Au Tigré, des tensions croissantes risquent de provoquer un conflit régional
L’escalade rapide des tensions autour de la direction de l’Autorité transitoire du Tigré a mis la région sur le qui-vive, avec la crainte que le différend ne dégénère rapidement en conflit régional. Plus de deux ans après le cessez-le-feu mettant fin au conflit entre le gouvernement éthiopien et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui a fait environ 600 000 morts, la région du Tigré reste très fragile : environ 15 % des 7 millions d’habitants de la région sont toujours déplacés à l’intérieur de leur propre pays. La crise actuelle s’est aggravée au cours de l’année écoulée en raison des rivalités au sein du TPLF. Ces tensions se sont concentrées sur les critiques formulées par le dirigeant du TPLF Debretsion Gebramichael à l’encontre de son ancien adjoint, le président de l’Administration intérimaire du Tigré (TIA) Getachew Reda…L’escalade récente est due à un différend concernant le contrôle des Forces de défense du Tigré (TDF). Debretsion, le chef de longue date du TPLF, affirme que l’autorité sur les forces ne relève pas de la TIA. Getachew, qui représente un groupe de dirigeants plus jeunes du TPLF, dit cependant que si les TDF sont un organe neutre, elles sont administrées par la TIA dans le cadre de sa responsabilité de superviser le processus de démobilisation décrit dans le COHA. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Somalie: tirs d’obus des shebab près de l’aéroport de Mogadiscio
Des combattants islamistes radicaux shebab ont tiré plusieurs obus de mortier près de l’aéroport de Mogadiscio dimanche matin, perturbant les vols internationaux à destination de la Somalie, a déclaré un responsable de la sécurité à l’AFP. L’attaque a eu lieu quelques semaines après l’explosion d’une bombe artisanale, revendiquée par les shebab, qui avait failli frapper le convoi du président Hassan Cheikh Mohamoud. Selon des sources sécuritaires, les obus ont été tirés depuis les environs de Mogadiscio et sont tombés dans une zone ouverte de l’aéroport international Aden Adde. L’attaque n’a pas encore été commentée officiellement par les autorités. Le camp Halane, un complexe lourdement fortifié qui abrite l’antenne des Nations unies ainsi que des agences humanitaires, des missions étrangères et le quartier général de la Mission d’appui et de stabilisation de l’Union africaine en Somalie (AUSSOM qui a remplacé en janvier la mission ATMIS), a également été ciblé, selon le porte-parole de cette mission, le lieutenant-colonel Said Mwachinalo…L’AUSSOM a condamné l’attaque contre sa base, affirmant qu’elle ne « ne compromettrait pas son engagement à soutenir la Somalie dans la lutte contre le terrorisme ». AFP
Est de la RDC: réactions prudentes à Kinshasa sur l’éventuelle nomination du président du Togo comme médiateur
Le président togolais Faure Gnassingbé a été pressenti pour reprendre la médiation entre la RDC et le Rwanda. Une décision annoncée le 5 avril 2025 par João Lourenço, président angolais et président en exercice de l’Union africaine (UA), lors d’une réunion virtuelle du bureau de l’organisation. Lourenço, qui occupait cette fonction depuis deux ans, a confirmé son retrait et plaidé pour la continuité du dialogue entre Kinshasa et Kigali. À Kinshasa, la majorité prend note tandis que l’opposition émet des réserves…Pour Claudel-André Lubaya, opposant et membre du Cadre de concertation des forces politiques et sociales, le nom de Faure Gnassingbé importe peu. Selon lui, si l’Union africaine l’a proposé, elle doit avoir ses raisons. Mais il alerte sur un autre point : « Je salue toutes les initiatives de paix. Mais aujourd’hui, elles sont dispersées, parallèles, parfois concurrentes et simultanées. Leur juxtaposition crée de la confusion et nous éloigne chaque jour de la solution que notre peuple attend. Il faut vite ramener de la clarté et une meilleure coordination. » Reste une étape avant une éventuelle nomination officielle : la proposition concernant le président Faure Gnassingbé doit encore être validée formellement par l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, via la procédure dite de « silence ». Et pendant ce temps, un autre processus suit son cours : les délégués du gouvernement congolais et du groupe politico-militaire AFC/M23 sont attendus à Doha pour un deuxième round de discussions, dans le cadre de la médiation discrète menée par le Qatar. RFI
RDC : Nouvelle attaque des rebelles ADF à Mambasa : 3 morts et plusieurs blessés
Trois personnes ont été tuées et trois autres grièvement blessées à la machette lors d’une nouvelle attaque attribuée aux rebelles des ADF la nuit de samedi à ce dimanche 6 avril au PK26, dans le territoire de Mambasa en Ituri. D’après des acteurs de la société civile locale, l’attaque a eu lieu dans un carré minier situé à 5 kilomètres de PK26, où ces hommes armés s’en sont pris aux paysans. Ces derniers étaient en train de travailler dans leurs champs, où trois d’entre eux ont été tués par ces insurgés. Trois autres paysans ont été également blessés à la machette, et des témoins sur place affirment que dans leur fuite, ces rebelles ont pris plusieurs autres personnes en otage. L’entrée de ces hommes armés a provoqué un mouvement de populations vers Mambasa-centre et Mayuano, deux agglomérations sécurisées par les forces de l’ordre. Radio Okapi
RDC : des inondations font une trentaine de morts à Kinshasa
Des pluies diluviennes se sont abattues sur Kinshasa, samedi 5 avril, causant la mort d’une trentaine de personnes et paralysant la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), où des habitants circulent en pirogue ou à la nage dans des avenues transformées en rivières…La montée des eaux a également provoqué la fermeture de la circulation sur la route nationale 1, principal axe routier dans la capitale, qui mène du centre-ville à l’aéroport, ainsi que dans de nombreux quartiers voisins, entraînant des embouteillages géants dans une ville où les rues sont déjà chroniquement engorgées. Plusieurs habitants rencontrés par l’AFP ont exprimé leur colère face à la réaction des autorités, qu’ils jugent insuffisante ou tardive. A Kinshasa, les pluies et des inondations font régulièrement des victimes. Faute d’entretien et de réseau adéquat, les voies d’évacuation des eaux sont généralement bouchées par des immondices. Les habitations de fortune et les rues non goudronnées sont particulièrement vulnérables aux intempéries dans les quartiers périphériques, pauvres et densément peuplés qui s’étendent sur des milliers de kilomètres carrés. A la fin de 2022, au moins 120 personnes avaient trouvé la mort dans la capitale, victimes de pluies diluviennes qui avaient provoqué des inondations et des glissements de terrain. Le Monde avec AFP
Au Soudan, une « détérioration catastrophique sans précédent » dans la ville d’El-Fasher
Un groupe de militants soudanais a fait état dimanche 6 avril d’une « détérioration catastrophique sans précédent » dans la ville d’El-Fasher, capitale de l’Etat du Darfour du Nord, au Soudan, assiégée depuis plusieurs mois par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) en guerre contre l’armée depuis deux ans. Depuis avril 2023, le pays est le théâtre d’une guerre pour le pouvoir qui oppose les FSR, dirigées par le général Mohammed Hamdan Daglo dit « Hemetti », à l’armée menée par le général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane. Le conflit, qui a fait des dizaines de milliers de morts, déraciné plus de 12 millions d’habitants, a également déchiré le pays…Selon le groupe de militants indépendants, « les marchés sont vidés de produits alimentaires et l’aide humanitaire est totalement interrompue » à El-Fasher…Selon l’ONU, environ 2 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire extrême au Darfour du Nord et 320 000 souffrent déjà de famine. Le Monde avec AFP
Le Mali, le Niger et le Burkina Faso rappellent leurs ambassadeurs en Algérie après un incident avec un drone
Le Mali et ses alliés le Niger et le Burkina Faso ont annoncé, dimanche 6 avril, le rappel de leurs ambassadeurs respectifs en Algérie, pays qu’ils ont accusé d’avoir abattu, à la fin de mars, un drone de l’armée de Bamako au nord du territoire malien, près de la frontière algérienne…Le 1ᵉʳ avril, Alger avait dit avoir abattu un drone de reconnaissance armé qui avait pénétré dans son espace aérien. A la suite d’une enquête, le Mali a « conclu avec une certitude absolue que le drone a[vait] été détruit suite à une action hostile préméditée du régime algérien », a affirmé dans un communiqué le ministère des affaires étrangères malien. Les autorités algériennes n’ont pas encore réagi. Selon les autorités maliennes, dirigées par des militaires au pouvoir depuis un double coup d’Etat en 2020 et 2021, l’épave du drone a été localisée dans une zone située à 9,5 kilomètres au sud de la frontière entre les deux pays…Le Mali a par ailleurs annoncé plusieurs mesures, notamment la convocation de l’ambassadeur d’Alger sur son territoire pour « protester » contre son pays, son retrait avec effet immédiat du Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc) – une alliance de plusieurs armées du Sahel pour lutter contre le terrorisme – et une plainte devant des instances internationales « pour actes d’agression ». Le Monde avec AFP
Jean-Noël Barrot en visite à Alger, après huit mois de crise entre la France et l’Algérie
Il s’agit de concrétiser le réchauffement bilatéral après huit mois d’une crise qui a mené les deux pays au bord de la rupture. Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a annoncé, dimanche 6 avril, après une visite à Alger où il a rencontré le président du pays, Abdelmadjid Tebboune, la volonté des deux pays « d’entrer dans une nouvelle phase » et de « tourner la page » des tensions récentes…Arrivé en milieu de matinée, M. Barrot a également eu un « entretien d’une heure et quarante-cinq minutes », selon ses services, avec son homologue, Ahmed Attaf, et en format élargi, pour tenter d’aplanir les dossiers les plus épineux. Avec M. Attaf, les échanges ont été « approfondis, francs et constructifs dans la droite ligne de l’échange entre les présidents [Emmanuel] Macron et [Abdelmadjid]Tebboune », se concentrant sur « les sujets régionaux et la relation bilatérale y compris les sujets migratoires », a précisé une source diplomatique française. Depuis l’appel téléphonique du 31 mars entre le président français, Emmanuel Macron, et M. Tebboune, qui a relancé le dialogue bilatéral, les relations « semblent emprunter une trajectoire constructive », selon le journal gouvernemental algérien El Moudjahid. Outre les questions migratoires, Paris espère « des résultats » sur les dossiers sécuritaires et économiques, a fait savoir M. Barrot. Le Monde avec AFP
Tunisie : des camps de migrants subsahariens démantelés après une campagne virulente
La Tunisie a démantelé, vendredi 4 avril, des camps de fortune dans lesquels vivaient des milliers de migrants venus d’Afrique subsaharienne, après une virulente campagne sur les réseaux sociaux qui réclamait le départ de ces personnes en situation irrégulière. Les camps étaient installés au milieu d’oliveraies dans les régions d’El Amra et de Jebeniana, dans le centre-est du pays, et suscitaient un fort mécontentement chez les habitants des villages environnants. En tout, une vingtaine de milliers de migrants, divisés en plusieurs camps informels, avaient érigé des tentes dans les champs, a déclaré, vendredi soir, à l’Agence France-Presse le porte-parole de la garde nationale, Houssem Eddine Jebabli. Depuis jeudi, environ 4 000 personnes de plusieurs nationalités ont notamment dû quitter le camp du « kilomètre 24 », l’un des plus grands de la région, a-t-il ajouté. D’autres camps informels ont été évacués dans la même zone et les opérations se poursuivront sur les jours à venir, a-t-il précisé. Selon lui, des personnes vulnérables et des femmes enceintes ont été prises en charge par les autorités sanitaires. Interrogé sur le sort du reste des milliers de migrants, il a annoncé qu’une partie s’était « dispersée dans la nature ». Le Monde avec AFP
Mali: plusieurs milliers de personnes rendent un dernier hommage à Amadou Bagayoko
Des milliers de personnes se sont rassemblées à Bamako, dimanche 6 avril, pour un dernier adieu au légendaire chanteur et musicien Amadou Bagayoko, qui était également un virtuose de la guitare, décédé vendredi à l’âge de 70 ans. Des proches, des fans mais aussi des responsables politiques, ainsi que plusieurs artistes maliens ou étrangers, ont participé à une cérémonie d’hommage ponctuée de nombreux témoignages…Amadou et son épouse Mariam Doumbia, qui s’étaient rencontrés à l’Institut des jeunes aveugle de Bamako en 1976 où ils n’ont pas tardé à former un couple à la scène comme dans la vie, ont connu un succès planétaire en 2004 avec le tube Dimanche à Bamako, chanson-titre d’un disque produit par Manu Chao, alors qu’ils tournaient ensemble depuis les années 1980. Depuis, leurs chansons envahissaient régulièrement les dancefloors du monde entier. Le duo a fait le tour du monde et participé à plusieurs grands événements planétaires, comme la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques de Paris, l’an dernier. RFI