Au Burkina Faso, plusieurs civils tués par des militaires dans des heurts à Dori
Plusieurs civils ont été tués et d’autres blessés par des militaires mardi 4 avril et mercredi 5 avril dans des heurts à Dori, dans le nord du Burkina Faso, a indiqué jeudi le préfet de la province du Séno. « Dans les nuits de mardi et de mercredi (…), des actes d’atteinte à la liberté et à la vie ont été constatés dans le quartier Petit Paris de Dori ainsi que dans d’autres secteurs de la ville », a expliqué le préfet Abrahamane Mande dans un communiqué. « Malheureusement, certains militaires seraient impliqués dans ces actes regrettables, en procédant à des tirs à l’arme automatique et à la bastonnade de paisibles citoyens riverains et passants, occasionnant des pertes en vie humaines et des blessés au sein de la population », a-t-il déploré, sans donner de bilan précis. Le Monde
Burkina Faso : l’ONU s’inquiète des nouvelles restrictions sur les médias
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a déclaré jeudi être profondément préoccupé par les restrictions imposées aux médias et à l’espace civique au Burkina Faso après la suspension d’organes de presse et l’expulsion du pays de deux correspondants étrangers, dans un contexte de restrictions plus larges de la liberté d’expression dans le pays. « En cette période de transition, la protection des voix indépendantes est plus nécessaire que jamais, afin de permettre un contrôle citoyen, de favoriser la prise de responsabilité et de laisser au peuple burkinabé l’espace nécessaire pour construire ensemble une société résiliente, stable et inclusive », a déclaré le Haut-Commissaire dans un communiqué de presse. Depuis la publication du communiqué n° 3 du 30 septembre 2022, les activités de toutes les organisations de la société civile et des partis politiques ont été suspendues dans le pays. ONU Info
Les soudanais revendiquent une transition démocratique
A Khartoum, une journée de mobilisation a réuni des centaines de manifestants pour marquer l’anniversaire de deux révoltes, qui avaient renversé deux présidents putschistes. Cet appel à manifester a été lancé mercredi par le bloc civil historique des Forces de la liberté et du changement (FLC). Depuis le putsch d’octobre 2021, le Soudan est dans l’impasse, après un nouveau report de la signature de l’accord de sortie de crise entre civils, militaires et paramilitaires, censé relancer la transition démocratique. Le Soudan est en proie à des troubles depuis qu’un coup d’État mené par le plus haut général du pays, Abdel Fattah Burhan, a renversé un gouvernement soutenu par l’Occident en 2021, après trois décennies de régime islamiste. AfricaNews/AP
Soudan: pourquoi la signature de l’accord est à nouveau reportée?
La signature de l’accord politique final annoncée jeudi, a de nouveau été reportée. Cet accord est censé remettre sur les rails la transition démocratique et tourner la page du coup d’État d’octobre 2021. Un accord préliminaire avait été signé en décembre, mais il avait laissé les questions les plus épineuses en suspens, dont la réforme des institutions militaires et sécuritaires. Et c’est sur ce point qu’achoppent toujours les discussions. Quel avenir pour les RSF forces de soutien rapide, ces anciennes milices du Darfour, dirigées par le puissant général Hemedti ? Voilà l’épineuse question qu’il faut encore résoudre. L’accord-cadre signé fin décembre prévoit leur intégration au sein de l’armée nationale. Ce n’est pas nouveau. Le gouvernement civil d’Abdallah Hamdok avait déjà achoppé sur ce point. Comment y parvenir aujourd’hui alors que la rivalité entre le général Burhan, le chef de facto du régime et le général Hemedti est à son comble ? Rvialité qui maintient donc le pays dans l’impasse, puisqu’à en croire le FFC, la Coalition des forces de la liberté et du changement –pierre angulaire de l’opposition au gouvernement militaire, si la signature annoncée jeudi a été reportée, c’est pour permettre une reprise des négociations « entre militaires » et non plus entre militaires et civils. RFI
Ituri : la MONUSCO condamne les attaques des ADF ayant fait plus de 30 morts
A travers un communiqué publié jeudi 6 avril dans la soirée, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies en République démocratique du Congo (RDC), Bintou Keita, « condamne, avec la plus grande fermeté, les tueries de plus de 30 civils dans la province de l’Ituri ». La MONUSCO affirme avoir reçu des informations faisant état de ces massacres de civils, ce jeudi 6 avril, mais les tueries attribuées aux rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) sont survenues les 2 et 3 avril à la frontière entre le territoire de Mambasa et celui d’Irumu. Bintou Keita exhorte les autorités congolaises à diligenter une enquête et à traduire en justice les auteurs de ces exécutions sommaires. Elle condamne « ces attaques ignobles contre la population civile ». La mission onusienne se dit déterminée à contribuer à ces efforts et réitère son appel à une cessation immédiate des violences de tous les groupes armés contre les civils. Elle réaffirme l’engagement de la MONUSCO aux côtés des forces de défense et de sécurité congolaises pour réduire drastiquement les attaques contre les civils au moyen de patrouilles unilatérales et conjointes. Radio Okapi
RDC-Ouganda : évaluation des opérations contre les ADF
Le chef d’état major général de l’armée ougandaise se montre confiant. Le général Mbasu Mbadi assure que les opérations conjointes entre les deux armées continueront jusqu’à la neutralisation des ADF. “Que la population ait la foi que nous allons en finir avec les ADF et cela jusqu’au retour de paix dans cette région », rassure le général ougandais. Le Gouverneur militaire du Nord-Kivu, Ndima Constant, est lui aussi satisfait. Selon lui, la coopération avec l’Ouganda a permis d’affaiblir la tête des ADF et la destruction des plusieurs bastions terroristes. De nouvelles opérations militaires ougando-congolaises coordonnées sont donc prévues dans les zones où la presence des ADF sera signalée. « On ne doit pas s’étendre sur les surfaces mais là où l’ennemi se retranche et là où nous avons la certitude de sa présence, nous pouvons le frapper », affirme le gouverneur militaire du Nord-Kivu. DW
Sénégal: Les avocats d’Ousmane Sonko dénoncent une ‘justice expéditive’ visant l’inéligibilité de leur client
Les avocats de l’opposant Ousmane Sonko ont dénoncé, jeudi, à Dakar, ‘’une justice expéditive’’ visant à rendre leur client inéligible à l’élection présidentielle du 25 février 2024. ‘’Dans cette affaire, il n’y a pas eu de procès. Un procès, ce n’est pas seulement un cadre formel. C’est aussi un contenu […] Il faut que le procès soit indépendant, juste et équitable, ce qui suppose l’existence d’un tribunal indépendant et impartial’’, a soutenu Me Amadou Diallo. ‘’C’est la première fois que je vois une composition de tribunal aussi modulable […] Entre le premier jour du procès et le jour où le tribunal a rendu une décision, sa composition a changé trois fois’’, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse des avocats de l’opposant. Le leader du parti d’opposition Pastef et maire de Ziguinchor (sud), candidat à la prochaine élection présidentielle, a été reconnu coupable de diffamation et condamné fin mars à deux mois de prison avec sursis. Il est également condamné à payer 200 millions de francs CFA, en guise de dommages et intérêts, à la partie civile, en l’occurrence le ministre Mame Mbaye Niang, militant de l’APR, le parti au pouvoir. La ‘’méfiance’’ et le ‘’manque de confiance’’ de M. Sonko ‘’vis-à-vis de la justice’’ sont raisonnables, a argué Me Diallo. APS
Gabon : le mandat présidentiel réduit de sept à cinq ans
Jeudi, l’Assemblée nationale et le sénat gabonais réunis en Congrès ont opéré une révision de la constitution du pays, permettant de réduire le mandat du président de la République de sept à cinq ans, et le scrutin de deux à un seul tour. Un changement dénoncé par une partie de l’opposition. Le Parlement du Gabon a voté jeudi 6 avril une révision de la Constitution réduisant de sept à cinq ans le mandat du président de la République et le scrutin de deux à un seul tour, à moins de cinq mois des élections présidentielle et législatives. Ces changements, en particulier le scrutin à un tour, ont été dénoncés par une partie de l’opposition (qui s’avance pour l’heure très désunie) comme un moyen de « faciliter la réélection » potentiellement à une majorité relative du chef de l’État Ali Bongo Ondimba, qui dirige le pays depuis plus de 13 ans. France24
En Côte d’Ivoire, le parti du président Alassane Ouattara plus que jamais omnipotent
Réélu en 2020 pour un troisième mandat controversé, le président Alassane Ouattara, au pouvoir depuis douze ans en Côte d’Ivoire, semble n’avoir jamais été aussi fort. Alors que se profilent les élections locales – qui doivent se tenir en septembre ou octobre –, le parti au pouvoir séduit de plus en plus. Depuis décembre, la presse ivoirienne fait ses choux gras des transhumances politiques. Député de Toumodi, maire de Guibéroua, sénateur d’Abidjan… jusqu’à Narcisse N’Dri, ex-directeur de cabinet de l’ancien président Henri Konan Bédié : les ralliements au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) se multiplient. Même Charles Blé Goudé, ex-ministre de la jeunesse de Laurent Gbagbo, avec lequel il fut détenu à la Cour pénale internationale (CPI), ne fait pas mystère de ses bonnes relations avec Adama Bictogo, le président de l’Assemblée nationale, un des caciques du régime Ouattara. Le Monde
Côte d’Ivoire: l’Autorité nationale de la presse suspend le quotidien «Le Temps», proche de Laurent Gbagbo
L’Autorité nationale de la presse suspend le quotidien « Le Temps », proche de l’ancien président Laurent Gbagbo. Cet organe de régulation des médias reproche au journal d’avoir porté atteinte « au corps judiciaire ». Six numéros de ce quotidien ont été suspendus à compter de ce jeudi 6 avril. Et le directeur de publication du journal est interdit d’écrire pendant trois mois. L’Autorité nationale de la presse (ANP) vise une publication du 20 mars dernier, dans laquelle figure en Une du journal Le Temps, la photo de la juge en charge du dossier d’instruction concernant l’implication présumée de Damana Pickass, le secrétaire général du PPA-CI, dans l’attaque d’une caserne en 2021, à Abidjan. RFI
Les pygmées aka de Centrafrique menacés par la déforestation
« Nous ne vivons qu’avec les arbres qui restent », se désespère Eugène Omokomi, la mine défaite en contemplant une parcelle de la forêt centrafricaine de Mbata, son « foyer », décimée par l’exploitation industrielle du bois et les coupes illégales. Ce pygmée aka de 55 ans vit à Mbata depuis son enfance, une commune forestière de la région de la Lobaye, à 110 km au sud de Bangui, la capitale centrafricaine. A Mbata, près de 40% des habitants sont des pygmées akas, un peuple de nomades traditionnellement chasseurs-cueilleurs et une minorité ostracisée dans ce pays d’Afrique centrale parmi les plus pauvres du monde. Installés depuis des siècles dans la forêt qui subvenait à tous leurs besoins (nourriture, vêtements, pharmacopée, ils se sont sédentarisés ces dernières décennies dans des villes et villages où la cohabitation avec d’autres ethnies est difficile. Régulièrement victimes de discriminations, les Akas sont relégués dans les couches les plus pauvres, souvent dans des huttes en branchage à la lisière de villages bâtis en dur. VOA
La « répression transnationale » gagne du terrain
Le rapport du groupe de recherche américain Freedom House paru ce jeudi [06.04.23] identifie 854 cas de « répression transnationale » menés par 38 Etats depuis 2014.Si le rapport pointe particulièrement du doigt la Chine, d’autres pays comme la Turquie, la Russie, le Bélarus, ou l’Iran et des pays africains comme l’Egypte, Djibouti ou encore le Rwanda figurent également sur la liste. Assassinat, utilisation de logiciel espion, intimidation familiale, menace en ligne… selon Freedom House, dans le cas du Rwanda ce sont là les méthodes les plus souvent utilisées pour faire taire les voix discordantes qui sont hors du pays. Les cibles sont des membres de la diaspora, en particulier ceux qui défient politiquement le gouvernement ou remettent en question sa version de l’histoire rwandaise. … Djibouti est un autre pays africain cité pour s’illustrer également dans la répression transnationale. Ce qui n’étonne pas Jean-Loup Schaal, responsable de l’Association pour le respect des droits de l’Homme à Djibouti. DW