« Fier » de son bilan, Mahamadou Issoufou, 68 ans, qui quitte volontairement le pouvoir à l’issue de ses deux mandats comme président du Niger, se veut « optimiste » pour l’avenir de son pays et du continent, qu’il aimerait voir émerger malgré le djihadisme, la démographique galopante ou la difficile intégration continentale. … « C’est la première fois depuis soixante ans qu’il y a un passage de témoin d’un président démocratiquement élu vers un autre démocratiquement élu. On est en train d’asseoir une tradition démocratique », se réjouit-il, à l’issue des deux mandats, nombre maximum prévu par la Constitution. Il assure ne pas avoir eu à résister aux sirènes d’un troisième mandat, comme certains de ses pairs africains, qui s’accrochent au pouvoir. « On ne peut pas avoir des institutions fortes en tripotant les Constitutions, en changeant la règle du jeu en cours de jeu. Je ne peux pas m’engager dans l’aventure d’un troisième mandat. Cela aurait affaibli les institutions que nous sommes en train de construire », souligne-t-il. Le Monde avec AFP
L’armée ghanéenne est intervenue dans la nuit de mercredi à jeudi au sein du Parlement pour calmer les bagarres entre les députés qui ont élu, pour la première fois dans l’histoire du Ghana, un membre de l’opposition comme représentant. Alban Bagbin, député du Congrès national démocratique (NDC), le parti de l’opposition, a été élu avec 138 voix contre 136 pour le candidat du Nouveau parti patriotique, la formation du président Nana Akufo-Addo, réélu pour un second mandat en décembre et attendu pour son investiture officielle dans quelques heures. « J’accepte avec humilité le privilège qui m’est offert de présider le 8ème Parlement de la 4e République du Ghana », a déclaré Alban Bagbin. Le Parlement est divisé entre les deux principaux partis, qui possèdent chacun 137 sièges, et un candidat indépendant. Un vote a été considéré comme nul et un élu du parti au pouvoir a vraisemblablement voté pour l’opposition. L’armée ghanéenne est intervenue quelques heures auparavant dans l’enceinte du Parlement pour rétablir le calme, après qu’un député du parti au pouvoir a tenté de voler les bulletins de vote. AFP
Le convoi du préfet du département du Momo, dans le Nord-Ouest anglophone a été attaqué dans la nuit de mardi à mercredi. Au moins cinq personnes ont été tuées et trois autres blessées dans une embuscade. Il s’agit du plus lourd bilan en termes de victimes militaires dans les régions anglophones depuis près d’un an. Alors qu’il roule en direction de Mbengwi, à une trentaine de kilomètres de Bamenda, la capitale régionale, le convoi du préfet du département de Momo est, selon les autorités, soufflé par l’explosion de grosses bonbonnes de gaz. Il est alors 1h du matin, et le convoi, lourdement escorté par les militaires de la brigade d’infanterie motorisée, rentre de plusieurs localités dans lesquelles le préfet venait d’installer deux de ses subalternes. Le véhicule de tête est pris dans l’explosion, tuant quatre militaires, ainsi qu’une civile, la responsable de la communication du préfet, Rebecca Jeme. Un deuxième est projeté dans un ravin, un autre est immobilisé, tandis que le reste du convoi, dont le véhicule du préfet, parvient à s’échapper, sous les tirs des assaillants. RFI
A quelques jours de l’élection présidentielle en Ouganda le 14 janvier, les yeux se tournent vers la province de Bouganda, qui pourrait détenir la clé du scrutin. Ce royaume situé au centre du pays a toujours voté pour le président sortant Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986. Mais cela pourrait changer jeudi prochain. En termes de chiffres, le Bouganda ne pèse pas lourd. Les trois millions de Bagandas — c’est le nom des membres de cette ethnie ougandaise — ne représentent que 16% de la population totale du pays… Mais en terme d’importance, c’est la province la plus influente d’Ouganda, explique Yusuf Serunkuma, chercheur à l’université de Makerere. … Dernièrement, la bonne entente entre le gouvernement de Museveni et le royaume du Bouganda a commencé à s’effriter. En novembre dernier, l’Ouganda a été secoué par de violentes manifestations, déclenchées suite à l’arrestation de l’opposant et chanteur Bobi Wine, natif de cette province. RFI
Dakar a été le théâtre dans la nuit de mercredi à jeudi de manifestations de contestation contre le couvre-feu remis en vigueur dans la soirée devant une progression du Covid-19 qui alarme les autorités, a constaté un photographe de l’AFP. Des groupes de jeunes ont brûlé des pneus, dressé des barricades et lancé des projectiles sur les forces de l’ordre, qui ont riposté par des tirs de gaz lacrymogène dans le quartier de Ngor. Des incidents ont été rapportés dans d’autres quartiers de la capitale sénégalaise comme la Médina ou Yoff et dans sa banlieue, à Pikine, Guédiawaye ou Thiaroye. Un couvre-feu a été rétabli depuis mercredi soir de 21 heures à 5 heures GMT dans les régions de Dakar et Thiès qui concentrent presque 90 % des cas de contamination par le coronavirus selon les autorités. Le Conseil des ministres a justifié mercredi soir ces mesures par « une augmentation fulgurante des contaminations, des cas sévères, des cas graves et du nombre de décès ». Le Point
Au Tchad, la population de N’Djamena vit au rythme du confinement pour contenir la propagation du Covid 19. Les journalistes menacent de cesser toute activité si les autorités ne prennent pas un acte pour les protéger des bavures policières. Depuis le 1er janvier 2021 à minuit, le décret portant confinement de la ville de N’Djamena et instaurant le couvre-feu de 18 heures à 5 heures du matin est entré en vigueur. La présence massive des éléments de forces de l’ordre dans les ronds-points et grandes artères suscite un certain nombre d’interrogations. Ces éléments empêchent, quasiment par tous les moyens dont la violence, les citoyens de sortir, y compris ceux qui veulent exercer des activités informelles pour assurer leur survie. Plusieurs journalistes ont également été brutalisés. VOA
L’île est coupée du reste du monde depuis le 1er janvier. Les liaisons aériennes et maritimes avec le reste de l’archipel sont interrompues et le nombre de cas positifs au coronavirus ne cessent d’augmenter rapidement. La plus petite île du pays compte 36 000 habitants et plus de 300 personnes testées positives au virus. Dans la seule journée d’hier mercredi, il y a eu trois décès, dont le maire de la capitale qui déplorait les conditions déplorables de prise en charge de la situation par le pouvoir central. Le centre hospitalier est saturé au point que les nouveaux cas sont isolés dans une école désaffectée. Là-bas, plus de 60 personnes se plaignent de manquer d’eau à boire, de masques et de gel hydroalcoolique. Cependant, le gouvernement assure avoir pris les choses en mains. RFI
Les responsables de lutte contre le coronavirus en République démocratique du Congo se sont inquiétés jeudi des « coupures d’électricité » dans les centres de prise en charge des malades, au moment ou le nombre des cas et de décès augmente sensiblement. « Les coupures d’électricité deviennent de plus en plus récurrentes dans les différents centres de traitement Covid-19 », a alerté jeudi le Comité multisectoriel de la riposte à la pandémie de Covid-19 en RDC (CMR) dans son bulletin sur la situation épidémiologique. En RDC, sur 974 échantillons testés, 251 nouveaux cas confirmés ont été diagnostiqués et 11 décès enregistrés mercredi, selon ce comité dirigé par l’épidémiologiste Jean-Jacques Muyembe. Les onze décès ont été enregistrés dans la capitale Kinshasa qui vient en tête des contaminations (236 sur 251). Le 5 décembre, le professeur Muyembe avait alerté sur une pénurie d’oxygène dans les hôpitaux tout en annonçant la survenue de la deuxième vague des cas dans le pays. AFP
La Coalition des Patriotes pour le changement (CPC) est une alliance rebelle hétéroclite des six plus puissants parmi 14 groupes armés pourtant signataires d’un accord de paix en 2019, entre eux-mêmes et avec le gouvernement. Mais ils sont surtout d’anciens ennemis jurés qui se retrouvent sur un agenda commun, renverser Touadéra, sous la bannière de Bozizé. Ce dernier l’a longtemps nié avant d’annoncer son « soutien » à la CPC le jour du vote. Le noyau de la rébellion est formé par des milices anti-balaka fidèles à Bozizé, alliées à des groupes à dominante peule et musulmane qui avaient pourtant, au sein de la coalition Séléka, renversé le président Bozizé en 2013, événement déclencheur de la guerre civile. Au début du conflit, Séléka et anti-balakas, principalement animistes et chrétiens, avaient plongé le pays dans un chaos sanglant. En 2015, l’ONU avait accusé les deux camps de crimes de guerre et contre l’Humanité. Personne ne peut estimer les effectifs de la CPC mais ils ne disposent guère que d’armes légères, assurent experts et sources sécuritaires. AFP
Les incidents contre des travailleurs humanitaires en République centrafricaine (RCA) ont augmenté l’année dernière, déplore le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Les civils sont les premières victimes des tensions et des violences qui perdurent dans plusieurs régions de la Centrafrique. Mais le pays est également l’un des contextes les plus dangereux pour les travailleurs humanitaires. Entre janvier et décembre 2020, 424 incidents contre des humanitaires en RCA ont été enregistrés contre 306 en 2019, soit une hausse de 39%, a indiqué mardi OCHA. Dans les 424 incidents recensés l’année dernière, trois personnes ont perdu la vie et 29 autres ont été blessées. Le mois de décembre a été particulièrement dangereux pour les travailleurs humanitaires en RCA avec un nombre record de 59 incidents enregistrés, soit près du double de la moyenne mensuelle en 2020. Pour ce seul mois de décembre, un humanitaire a été tué et cinq autres blessés. « Près de la moitié des incidents (23) survenus au cours de ce mois ont été des braquages des bases humanitaires », a précisé OCHA dans un aperçu de la situation publiée mardi. ONU Info
Le pape François, qui s’était rendu en Centrafrique voici cinq ans pour encourager la population à la réconciliation, a demandé mercredi aux différentes forces politiques « d’éviter toute forme de violence » alors que le pays a tenu un scrutin présidentiel contesté. « Je suis avec attention et préoccupation les événements dans la République centrafricaine, où se sont déroulées récemment des élections au cours desquelles le peuple a manifesté son désir de continuer sur le chemin de la paix », a commenté le pape. Dix candidats de l’opposition ont demandé mardi l’annulation de la réélection du président Faustin Archange Touadéra dans un scrutin qu’ils jugent « discrédité », n’ayant permis qu’à un électeur sur deux de pouvoir voter dans le pays. Ces élections se sont déroulées dans un pays où une guerre civile, initiée en 2013 et très meurtrière jusqu’en 2018 avant de baisser en intensité, a été ravivée depuis près de trois semaines par l’annonce d’une offensive rebelle pour empêcher le scrutin. Belga
L’Etat malgache a annoncé mercredi 6 janvier avoir porté plainte pour exportation illicite d’or et réclame l’extradition des trois suspects arrêtés en Afrique du Sud avec 74 kilos d’or en leur possession. Le compte rendu du Conseil des ministres ajoute que le gouvernement veut « poursuivre et sanctionner ceux qui tenteraient d’intervenir ou d’empêcher les procédures d’extradition » et que « tout sera fait pour rapatrier l’or à la Banque centrale ». Le texte évoque aussi la mise en place d’une agence de recouvrement d’avoirs illicites. Une enquête au niveau du Pole anti-corruption devrait bientôt être ouverte. La police sud-africaine a arrêté la semaine dernière à l’aéroport de Johannesburg trois hommes venant de Madagascar qui avaient dans leurs bagages à mains près de 74 (73,5) kilos d’or, détectés au scanner. Deux autres hommes qui avaient prévu de prendre le même vol que les trois suspects ont été identifiés, l’un d’entre eux a été arrêté à Antananarivo, l’autre est encore recherché, selon la douane et la gendarmerie malgache. Les trois voyageurs partaient de Madagascar pour aller à Dubai en passant par l’Ethiopie. RFI
Le Soudan et les États-Unis poursuivent leur coopération amorcée depuis la chute du régime d’Omar el-Béchir en 2019. Quelques semaines après le retrait officiel du Soudan de la liste des Etats soutenant le terrorisme, le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin a effectué une visite éclair à Khartoum, au cours de laquelle il a multiplié les rencontres et signé deux accords majeurs avec les autorités soudanaises. Le premier est d’ordre économique. Les États-Unis s’engagent à aider le Soudan à rembourser 1 milliard de dollars de dette envers la Banque mondiale. Le Soudan pourra donc obtenir de nouveaux prêts, environ 1 milliard de dollars par an, ce qui lui avait été refusé pendant presque 30 ans sous le règne d’Omar el-Béchir. … Deuxième volet de cette visite, mercredi, le Soudan a également franchi un nouveau pas vers la normalisation de ses relations avec Israël. Khartoum s’est engagé à respecter les accords d’Abraham, sponsorisés par les Etats-Unis en vue de réhabiliter l’Etat hébreu au Moyen-Orient. RFI
En provenance du Nigeria, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a été reçu, mercredi 6 janvier, par le président Félix-Antoine Tshisekedi à Kinshasa. Au cours de cette audience, les deux hommes ont évoqué le renforcement des relations entre la Chine et la RDC, et notamment le cas de ce qu’on appelle, ici, les « contrats chinois ». RFI
Le secrétaire général de l’ANC, Ace Magashule, est accusé d’avoir détourné plusieurs dizaines de millions d’euros quand il était gouverneur de la province de l’État libre (Free State). Depuis le procès de l’ancien président Jacob Zuma, c’est la plus grosse affaire de corruption quivient entacher le parti de Nelson Mandela. Pour comprendre concrètement ce dont on accuse les responsables de l’ANC, nos correspondants se sont rendus dans le Free State, dont les habitants sont parmi les plus pauvres du pays. France24
Courbée sous le soleil, Kalidiata Badini traîne sa peine dans un nuage de poussière. Ce terrain crevassé par la sécheresse, elle le sillonne chaque jour, du matin au soir, remplissant son tamis de graviers pour en extraire le sable. Sisyphe moderne, elle répète ce même geste à l’infini au moins huit heures chaque jour. Et il lui faut vingt longues journées de travail pour que son tas de granulats puisse être acheté 3 000 francs CFA (4,50 euros) par un fabricant de parpaings. Travail ingrat, épuisant, pour une vie de misère. Son dos et son cou la font souffrir, mais « pas le choix », précise cette ancienne cultivatrice de 63 ans qui a tout perdu et trouvé ce seul moyen de subsistance. Ses champs, ses animaux, ses stocks de céréales, tout est resté « là-bas », dans son village, à Silgadji, dans le nord du Burkina Faso. Forcée de fuir il y a un an à cause des attaques terroristes, la veuve s’est réfugiée avec ses sept enfants dans une maisonnette en pierre brute et toit de tôle, sans eau ni électricité. Dans une de ces baraques qui s’étirent jusqu’à l’horizon à Panzani, un quartier périphérique de Ouagadougou. Le Monde
Le Nigeria, avec 200 millions d’habitants, comptait déjà 88 millions de personnes vivant avec moins de 1,90 dollar par jour. Il est, avec l’Inde, le pays qui compte le plus grand nombre de pauvres au monde. Et comme Mme Jacob, ils seront 7 millions de plus cette année, selon les projections de la Banque mondiale. Des nouveaux pauvres « plus urbains » et « plus éduqués », premières victimes du coronavirus et de ses effets dévastateurs sur la première économie du continent, selon l’institution américaine. Si, au Nigeria, l’extrême pauvreté touche d’abord les zones rurales, les citadins ont été particulièrement touchés avec le confinement, affirme le Programme alimentaire mondial (PAM). Dans la deuxième ville du pays, Kano, par exemple, le nombre de citadins souffrant de la faim a été multiplié par trois entre le début de 2020 et l’été de la même année, pour atteindre 1,5 million de personnes. C’est pour répondre à cette détresse économique croissante dans les villes que l’agence onusienne, qui opérait alors uniquement dans les campagnes, a lancé en mai avec le gouvernement nigérian des distributions d’aide humanitaire à Lagos, Abuja (centre) et Kano (nord), les principales mégapoles du pays. Le Monde avec AFP