Les coups d’Etat qui ont secoué le continent ces derniers mois étaient l’un des sujets incontournables de l’agenda du 35ème sommet de l’UA à Addis Abeba. Bankole Adeoye, commissaire de l’Union Africaine aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité a réaffirmé la politique de non tolérance de l’Union Africaine face à ces changements inconstitutionnels de gouvernement. « À aucun moment dans l’histoire de l’Union Africaine, nous avons eu quatre pays suspendus en un an calendaire, le Mali, la Guinée, le Soudan et dernièrement le Burkina Faso. Le Sahel ne doit pas être transformé en un foyer d’inconstitutionnalisme. Je veux vous assurer que nous ferons de notre mieux dans notre département pour assurer que nos leaders continuent à parler d’une voix contre ce fléau. » Certains chefs d’Etat ont souligné l’importance des outils de prévention de ces coups d’Etat, des crises politiques qui représentent aussi un frein au développement économique. Le chef d’Etat sénégalais Macky Sall, qui a pris pour une année, la présidence tournante de l’Union africaine, a par ailleurs appelé à un durcissement des mécanismes de sanctions. « Il appartient à mon sens à l’Union africaine aujourd’hui de travailler sur des textes encore plus durs sur les interruptions inconstitutionnelles de pouvoir, pour que les auteurs de ces actes puissent être non seulement sanctionnés, mais que les pays qu’ils dirigent puissent être immédiatement sanctionnés, à tous les plans. Embargo sur les frontières, embargo sur l’espace aérien, embargo commercial. » DW
Le 35e sommet de l’Union africaine (UA) s’achève ce dimanche soir 6 février à Addis-Abeba. Outre les récents coups d’États en Afrique de l’Ouest ou la guerre civile en Éthiopie, un autre sujet brûlant s’est invité à l’événement : l’arrivée massive de mercenaires sur le continent africain. Au Mali, les dirigeants continuent de nier la présence du groupe russe Wagner. Mais le Commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’UA, Bankole Adeoye a rappelé le danger de ces groupes. Depuis plusieurs années, la Russie avance ses pions sur le continent africain à travers les mercenaires de la société Wagner. Leur arrivée au Mali, fin janvier 2021, a soulevé des questions sur la véritable influence et l’efficacité de ces troupes irrégulières. L’Union africaine, qui organisait son sommet les 5 et 6 février à Addis-Abeba, a brièvement condamné » l’émergence de ce phénomène nouveau « . Lors de ce sommet, marqué par la condamnation unanime de la vague de coups d’États en Afrique de l’Ouest, la question de l’intervention de paramilitaires étrangers a été soulevée par le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité, Bankole Adeoye. … Dans son plaidoyer pour un multilatéralisme africain, Bankole Adeoye a évoqué la Convention sur l’élimination du mercenariat en Afrique, un texte adopté à Libreville en 1977 par l’UA. » C’est le moment de dépoussiérer ce texte, de l’utiliser de façon concrète « , a-t-il ajouté. RFI
Alors que le Président Faustin Archange Touadéra tente de donner des gages à la communauté internationale, la Russie, au travers notamment de la société de mercenaires Wagner, intensifie les pressions sur l’appareil d’État et mène une intense campagne de désinformation contre la France, la Minusca et l’opposition politique centrafricaine. Depuis le début de l’année en RCA, la société Wagner, c’est une hydre à deux têtes avec d’un côté Dimitri Sytyi, chargé des affaires politiques, et de l’autre, Vitali Perfilev, coordinateur des activités militaires. Perfilev, ancien légionnaire, s’entretient régulièrement avec Claude Rameaux Bireau, le ministre de la Défense, il rencontre aussi le général Sakama en charge des opérations. Vitali Perfilev veille en particulier à ce que les notes blanches des services de renseignement destinées au président Touadéra ne ternissent pas l’image du groupe russe. Si jamais certains rapports font état de tensions entre les combattants de Wagner et les forces armées centrafricaines, Perfilev n’hésite pas à les censurer. RFI
Au Mali, le processus de relecture de la charte de la transition est officiellement lancé. Le CNT, l’organe législatif nommé par les militaires, a été convoqué pour une session à partir du vendredi 4 février, pour réviser « la charte de la transition et la loi électorale ». … Est-ce une manière de renforcer les pouvoirs du chef de la junte le colonel Assimi Goïta ? L’opposition politique en est certaine. Mais de leur côté, les soutiens de la transition estiment qu’il n’en est rien. Si le poste de vice-président de la transition venait â être supprimé au Mali, le colonel Assimi Goïta serait seul à diriger le pays. « Un changement inutile », estime Ismaël Sacko, porte-parole du cadre d’échange des partis politiques pour la réussite de la transition. « Cette démarche dénote d’une volonté manifeste des autorités maliennes de faire cavalier seul et d’agir de façon dictatoriale pour confisquer le pouvoir et pour s’y éterniser. Le cadre estime que la priorité des priorités est de proposer un calendrier électoral consensuel avec l’ensemble des forces vives de la nation », ajoute-t-il. RFI
Acclamée en 2013 pour avoir repoussé l’avancée jihadiste vers Bamako, la France est devenue, neuf ans plus tard, le bouc émissaire de l’insécurité au Sahel. Cette perception de plus en plus répandue dans la région est-elle fondée ? Comment expliquer l’insécurité croissante malgré la présence française ? … Si les opérations antiterroristes françaises de l’opération Barkhane demeurent pour la plupart secrètes, la France a revendiqué deux victoires militaires majeures ces dernières années au Sahel : la mort du fondateur d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abdelmalek Droukdal, en juin 2020, puis celle du fondateur de l’État islamique au Grand Sahara, Adnan Abou Walid al-Sahraoui, en septembre 2021. Pourtant, ces opérations semblent avoir peu d’impact sur la vie des communautés locales. Un récent rapport de l’ONU fait état d’une forte augmentation des « attaques par des groupes extrémistes violents », notamment dans le centre, sur l’année 2021. « Il y a des réussites militaires, mais in fine, il n’y a pas de stratégie, pas d’objectif final », analyse Wassim Nasr, spécialiste à France 24 des mouvements jihadistes. « Tuer des chefs ne résout pas le problème car les raisons objectives qui ont fait que ces groupes existent sont toujours là et elles sont antérieures aux groupes jihadistes eux-mêmes », précise-t-il, citant le manque d’opportunités économiques, les comportements prédateurs de certains États et de leurs armées ainsi que l’impunité judiciaire. France24
Ce n’est pas la première fois que ce salon bourgeois de l’est de Khartoum est pris d’assaut. En 2019 déjà, à quelques semaines de la chute du dictateur Omar el-Béchir, les forces de l’ordre avaient fait irruption dans cette vaste pièce abritant trois jeux de fauteuils et une table basse respectivement en velours framboise, en tissu or et café, et en bois et toile fleurie. À l’époque, ils recherchaient Amani Osman. L’avocate s’était d’abord échappée, avant d’être rattrapée puis enfermée durant trente-huit jours. Ce 22 février, sa sœur benjamine, Ameera Osman, qui vit, comme toute la famille, sous ce même toit, n’a pas eu cette chance. Il était 23 h 30 lorsqu’une trentaine d’hommes se sont introduits par la porte arrière de la demeure. Ameera Osman se déplace en outre avec difficulté depuis que sa colonne vertébrale a été touchée lors d’un éboulement de façade, il y a cinq ans. Cette ingénieure en informatique de 40 ans est bien connue des services de renseignements soudanais (GIS). Sous l’ancien régime, elle avait été interpellée car elle portait un pantalon ou encore refusait de mettre le voile, alors obligatoire. Membre du Parti communiste, elle est par ailleurs active au sein du comité de résistance de son quartier et a pris la tête, en avril dernier, du mouvement Non à l’oppression des femmes. Cette nouvelle incarcération intervient dans un contexte de reprise en main du pouvoir par les militaires depuis le coup d’État du 25 octobre. Une situation encore aggravée par la restauration, fin décembre, des pleins pouvoirs du GIS. Le Point
Peu après la décision du président tunisien, Kaïs Saïed, de dissoudre le Conseil supérieur de la magistrature, dimanche, les juges ont exprimé leur refus mettant en avant l’absence de tout mécanisme constitutionnel et légal le permettant. « Les juges ne resteront pas silencieux », a prévenu le chef du Conseil supérieur de la magistrature, Youssef Bouzakher, dimanche 6 février, après que Kaïs Saïed a annoncé la dissolution du Conseil de la magistrature, organisme indépendant chargé de nommer les juges. Selon Youssef Bouzakher, la décision du président est illégale et s’apparente à une tentative de soumettre les juges au bon vouloir présidentiel. La police tunisienne a annoncé, lundi, avoir verrouillé les portes de l’institution. Kaïs Saïed a annoncé la dissolution du Conseil, l’un des rares organes de l’État encore en mesure d’agir de façon souveraine, alimentant les critiques de ses opposants qui l’accusent de coup d’État. En juillet, le président a soudainement suspendu le Parlement, limogé le Premier ministre et déclaré qu’il pouvait gouverner par décret. Il a, depuis, annoncé son intention de réécrire la constitution démocratique de 2014 avant de la soumettre à référendum. France24 avec Reuters
Un groupe d’hommes armés a attaqué la station privée Radio Capital. Des tirs nourris ont été entendus près de la radio Capital, une radio privée, la plus écoutée de Guinée-Bissau, lundi matin. Les équipements de la station – notamment son émetteur, sa console de mixage et ses ordinateurs – sont détruits. La station est une filiale de Voice of America (VOA), l’organisation internationale d’information financée par le Congrès américain et indépendante sur le plan éditorial. En juillet 2020, la même radio avait déjà été attaquée. A l’intérieur du palais du gouvernement, des coups de feu ont également été entendus. Ces événements ont entraîné un mouvement de panique. Des personnes ont été vues fuyant leurs bureaux pour rentrer chez elles. Au palais du gouvernement, les membres de l’exécutif ont été invités à évacuer le bâtiment. … Cela se passe 6 jours après une tentative de coup d’État. Au moins 11 personnes ont été tuées mardi dernier lorsque des soldats ont tenté de renverser le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, selon les autorités. BBC
Près d’une semaine après l’attaque du palais du gouvernement, le mardi 1er février, des questions restent en suspens : qui étaient les assaillants ? Quelles étaient leurs motivations ? Les autorités ont dénoncé une tentative de coup d’État perpétrée par des « individus liés au narcotrafic » et des « mercenaires, rebelles de Casamance ». La vie a rapidement repris son cours normal à Bissau. Mais la page n’est pas tournée pour autant. … L’armée « pas prête à lâcher sa part du gâteau » … La Cédéao a annoncé l’envoi d’une nouvelle force de stabilisation, sans précision à ce stade sur un calendrier ni son effectif. C’est pourtant Umaro Sissoco Embalo lui-même qui avait demandé le départ de l’Ecomib, fin 2020. « Dans un contexte de méfiance entre politiques et militaires, l’armée va-t-elle accepter l’arrivée de soldats étrangers ? », s’interroge une responsable de la société civile qui se dit « inquiète de la suite des évènements ». L’analyste Rui Landim, très critique envers le pouvoir, dénonce pour sa part un « prétexte », et « une tentative d’ingérence du Sénégal » voisin. Si « le président peut compter sur son réseau à l’international, notamment avec ses homologues sénégalais Macky Sall et nigérian Muhammadu Buhari, conclut un observateur de la vie politique, c’est l’armée, même divisée en groupes d’intérêts, qui légitime de fait le pouvoir, et elle n’est pas prête à lâcher sa part du gâteau ». RFI
Toits arrachés, maisons soufflées, arbres couchés en travers des routes… Les premières heures du jour, dimanche 6 février, ont levé le voile sur le chaos laissé par le passage de Batsirai sur la côte est de Madagascar. Le cyclone de forte intensité, chargé de vents soufflant à plus de 170 km/h et de fortes pluies, a touché terre, samedi soir vers 20 heures (18 heures en France), à une dizaine de kilomètres de la ville de Mananjary, soit un peu plus au sud que sa trajectoire attendue. Il a ensuite poursuivi sa course à travers l’île pour ressortir, dimanche après-midi, dans le canal du Mozambique, au niveau de Tuléar, en ayant perdu beaucoup de sa puissance. Cette déviation laisse espérer un bilan moins lourd que prévu puisque la capitale, Antananarivo, et le principal port, Tamatave, situé à 480 kilomètres au nord du point d’impact, ont été épargnés. « Nous devons être prudents, il est encore trop tôt pour dresser un bilan, mais il est vraisemblable que le nombre de sinistrés avoisinera 150 000 personnes, plutôt que 600 000 comme nous le redoutions », expliquait, dimanche, en fin d’après midi, Jean-Benoît Manhes, représentant adjoint de l’Unicef à Madagascar. Alors qu’environ 50 000 personnes ont été déplacées, les premiers morts étaient dénombrés dans la ville de Fianarantsoa, sur les hautes terres centrales. Le Monde
Il n’y avait pas d’étoile dans le ciel noir de Yaoundé, mais quand le stade d’Olembé s’est éteint au début du concert de la cérémonie de clôture, les tribunes se sont transformées en une constellation où les lumières des téléphones étaient autant d’astres brillants. Il n’y avait pas d’étoile dans le ciel noir de Yaoundé, mais une bande de Lions est venue au Cameroun pour décrocher la première et la broder à jamais près du cœur sur le maillot national. C’est ce que le Sénégal a réussi à réaliser, dimanche 6 février, en remportant la finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), au stade Olembé, face à l’Egypte, après un match au bout du suspense (0-0, 4-2 aux tirs au but). Paul Biya, le président camerounais depuis près de quarante ans, a remis le trophée doré aux Lions de la Teranga. Le chef de l’Etat de 88 ans aurait probablement souhaité que la Coupe revienne à la maison, tant il a fallu pour son pays batailler – et dépenser – pour organiser cette compétition : deux reports, menaces terroristes, rumeur d’annulation à la dernière minute à cause du Covid-19… Mais les Camerounais ont fini par se satisfaire de voir leur équipe battre, samedi, le Burkina Faso (3-3, 5 tirs au but à 3) et prendre la troisième place du tournoi. « La joie est revenue dans nos cœurs », « l’honneur est sauf », commentaient certains supporteurs camerounais. Le Monde