Revue de presse du 7 juin 2023

Les combats continuent au Soudan, où l’on craint un « siège » à Khartoum
Tirs d’artillerie, combats de rue et explosions ont fait trembler mardi Khartoum, capitale du Soudan où armée et paramilitaires se disputent le pouvoir pour la huitième semaine consécutive alors que la situation humanitaire s’aggrave, selon des témoins. En plein cœur de la capitale, sur l’île de Tuti, à la confluence du Nil Bleu et du Nil Blanc, des Soudanais affirment que les paramilitaires « bloquent l’unique pont » et les « empêchent d’utiliser les bateaux » qui les relient au reste de Khartoum. « C’est un siège complet et si ça continue, la nourriture va manquer dans les magasins », s’inquiète Mohammed Youssouf, un habitant de l’île, dans une conversation téléphonique avec l’AFP. AFP

Soudan: au Darfour, la zone des combats s’étend à d’autres villes
Au Soudan, alors que la guerre est entrée dans sa huitième semaine, et que la douzième trêve provisoire a pris fin, les combats se sont intensifiés à Khartoum. Les affrontements se sont donc accrus avec leur lot de victimes. La zone des combats s’est également élargie au Darfour, la ville de Kotom au nord de cette région est, depuis dimanche, le théâtre de violences qui affectent gravement les civils et qui ont fait au moins 23 morts et des dizaines de blessés selon un décompte provisoire du gouvernement régional. RFI

Au Sénégal, le président Macky Sall reste silencieux malgré les violences
C’est le grand absent de cette séquence tumultueuse. Alors que le Sénégal est sous tension depuis la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse » jeudi 1er juin, le président Macky Sall se tient silencieux. Pas d’allocution solennelle pour déplorer les seize civils tués dans les heurts entre la police et les partisans de l’opposant, pas de communiqué de la présidence. Le verdict devrait rendre Ousmane Sonko inéligible lors de la présidentielle de février 2024. « Face à un tel bilan humain, ce silence est inexplicable, déplore l’opposant Déthié Fall, membre de la coalition Yewwi Askan Wi, proche d’Ousmane Sonko, qui réclame la démission du chef de l’Etat. Son régime use d’une violence inouïe contre des manifestants qui ne veulent plus de lui. Il doit prendre la parole », exige-t-il, s’appuyant sur les vidéos documentant une répression musclée des forces de l’ordre. … « Si le chef de l’Etat se tait, c’est aussi pour manifester son ressentiment vis-à-vis de ceux qui expriment leur refus d’un éventuel troisième mandat. Il manifeste ainsi une forme de colère rentrée à l’égard de ses détracteurs. C’est une erreur car il renforce ainsi l’image de président autoritaire que ces derniers lui collent », estime Alioune Tine, président du groupe de réflexion Afrikajom Center. Le Monde

Au Sénégal, les autorités rétablissent l’accès aux données mobiles
L’accès aux données mobiles a été rétabli par les autorités sénégalaises. Cette décision intervient 48 heures après l’annonce de suspension temporaire de service internet. « Le Ministère de la Communication, des télécommunications et de l’économie numérique informe que la connexion internet des données mobiles est rétablie sans distinction de plages horaires », peut-on lire dans un communiqué rendu public ce mardi 06 juin. Cependant, les plateformes des réseaux sociaux tels que Facebook, YouTube, TikTok sont toujours restreints. Il n’empêche, les internautes utilisent des moyens détournés pour y avoir accès. En effet, depuis que les autorités ont annoncé la restriction aux réseaux sociaux les plus utilisés, les internautes ont recours aux Virtual private network (VPN) qui leur permettent de continuer à échanger sur le net. BBC

Coupures d’internet en Guinée: pannes techniques ou une restriction des libertés ?
Confrontés à de sévères restrictions d’accès à internet en mai, en plein mouvement de contestation populaire, des Guinéens refusent de croire à une coïncidence et montrent du doigt la junte au pouvoir, qui nie toute intervention. Le black-out a duré des jours. WhatsApp, Facebook, Instagram, TikTok… Les plateformes les plus populaires auprès des Guinéens, dont plus de la moitié a moins de 20 ans, et de nombreux sites internet étaient inaccessibles ou fonctionnaient au ralenti. … La connexion a en grande partie été rétablie depuis, mais de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer une forme de censure des autorités. L’influente Association des blogueurs de Guinée Ablogui a fustigé des « méthodes rétrogrades », estimant que ces coupures étaient liées à de récentes manifestations organisées par les Forces vives, une coalition de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile qui accuse le régime du colonel Mamady Doumbouya de confisquer le pouvoir. Ces manifestations ont donné lieu à des heurts et à la mort de plusieurs civils. AFP

Bénin : une nouvelle Cour constitutionnelle à la composition controversée
La nouvelle Cour constitutionnelle du Bénin a entamé mardi son mandat, juridiction à la composition critiquée par l’opposition qui dénonce l’absence de ses représentants au sein de cette institution notamment chargée de superviser les élections de 2026. … L’opposition a dénoncé la semaine dernière les choix de l’Assemblée nationale, déplorant n’avoir pas eu son mot à dire. Selon Les Démocrates, principale formation de l’opposition, la désignation des membres de la Cour par le bureau de l’Assemblée doit aussi tenir compte de la minorité parlementaire. « La désignation des quatre personnalités à la Cour constitutionnelle ne peut se faire sans une personnalité désignée par le parti Les Démocrates », avait déclaré à la presse fin mai Guy Mitokpè, un cadre du parti. … La composition de cette cour pourrait s’avérer capitale car elle a notamment pour mission le contrôle des élections, dont les prochaines, les législatives, les municipales et la présidentielle se tiendront toutes en 2026. Africanews avec AFP

Burundi : le principal parti d’opposition suspendu
Le principal parti d’opposition au Burundi, le Conseil national pour la liberté (CNL), a vu ses activités suspendues par le ministère de l’Intérieur en raison d' »irrégularités » lors de ses deux derniers congrès, a-t-on appris dans une lettre rendue publique mardi. La direction du parti a dénoncé auprès de l’AFP « une violation grave de la Constitution » et « une tentative de déstabiliser et d’affaiblir le CNL » dans ce pays de la région des Grands Lacs régulièrement pointé du doigt pour des atteintes aux droits humains. Cette décision fait suite à deux congrès – l’un ordinaire le 12 mars et l’autre extraordinaire le 30 avril – visant à doter le parti de nouveaux statuts et règlements intérieurs conformes au nouveau découpage administratif du pays, qui sera effectif en 2025. Africanews avec AFP

Centrafrique: le BRDC s’oppose au référendum constitutionnel du président Touadéra
En Centrafrique, le président Faustin-Archange Touadéra a pris, mardi dernier, un décret convoquant le corps électoral en vue d’un référendum constitutionnel dans le pays. La date a été fixée au 30 juillet. Une partie de l’opinion publique y voit la volonté du chef de l’État de briguer un troisième mandat. C’est le cas du Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC), qui a exprimé son opposition à ce projet. … Pour Martin Ziguélé, porte-parole de cette plate-forme, l’ensemble du processus référendaire est illégal. « La Cour constitutionnelle a déjà pris une décision, irrévocable et opposable à toute juridiction. Les décisions de la Cour constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun recours, estime-t-il. Elles s’imposent aux pouvoirs publics, à toutes les autorités administratives et juridictionnelles et à toutes personnes physiques ou morales. Par conséquent, la Cour constitutionnelle ne peut pas autoriser aujourd’hui, ce qui a été jugé inconstitutionnel par elle-même. » RFI

République centrafricaine : la situation humanitaire reste critique avertit l’ONU
La situation humanitaire en République centrafricaine (RCA) reste critique, avec plus de la moitié de la population, soient 3,4 millions de personnes, ayant besoin d’assistance et de protection, a déclaré lundi le responsable de l’aide humanitaire des Nations Unies dans le pays. Sur ce nombre, 2,4 millions « ont des besoins si graves et si complexes que leur survie et leur dignité sont en danger », a déclaré Mohamed Ag Ayoya, le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies en RCA, à des journalistes à Genève. Le conflit au Soudan voisin a encore exacerbé les besoins et un plan humanitaire de 465 millions de dollars pour le pays a été modifié pour inclure un soutien à quelque 25.000 ressortissants soudanais et centrafricains fuyant les combats, ainsi qu’aux communautés locales qui les accueillent. ONU Info

Combats entre armée tchadiennes et rebelles, bilans contradictoires
Dans cette région désertique, les principaux mouvements rebelles tchadiens installés de longue date dans le sud de la Libye voisine, entretiennent des bases d’où ils harcèlent les troupes et avaient lancé, au printemps 2021, une offensive au cours de laquelle ils avaient tué le président Idriss Déby Itno monté au front. Le 31 mai dernier, l’armée avait assuré avoir attaqué une « colonne » de rebelles du Front de la Nation pour la Démocratie et la Justice au Tchad (FNDJT) et du Conseil de Commandement Militaire pour le Salut de la République (CCMSR) dans la région de Kouri Bougoudi. Depuis, et notamment au terme d' »opérations de ratissage » lundi et mardi, « le bilan définitif est de 23 rebelles tués et huit blessés dans nos rangs », a assuré à l’AFP le général Azem Bermandoa Agouna, porte-parole de l’armée. Le FNDJT, lui, assurait mardi dans un communiqué « avoir obligé » l’armée « à battre en retraite » et tué « 15 militaires dont deux officiers supérieurs ». Les bilans avancés par les deux camps lors de leurs affrontements sont impossible à vérifier de source indépendante dans cette région aurifère à plus de 600 km à vol d’oiseau de N’Djamena et où bandits, rebelles, orpailleurs illégaux et militaires se disputent des aires d’influence. AFP

Dans le sud du Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno en mode reconquête
Après avoir visité les provinces du Nord, Mahamat Idriss Déby Itno a entamé une nouvelle série de déplacements, cette fois dans le Sud. Ce 5 juin, le chef de l’État tchadien a pris la direction du Logone-Oriental et de sa capitale, Doba. Il y a été accueilli par le gouverneur, le général Ahmat Dary Bazine. Il a ensuite passé en revue les troupes positionnées dans la ville avant de s’entretenir avec plusieurs chefs traditionnels et religieux locaux. Son but : faire taire les critiques qui le visent depuis des semaines alors que plusieurs attaques de groupes armés ont endeuillé la province. « L’objectif est de montrer aux populations du Sud que l’État et son chef sont là pour elles, explique un conseiller de la présidence. Depuis plusieurs semaines, elles sont victimes d’attaques de groupes armés venus de l’étranger, et l’armée a été déployée. Mais il faut aussi apporter une réponse politique » Jeune Afrique

L’ombre du Rwanda plane sur la campagne électorale en RDC
L’ombre du Rwanda, considéré par Kinshasa comme un « horrible voisin » va-t-en-guerre, plane sur la campagne pour la présidentielle de décembre prochain en République démocratique du Congo, où plusieurs responsables politiques ou sécuritaires se retrouvent accusés de collusion avec l’ennemi. « Il faut laisser les enquêtes suivre leur cours », déclarait lundi soir lors de son habituel briefing le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, affichant son souci du respect de la séparation des pouvoirs. Il répondait à une question sur l’arrestation manu militari six jours auparavant à l’aéroport de Kinshasa de Salomon Kalonda, un proche conseiller du chef de parti et riche homme d’affaires Moïse Katumbi, parmi les candidats déclarés de l’opposition à la présidentielle. AFP

La présidentielle au Gabon aura lieu le 2 septembre
L’information était très attendue : l’élection présidentielle gabonaise se déroulera le samedi 2 septembre. Si cette date n’a pas encore été annoncée officiellement, le gouvernement du président Ali Bongo Ondimba et du Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, a validé ce calendrier. Toujours selon nos sources, la campagne pour le scrutin présidentiel doit débuter le samedi 19 août et durera donc deux semaines. Les élections législatives auront également lieu le 2 septembre, tandis que le calendrier des scrutins locaux, qui doivent aussi être organisés en 2023, reste à confirmer. Une incertitude demeurait jusqu’ici quant à la date de la présidentielle. Cette dernière, selon la Constitution gabonaise, devait en effet être organisée entre un mois et deux mois avant l’anniversaire de la prestation de serment du président, qui avait eu lieu le 26 septembre 2016. Le scrutin aurait donc dû se tenir au plus tard le 26 août. Jeune Afrique

La croissance en Afrique subsaharienne continue à ralentir
Premier facteur mis en avant par la Banque mondiale : l’inflation galopante. Même si elle s’est atténuée, la hausse annuelle des prix des denrées alimentaires reste à deux chiffres dans 70% des pays. En cause, les coûts élevés des intrants agricoles, les dépréciations monétaires et les nouvelles difficultés d’approvisionnement liées aux violences intercommunautaires ou au changement climatique. D’après l’institution bancaire, ces phénomènes ont aggravé la pauvreté et l’insécurité alimentaire par rapport au début de l’année 2022. La Banque mondiale compte ainsi 35 millions de personnes supplémentaires en situation d’insécurité alimentaire aiguë. Deuxième élément mis en avant : la croissance des trois plus grandes économies d’Afrique subsaharienne continue à fléchir. L’Afrique du Sud reste pénalisée par de graves pannes d’électricité, en plus de l’inflation et d’un durcissement des politiques intérieures. En Angola et au Nigeria – les plus grands producteurs de pétrole de la région –, la dynamique de croissance est au point mort, poursuit la Banque mondiale, en raison notamment de la baisse des prix de l’énergie. RFI

ONU : l’Algérie et la Sierra Leone élus au Conseil de Sécurité
L’Algérie, la Sierra Leone, le Guyana et la Corée du Sud ont été élus mardi sans concurrents pour siéger au Conseil de sécurité de l’ONU en 2024-2025, tandis que la Slovénie a battu largement le Bélarus pour le seul siège disputé. Le Conseil de sécurité de l’ONU est composé de 15 membres dont cinq permanents (Etats-Unis, Russie, Chine, France et Royaume-Uni) et dix pays élus pour deux ans, renouvelés pour moitié chaque année, et en respectant des règles de répartition géographique. … Le ministre des Affaires étrangères de la Sierra Leone, David Francis, a déclaré que c’était « un grand jour pour ce petit pays progressiste et confiant (…) qui a réussi la transition de la guerre à la paix » de revenir au Conseil après 53 ans. Africanews avec AFP