une source sécuritaire malienne à Bamako, qui précise que l’armée mène actuellement, avec le groupe Wagner, « des opérations d’envergure dans la zone »…Pour rappel, le 26 janvier dernier, l’armée malienne et le groupe Wagner avaient déjà exécuté sommairement 25 villageois sans armes à Welingara/Wuro-Ferro, à quelques kilomètres seulement de Niamana. RFI
Radio France internationale menacée de suspension par les autorités togolaises
Les autorités togolaises ont averti mardi le média français Radio France Internationale (RFI) qu’il risquait d’être suspendu, s’il continuait à diffuser « des informations erronées concernant la situation au Togo », dans une lettre de mise en demeure adressée à sa directrice générale. Cet avertissement intervient dans un contexte de tensions politiques au Togo, après l’adoption d’une nouvelle Constitution, destinée d’après l’opposition à maintenir le président Faure Gnassingbé au pouvoir, et la tenue des élections législatives et régionales largement remportées par le parti au pouvoir fin avril. Dans le courrier consulté par l’AFP, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication togolaise (HAAC) reproche à RFI d’ignorer ses appels à la neutralité dans sa couverture au Togo. La HACC pointe « des inexactitudes répétées » de la part de RFI, qui seraient « préjudiciables à l’image du Togo » et aux « principes fondamentaux du journalisme ». Le 15 avril, la HAAC avait déjà épinglé RFI lors de la suspension provisoire de toutes les accréditations pour la presse étrangère, à quelques jours du scrutin législatif et régional. AFP
Sénégal : Le président Faye salue le rôle des médias dans” la consolidation de la démocratie sénégalaise”
Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a salué vendredi le rôle des médias dans la « consolidation et la préservation de la démocratie sénégalaise”…Estimant la mission des médias « essentielle » et la liberté de la presse comme « véritable pierre angulaire des sociétés démocratiques », le chef de l’Etat, a affirmé son « engagement à soutenir une presse libre et diversifiée, pilier indispensable de notre démocratie »…Selon lui, « l’absence de débats d’idées vigoureux, d’une vérification scrupuleuse des faits et d’une diversité de perspectives affaiblit la démocratie »…Constatant les mutations de la profession, engendrées par l’essor croissant du numérique, le président Faye appelle les journalistes à lutter contre la « prolifération de la mésinformation, de la désinformation, et des discours de haine » en ligne…Bassirou Diomaye Faye a en outre pris l’engagement « de renforcer les mécanismes de soutien à la liberté de la presse, à protéger les journalistes, dans l’exercice de leur fonction et leur quête de la vérité, tout en promouvant une régulation équitable des nouveaux médias ». Agence de Presse Sénégalaise
En Libye, l’UA tente de convaincre sur une conférence nationale inclusive avant des élections
Le comité de l’Union africaine (UA) pour la Libye s’est rendu à Tripoli dimanche, et à Benghazi, lundi 6 et mardi 7 mai. L’objectif : tenter une nouvelle fois de convaincre les libyens de s’accorder sur une conférence nationale inclusive préalable aux élections. Ce déplacement intervient alors que l’envoyé spécial onusien démissionnaire, Abdoulaye Bathily, s’apprête à quitter le pays. La conférence était programmée à l’origine le 28 avril dernier, mais elle a été reportée sine die en raison des difficultés qui persistaient et que la délégation va œuvrer à dissiper. C’est Jean-Claude Gakosso, le ministre des Affaires étrangères du Congo-Brazzaville, dont le pays préside le comité de haut niveau pour la Libye, qui dirige la délégation. ll est accompagné du diplomate mauritanien Mohamed el Hacen Ould Lebatt, conseiller de l’Union africaine (UA) pour la réconciliation. En Libye, dans les différentes régions, ils ont mené une série de rencontres. Mais ils sont toujours confrontés aux défis et entraves des parties libyennes. RFI
Giorgia Meloni en Libye pour une visite axée sur la coopération bilatérale
La cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, a entamé en Libye, mardi 7 mai, une visite axée sur la coopération bilatérale au cours de laquelle elle devait rencontrer des dirigeants des deux camps rivaux qui se disputent le pouvoir. Accompagnée d’une délégation ministérielle, Mme Meloni s’est entretenue peu après son arrivée avec le chef du gouvernement basé à Tripoli, Abdel Hamid Dbeibah, selon des sources officielles. Elle doit ensuite se rendre à Benghazi pour rencontrer le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen…A l’occasion de cette visite, les ministres accompagnant Mme Meloni signeront avec leurs homologues libyens « des déclarations d’intention » sur des projets de coopération dans les domaines de la santé, de l’enseignement, de la recherche, de la jeunesse et des sports…Mme Meloni avait plaidé le 17 avril pour une « nouvelle approche » à l’égard de l’Afrique, notamment sur le dossier migratoire, lors d’une visite en Tunisie, pays voisin de la Libye et l’un des principaux points de départ de migrants vers l’Europe. Le Monde avec AFP
RDC: «La plupart du temps, il y a une saine collaboration entre l’Église et l’État»
En République démocratique du Congo (RDC), le torchon brûle entre le pouvoir politique et l’Église catholique. Il y a dix jours, on a appris que le cardinal archevêque de Kinshasa, Fridolin Ambongo, était menacé de poursuites judiciaires pour « propos séditieux » de nature à décourager les militaires qui combattent dans l’est du pays…L’historien congolais Isidore Ndaywel est l’un de ses proches. Il est aussi le coordinateur national du puissant Comité laïc de coordination…RFI: En décembre dernier, le cardinal avait qualifié la présidentielle de « gigantesque désordre organisé ». Est-ce que la crispation actuelle entre le pouvoir et l’Église catholique ne date pas de ce moment-là ? Ndaywel: Disons que, globalement, nous savons que l’Église au Congo constitue une force tranquille. Mais une force de gauche qui, à plusieurs moments de notre histoire, rappelle à l’État le bien-fondé d’un certain nombre de principes de gestion. S’agissant des élections, oui, bien sûr. On savait depuis le départ que les élections allaient aboutir à énormément de difficultés, en commençant d’abord par la carte d’électeur qui n’était pas visible pour la plupart des citoyens. Donc voilà, il y a eu des problèmes réels à propos des élections. RFI: Pourquoi dites-vous que l’Église est une force de gauche ? Pourquoi pas une force de droite ? Ndaywel: Je dis que c’est une force de gauche dans la mesure où cette force se trouve au ras du sol, auprès du petit peuple, de la réalité du quotidien. RFI
Gabon: comment l’application des recommandations du dialogue national se prépare
Une semaine après la remise du rapport du dialogue national, on attend de voir comment les autorités vont mettre en place ses recommandations…En tout, trois comités doivent être créés. Le premier, chargé de rédiger une nouvelle Constitution, sera surtout composé de techniciens notamment universitaires, juristes et personnalités. Le document sera transmis au président, au gouvernement, puis au Parlement réuni en Congrès constituant afin de l’adopter et de le soumettre au référendum en fin d’année. Ensuite, un comité de suivi, comprenant spécialistes et politiques, chargé de transformer les résolutions du dialogue en textes, lois et règlements. Enfin, un comité de surveillance pour veiller à ce que les deux autres transcrivent fidèlement ce qui a été décidé au dialogue…Selon une bonne source, les décrets présidentiels devraient être signés dans quelques jours. Pour autant, ces réformes ne se feront pas d’un claquement de doigts, certaines étant plus urgentes que d’autres. Faute de temps, une grande majorité ne pourra s’appliquer avant la fin de la transition prévue en août 2025…[S]ur la demande controversée de suspension des partis, rien n’est encore fait. La décision doit venir d’une loi votée au Parlement où les débats promettent d’être intenses sur la question. RFI
Ghana: les jeunes appelés à s’enregistrer comme électeurs
Au Ghana, coup de départ de la deuxième session d’inscription sur les listes électorales afin de pouvoir voter lors du scrutin présidentiel de décembre. La première journée, mardi 7 mai, a connu son lot d’incidents techniques, depuis résolus selon la commission électorale. Les électeurs pas encore inscrits – généralement les jeunes – ont encore trois semaines pour s’enrôler sur les listes…En tout, ce sont plus de 600 000 Ghanéens qui sont attendus pendant une vingtaine de jours, majoritairement des jeunes ayant obtenu leur majorité depuis la dernière élection. En 2020, la participation avoisinait les 80%, en hausse par rapport au scrutin précédent. Reste à voir comment une crise économique historique, une défiance croissante envers les institutions et une confiance en berne vis-à-vis de la commission électorale affecteront la participation à l’élection de décembre. RFI
Niger: «Mahamadou Issoufou est le commanditaire du putsch», selon la fille du président déchu Mohamed Bazoum
Hinda [Bazoum] est l’une des cinq enfants du président nigérien Mohamed Bazoum, qui est séquestré depuis neuf mois à Niamey avec son épouse. Ce mardi matin, en exclusivité sur RFI, elle [a lancé] un « appel de détresse » en faveur de la libération de ses parents… RFI : Dans une tribune, vous dites que le cerveau du putsch [du 26 juillet 2023] n’est autre que l’ancien président Mahamadou Issoufou, l’ami de toujours de votre père. Qu’est-ce qui vous fait dire ça ? Bazoum : Il n’a jamais condamné le putsch. Pire, il s’affiche même aux côtés des putschistes…Il était l’ami de notre père, mais n’a fourni aucun effort pour lui…Lui qui se voulait grand démocrate est en fait un grand dictateur…RFI : Si votre père démissionnait de ses fonctions de président de la République, tout irait mieux pour lui, font savoir les officiers putschistes. Pourquoi refuse-t-il de démissionner ? Bazoum : Je ne pense pas que tout irait mieux pour lui, non. Et mon père ne démissionne pas parce que c’est un démocrate sincère. Il est courageux et ce combat, il le mène pour le Niger tout entier et pas que pour lui. C’est un homme de principes, mon père, et je peux vous assurer qu’il continuera le combat…RFI : C’est la première fois que vous vous exprimez de vive voix dans un média international… Pourquoi tenez-vous à le faire aujourd’hui ? Bazoum: Parce que l’heure est grave…Nous nous sentons abandonnés et on espère sincèrement que la communauté internationale n’oubliera pas nos parents. RFI