Revue de presse du 7 juillet 2023

Mali-Burkina-Guinée: la Cédéao se réunit pour juger des avancées des transitions
Les transitions en cours au Mali, au Burkina et en Guinée avancent-elles suffisamment vite vers le retour à l’ordre constitutionnel ? La Guinée-Bissau accueille dimanche 9 juillet un sommet de la Cédéao largement consacré aux trois pays, dont les dirigeants issus de coups d’État militaires ont tous promis d’organiser des élections pour mettre un terme aux régimes de transition. Les chronogrammes ont déjà été fixés par la Cédéao et par les autorités de transition et l’entité devra juger des avancées dans l’organisation. … Le plus gros dossier sur la table des dirigeants de la Cédéao est sans doute celui du Mali. C’est en tout cas celui dont l’actualité est la plus chargée. Les autorités maliennes de transition ont organisé il y a trois semaines, le 18 juin dernier, un référendum constitutionnel, marquant la première échéance électorale convenue avec la Cédéao avec, en ligne de mire, la présidentielle de février 2024. Mais du retard a déjà été pris : alors que les élections communales étaient prévues le mois dernier, elles n’ont pas eu lieu et aucune nouvelle date n’a été communiquée par Bamako. Le scrutin référendaire qui vient de se tenir est également entaché de graves accusations de fraude : de nombreux partis d’opposition et de mouvements de la société civile dénoncent des bourrages d’urnes, des votes fictifs ou encore l’utilisation des moyens de l’État par le camp du « oui » pendant la campagne électorale. Ils déplorent aussi, et avant eux les observateurs électoraux déployés au Mali, que le scrutin n’ait pas pu se tenir sur l’ensemble du territoire. La région de Kidal notamment en a été totalement exclue. RFI

« Fake news » au Burkina Faso : enquête sur un système de manipulation
Au Burkina Faso, la guerre ne se joue pas que sur le terrain. Sur Internet, une bataille de communication fait rage entre les partisans du pouvoir et certains opposants. Fausses pages Facebook, faux messages partagés sur WhatsApp, propagande diffusée par la télévision nationale, trolls… Le Monde Afrique met en lumière leurs modes opératoires et décrypte la façon dont se déploie la désinformation en ligne. Depuis fin 2022, la Russie a fait du Burkina Faso un des théâtres privilégiés de sa guerre de l’information en Afrique. Le groupe d’enquêteurs indépendants du projet All Eyes on Wagner a révélé que des dizaines de sites ont émergé pour relayer la propagande du régime du capitaine Ibrahim Traoré. Des pages derrière lesquelles se cache une agence d’influence et de désinformation, le Groupe panafricain pour le commerce et l’investissement (GPCI), financé par une société proche du groupe de sécurité privée russe Wagner. Enquête sur un système de manipulation. Le Monde

Vers un glissement du calendrier électoral au Burkina Faso ?
Pour ses opposants, le gouvernement joue sur ces contraintes pour ne pas démarrer le processus électoral. « Ils peuvent dire ce qu’ils veulent, mais la Ceni est prête pour organiser des élections », explique l’un d’eux. « Le Burkina Faso doit avoir un comportement responsable vis-à-vis de la Cedeao. Quand on a un accord, on le respecte. Et si l’on ne peut pas le respecter, on le notifie », assène le professeur Abdoulaye Soma, constitutionnaliste réputé et député à l’ALT. Depuis quelques semaines, les autorités de transition burkinabè multiplient les gestes pour montrer leur bonne foi à la Cedeao : consultations sur les réformes politiques dans les différentes provinces du pays, projets de révision du Code électoral et du cadre juridique des partis politiques… Suffisant pour bénéficier encore de la mansuétude des chefs d’État de la Cedeao le 9 juillet prochain ? Jeune Afrique

Centrafrique: des interrogations sur les mouvements des hommes de Wagner
Selon le site local d’information Oubangui Médias, les premiers départs sont intervenus lundi, et se sont poursuivis depuis. De sources locales, des mercenaires russes ont en effet quitté plusieurs localités de la bande Nord du pays, notamment Moyenne-Sido, ville frontalière du Tchad… Il est difficile de savoir combien sont concernés. De source sécuritaire occidentale, 500 hommes de Wagner auraient quitté le pays pour la Libye, avant de gagner possiblement la Biélorussie. La même source estime que 14 camps de moindre importance seraient concernés, sur les 47 que compterait le groupe Wagner selon des documents internes révélés par le journal Le Monde. Il y aurait donc toujours environ un millier de paramilitaires dans le pays… RFI

Sécurisation du bassin du lac Tchad et lutte contre le changement climatique au menu du Forum des gouverneurs de la CBLT
NDjamena accueille depuis le mercredi 5 juillet, le quatrième Forum des gouverneurs des quatre pays riverains du bassin du lac Tchad, à savoir le Niger, le Nigeria, le Cameroun et le Tchad. Des assises placées sous le thème « opportunités de consolidation et de progrès dans un contexte sécuritaire changeant », et qui permettront aux différents pays et leurs partenaires de réfléchir à la stabilisation de cette région qui fait face aux effets du changement climatique et qui a retrouvé un calme relatif après des années de troubles causés par Boko Haram. RFI

En Côte d’Ivoire, les pêcheurs artisanaux chôment pour protéger les poissons
Sur un coin de plage ombragé du sud d’Abidjan, des hommes jouent aux cartes : tous sont pêcheurs et ont été contraints d’arrêter leur activité en juillet pour respecter une mesure gouvernementale de repos biologique des poissons. « On ne fait rien, on ne fait rien du tout », s’agace Patrick Ange Yao, pêcheur à la ligne depuis plus de vingt-deux ans. « On est là, on cause », mais « on ne sait même pas où aller, on tourne en rond », poursuit-il, en regardant autour de lui. Le ministère ivoirien des ressources animales et halieutiques a instauré plusieurs périodes de repos biologique pour la pêche artisanale comme industrielle, pour protéger les ressources et augmenter la production de poissons. Comme la majorité des hommes d’Aleya, village enclavé entre la mer et la ville, Patrick Ange Yao vient d’une famille de pêcheurs et ne s’imagine pas faire autre chose. Il respecte ainsi la tradition de la communauté alladian, dont il est issu et qui peuple une partie du littoral de la Côte d’Ivoire. Et les familles d’Aleya ne dépendent que de ça. « Nous on pêche, nos femmes vendent des poissons, donc quand c’est bloqué c’est bloqué », remarque Patrick Ange Yao. Pour survivre ces jours-ci, les femmes achètent et revendent des poissons congelés. « Si on vend les cartons [de poissons congelés], on gagne rien », se désole Gladys Donco, femme de pêcheur et commerçante depuis trente-deux ans. « Entre 2 000 et 3 000 [francs CFA, entre 3 et 4,50 euros] par jour », soit 60 000 francs CFA (quelque 90 euros) pour le mois, précise son amie Alice Koffi. Le Monde

Centrafrique: des victimes de Joseph Kony demandent à la CPI d’étendre les charges contre le chef de la LRA à leur pays
Des Centrafricains demandent au procureur de la Cour pénale internationale d’alourdir les charges portées contre le chef de l’Armée de résistance du Seigneur, Joseph Kony. Le milicien est sous le coup d’un mandat d’arrêt émis par la Cour en 2005. Il est suspecté de crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis dans le nord de l’Ouganda. En 2006, suite à l’échec de négociations de paix, les miliciens s’étaient déplacés en Centrafrique notamment, y commettant de nombreux crimes. RFI

RDC : vers la signature d’un pacte de sécurité avec l’Afrique du Sud ?
Les présidents de l’Afrique du Sud et de la République démocratique du Congo prévoient de signer un pacte de sécurité, alors que les milices continuent d’occuper des pans entiers de l’est instable de la RDC. Accueilli à Kinshasa par son homologue congolais Félix Tshisekedi, le chef d’état sud-africain Cyril Ramaphosa a promis de continuer à aider la RDC à lutter contre l’insécurité et la pauvreté. « Comme l’a dit le président Tshisekedi, sur la question de la sécurité, l’Afrique du Sud a été fortement investie et fortement présente en RDC, du côté est, et nous allons également renforcer cette relation en ayant un accord bilatéral sur la sécurité et la défense. », a déclaréCyril Ramaphosa, Président de l’Afrique du Sud. Le président congolais Félix Tshisekedi a expliqué que l’accord pourrait prendre la forme d’un pacte de défense mutuelle citant, sans entrer dans les détails, l’accord de défense mutuelle de la Communauté de développement de l’Afrique australe SADC comme potentiel modèle. Africanews avec AFP

Aminata Touré : « Macky Sall a reculé devant la détermination des Sénégalais »
Au lendemain de l’annonce de la non-candidature du président Macky Sall, l’ancienne Première ministre, qui avait fait de la lutte contre le troisième mandat son cheval de bataille, appelle à poursuivre la mobilisation pour l’organisation d’une présidentielle « libre et inclusive ». … Vous êtes membre de la plateforme F24, qui avait fait de la lutte contre le troisième mandat sa priorité. Existe-t-elle encore ? Cette plateforme existe puisqu’elle tenait sur quatre impératifs. La candidature du président n’était que l’un d’entre eux. Mais nous réclamons toujours des candidatures inclusives, la libération des détenus politiques et l’organisation des élections libres et transparentes. À ce moment-là, le Sénégal retrouvera sa sérénité. … Ne craignez-vous pas une baisse de la mobilisation des Sénégalais ? Au contraire ! La non-participation de Macky Sall ouvre le champ, les Sénégalais écouteront les candidats, leurs programmes. Ce sera peut-être les élections les plus ouvertes de notre histoire, si tout le monde peut participer. Jeune Afrique

Ce 7 juillet c’est la journée du kiswahili
Le kiswahili, la langue la plus parlée d’Afrique, avec plus de 200 millions de locuteurs répartis dans une dizaine de pays du continent : Tanzanie, Kenya, Ouganda, Rwanda, Burundi, République démocratique du Congo, Soudan du Sud, Mozambique, Malawi notamment, mais aussi à Oman et au Yémen ! C’est donc une langue qui sert aussi de pont entre l’Afrique et le monde arabe. Pour célébrer l’importance de cette langue bantoue, le 23 novembre 2021, la 41e session de la Conférence générale de l’Unesco a proclamé le 7 juillet de chaque année Journée mondiale de la langue kiswahili. « Pour nous, c’est un privilège extraordinaire. Nous savons que le kiswahili se développe, et le fait que l’Unesco a choisi le 7 juillet pour célébrer le kiswahili témoigne d’un grand respect et d’une grande reconnaissance pour sa culture et sa capacité à unir la région de l’Afrique de l’Est », dit Nancy Ngowa, professeure de kiswahili au Kenya. DW