COP15 : le sommet de la décennie pour sauver la biodiversité
La conférence de l’ONU sur la biodiversité s’ouvre mercredi à Montréal avec un défi colossal: conclure en deux semaines un accord historique, la « dernière chance » de sauver les espèces et les milieux naturels d’une destruction irréversible. Les délégués de plus de 190 pays se retrouvent jusqu’au 19 décembre pour adopter un nouveau cadre mondial décennal pour sauvegarder la nature et ses ressources indispensables à l’humanité. Le temps presse: un million d’espèces sont menacées d’extinction, un tiers des terres sont gravement dégradées et les sols fertiles disparaissent, tandis que la pollution et le changement climatique accélèrent la dégradation des océans. « L’humanité est devenue une arme d’extinction massive », a tonné mardi le secrétaire général de l’ONU, lors du lever de rideau du sommet, à cause de « notre appétit sans limite pour une croissance économique incontrôlée et inégale ». Cette COP15, sœur jumelle, dans l’ombre, des COP sur le climat, est « notre chance d’arrêter cette orgie de destruction », a-t-il déclaré. Mais les négociations patinent depuis trois ans. AfricaNews/AFP
La sécheresse et le conflit forcent 80.000 Somaliens à se réfugier dans les camps de Dadaab, au Kenya
Le nombre de réfugiés somaliens dans le nord du Kenya augmente, avertit le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). Ils fuient entre autres l’insécurité et la terrible sécheresse qui frappe ces dernières années la Corne de l’Afrique. Selon le HCR, plus de 80.000 personnes sont arrivées dans les camps de réfugiés de Dadaab, au Kenya voisin. La majorité de ces exilés sont arrivés au cours des deux dernières années, fuyant l’insécurité permanente en Somalie et la sécheresse incessante – la plus longue et la plus sévère depuis des décennies. Malgré une récente baisse du rythme des arrivées quotidiennes, le HCR et ses partenaires à Dadaab estiment que quelque 24.000 personnes sont arrivées depuis la fin du mois de septembre 2022. Les communautés locales et les réfugiés vivant déjà dans les camps de réfugiés de Dadaab ont généreusement accueilli les nouveaux arrivants et partagé les ressources limitées dont ils disposent. « L’espace adéquat dans les camps, où les nouveaux arrivants sont hébergés, est en train de s’épuiser, ce qui oblige beaucoup d’entre eux à résider dans des abris de fortune à la périphérie, où l’eau potable et les installations sanitaires sont nettement insuffisantes ou inexistantes », a décrit Boris Cheshirkov, porte-parole du HCR. ONU Info
Au Kenya, la sécheresse décime les animaux sauvages dans les parcs nationaux
Au Kenya, une sécheresse d’une intensité inédite depuis quarante ans décime éléphants, buffles et zèbres dans les parcs nationaux. A Amboseli (sud), près de la frontière avec la Tanzanie, la terre est sèche et se craquelle sous les pieds. Pas une herbe haute à l’horizon, les feuilles des arbres décharnés sont jaunies. Des carcasses d’animaux gisent le long de la route. « La dernière grosse pluie que nous avons eue ici remonte à décembre 2021 », se lamente Josphat Wangigi Kagai, 37 ans, ranger du Kenya Wildlife Service (KWS), qui travaille dans le parc depuis 2016. Il vient d’être appelé par Kelembu Ole Nkuren, un berger masaï qui a découvert, en faisant paître son troupeau, un éléphant mort depuis presque un mois. Le Monde
Mali: à Kita, l’armée malienne et ses supplétifs russes accusés d’avoir fait des victimes civiles
Au Mali, une nouvelle opération de l’armée malienne et de ses supplétifs russes est entachée d’accusations d’exactions. Elle s’est déroulée hier, mardi 6 décembre dans la matinée, à Kita, village de la commune de Dioura, près de la frontière mauritanienne. C’était jour de marché. Les sources locales confirment deux à cinq morts et des blessés. Selon ces sources, il s’agit de civils. Ils sont arrivés au petit matin, au début de la foire hebdomadaire, à bord de plusieurs hélicoptères. Les forces armées maliennes (Fama) étaient, selon plusieurs sources locales concordantes, accompagnés de leurs supplétifs russes, simples instructeurs selon Bamako, mercenaires du groupe Wagner selon la plupart des pays occidentaux et africains. Les jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou Jnim en arabe) lié à al-Qaïda sont présents dans la zone. En intervenant un jour de marché, l’armée malienne – qui n’a pas souhaité répondre aux sollicitations de RFI – et ses supplétifs russes ont-ils voulu profiter d’un moment de ravitaillement ? « Ils feraient mieux d’intervenir là où sont les jihadistes, plutôt que de venir au milieu d’un marché », déplore un notable de Kita. Car la foire hebdomadaire de cette ville, carrefour entre le Mali et la Mauritanie, est évidemment fréquentée par de très nombreux civils. RFI
RDC: prochaine réunion entre groupes armés et gouvernement en janvier dans l’est
Groupes armés et gouvernement de la République démocratique du Congo tiendront une prochaine séance de pourparlers de paix en janvier dans l’est de la RDC, après trois premières réunions au Kenya, a annoncé mardi la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC). Cette annonce a été faite à l’issue de la troisième session du « dialogue inter-congolais », qui a réuni pendant huit jours à Nairobi représentants d’une cinquantaine de groupes armés, du gouvernement et de la société civile. La rébellion du M23, qui mène une offensive dans l’est du pays et que Kinshasa qualifie de mouvement « terroriste », ne participe pas à ces discussions. « Une réunion se tiendra en janvier à Goma et Bunia pour évaluer les progrès (réalisés) et commencer à aborder l’agenda de moyen et long terme », a déclaré l’EAC, qui assure la médiation des discussions, dans un communiqué. VOA
Les rebelles du M23 se disent prêts à se retirer des territoires occupés à l’est de la RDC
Les rebelles du M23, l’un des principaux groupes de combat dans l’est de la République démocratique du Congo, ont déclaré qu’ils étaient prêts à se retirer des territoires de la région, conformément aux résolutions adoptées lors d’un sommet tenu en novembre dans la capitale angolaise, Luanda. Le groupe rebelle, qui a pris des pans entiers de territoire à Rutshuru et Nyiragongo ces derniers mois, a également demandé à rencontrer la Force régionale d’Afrique de l’Est ainsi que les médiateurs du processus de paix mené par les dirigeants régionaux. Une déclaration de Lawrence Kanyuka, le porte-parole politique du M23, ajoute que le groupe rebelle soutient les efforts régionaux visant à trouver une solution durable à l’instabilité dans l’est de la République démocratique du Congo. Cette déclaration intervient le jour où un cycle de négociations de paix d’une semaine s’est achevé dans la capitale kenyane, Nairobi. Le M23 ne faisait pas partie du sommet, qui a réuni les représentants de quelque 50 groupes armés opérant dans la région riche en minerais. BBC
RDC: la société civile s’interroge sur le déploiement de la Monusco après la tuerie de Kishishe
Les autorités congolaises accusent le M23 d’avoir tué mardi 29 novembre plus de 200 civils à Kishishe dans le Nord-Kivu. Ce que les rebelles nient. Une semaine après, Kishishe est toujours sous contrôle du M23 et des appels à une enquête indépendante se multiplient. Des acteurs de la société civile veulent que la lumière soit faite et disent craindre également pour la sécurité des populations restées à Kishishe et celles des alentours. Des acteurs de la société civile s’inquiètent du sort de la population civile et s’interrogent : « Quelles mesures ont été prises pour sécuriser les populations locales ? Quelles dispositions ont été prises pour minimiser l’éventualité d’autres attaques ? » Et une question qui revient souvent, c’est « pourquoi la Monusco ne s’est pas encore déployée à Kishishe une semaine après les évènements ? » Contactée par RFI, la mission onusienne n’a pas donné de détails sur son engagement sur le terrain. Elle affirme cependant qu’elle a déployé des casques bleus à Nyanzale et à Rwindi, à proximité de Kishishe. RFI
Afrique de l’Ouest : la Cédéao a t-elle les moyens d’une force militaire crédible contre les coups d’État et le terrorisme ?
À l’issue du 62ème sommet des chefs d’État et de gouvernements de la CEDEAO, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, un projet de création d’une nouvelle force régionale a été adopté. Une force dont les contours ne sont pas connus, mais destinée à lutter contre le terrorisme et les changements anticonstitutionnel. Autre précision : cette force sera financée par les moyens des États membres. Quelle pertinence pour une telle initiative, lorsqu’on sait que la force conjointe du G5 Sahel peine à monter en puissance, faute notamment de financements ? TV5Monde
Congo-B: l’entourage de Destin Gavet, chef du parti d’opposition Mouvement républicain, inquiet après son arrestation
Au Congo-Brazzaville, le premier responsable de la jeune formation politique d’opposition Mouvement républicain, reconnue par les autorités en mars, a été arrêté le 1er décembre à Pointe-Noire. Ses proches ignorent les motifs de son arrestation qui intervient après que son parti a initié une pétition, dans le cadre d’une campagne en vue d’obtenir la libération de prisonniers politiques, et qui a débuté le 19 novembre. Destin Gavet, 31 ans, est détenu dans les locaux de la Centrale d’intellligence et de la documentation (CID), l’ex-Direction de la surveillance du territoire, à Pointe-Noire depuis une semaine. Et jusqu’ici, ses proches assurent qu’ils n’ont pas pu avoir les nouvelles de ce jeune leader politique, souvent critique du régime de Brazzaville. RFI
Ethiopie : la capitale du Tigré reconnectée au réseau électrique national, après un an de coupure
Cette annonce intervient un peu plus d’un mois après la signature d’un accord de paix, le 2 novembre, entre le gouvernement fédéral éthiopien et les rebelles tigréens, destiné à mettre fin à deux ans d’un conflit dévastateur. « Le centre de contrôle d’électricité de la ville de Mekele, qui avait été déconnecté du réseau électrique national pendant plus d’un an en raison de la guerre du nord de l’Éthiopie, a été reconnecté », a annoncé dans un communiqué la compagnie nationale Electricité d’Ethiopie. L’accès et les communications à une partie du nord de l’Ethiopie, dont le Tigré, sont limités ou interdits et il est impossible de vérifier de manière indépendante la situation sur le terrain. RTBF
Burkina Faso: policiers et douaniers sont les plus concernés par la corruption, selon un rapport
Au Burkina Faso, le réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), a rendu public mardi 6 décembre son dernier rapport. Il porte sur l’état de la corruption, mais aussi sa perception durant l’année 2021. De ce nouveau rapport, il ressort que la corruption continue d’augmenter au Burkina Faso. Pour son enquête, le REN-LAC a sondé 3 000 personnes dans les 13 chefs lieu de régions, ainsi que la ville commerçante de Pouytenga, dans le centre-est du pays. Et plus de 85% des personnes interrogées estiment que la corruption au Burkina Faso est fréquente. L’indice de perception est en hausse constante depuis 2016, passant de 41 à 71 points aujourd’hui. La moitié des enquêtés ont été témoins ou acteurs d’un acte de corruption en 2021. Pour la plupart, il s’agissait d’une rétribution illégale en échange d’un service. Selon l’enquête du REN-LAC, les services publics les plus concernés sont la police nationale, les douanes et la police municipale. RFI
Au Maroc, la justice rejette la demande de remise en liberté de l’opposant Mohamed Ziane
La demande de remise en liberté de l’opposant marocain et ancien ministre Mohamed Ziane, 79 ans, a été rejetée par un tribunal de Rabat, a indiqué mardi 6 décembre son fils, Ali Reda Ziane, qui est aussi son avocat. « Mais nous continuons d’affirmer que la procédure de convocation à comparaître devant le tribunal n’a pas été respectée, ce qui entraîne la nullité de la décision de son incarcération », a-t-il estimé. Ex-bâtonnier de Rabat, Mohamed Ziane a été arrêté et incarcéré le 21 novembre après avoir été condamné en appel à trois ans de prison ferme à la suite d’une plainte des autorités. Affirmant avoir été jugé « à cause de ses opinions », il s’est pourvu en cassation. Le Monde
Faut-il délocaliser le dialogue politique guinéen ?
L’idée de délocaliser le dialogue politique guinéen dans un pays tiers n’est pas une première dans l’histoire politique de la Guinée. Il y a exactement douze ans, Ouagadougou avait servi de cadre au règlement d’une crise entre militaires guinéens. Après plusieurs jours de négociation dans la capitale burkinabè, le chef de la junte, Moussa Dadis Camara et le général Sékouba Konaté, avaient fini par signer un accord, sous l’égide de Blaise Compaoré. Le texte prévoyait que Moussa Dadis Camara prenne « librement un temps de convalescence » et qu’une élection présidentielle se tienne dans « six mois ». L’opposition, pour sa part avait été autorité à désigner le Premier ministre de la transition, se souvient encore l’éditorialiste guinéen Nouhou Baldé. Pour lui, la proposition faite par la Cédéao de tenir le dialogue en dehors de la Guinée, dénote de la profondeur de la crise actuelle. DW
Au Mozambique, onze proches du pouvoir condamnés à des peines de prison dans un scandale de corruption
Onze personnes proches du pouvoir au Mozambique, dont le fils d’un ex-président, ont été condamnées à des peines de prison ferme, mercredi 7 décembre, dans le gigantesque scandale de corruption dit de la « dette cachée », qui avait plongé le pays dans une grave crise financière. Près de dix ans après les faits, un tribunal spécial aménagé sous une tente blanche dans la cour d’une prison de Maputo a rendu son verdict. Aucun tribunal n’était assez grand pour juger l’un des plus grands scandales ayant secoué ce pays parmi les plus pauvres du monde. Le procès, retransmis en direct à la radio et à la télévision, s’est ouvert l’an dernier et a duré sept mois. En combinaisons orange de prisonniers pour certains, les 19 accusés étaient sur le banc pour la lecture du verdict, qui a duré une semaine. Tous sont des proches du pouvoir, jugés pour chantage, faux, détournement de fonds et blanchiment. Le Monde
Afrique: La belle histoire du Maroc continue au Qatar
Que ce fut dur ! Mais le Maroc l’a fait et il est bien en quart de finale du Mondial-2022 au Qatar, au bout du suspense. Après la victoire historique, mardi, en huitièmes de finale face à l’Espagne, championne du monde 2010, aux tirs au but 3-0 (0-0 après prolongations), la belle histoire du Maroc se poursuit au Mondial-2022, tournant au conte de fées. Armés d’une détermination à toute épreuve, les hommes de Walid Regragui ont été fidèles à eux-mêmes face à la Roja, faisant preuve d’une rage de vaincre et d’un esprit combatif irréprochables. Après avoir égalé l’exploit de leurs glorieux aînés en 1986, la Génération 2022 a écrit une nouvelle page de l’histoire du football marocain, confirmant que ses ambitions n’ont pas de limite, sous la houlette d’un entraineur qui n’a jamais douté de la capacité de ses poulains à aller loin dans le Mondial qatari. MAP