Les présidents rwandais, Paul Kagame, et congolais, Félix Tshisekedi, se sont retrouvés mercredi 6 juillet à Luanda et se sont mis d’accord sur un « processus de désescalade », selon les termes de la présidence congolaise. Une annonce qui survient alors que les tensions étaient vives depuis plusieurs semaines entre Kinshasa et Kigali, sur fond de violences dans l’est de la RDC. Une feuille de route a été mise sur pied, qui « stipule une volonté de normalisation des relations diplomatiques entre Kinshasa et Kigali » et prévoit « la cessation immédiate des hostilités » ainsi que « le retrait immédiat et sans condition du M23 de ses positions en RDC », a précisé la présidence congolaise sur Twitter. Le M23 est une ancienne rébellion dont la résurgence en fin d’année dernière dans l’Est a provoqué un regain de tension entre la RDC et son voisin rwandais. Paul Kagame et Félix Tshisekedi se sont retrouvés sous les auspices du président angolais, João Lourenço, désigné médiateur par l’Union africaine (UA), l’objectif étant « d’aider à restaurer la confiance entre les deux pays voisins ». La feuille de route évoquée à l’issue des discussions sera « axée sur la relance de la commission mixte RDC-Rwanda qui ne s’était plus réunie depuis plusieurs années », indique encore la présidence congolaise. Jeune Afrique
Près de 900 détenus se sont évadés d’une prison d’Abuja, la capitale du Nigeria, dont au moins 443 sont encore disparus, ont annoncé mercredi 6 juillet les autorités, qui ont attribué l’attaque aux rebelles extrémistes islamiques. Au même moment, des hommes armés ont lancé une attaque mortelle contre un convoi de sécurité préparant la prochaine visite du président nigérian Muhammadu Buhari dans l’État de Katsina (Nord-Ouest) pour l’Aïd El-Kébir. C’est avec une colère froide que le Président Muhammadu Buhari a constaté les dégâts à l’intérieur de la prison de Kuje. Cela juste avant de prendre son avion pour la conférence internationale à laquelle il doit assister jeudi 7 juillet à Dakar. Le chef d’État nigérian se dit « déçu par le système de renseignement », car cet établissement sensé être le plus sécurisé du pays est tombé comme un vulgaire château de sable. Plusieurs centaines d’hommes lourdement armés ont suffi pour forcer le passage. L’attaque minutieuse et synchronisée a duré près de 3 heures dans la nuit de mardi à mercredi. Un scénario pourtant annoncé quelques heures plus tôt par certaines sources sécuritaires. Pourtant, les gardiens et des forces de sécurité ont été complètement dépassés par les vagues des assaillants et surtout par le chaos des explosions : plusieurs murs de la prison de Kuje n’ont pas résisté. RFI
Au Soudan, le chef de la junte militaire Abdel Fattah al-Burhan a « relevé de leurs fonctions » mercredi 6 juillet les cinq membres civils du Conseil souverain de transition. Soit la suite logique de son annonce de retirer les militaires du dialogue intersoudanais initié par l’Onu, l’UA et l’Igad, pour laisser la voie à la formation d’un gouvernement civil, selon lui. Mais l’opposition continue d’exiger le retrait sans condition des militaires de la vie politique. Dans son allocution télévisée de dernière minute lundi soir, le général Abdel Fattah al-Burhan avait annoncé la dissolution prochaine du Conseil souverain, qui gouverne de facto le Soudan. Il serait alors remplacé par un « Conseil suprême » en charge des questions de défense, mais aussi d’une partie de la diplomatie et des « questions de souveraineté », sans autres précisions. Le fait de « relever de leurs fonctions » par décret les cinq membres civils du Conseil souverain est donc la suite logique de cette décision. Celle-ci a d’ores et déjà été rejetée unanimement par les adversaires de la junte militaire au sein de l’opposition civile, qui ont dénoncé un « retrait tactique » et appelé à « maintenir la pression » sur les militaires jusqu’à leur retrait complet de la vie politique. RFI
Libérés après l’arrivée de la junte au pouvoir, ces opposants à un troisième mandat d’Alpha Condé ont été arrêtés ce 5 juillet. La brutalité policière qui a accompagné leur interpellation a provoqué indignation et inquiétude quant au retour des vieilles pratiques. … Dans une déclaration publiée dans la soirée de mardi 5 juillet, le FNDC a déploré « l’extrême brutalité » avec laquelle ses membres ont été arrêtés, « sans mandat ni convocation ». « Tout en regrettant l’agression barbare des journalistes, le FNDC prend à témoin l’opinion nationale et la communauté internationale des dérives du CNRD ainsi que du gouvernement. Le FNDC exige la libération immédiate et sans condition des détenus politiques injustement arrêtés pendant l’exercice de leur droit de réunion et d’association ». Joint par Jeune Afrique, Ibrahima Diallo, responsable des opérations du FNDC dénonce « la volonté du CNRD d’anéantir le mouvement ». Il annonce le retrait du FNDC du processus du dialogue politique conduit par le Premier ministre Mohamed Béavogui et la reprise prochaine des manifestations de rue. Jeune Afrique
C’est à Niamey qu’une base des militaires de l’opération française Barkhane est établie après la fin officielle de cette mission dans le nord du Mali. Plus d’un millier d’hommes donc doivent conduire les opérations anti-djihadistes aux côtés de l’armée nigérienne, surtout dans les zones frontalières du Mali ou la zone des trois frontières. … Le Général Hervé Pierre, chargé de l’un des postes de commandement dans le nord du Niger, explique que « la préparation aux opérations se fait avec les soldats nigériens, avec l’état-major qui décide de la nature et de la forme que vont prendre les opérations. Et lorsqu’on conduit les opérations, c’est un général nigérien qui commande les unités nigériennes sur le théâtre des opérations. Cela est le signe concret de l’inversion de la relation partenariale. » … Le colonel Pascal Ianni, porte-parole du chef d’état-major des armées françaises, précise qu' »il n’est pas question de redéployer les unités de la force Barkhane ailleurs qu’au Niger et au Tchad qui accueillent actuellement les unités de manière permanente sur leurs sols. Il n’est pas question d’étendre l’opération Barkhane à d’autres pays sahéliens dans lesquels nous sommes déjà présents à la demande des autorités de ces pays. » DW
Cette région administrative proche du Nigeria connaît une grande précarité liée aux conditions climatiques sahéliennes et aggravée par l’activité de groupes criminels agissant de part et d’autre de la frontière. … Le centre de santé de la commune nigérienne de Dan Issa, géré par Médecins sans frontières (MSF) à quelques kilomètres du Nigeria, est en état d’alerte préventive. Sous les toits en tôles des salles d’accueil, plusieurs dizaines de femmes viennent faire vacciner leurs enfants affaiblis et recevoir des tubes de pâte hyperprotéinée. Routine annuelle en cette « période de soudure », ces mois d’été qui vident les réserves des familles et les plongent dans une situation d’insécurité alimentaire jusqu’à la prochaine récolte de l’automne. En priant pour qu’elle soit bonne. En 2021, la production agricole a plongé de 40 %. Dans la région administrative de Maradi, dont dépend Dan Issa, cette précarité liée aux conditions climatiques sahéliennes particulièrement rigoureuses est aggravée par l’activité de groupes criminels agissant de part et d’autre de la frontière. En 2021, le centre de santé était en première ligne. Le docteur Oumar avait ainsi vu déferler, de façon inattendue, des milliers de Nigérianes et leurs enfants en situation de malnutrition aiguë et sévère. « Ils fuyaient les attaques des bandits », raconte le directeur du centre de santé. Le Monde
Une approche militaire est insuffisante pour mettre un terme à l’insurrection violente des shebab, a déclaré le nouveau président somalien Hassan Cheikh Mohamoud, soulignant que son gouvernement ne négocierait avec le groupe jihadiste que lorsque le moment sera jugé opportun. Il a ajouté que les shebab, affiliés à Al-Qaïda, avaient développé un « mécanisme d’adaptation » à la riposte militaire et ne pouvait pas être éliminé uniquement par la force. Les shebab mènent une insurrection contre l’Etat somalien depuis plus de dix ans. Chassés des principales villes du pays, dont la capitale Mogadiscio en 2011, ils restent implantés dans de vastes zones rurales. Ces derniers mois, ils ont intensifié leurs attaques. M. Mohamud, élu en mai après avoir été président de 2012 à 2017, a déclaré que les approches passées pour vaincre les shebab n’avaient pas fonctionné et que son gouvernement était ouvert à des alternatives, y compris des pourparlers, le cas échéant. « Nous ne sommes pas actuellement en position pour négocier avec les shebab. Nous le ferons, au bon moment », a déclaré Mohamud à un groupe de réflexion lors d’une visite en Turquie cette semaine. « Même maintenant… nous ouvrons la porte à tous ceux qui veulent dénoncer la violence, les idéologies extrémistes et rejoindre une vie normale en Somalie », a-t-il ajouté. AFP
C’est le paradoxe libyen, la population s’appauvrit dans le pays le plus riche du continent en réserves de pétrole, avec 48,4 milliards de barils dans ses sols. Depuis le 1er juillet, les manifestations se multiplient. La révolte gronde dans tout le pays. Le 1er juillet, des manifestants ont attaqué et mis le feu au Parlement de Tobrouk, perçu par la population comme un des principaux responsables de la crise politique et économique du pays. Depuis, plusieurs centres municipaux ont été la cible d’incendies. Des barricades éphémères ont surgit dans les rues de Khoms, Sabha, Zawiyah, al-Bayda, Misrata et Tripoli. Toujours le 1er juillet, sur la place des Martyrs de la capitale libyenne, des centaines de jeunes hommes ont réclamé des élections « immédiates » et la démission de tous les dirigeants en place, tant ceux qui gouvernent à Tripoli que ceux qui représentent l’opposition formée par le maréchal Haftar à Syrte et Tobrouk. Reconnaissables à leurs gilets jaunes, ils répondent au nom de « baltris » (« les hommes forts », en dialecte libyen), un groupe formé en 2018, pour protester, déjà, contre l’annulation de l’élection présidentielle le 21 décembre 2021. Jeune Afrique
Alors que les nouvelles de l’arrivée de Blaise Compaoré au Burkina dans les prochains jours circulaient depuis lundi, Abidjan l’a confirmé officiellement mercredi 6 juillet à Ouagadougou. Vivant en Côte d’Ivoire depuis sa chute en 2014, l’ancien président doit participer à une rencontre avec les anciens chefs d’État burkinabé, sous l’égide du régime de transition, dans le cadre d’un processus de réconciliation. … Parmi ces procédures, une grâce présidentielle. Pour Guy Hervé Kam, avocat des parties civiles dans le procès de l’assassinat de Thomas Sankara, cette solution « serait un défi à la justice », et montrerait que « le régime putschiste se sert de l’alibi terroriste pour forcer une réconciliation amnésie ». Selon la loi donc, Blaise Compaoré devrait être arrêté dès son arrivée sur le territoire burkinabè, comme le rappelle Maître Ambroise Farama, avocat des parties civiles, ou alors cela signifierait « la faillite de notre système judiciaire » : Ces dernières années, Ouagadougou a demandé l’extradition de Blaise Compaoré. Ce que la Côte d’Ivoire a toujours refusé au motif qu’elle n’extrade pas ses ressortissants. Ce voyage de quelques jours peut donc laisser entendre que le protecteur de Blaise Compaoré a reçu des gages sur ce point de la part de Ouagadougou. RFI
C’est officiel : Alassane Ouattara recevra à la présidence ses prédécesseurs Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo la semaine prochaine. La date a été confirmée en Conseil des ministres ce mercredi : ce sera le 14 juillet. … Sur la table des trois présidents, la question des prisonniers dits « politiques », arrêtés lors des crises électorales de 2010-2011 et de 2020. Et puis les élections. La présidentielle de 2025, mais avant cela, les scrutins locaux et régionaux de 2023 et l’environnement électoral. Comme un gage en prélude de cette rencontre, le gouvernement a annoncé ce mercredi déposer un projet de loi créant deux nouveaux sièges à la commission centrale de la CEI. Un pour le parti au pouvoir, l’autre pour l’opposition, qui devrait revenir au PPA-CI de Laurent Gbagbo. Projet qui crée aussi un poste de quatrième vice-président au bureau de la CEI, comme demandé par l’opposition. RFI
Des braconniers soupçonnés d’être responsables de la mort de quatre rhinocéros ont été arrêtés après une traque impressionnante de chiens renifleurs, hélicoptères et rangers en 4×4 dans le parc Kruger, plus grande réserve animalière d’Afrique du Sud, a annoncé le parc mercredi. Tout commence vendredi avec le signalement d’un touriste, qui dit avoir entendu deux coups de feu. Aussitôt l’opération est lancée. Les gardes de la réserve, depuis un hélicoptère, aperçoivent une carcasse ainsi qu’un rhinocéros blessé à ses côtés, raconte la direction des parcs nationaux dans un communiqué. Deux autres rhinos morts sont trouvés dans le coin et un deuxième hélicoptère mobilisé. Ce sont les chiens, finalement, qui « indiquent une zone précise où trois suspects sont trouvés et arrêtés », poursuit le communiqué, précisant qu’ils s’agit de Mozambicains entrés illégalement dans le pays, équipés d’un fusil de chasse de gros calibre et de munitions. Les cornes de trois rhinocéros sont retrouvées dans leurs affaires. Le rhino blessé a par la suite du être euthanasié, la gravité des blessures par balles ne permettant pas de le sauver, selon le communiqué. VOA