Les niveaux catastrophiques d’instabilité qui ont frappé le Soudan du Sud depuis 2013 exigent une restructuration des institutions de gouvernance et de sécurité pour modifier la trajectoire tragique du plus jeune État d’Afrique. … Les Sud-Soudanais célèbrent le 10ème anniversaire de l’indépendance de leur pays avec des sentiments très mitigés. Les enfants nés pendant la période post-indépendance n’ont connu que la misère et les privations, deux sur cinq souffrant de malnutrition. … Malheureusement, on estime à 400 000 le nombre de Sud-Soudanais (une estimation prudente) qui n’ont pas pu fêter cette victoire, ayant perdu la vie lors des troubles internes actuels. De nombreux membres de la communauté internationale et amis du Soudan du Sud ont sans doute le sentiment que leur bonne volonté a été gaspillée. Malgré ces déceptions, beaucoup seront fiers d’avoir au moins leur propre pays qu’ils pourront réparer un jour. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
L’ONU s’est montrée mardi 6 juillet « profondément préoccupée » face à la violente répression des manifestations contre la monarchie en Eswatini et demande au gouvernement de ce petit pays d’Afrique australe d’enquêter rapidement à ce sujet. Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme demande « au gouvernement de veiller à ce que des enquêtes rapides, transparentes, efficaces, indépendantes et impartiales soient menées sur toutes les allégations de violations des droits humains, y compris celles commises par les forces de l’ordre dans le cadre des manifestations, et que les responsables soient tenus de rendre des comptes », a déclaré une porte-parole, Liz Throssell, à Genève. « L’éruption de la violence au royaume d’Eswatini ces derniers jours est profondément préoccupante, alors que des informations font état de dizaines de personnes tuées ou blessées lors de manifestations réclamant des réformes démocratiques », a-t-elle précisé, lors d’un point de presse régulier des agences de l’ONU. Le Monde avec AFP
Emmanuel Macron et Mahamat Idriss Déby se sont entretenus durant une heure en tête-à-tête. Ils ont évoqué la transition tchadienne, notamment la formation du Conseil national de transition (CNT) et l’organisation du dialogue national inclusif. Le président français en a profité pour redire son attachement aux principes affichés par l’Union africaine (UA), notamment la durée de la transition fixée à 18 mois et l’impossibilité pour les membres du Conseil militaire de transition (CMT), dirigé par le fils du défunt Idriss Déby Itno, âgé de 37 ans, de se présenter à la prochaine élection présidentielle. Emmanuel Macron et son hôte ont aussi évoqué le prochain sommet des chefs d’État du G5 Sahel, qui se tiendra le 9 juillet par visioconférence. Le président français y participera, afin de présenter la réorganisation du dispositif militaire français dans la région. Durant leur entretien, il en a présenté les grandes lignes à Mahamat Idriss Déby. Selon nos informations, le centre de gravité de ce futur dispositif sera déplacé de N’Djamena à Niamey, afin de se rapprocher de la zone des Trois frontières. Une base aérienne et des militaires resteront toutefois dans la capitale tchadienne. Jeune Afrique
L’information a été confirmée à RFI, le prochain sommet du G5 Sahel aura lieu ce vendredi 9 juillet en visioconférence. Emmanuel Macron participera à la rencontre. Il aura à ses côtés le président nigérien Mohamed Bazoum, qui a été convié à l’Élysée. Le président français devrait profiter de ce sommet pour préciser le futur engagement français dans la région, un mois après l’annonce de la fin progressive de l’opération Barkhane. Un doute planait quant à sa participation mais le président français prendra bien part vendredi à ce sommet. Le dispositif sera cette fois un peu particulier : Emmanuel Macron aura à ses côtés Mohamed Bazoum. Le président nigérien, dont ce sera le premier sommet du G5 en tant que chef d’État, a en effet été convié ce jour-là à l’Élysée. Les deux hommes échangeront depuis le palais présidentiel avec leurs homologues sahéliens par visioconférence. Ce sera certainement l’occasion pour Emmanuel Macron de préciser les contours de l’engagement futur de la France dans la région. RFI
Au Sénégal, les cas testés positifs au Covid-19 remontent en flèche avec 121 nouveaux cas enregistrés mardi 6 juillet, soit un taux de positivité de près de 10%. Les autorités alertent sur le spectre d’une « troisième vague ». Lors du dernier Conseil des ministres, lundi 5 juillet, le chef de l’État a appelé à la limitation des rassemblements. Le ministère de la Santé mise toujours sur la vaccination pour faire face à la pandémie, mais les doses manquent. Pas de vaccin AstraZeneca disponible dans la plupart des centres de santé de Dakar, les agents répondent simplement : « revenez plus tard ». Difficile à comprendre pour ceux qui sont venus à la date fixée pour une seconde dose. Il y a une pénurie, confirme le Docteur El Hadj Mamadou Ndiaye, directeur de la Prévention au ministère de la Santé. « Nous devrions pouvoir être confortable si le calendrier mondial de nos partenaires notamment Covax n’avait pas été perturbé à cause de ce qui s’est passé en Inde. La hausse en Inde a impacté sur le calendrier d’approvisionnement (NDLR : les doses AstraZeneca distribuées au Sénégal dans le cadre de l’initiative Covax sont produites en Inde). Nous estimons que dans le courant du mois de juillet ou au plus tard au mois d’aout, on pourra avoir suffisamment de doses. On attend de nouvelles livraisons ». RFI
Le fort déficit pluviométrique et la multiplication de vents de sable ont provoqué une très forte chute des récoltes dans le sud de Madagascar, une zone aride dans laquelle l’agriculture vivrière joue un rôle essentiel. La population locale se retrouve démunie et ne peut compter que sur l’aide alimentaire pour tenir au cours des prochains mois. Les Nations unies ont annoncé début mai que plus de 1,1 million de personnes du Grand Sud de Madagascar se trouvent en situation d’insécurité alimentaire grave. Et selon un récent communiqué, certaines zones vivent d’ores et déjà un scénario encore plus dramatique, proche de la famine, à l’instar du district d’Amboasary Atsimo, dans lequel « près de 14 000 personnes sont en situation d’insécurité alimentaire catastrophique ». Gaëlle Borgia, correspondante de France 24 à Madagascar, s’est récemment rendue dans la région d’Anosy, qui comprend le district d’Amboasary Atsimo, pour raconter la détresse des habitants menacés par la faim et les raids de pillards qui convoitent leurs rares cultures. « Les populations sont obligées de creuser la terre pour trouver des tubercules, pour pouvoir survivre. Elles en sont réduites à manger des larves de criquet qui n’ont aucune valeur nutritive », constatait-elle alors sur place. France24
Plus de 730.000 Mozambicains déplacés dans le nord du pays en proie à des violences jihadistes pourraient être livrés à la faim dès août, avertit le Programme alimentaire mondial (PAM) mardi, si de nouveaux fonds ne sont pas levés. « En l’absence de financement urgent, l’une des crises de déplacés les plus rapides à se développer pourrait se doubler d’une urgence alimentaire », met en garde l’agence onusienne, qui affirme avoir besoin d’au moins 100 millions d’euros d’ici la fin de l’année. « Le conflit a détruit des emplois » et « les rebelles ont séparé des familles, brûlé leurs maisons, traumatisé des enfants, tué des gens », détaille son directeur, David Beasley, qui revient de la province affectée du Cabo Delgado, frontalière avec la Tanzanie. Dans cette image tirée d’une vidéo publiée par le groupe État islamique le 29 mars 2021, prétendant montrer des combattants près de la ville stratégique de Palma, au nord-est du Mozambique. Ces exilés « dépendent désormais entièrement du PAM et de ses partenaires pour leur fournir leur alimentation de base (…) Nous ne pouvons pas les laisser tomber », ajoute-t-il, cité dans le communiqué. Les personnes en grande insécurité alimentaire étaient près de 228.000 en mars, ils pourraient dépasser les 360.000 dès octobre, prévient le prix Nobel 2020. VOA
Un nouveau billet de banque de 50 dollars zimbabwéens, plus grosse coupure à ce jour, est entré en circulation dans ce pays d’Afrique australe plombé par l’inflation et vaut… à peine 50 cents d’euro (ou 60 cents de dollar). La banque centrale du Zimbabwe a annoncé l’introduction de ce nouveau billet mardi, qui est insuffisant pour acheter une miche de pain. Il a immédiatement ravivé les souvenirs de l’hyperinflation observée il y a plus de dix ans: quand la hausse des prix était devenue incontrôlable, les coupures de l’époque pouvaient atteindre jusqu’à 100 milliards de dollars. Hopewell Chin’ono, journaliste primé et critique du gouvernement, s’est moqué du nouveau billet de banque qui, au taux de change officieux du marché noir, ne vaudra que 0,30 euro (0,35 dollar américain): « Cela vous dit quelque chose sur l’inflation, quand vous avez besoin de 3 billets de votre plus haute dénomination monétaire pour acheter une bière convenable au supermarché », a-t-il tweeté. AFP
Ce ne sont que trois lettres : ADF. Mais elles suffisent à inspirer la terreur dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Connues sous leur acronyme anglais (pour Allied Democratic Forces), les Forces démocratiques alliées ne sont qu’un parmi la centaine de groupes armés actifs dans l’est congolais. Cependant, dans cette région plongée dans un tourbillon de violences depuis plus de vingt ans, les rebelles ADF sont aujourd’hui, de loin, le plus meurtrier : depuis fin 2019, ils sont accusés du massacre d’un millier de civils. Mais aussi de raids, de rapts et d’exactions en tous genres. Mado* est une rescapée de l’enfer. Agée d’une trentaine d’années, cette femme frêle au regard fuyant vit aujourd’hui à Beni dans une famille d’accueil. Cette ville de quelque 200 000 habitants, dans le nord de la province du Nord-Kivu (frontalière de l’Ouganda et du Rwanda), se situe au cœur du territoire où opèrent les ADF. Une zone d’action qui s’étend, à l’est, vers les contreforts neigeux des monts Rwenzori et la frontière ougandaise, et au nord vers l’Ituri, la province voisine. Le Monde avec AFP
En République démocratique du Congo, une grenade, dissimulée près d’une habitation d’un quartier populaire de Beni dans l’est, a été découverte et détruite mardi a annoncé une source onusienne. « Nous avons retrouvé une grenade dans le quartier Malepe à Beni. C’est l’équipe de l’UNMAS (Service de lutte antimines des Nations Unies en RDC) qui a détruit cet engin explosif », a déclaré à l’AFP Jacob Benidjo, le chargé des opérations UNMAS dans la province du Nord-Kivu (est). « Il y a eu déjà une dizaine d’alertes aux engins explosifs et des bombes artisanales déposées dans la ville de Beni » depuis le 26 juin, a-t-il ajouté. Une équipe a fait exploser cette grenade sur place « parce que l’engin ne peut pas être déplacé », a indiqué à l’AFP Jeannot Muhindo, responsable d’une organisation locale, partenaire de l’UNMAS. Un garçon passe devant un mur près du centre de traitement d’Ebola Alima à Beni, en République démocratique du Congo, le 1er avril 2019. Le 27 juin, l’explosion d’une bombe artisanale dans une église catholique avait blessé deux femmes. Le même jour, le porteur d’une bombe avait été tué dans l’explosion de son engin près d’un bar et non loin d’une mosquée. Un autre engin avait explosé la veille, non loin d’une station-service, sans faire de dégâts. AFP/VOA
La justice malienne a émis, lundi 5 juillet, un mandat d’arrêt international contre Karim Keïta, ancien député et fils de l’ex-Président Ibrahim Boubacar Keïta. Il est recherché dans le cadre de l’enquête sur la disparition il y a un peu plus de cinq ans d’un journaliste malien Birama Touré. Depuis 5 ans, les enquêtes n’avaient vraiment pas avancé. Le dossier s’est accéléré grâce notamment à la coopération judiciaire entre le Mali et la France. De source proche du dossier, on affirme qu’à la demande du juge malien, la justice française a récemment interrogé à Paris plusieurs personnes. De nouvelles pièces auraient été versées au dossier. Sur place à Bamako, les enquêteurs affirment également, sans plus de précision, détenir de « nouveaux éléments » . On parle notamment de certains détails au sujet de la disparition du journaliste Birama Touré qui conduirait à une autre affaire. « Il y a peut-être une affaire dans l’affaire », commente une source judiciaire malienne. RFI
En arrivant au bord de la rivière, Laurentine Zamblé découvre que son « coin » a été visité et exploité en son absence. Elle n’en a cure : les berges de ce cours d’eau regorgent d’or, il y en a pour tout le monde. C’est ce que lui a soufflé une amie en lui révélant l’existence de ce site à quelques dizaines de kilomètres de Bouaflé, une ville du centre de la Côte d’Ivoire. Alors cette femme de 54 ans, un peu alourdie par l’enfant qu’elle porte dans son dos, se lance dans une chorégraphie qu’elle maîtrise à merveille. Equipée d’une simple pioche, elle se met à creuser la rocaille sableuse, puis, dans l’eau, elle tamise, lave et trie le dépôt de terre avant d’en extraire quelques minuscules paillettes d’or. Au moment de cacher son butin du jour dans le nœud de son pagne, Laurentine Zamblé lève la tête et scrute les alentours. « Ici, il y a beaucoup de vol », dit-elle pour expliquer sa prudence. Le Monde
Des comptes clients vides et jusqu’à 3,6 milliards de dollars volatilisés, des milliers de clients touchés et deux adolescents dans le collimateur de la justice. Ameer et Raees Cajee, âgés respectivement de 18 et 20 ans, ont fondé la plateforme de crypto-monnaies Africrypt, qui a commencé à fonctionner depuis l’Afrique du Sud en 2019. Selon une plainte déposée en avril par un cabinet d’avocats au nom d’un groupe d’investisseurs auprès de la police, des centaines d’utilisateurs ont cessé d’avoir accès à leurs comptes, ce qui coïncide avec les semaines au cours desquelles le bitcoin a atteint son plus haut niveau historique. La plus célèbre des crypto-monnaies s’échangeait à 63 226 dollars par unité, soit le prix le plus élevé de son histoire. Ce mois-là, le PDG d’Africrypt, Ameer Cajee, le frère aîné, informe les clients que l’entreprise est victime d’une cyberattaque et annonce que la plateforme cesse ses activités. Dans cet email, il conseille aux investisseurs de ne pas suivre la « voie légale » car cela « ne ferait que retarder le processus de récupération des fonds manquants. » Suite à cet email du 13 avril, les frères ont disparu pendant quelques jours. L’avocat John Oosthuizen, qui représente Raees et Ameer Cajee, déclare à la BBC que les frères qui ont fondé Africrypt nient catégoriquement toute implication dans un « vol » ou qu’ils se soient enfuis avec des fonds. BBC