Algérie: pendant la pandémie, la répression contre le « Hirak » continue
La pandémie de Covid-19 n’empêche pas la justice algérienne de punir militants du « Hirak » et journalistes: une figure de la contestation a écopé lundi d’un an de prison ferme, et d’autres risquent de lourdes peines alors que le mouvement est en suspens. Abdelouahab Fersaoui, président du Rassemblement-Actions-Jeunesse (RAJ), une association citoyenne à la pointe du mouvement (« Hirak ») populaire antirégime, a été condamné pour « atteinte à l’intégrité du territoire national ». L’universitaire de 39 ans est en détention provisoire à la prison d’El Harrach à Alger depuis son arrestation le 10 octobre, alors qu’il participait à un sit-in de soutien aux détenus d’opinion. En fait, il avait exprimé son opinion et critiqué la répression contre le « Hirak », selon les associations de défense des droits humains. « Le pouvoir profite de la pandémie mondiale pour accentuer la répression, à huis clos, comme il a l’habitude de le faire. Nous allons faire appel » de ce verdict, a déclaré à l’AFP Hakim Addad, membre fondateur du RAJ. Slate
Boko Haram a tué des civils et des militaires au Cameroun ce week-end
La secte islamiste Boko Haram a fait de nouvelles victimes le week-end dernier au Cameroun. Au moins neuf morts et de nombreux blessés dans un double attentat dans la région de l’extrême-nord, frontalière du Nigeria. Amchidé, localité située à un jet de pierre de la frontière avec le Nigeria dans le Mayo-Sava, a été la plus durement frappée. Sept civils tués dont deux adolescents et une quinzaine de blessés. Selon des sources locales, le kamikaze s’est fait exploser dimanche autour de 20 heures. L’attaque s’est produite alors que les victimes « retournaient chez elles », traversant une zone où les autorités déconseillent les déplacements après 18 heures, en raison des risques d’attaques jihadistes. RFI
Guinée: le président promulgue sa Constitution et approuve un plan anti-coronavirus
Le président guinéen Alpha Condé a promulgué la nouvelle Constitution qu’il avait soumise à référendum fin mars et dans laquelle l’opposition dénonce un stratagème de sa part pour se maintenir au pouvoir, a indiqué la télévision nationale lundi. Après des mois de tensions qui ont fait des dizaines de morts, M. Condé a promulgué le texte par décret lu à la télévision nationale le même jour qu’il approuvait un « plan de riposte économique » au Covid-19, doté de plus de 3.000 milliards de francs guinéens (292 millions d’euros). M. Condé, ancien opposant historique devenu premier président démocratiquement élu après des décennies de régimes autoritaires, a soumis le 22 mars aux Guinéens une proposition de Constitution censée, selon lui, doter son pays d’une loi fondamentale « moderne » qui, par exemple, interdit la circoncision féminine et le mariage des mineurs. Slate
Un plan en quatre points pour la riposte au coronavirus en Afrique
Face à l’épidémie qui prend de l’ampleur, la communauté internationale entend venir en aide au continent africain. La France a annoncé la semaine dernière le lancement prochain d’« une initiative consacrée à la réponse sanitaire et économique ». Un scénario de riposte qu’ont commencé à mettre sur pied vendredi dix dirigeants africains, ainsi qu’Emmanuel Macron, Moussa Faki, le président de la commission de l’Union africaine et Tedros Adhanom Ghebreyesus, le patron de l’OMS lors d’une conférence téléphonique. Il se décline en quatre volets. RFI
L’Afrique pourrait perdre 20 millions d’emplois à cause du coronavirus, selon l’Union africaine
La pandémie de nouveau coronavirus pourrait avoir des conséquences catastrophiques en Afrique, comme par exemple la perte de 20 millions d’emplois ou la hausse de l’endettement, anticipe une étude de l’Union africaine publiée lundi. La pandémie de nouveau coronavirus pourrait avoir des conséquences catastrophiques en Afrique, comme par exemple la perte de 20 millions d’emplois ou la hausse de l’endettement, anticipe une étude de l’Union africaine publiée lundi. « Près de 20 millions d’emplois, à la fois dans les secteurs formel et informel, sont menacés de destruction sur le continent si la situation persiste », prévient cette étude, qui estime que les pays dont l’économie repose largement sur le tourisme ou la production pétrolière sont les plus à risque. VOA
Cinq mythes sur le coronavirus en Afrique
La propagation du coronavirus en Afrique est accompagnée par la circulation de désinformations. Tous les acteurs se doivent de vérifier les faits et de les communiquer au public afin de contrer les coûts de ces mythes. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) prévient qu’une « infodémie » se développe en même temps que la pandémie du coronavirus. L’OMS l’appelle une « surabondance d’informations, certaines vraies, d’autres fausses, qui empêche les gens de trouver des sources fiables et des conseils de qualité quand ils en ont besoin ». Afin d’aider à contrer une partie de ces mauvaises informations, voici cinq mythes qui circulent sur la COVID-19 en Afrique. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Coronavirus: non, la 5G ne propage pas le Covid-19
Des théories du complot prétendant que la technologie de la 5 G a aidé à transmettre le coronavirus ont été condamnées par la communauté scientifique. Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent des antennes de téléphonie mobile en feu à Birmingham et dans le Merseyside et prétendent que c’est lié à cette théorie. Cette publication a été partagée sur Facebook, YouTube et Instagram et même par des comptes vérifiés avec des centaines de milliers de fans. Mais les scientifiques soutiennent que l’idée du lien entre le Covid-19 et la 5G est complètement fausse et biologiquement impossible. Cette théorie du complot est décrit comme la pire fake news par le directeur de la NHS, le service public de santé britannique, Stephen Powis. BBC
L’ONU appelle la population d’Afrique de l’Ouest à respecter les consignes pour vaincre le Covid-19
L’envoyé de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas, a appelé la population de la région à respecter les consignes des autorités pour éviter une propagation de la pandémie de Covid-19. « Nous traversons une épreuve difficile et complexe qui exige de nous tous une mobilisation inédite de nos moyens et efforts, mais aussi, et surtout, de nos solidarités », a déclaré M. Chambas, dans un message publié ce weekend et intitulé ‘Ensemble, nous vaincrons le Covid-19’. Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel estime que « plus que jamais, l’intérêt et la protection de l’être humain doivent être au centre de nos préoccupations premières ». « Plus que jamais, nos relations aux niveaux local, national, régional et international, doivent être cimentées par la force de nos solidarités et l’ardeur de notre optimisme », ajoute-t-il. ONU
RDC: la commune de la Gombe coupée du monde avec une police intransigeante
La police a sorti un arsenal impressionnant à Kinshasa pour garder la commune de la Gombe, où le confinement a débuté lundi. Pas d’entrée, pas de sortie, même pour les personnels autorisés dans le centre névralgique de la capitale congolaise. Mains gantées, nez et bouche recouverts de masque, matraque à la main, le général Sylvano Kasongo, chef de la police à Kinshasa, est obligé d’intervenir sur l’avenue Libération, où une longue file de voitures s’est constituée. Toutes ces personnes sont munies d’un macaron distribué la veille par l’hôtel de ville. … La police a également déployé des drones pour suivre le comportement de l’agent de l’ordre. Pour sa part, Didier Tenge Te Litho, le ministre provincial de l’Intérieur de Kinshasa, parle d’un bilan mitigé au niveau de la coordination : « La commune de la Gombe est pratiquement déserte. Et maintenant, nous sommes dans la phase de sensibilisation des personnes qui sont confinées à rester chez elles, à ne sortir que seulement pour les cas d’extrême urgence ». RFI
Barrage sur le Nil : l’Éthiopie déploie son armée près du site
Chars, véhicules blindés escortant des dizaines de soldats, … Des images de la tévision nationale montrent bien que l’armée éthiopienne est bien présente aux abords du barrage sur le Nil ou « Grand barrage de la renaissance » (GERD). D’un coût de 4 milliards de dollars, ce projet est censé être le plus grand barrage d’Afrique avec une production de 6 000 mégawatts de capacité (l‘équivalent de six réacteurs nucléaires). Au grand bonheur de l‘Éthiopie. Ce qui n’est cependant pas du goût de pays riverains dont l‘Égypte qui a toujours redouté que la construction du GERD, entamée en 2012, n’entraîne une réduction du débit du fleuve du Nil Bleu, dont l’Égypte dépend à 90 % pour son approvisionnement en eau. Le différend né de ce projet a conduit à de multiples négociations initiées par des pays voisins dont le Kenya. Et même les bons offices des la première puissance mondiale, les États-Unis n’ont pas aidé les deux pays à tomber ne fût-ce que sur un modus vivendi. AfricaNews
L’armée soudanaise dans la rue pour l’anniversaire d’une manifestation
L’armée soudanaise s’est déployée lundi dans les rues menant à son quartier général à Khartoum à l’occasion du premier anniversaire d’une manifestation de masse qui a mené à l’éviction de l’ex-président Omar el-Béchir, a constaté un journaliste de l’AFP. Des dizaines de milliers de manifestants s’étaient rassemblés le 6 avril 2019 devant le QG de l’armée pour exiger le départ de M. Béchir, environ quatre mois après le début d’une contestation populaire inédite. Devant la pression de la rue, l’armée avait finalement destitué le 11 avril l’autocrate qui régnait depuis 30 ans d’une main de fer sur le pays. VOA
Une épidémie de fièvre de Lassa tue plus que le coronavirus
[VIDEO] Parallèlement à la pandémie mondiale de coronavirus, le Nigeria est aux prises avec une épidémie de fièvre de Lassa qui a tué jusqu’à présent au moins 185 personnes. Les médecins disent que la maladie est un problème annuel en Afrique et mérite plus d’attention.
Pour les pêcheurs sénégalais, le coronavirus est une « malédiction »
Sur le quai de pêche de Hann-Bel Air, aux portes de Dakar, le mareyeur Galaye Sarr s’en remet à Dieu pour que cesse la « malédiction » du coronavirus. Depuis que les avions sont cloués au sol, les poissons ne s’exportent plus, le privant de ses principaux revenus. Galaye Sarr, 23 ans, travaille sur le quai des exportations depuis son enfance. Il achète les prises ramenées par les pêcheurs qui écument la côte atlantique à bord de pirogues multicolores, les trie et les vend à des usines, qui les conditionnent pour l’exportation par avion ou bateau, notamment vers l’Europe. Depuis l’apparition du Covid-19 début mars au Sénégal, les autorités ont interdit les rassemblements et proscrit la circulation entre les villes. Surtout, la quasi suspension du trafic aérien prive toute la filière de la pêche d’un débouché essentiel. VOA
Coronavirus : le Sénégal accorde un congé pénitentiaire de deux mois à Hissène Habré
Le Sénégal a autorisé lundi l’ex-président tchadien Hissène Habré à quitter pendant deux mois sa prison de Dakar, où il est détenu pour crimes contre l’humanité, car celle-ci doit abriter la quarantaine de prévenus dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Hissène Habré, 78 ans, qui a dirigé le Tchad de 1982 à 1990, a été condamné le 30 mai 2016 à la prison à vie à l’issue d’un procès sans précédent à Dakar, après avoir été déclaré coupable de crimes contre l’humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement. Une commission d’enquête tchadienne a chiffré à 40.000 morts le nombre des victimes de la répression sous le régime Habré. AFP
« La population est prête à faire les ajustements nécessaires »
Fermeture de l’espace aérien et des parcs nationaux, mesures de confinement, port du masque obligatoire dans l’espace public depuis le 4 avril, désinfection des marchés et des transports en commun, formation d’agents de santé… Le Kenya est passé à l’offensive pour freiner la propagation du coronavirus. Selon les données de l’université Johns-Hopkins, 142 cas ont été détectés et 4 morts enregistrés dans cette économie est-africaine. C’est bien moindre qu’en Algérie (1 320 cas, 152 morts), qu’en Égypte (1 173 cas, 78 morts) ou qu’en Afrique du Sud (1 655 cas, 11 morts), mais le Covid-19 a montré ces derniers mois combien il était contagieux. Attentive à l’orientation de la décision face à la menace de cette épidémie au Kenya et dans d’autres États africains, la politiste Nanjala Nyabola livre au Point Afrique son analyse sur la gestion de cette crise. Le Point
Covid-19 : l’école par les médias au Cameroun
Face à la propagation du virus, le gouvernement qui avait fermé les écoles, a lancé ce lundi (06.04.20) sur les médias des cours à destination des élèves qui préparent les examens officiels. Kaurelle et Kaurselle, deux sœurs d’une école primaire à Douala, viennent de suivre leur premier cours via la télévision camerounaise. « Je trouve le cours-ci bien“, dit l’une. “Je trouve le cours-là intéressant, et j’ai retenu tout ce qu’elle a dit », ajoute l’autre. Mais tous les écoliers des classes d’examens n‘ont pas eu le privilège de Kaurelle et Kaurselle. De nombreux enfants n’étaient même pas au courant de la diffusion de cours dans les médias. … A 70 kilomètres à l’est de Douala, Madame Lissouke témoigne également de l’impossibilité pour ses enfants d’avoir accès à ces cours par la radio et la télévision: « Je n’ai pas la télé à la maison. Je n’ai même pas le courant. Ça fait un an maintenant qu’on n’a pas le courant. Nos enfants sont à la maison, ils ne sont même pas au courant que les cours se passent par la télé maintenant. » DW
Au Rwanda, la commémoration du génocide des Tutsi bouleversée par le confinement
La 26e commémorations du génocide commis contre les Tutsi au Rwanda débute ce mardi 7 avril. En raison de la pandémie de coronavirus, ce moment de recueillement national connaîtra, pour la première fois, de nombreux changements d’organisation. « Aucune commémoration ne ressemble à une autre, mais celle-ci sera vraiment particulière. » C’est non sans un certain dépit que Jean-Damascène Bizimana, secrétaire exécutif de la Commission nationale de lutte contre le génocide (CNLG), boucle les préparatifs de la 26e commémoration du génocide des Tutsi au Rwanda. JeuneAfrique