Entre 200 et 400 morts. Les chiffres, bien qu’encore imprécis, disent l’ampleur de la tuerie qui a eu lieu à Moura, dans le centre du pays, entre le 27 mars et le 1er avril. Durant ces quelques jours, l’armée malienne – accompagnée des mercenaires de Wagner – y a officiellement mené « une opération d’envergure » contre « des groupes armés terroristes ». Mais de nombreuses sources dénoncent un « massacre » lors duquel des civils, en particulier peuls, ont été indistinctement tués. Très vite, des voix se sont élevées pour réclamer l’ouverture d’une enquête indépendante afin de faire la lumière sur ce qui s’est passé à Moura. Comme souvent dans ce genre de cas, les regards se sont tournés vers la Minusma, la mission de l’ONU au Mali. … Le 5 mars, un rapport de la division des droits de l’homme de la Minusma, dévoilé par JA, pointait clairement la responsabilité des Fama et de Wagner dans l’existence d’un charnier découvert dans le village de Dangere-Wotoro. Un document qui n’a toujours pas été publié – même si une source onusienne indique qu’un texte sur les exactions commises contre les civils dans le centre du Mali devrait « sortir dans les semaines à venir ». … Comme le réclamaient plusieurs partenaires internationaux et États-membres tels que la France ou les États-Unis, la Minusma a bien ouvert une enquête sur les événements survenus à Moura. Les investigateurs de la division des droits de l’homme n’ont toutefois pas encore pu se rendre sur place. Cette fois, les conclusions de leur travail devraient être rendues publiques. Jeune Afrique
Les Soudanais sont descendus dans les rues par milliers, mercredi, afin de « dégager les putschistes et ne plus jamais vivre de coups d’État ». Selon une source médicale, un jeune manifestant a été tué à Khartoum. « Non au pouvoir militaire », « Non au gouvernement de la faim ». Par milliers, les Soudanais ont manifesté mercredi 6 avril dans plusieurs régions du pays, et à Khartoum, un jeune manifestant a été tué par balles. Les protestataires contre le coup d’État du 25 octobre 2021 avaient choisi de manifester le 6 avril pour marquer un double anniversaire : celui de deux révoltes (1985 et 2019) qui, à 34 ans d’écart, ont fait tomber deux présidents putschistes. Depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux, les militants au Soudan, pays englué dans une grave crise politique et économique depuis le putsch du général Abdel Fattah al-Burhane le 25 octobre, promettent « la tempête » ou « le séisme du 6 avril ». Ils veulent, disent-ils, en finir avec les généraux – quasiment toujours au pouvoir en 66 ans d’indépendance – et surtout la vie chère, avec une livre soudanaise en chute libre et une inflation à plus de 250 %. France24 avec AFP
Ibrahima Kassory Fofana n’aura pas savouré sa victoire bien longtemps. Porté le 31 mars à la tête du comité exécutif provisoire du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG Arc-en-ciel, ancien parti au pouvoir), l’ancien Premier ministre a été placé sous mandat de dépôt, mercredi 6 avril. Il a passé sa première nuit en cellule, à la Maison centrale de Conakry. Également arrêtés, Mohamed Diané, ex-ministre d’État à la présidence chargé de la Défense nationale ; Diakaria Koulibaly, qui avait le portefeuille des Hydrocarbures sous la présidence d’Alpha Condé ; et Oyé Guilavogui qui fut, lui, ministre de l’Environnement, et des Eaux et Forêts. … À Conakry, des voix se sont élevées pour faire valoir qu’en matière de crime économique, on ne saurait se passer d’une instruction judiciaire. « Cette manière de procéder nous paraît saugrenue et ridicule pour un dossier aussi important, dénonce Me Salifou Béavogui, membre du collectif des avocats de la défense. On a voulu prendre un raccourci et emprunter le plus court chemin pour les mettre en prison. Nous sommes face à une cabale judiciaire, une justice expéditive. Ils se retrouvent en cellule après avoir passé quelques minutes chez le procureur spécial près la CRIEF, qui les poursuit pour détournement de deniers publics et un chapelet d’infractions. Nous pensons que c’est une manière de neutraliser des adversaires politiques, de se servir de la justice pour intimider des personnalités qui ont géré ce pays. » Jeune Afrique
Au Togo, les membres de la Dynamique Monseigneur Kpodzro, qui ont soutenu la candidature d’Agbéyomé Kodjo à la présidentielle de février 2020, ont tiré les conséquences de l’arrêt de la cour de justice de la Cédéao, fin mars. L’institution régionale avait condamné le 24 mars dernier l’État togolais pour avoir violé les droits d’Agbéyomé Kodjo, notamment sa liberté d’expression et son droit de manifester. L’opposant avait porté plainte après son arrestation durant plusieurs jours en avril 2020, après la présidentielle contestée. Cette décision de la Cédéao entraîne la libération de toutes les personnes interpellées dans le cadre des manifestations politiques au Togo, a expliqué Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, ce mercredi au cours d’une conférence de presse. Elle avait elle aussi été brièvement arrêtée à la même date. RFI
La principale plateforme de l’opposition a annoncé, mercredi 6 avril 2022, suspendre toute négociation avec la junte au pouvoir et avec son gouvernement. Une annonce qui intervient à un mois du grand dialogue national censé réunir l’opposition et les groupes armés. « Nous avons fait une analyse globale de la situation qui met en exergue une incapacité totale de la junte et de son gouvernement de prendre à bras-le-corps les problèmes du Tchad. Nous avions notamment indexé l’impasse dans laquelle se trouve actuellement le pré-dialogue de Doha, une volonté très claire de ne pas organiser un dialogue clair puisque vous voyez bien, les gens s’interdisent même une réflexion pertinente sur l’organisation de ce pré-dialogue. On nous demande simplement de nous y joindre sans aucune réflexion comme des moutons de panurge, ce qui ne saurait se comprendre. » RFI
Son cas commençait à susciter des interrogations de plus en plus pressantes, voire des critiques contre les autorités de transition. Ce mercredi 6 avril, Roch Marc Christian Kaboré a finalement regagné son domicile dans le quartier ouagalais de la Patte d’Oie, où il demeure sous garde militaire. Il y a rejoint son épouse, Sika, et deux de ses enfants. Depuis son renversement par un coup d’État militaire, le 24 janvier, qui a porté le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba au pouvoir, l’ancien président burkinabè était détenu en résidence surveillée dans une villa ministérielle à Ouaga 2000. Le 17 février, il avait été transféré dans une autre villa de ce quartier huppé de la capitale, où ses conditions de détention avaient été durcies. Il ne pouvait y recevoir des visites qu’une heure par jour et il s’était vu imposer l’interdiction de communiquer avec l’extérieur. … Depuis que leur ancien homologue burkinabè avait été placé en résidence surveillée, plusieurs chefs d’État de la Cedeao, à commencer par le Ghanéen Nana Akufo-Addo, président en exercice de l’organisation ouest-africaine, s’étaient inquiétés de son sort et s’en étaient ouverts auprès des autorités de transition. Le 27 mars, Alassane Bala Sakandé, ancien président de l’Assemblée nationale et patron du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), le parti de Kaboré, avait été brièvement interpellé après une conférence de presse durant laquelle il avait dénoncé la détention de son mentor. Jeune Afrique
Les urgences sanitaires liées au climat sont en augmentation en Afrique, où les inondations fréquentes et les maladies hydriques aggravent les crises, s’est inquiétée mercredi l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon une analyse de l’OMS, ces urgences représentent « plus de la moitié des évènements de santé publique enregistrés dans la région au cours des deux dernières décennies », note un communiqué de son bureau régional. Cette analyse montre que « 56% des 2 121 évènements de santé publique enregistrés dans la région africaine entre 2001 et 2021 étaient liés au climat ». En Afrique, « les inondations fréquentes et les maladies hydriques et à transmission vectorielle aggravent les crises sanitaires », a déclaré la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Matshidiso Moeti, citée dans le communiqué. »Bien que le continent contribue le moins au réchauffement climatique, il en subit toutes les conséquences », a-t-elle estimé. AfricaNews avec AFP
Depuis 2014, l’État n’encaisse plus les revenus fiscaux du secteur des hydrocarbures. Le manque à gagner se chiffre en centaines de millions de dollars. Face aux médias, ce mercredi 6 avril 2022, le ministre des Finances a prévenu que la subvention pourrait dépasser les 500 millions de dollars si la crise mondiale aggravée par le conflit russo-ukrainien perdure. De nouvelles mesures devraient être dévoilées pour réduire la pression sur les finances de l’État. Le gouvernement supporte un peu plus de 60% pour chaque litre payé à la pompe à environ un dollar. Mais l’État n’en a pas fini avec les arriérés de l’an dernier, ce qui provoque des problèmes de trésorerie chez les patrons des stations-service. Pour réduire sa part de subvention, le gouvernement envisage de ne plus supporter la consommation des grandes entreprises. « On va continuer à subventionner mais de manière supportable, en revanche, dans d’autres secteurs, par exemple, le secteur minier qui est un gros consommateur des produits pétroliers, il n’y a pas de raison qu’on fasse de subvention, explique Nicolas Kazadi, le ministre des Finances. Pour tous ces secteurs liés aux grandes entreprises qui consomment de carburant, nous n’avons plus de raison de continuer à les subventionner. » RFI
Dans la nuit de mardi à mercredi à Mombasa, deux voitures ont tiré 22 balles sur Ali Mwatsau, candidat aux législatives dans le parti de William Ruto, il a été gravement blessé. L’incident arrive dans un contexte d’inquiétude sur une possible hausse des violences en période électorale, alors qu’il y a seulement quelques jours une attaque a visé le candidat Raila Odinga. Sur Twitter, William Ruto a dénoncé mercredi une « tentative d’assassinat » à l’encontre de son candidat Ali Mwatsau. Ni les profils ni les motivations des tireurs ne sont encore connus. Le ministre de l’Intérieur kényan a appelé à ne pas spéculer et à attendre les conclusions de l’enquête. Vendredi dernier déjà, c’est l’hélicoptère de Raila Odinga qui avait essuyé des jets de pierre par des soutiens du camp opposé, alors que le candidat quittait un enterrement. Dans la foulée, plusieurs personnalités politiques ont dénoncé l’incident,dont William Ruto et Uhuru Kenyatta. Le chef de l’Etat kényan a appelé les leaders politiques à faire campagne dans la paix. RFI
Le Premier ministre somalien Mohamed Hussein Roble a ordonné jeudi l’expulsion du représentant de l’Union africaine dans le pays, déclenchant une nouvelle passe d’armes avec le président Farmajo qui a qualifié cette décision d' »illégale ». Les deux hommes s’opposent régulièrement ces derniers mois, nourrissant une crise politique qui retarde l’organisation de l’élection présidentielle attendue depuis plus d’un an dans ce pays instable de la Corne de l’Afrique, en proie depuis 15 ans à l’insurrection islamiste des shebab. Le bureau de M. Roble a déclaré dans un communiqué jeudi matin qu’il déclarait Francisco Madeira « persona non grata pour s’être livré à des actes incompatibles avec son statut de représentant de la Commission de l’Union africaine », lui ordonnant de quitter la Somalie dans les 48 heures. Le communiqué ne donne aucun détail sur les motivations de cette décision visant M. Madeira, un diplomate mozambicain qui est le représentant spécial du chef de la Commission de l’UA en Somalie depuis 2015. Quelques heures plus tard, le président Mohamed Abdullahi Mohamed, plus connu sous le nom de Farmajo, s’est opposé à cette déclaration. AFP
La police capverdienne a annoncé mercredi soir avoir saisi avec le concours d’agents américains plus de cinq tonnes de cocaïne à bord d’un bateau de pêche en provenance du Brésil, ainsi que l’interpellation de cinq Brésiliens et deux Monténégrins. En janvier 2019, 9.570 kg de cocaïne avaient été découverts dans le port de la capitale Praia à bord d’un bâtiment battant pavillon panaméen parti d’Amérique du Sud pour le Maroc avec un équipage russe. Les côtes ouest-africaines sont connues pour être une importante voie de transit de la cocaïne en provenance d’Amérique latine à destination de l’Europe. Le Cap-Vert est vulnérable du fait de sa géographie et de l’étendue des eaux à surveiller avec des moyens limités. Cette fois, ce sont 5.668 kilos de cocaïne qui ont été interceptés en mer. « L’opération a eu lieu le 1er avril, après une approche en haute mer sur des soupçons de trafic international de drogue », a expliqué mercredi soir devant des journalistes le directeur de la police judiciaire capverdienne, Ricardo Gonçalves. « Sous la juridiction des autorités capverdiennes, la police des Etats-Unis d’Amérique et du Cap Vert ont embarqué, inspecté le bateau de pêche et procédé à la saisie de 5.668 kilos de cocaïne », a-t-il ajouté. AFP
Dans un dernier bilan révélé la semaine dernière, les autorités algériennes ont mis en avant les importantes quantités de haschich en provenance du Maroc voisin, ce qui dénote une vaine tentative de la part de ce dernier d’inonder le marché algérien, estime le quotidien francophone étatique L’Expression. “Nous faisons face à une guerre déclarée et à des menaces récurrentes visant notre société”, a déclaré le chef de la gendarmerie nationale, le colonel Mohamed Reda Kebaïli. Selon les chiffres avancés, 1 058 tonnes de cannabis “en provenance du makhzen” (nom donné au pouvoir marocain) auraient été saisies sur les 10 dernières années. Mais, fait intéressant, le chef de la police judiciaire de la gendarmerie nationale, a ajouté que “des cartels de l’Amérique du Sud entendent faire du Maghreb et de l’Algérie une plaque tournante du trafic de la cocaïne, en direction du Moyen-Orient”. Courrier International
C’est dans l’est de la République démocratique du Congo que se trouvent des collines du parc national de Kahuzi-Biega. Un parc classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1980, dont le plus important donateur est le gouvernement fédéral allemand. Il abrite les derniers gorilles des plaines de l’Est et aussi le peuple indigène Batwa. Mais depuis 2019, cette minorité fait l’objet d’attaques ciblées. L’ONG Minority Rights Group (MRG) a enquêté sur ces violences et a publié le 6 avril un rapport de près de 100 pages qui met en cause les gardes du parc et des soldats de l’armée congolaise. Ils seraient responsables de meurtres, viols et déplacements forcés de Batwa. DW
Composées de 115 îles qui parsèment l’océan Indien au large de l’Afrique de l’Est, les Seychelles sont connues comme un haut lieu de la biodiversité mondiale. Avec 85 % de ses animaux et 45 % de ses espèces végétales considérés comme endémiques, l’archipel est parfois appelé les « Galapagos de l’océan Indien ». Et tant sur terre que dans l’océan, différents groupes s’efforcent de préserver ce paradis écologique. Cette année, après avoir créé un plan de zonage sophistiqué et mené des conversations approfondies avec des représentants des secteurs du tourisme, de la pêche, du pétrole et de la conservation, le pays insulaire est prêt à mettre pleinement en œuvre l’initiative historique de planification spatiale marine qu’elle a annoncée il y a plusieurs années : protéger 30 % de son territoire océanique. BBC