Tuerie de masse dans une église nigériane: les auteurs toujours en cavale
Au moins 21 morts, dont de nombreux enfants: c’est le bilan fourni par les autorités locales suite à l’attaque par des assaillants qui ont pris pour cible l’église catholique Saint François dans l’État d’Ondo, dans le sud-ouest du Nigeria. La presse fait état d’un bilan plus lourd. Aucun groupe n’a revendiqué l’attaque survenue dimanche matin, alors que les fidèles célébraient la messe de la Pentecôte. « J’étais là et j’ai tout vu de mes propres yeux », témoigne Yusuf Usman qui se trouvait non loin de la paroisse au moment des faits. « C’était juste terrible, c’est vraiment pitoyable pour nous dans cette ville », ajoute-t-il. Cette indignation et cette colère sont largement partagées par les Nigérians. Par ailleurs, l’attaque est survenue à quelques heures de la convention du parti présidentiel qui doit choisir son candidat pour la présidentielle de 2023. « L’attaque est intervenue à un moment très critique », décrypte Yahuza Getso, expert en sécurité. « Il y a une tension politique entre les trois zones géopolitiques du pays actuellement. Une tension politique au sein du parti au pouvoir pour le choix de celui qui sera son candidat. Et une une tension psychologique concernant les auteurs qui tuent ou ceux qui mènent ces activités criminelles ». VOA
Magistrats en grève en Tunisie, les tribunaux au ralenti
En Tunisie, premier jour de grève pour les magistrats après le limogeage de 57 d’entre eux par le président Kaïs Saïed qui a parlé de corruption et d’atteinte au bon fonctionnement de la justice. Elle doit durer une semaine. Au tribunal de première instance de Tunis, seul le travail administratif fonctionne, la plupart des salles d’audience sont vides et les magistrats grévistes se sont réunis dans un bureau pour exprimer leur colère, comme Hamadi Rahmani, un juge qui fait parti des 57 limogés par Kaïs Saïed : « Celui qui veut réformer la justice ne doit pas s’en prendre aux indépendants et ceux qui militent pour l’indépendance du secteur judiciaire. Au lieu de ça le président limoge mais il y a aussi des campagnes de harcèlement à l’égard de certains juges via des posts anonymes publiés sur les réseaux sociaux. » RFI
Mali: la junte fixe à deux ans le délai avant un retour des civils au pouvoir
Le décret signé par le chef de la junte le colonel Assimi Goïta a été lu ce lundi soir à la télévision d’État malienne. Un pas en avant car en début d’année, les militaires projetaient de diriger le Mali jusqu’à cinq ans et la Cédéao a adopté des sanctions très dures contre Bamako. « La durée de la transition est fixée à 24 mois, (à) compter du 26 mars 2022 », selon le décret signé par le chef de la junte Assimi Goïta et lu à la télévision d’État ce lundi soir. La junte se donne donc jusqu’à mars 2024 pour rendre le pouvoir aux civils. L’annonce a surpris à Bamako. Même des ministres du gouvernement ont confié en privé avoir appris la nouvelle comme tout le monde à la télévision. Dans l’entourage du colonel Assimi Goïta, on justifie le décret : « Il faut aller vite pour ne pas perdre du temps », explique à RFI l’un de ses conseillers. « La durée d’une transition de 24 mois, poursuit la même source, est déjà la base de discussions avec la Cédéao, et ce que l’organisation attend de nous maintenant ce sont des précisions sur le chronogramme des activités devant conduire aux élections. » RFI
CEDEAO : Mahamadou Issoufou nommé médiateur pour le Burkina Faso
Mahamadou Issoufou nommé médiateur de la CEDEAO pour le Burkina Faso. Après le 6e sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les membres de l’organisation ont désigné l’ancien président nigérien pour « faciliter le dialogue entre toutes les parties prenantes », a indiqué un communiqué. La nomination de l’ancien chef d’Etat du Niger serait accueillie favorablement dans le pays, Mahamadou Issoufou connaissant très bien l’histoire politique du Burkina Faso, ainsi que la problématique du terrorisme. Il avait également fait acte de démocratie en refusant de s’aventurer pour un troisième mandat anticonstitutionnel, cédant le pouvoir à Mohamed Bazoum. La CEDEAO et le gouvernement militaire s’opposent sur la durée de la transition du Burkina Faso, l’organisation n’étant pas favorable au délai de 36 mois annoncé par les autorités, et demande un calendrier plus acceptable. AfricaNews
Nord-Kivu : les combats s’intensifient entre les FARDC et le M23 à Jomba
Les combats entre les FARDC et le M23 se sont intensifiés mardi 7 juin dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Les deux forces s’affrontent sur l’axe Sabinyo, dans le groupement de Jomba, à plus de 70 kms au Nord-Est de Goma, vers la frontière avec l’Ouganda. Plusieurs sources locales renseignent que des tirs à l’arme lourde se font encore entendre vers la colline de Runyonyi, précisément à la rivière Kamira, sous le pied de cette colline, témoignent les habitants. Le porte-parole du M23, le Major Ngoma déclare que le M23 n’a jamais quitté Runyonyi et Chanzu, en dépit des bombardements engagés par l’armée. Il annonce l’intention de son mouvement de poursuivre avec les affrontements. En revanche, du côté de l’armée, il n’y a aucune communication au sujet des affrontements de ce mardi. Dans une communication officielle de l’armée du lundi 6 juin, le porte-parole du gouverneur du Nord-Kivu a indiqué qu’au cours de l’attaque de la position de l’armée, des obus tirés par le M23 sont tombés aux alentours de la position FARDC de Bugusa, à Jomba. Le porte-Parole du gouverneur de province, le général Sylvain Ekenge parle d’au moins deux militaires tués et cinq autres blessés, lors de l’attaque. Radio Okapi
Félix Tshisekedi n’a « aucun doute » quant au soutien du Rwanda au M23
Le président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi a affirmé dimanche n’avoir « aucun doute » sur le soutien du Rwanda à une rébellion venue « agresser » son pays, tout en répétant son souhait d’entretenir des relations apaisées avec ses voisins. La nouvelle crise congolo-rwandaise, provoquée par la résurgence dans l’est de la RDC de l’ancienne rébellion tutsi du M23 (Mouvement du 23 mars), était au menu de discussions ce week-end entre Félix Tshisekedi et son homologue et voisin congolais Denis Sassou Nguesso dans le fief de celui-ci à Oyo, à quelque 400 km au nord de Brazzaville. Le gouvernement de Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir le M23, que de violents combats ont opposé fin mai à l’armée de RDC. Kigali dément, mais en représailles, Kinshasa a suspendu les vols sur son territoire de la compagnie RwandAir et convoqué l’ambassadeur du Rwanda pour lui notifier une « mise en garde sévère ». Le président Tshisekedi n’avait pas encore évoqué publiquement cette crise. AfricaNews
Quatre candidatures validées pour la présidentielle kenyane
Un opposant historique soutenu par le président sortant, l’actuel vice-président et deux avocats, dont l’un s’inspirant du rastafarisme: la commission électorale kényane a validé quatre candidatures pour la présidentielle du 9 août, à l’issue du processus d’enregistrement achevé lundi soir. C’est le plus petit nombre de candidats à une élection présidentielle depuis l’instauration du multipartisme en 1992 dans ce pays locomotive de l’Afrique de l’Est. Sur un total de 17 dossiers, quatre ont « satisfait aux exigences constitutionnelles et statutaires requises », a annoncé la commission électorale (IEBC) dans un communiqué. Le scrutin s’annonce comme un duel entre deux grands favoris: l’opposant historique Raila Odinga et le vice-président William Ruto. Le président sortant Uhuru Kenyatta, qui ne peut se présenter pour un troisième mandat, a annoncé en mars soutenir son ancien rival Odinga, officialisant ainsi sa rupture avec Ruto, son vice-président depuis 2012 qu’il avait initialement désigné pour lui succéder. AFP
Golfe de Guinée – Saisie de deux tonnes de cocaïne
Le task group Jeanne-d’Arc, intégré à l’opération Corymbe de l’armée française, a saisi deux tonnes de cocaïne sur un navire de pêche dans les eaux du golfe de Guinée. Ce qui porte un nouveau coup dur aux trafics illégaux à destination de l’Europe. Le porte-hélicoptères amphibie (PHA) Mistral et la frégate type La Fayette (FLF) Courbet, intégrés à l’opération Corymbe, ont été mobilisés durant plus de deux jours dans le cadre d’une opération de lutte contre le narcotrafic. Le groupe Jeanne-d’Arc a localisé un navire suspecté de trafic de stupéfiants dans les eaux du golfe de Guinée. Après une première relocalisation par l’hélicoptère Dauphin du Mistral, déployé pour cette opération sur le Courbet, la mise en œuvre du drone Schiebel (S-100) a permis l’identification du navire suspect et le suivi de l’action de l’équipe pendant plusieurs heures. De nombreux sacs étanches contenant des pains de cocaïne ont été découverts. Cette prise représente deux tonnes de cocaïne pour une valeur supérieure à cinquante millions d’euros, selon les estimations de l’Office antistupéfiants. Adiac-Congo
Six mois de prison pour un patron de presse algérien
Le directeur de la station algérienne Radio M et du site d’information Maghreb Emergent, Ihsane El Kadi, a été condamné mardi à six mois de prison ferme, a indiqué une ONG. « Ihsane El Kadi a été condamné aujourd’hui par le tribunal Sidi M’hamed à Alger à six mois ferme et 50.000 dinars (322 euros) d’amende », a déclaré à l’AFP Said Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH). M. Salhi a précisé que le verdict n’a pas été assorti d’un mandat de dépôt et que M. El Kadi reste en liberté. Le journaliste a été jugé à la suite d’une plainte de l’ancien ministre de la Communication Amar Belhimer pour un article sur le mouvement islamiste Rachad et les protestations pro-démocratie du Hirak. Basé à l’étranger, le mouvement Rachad est classé comme organisation terroriste depuis mai 2021 par les autorités algériennes. AFP
Afrique du Sud: deux des frères Gupta arrêtés à Dubaï
Deux des frères Gupta ont été interpellés par les autorités des Émirats arabes unis, alors qu’ils étaient au cœur du système de corruption mis en place sous la présidence de Jacob Zuma. Cette arrestation d’importance à Dubaï fait grand bruit en Afrique du Sud depuis lundi soir. Le ministère de la Justice sud-africain a déclaré lundi soir dans un communiqué avoir reçu confirmation de l’arrestation de deux des frères Gupta. « Le ministère de la Justice et des Services correctionnels confirme qu’il a reçu des informations des autorités des Émirats arabes unis (EAU) selon lesquelles les fugitifs Rajesh et Atul Gupta ont été arrêtés. » Les autorités des deux pays sont en discussion sur la procédure à suivre, poursuit-il, ajoutant que « le gouvernement sud-africain continuera à coopérer avec les EAU ». Ces hommes d’affaires d’origine indienne avaient trouvé refuge à Dubaï, suite à la chute de l’ancien chef d’État sud-africain Jacob Zuma. Rajesh et Atul Gupta faisaient l’objet, depuis quatre mois, d’un avis de recherche d’Interpol. RFI
Les raisons de la crise alimentaire au Tchad
Le Tchad a déclaré, jeudi 2 juin, « l’urgence alimentaire » pour faire face à un détérioration constante de la situation sur ce point. Un décret, signé par le président de la transition, Mahamat Idriss Déby Itno, fait état d’un risque grandissant pour la population si aucune assistance humanitaire comprenant une aide alimentaire n’est apportée. Selon les Nations unies, en 2021, 5,5 millions de Tchadiens, soit plus du tiers de la population, avaient besoin d’une aide humanitaire d’urgence. Une situation qui s’est aggravée en raison de la guerre en Ukraine et le blocus sur les céréales. Sur la DW, Daouda El Hadj Adam, secrétaire général de l’Association de défense des droits des consommateurs au Tchad, juge lui aussi la situation très inquiétante et appelle à l’action. « C’est une situation qui était prévisible parce que la production agricole de l’année dernière était extrêmement déficitaire et nous pensons que le gouvernement aurait pu même prendre cette décision très tôt et prendre des mesures conséquentes », insiste-t-il. « Donc, au-delà de l’appui à l’aide alimentaire, il faut qu’il y ait plus d’action ». DW
Alors que les pluies font défaut, la faim plane sur la Somalie
Une quatrième saison des pluies consécutive ratée, la flambée des prix et une réponse humanitaire sous-financée ont entraîné une augmentation de 160% du nombre de personnes confrontées à des niveaux catastrophiques d’insécurité alimentaire, de faim et de maladie en Somalie, selon une nouvelle évaluation de l’ONU. Alors que la sécheresse dévastatrice qui touche le pays continue, le risque de famine est plus grand que jamais. Un nouveau rapport du Réseau d’alerte précoce contre la famine et de l’Unité d’analyse de la sécurité alimentaire et de la nutrition de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), basé sur une évaluation rapide de plusieurs agences des Nations Unies, montre que 7,1 millions de personnes en Somalie (près de 50% de la la population) font maintenant face à une insécurité alimentaire de niveau critique ou pire jusqu’en septembre 2022 au moins. Parmi celles-ci, 213.000 personnes sont confrontées à la faim et à la famine, une augmentation drastique par rapport aux 81.000 prévues en avril. Davantage de zones sont menacées de famine, en particulier dans le sud du pays dans des régions où l’insécurité et les conflits rendent l’accès humanitaire plus difficile. ONU
Le roi des Belges attendu à Kinshasa pour une visite forte en symbole
Le roi des Belges Philippe arrive mardi après-midi à Kinshasa pour sa première visite officielle en République démocratique du Congo (RDC), sur fond de travail de mémoire et de réconciliation entre la Belgique et son ancienne colonie. Le souverain, son épouse Mathilde et la délégation gouvernementale qui les accompagne doivent être accueillis à l’aéroport international de N’Djili par le président de la RDC Félix Tshisekedi, son épouse et diverses institutions étatiques et politiques mobilisées pour l’occasion. Cette visite royale, la première depuis celle en 2010 d’Albert II, père de Philippe, a été deux fois reportée, en 2020 à cause de la pandémie de Covid-19 puis au début de cette année en raison de la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine. Elle revêt une forte portée symbolique, deux ans après que le roi, à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance de l’ex-Congo belge, a exprimé dans une lettre à Félix Tshisekedi ses « plus profonds regrets » pour les « blessures » de la colonisation, une première historique. Le souverain, qui règne depuis 2013, avait regretté les « actes de violence et de cruauté » commis à l’époque où son ancêtre Léopold II avait fait du Congo sa propriété personnelle (1885-1908), avant le demi-siècle de présence de l’Etat belge dans l’immense pays d’Afrique centrale. AFP