Niger: début de semaine décisive après l’expiration de l’ultimatum ouest-africain
Le Niger entame ce lundi 7 août une semaine décisive au lendemain de l’expiration d’un ultimatum ouest-africain. La Cédéao exige le retour à l’ordre constitutionnel après un coup d’État, sous peine d’usage de « la force » pour l’instant non utilisée. Si les chefs d’état-major de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont dessiné les « contours » d’une éventuelle intervention armée au Niger, aucun déploiement de troupe n’avait été officiellement déclenché lundi matin. Une intervention militaire immédiate pour rétablir le président Mohamed Bazoum n’est pas envisagée à ce stade, selon une source proche de la Cédéao. Un sommet des dirigeants de ses pays membres aura lieu dans « les prochains jours » pour en décider, a-t-elle ajouté. En dépit d’une fin de non-recevoir des auteurs du coup d’État à ce jour, la voie du dialogue semble donc être toujours sur la table. L’armée malienne a de son côté annoncé lundi l’envoi à Niamey d’une délégation officielle conjointe Mali/Burkina Faso, ce pour « témoigner de la solidarité des deux pays au peuple frère du Niger » avec les auteurs du coup d’État. TV5Monde avec AFP
Révélations sur la séquestration de Mohamed Bazoum
Les nouvelles du président renversé Mohamed Bazoum continuent d’arriver au compte-gouttes. Dans un communiqué publié le 3 août, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) a alerté sur le sort réservé à ce dernier, assurant que l’électricité lui avait été coupée. Tout comme le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell qui, le même jour sur le réseau social X (anciennement Twitter), a appelé « à la libération immédiate du président », dont les « conditions de détention sont de plus en plus préoccupantes ». Selon les informations de Jeune Afrique, il a tout d’abord été reclus dès les premières heures du putsch du 26 juillet et pendant près d’une semaine dans le sous-sol de sa résidence, située dans l’enceinte du Palais présidentiel. Son épouse, Aziza, son fils, Salem, et un garde du corps désarmé sont enfermés avec lui. Le bâtiment est entouré d’éléments de la garde présidentielle, dirigés par le général Abdourahamane Tiani, dont certains ont été positionnés sur le toit. Durant quarante-huit heures, on ne leur a rien donné à manger et ils n’ont pratiquement pas pu boire. Mohamed Bazoum est finalement parvenu à faire accepter à ses geôliers qu’un cuisinier de son entourage leur apporte quotidiennement, à lui et à sa famille, de la nourriture. Ils ont donc été convenablement nourris jusqu’au 3 août, jour où leur quotidien s’est durci. Le cuisinier s’est en effet soudainement vu refuser l’accès à la demeure du président et les détenus ont alors puisé dans les stocks de la maison. Des chaînes ont été placées sur la porte d’entrée, l’électricité a effectivement été coupée et les puces de ses deux téléphones lui ont été confisquées. Jeune Afrique
La France suspend son aide au développement et son appui budgétaire au Burkina Faso
Après le retrait de ses forces armées, la France se désengage financièrement au Burkina Faso. Paris a décidé de suspendre « jusqu’à nouvel ordre toutes ses actions d’aide au développement et d’appui budgétaire » au Burkina Faso, a annoncé dimanche 6 août au soir le ministère français des Affaires étrangères. Cette annonce est prise alors que le Burkina Faso et le Mali sont solidaires des militaires ayant pris le pouvoir au Niger. La France soutient, elle, les pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédeao) dans leurs efforts pour rétablir le président Bazoum, retenu prisonnier depuis le coup d’État du 26 juillet. … Les projets en cours de l’Aide française au développement en faveur du Burkina Faso représentent 482 millions d’euros tandis que l’aide budgétaire programmée en 2022 s’élève à 13 millions d’euros, a indiqué le Quai d’Orsay. France24 avec AFP
Ibrahim Traoré : au Burkina, la guerre taxe après taxe
Ce 31 juillet, les rues de Ouagadougou sont remplies de Burkinabè attendant le retour du président Ibrahim Traoré. À peine revenu de Saint-Pétersbourg, où s’est tenu le sommet Russie-Afrique, le chef de l’État du Burkina Faso savoure déjà son retour depuis son véhicule blindé, saluant la foule sur plus de deux kilomètres. Satisfait du rapprochement engendré avec Vladimir Poutine, avec qui la coopération et la vente de matériel militaire « se porte bien », Traoré apparaît confiant. Pourtant, dans la lutte contre les groupes jihadistes qui endeuillent le pays, la population continue de payer le prix fort. L’effort de guerre imposé par le gouvernement pèse sur les Burkinabè, et malgré le sourire accroché à ses lèvres, le jeune capitaine retrouve un pays en proie aux mécontentements. Il faut dire que, depuis son accession au pouvoir fin 2022, Ibrahim Traoré multiplie les demandes de « sacrifices » à la population. Jeune Afrique
Poussée vers la sortie, la Minusma quitte un premier camp au Mali
La mission des Nations unies au Mali (Minusma) a transféré aux autorités nationales un premier camp dans le cadre de son retrait d’ici à la fin de l’année de ce pays en proie au jihadisme et aux violences de toutes sortes, a indiqué vendredi sa porte-parole. La Minusma a remis jeudi aux Maliens le camp d’Ogossagou, un village du centre proche de Bankass, a indiqué Fatoumata Kaba sans plus de précision, notamment sur les effectifs. La Minusma applique ainsi la décision prise fin juin par le Conseil de sécurité de l’ONU de mettre un terme immédiat à la mission déployée depuis 2013, à la demande de la junte arrivée au pouvoir par la force en 2020. … Après des mois de dégradation constante des relations, les colonels aux commandes à Bamako ont fini par pousser la Minusma vers la sortie en 2023 après avoir fait de même avec l’allié militaire français en 2022 et s’être tournés vers la Russie. La Minusma et les autorités maliennes ont affirmé leur volonté de coopération pour un désengagement de la Minusma dans les meilleures conditions et dans le délai fixé. AFP
Union africaine: le président Assoumani persona non grata au Mali et au Burkina Faso
L’affaire remonte au 27 juillet, lorsque certains chefs d’États africains, dont celui des Comores qui assure la présidence de l’Union africaine, ont décidé de boycotter la photo de famille du sommet de Saint-Pétersbourg. La raison : la présence notamment des dirigeants du Mali et du Burkina Faso, arrivés au pouvoir après des coups d’État. Une décision qui ne passe pas à Bamako et à Ouagadougou. En représailles, le Malien Assimi Goïta et le Burkinabè Ibrahim Traoré ont décidé de désigner Azali Assoumani persona non grata. Ces visites, dont l’objectif était l’évaluation du calendrier électoral au Mali et au Burkina Faso en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel, n’auront donc pas lieu. Joint par RFI, Houmed Msaidié, le porte-parole du gouvernement comorien, a rappelé que le président Azali préside cette année l’Union africaine, laquelle s’oppose fermement aux coups de force. RFI
Sénégal: l’Assemblée rend leur éligibilité à deux opposants
Les députés sénégalais ont adopté samedi une réforme du code électoral rendant leur éligibilité à deux figures de l’opposition, Khalifa Sall et Karim Wade, sept mois avant la présidentielle où ils devraient figurer parmi les principaux candidats. Le texte adopté par 124 voix pour, 1 contre et 0 abstention permet à une personne condamnée et ayant bénéficié ensuite d’une amnistie ou d’une grâce – ce qui est le cas de MM. Sall et Wade – de figurer sur les listes électorales et donc de se présenter aux élections. Si le texte défendu par le gouvernement est promulgué, M. Sall, ancien maire de Dakar, et M. Wade, héritier de l’ex-président Abdoulaye Wade, s’annoncent parmi les principaux candidats à la présidentielle de février 2024. Ils avaient été empêchés par leur condamnation dans des affaires financières distinctes de concourir à celle de 2019 contre le sortant et futur vainqueur Macky Sall (sans lien de parenté avec Khalifa Sall). AFP
Sénégal: l’opposant Ousmane Sonko, en grève de la faim, hospitalisé à Dakar
C’est à l’hôpital principal de Dakar, l’un des plus grands hôpitaux de la capitale sénégalaise, qu’Ousmane Sonko a été évacué. Une information que nous a donnée un haut responsable de l’administration pénitentiaire, qui nous explique que c’est une mesure prise sur conseil du médecin de la prison de Sebikotane où est incarcéré l’opposant sénégalais depuis le 31 juillet. Ousmane Sonko observe une grève de la faim depuis huit jours et son état de santé s’est dégradé, « nécessitant son placement sous surveillance médicale à l’hôpital principal », nous indique un des responsables du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef). RFI
Soudan : des centaines de maisons détruites par les pluies dans le nord du pays
Des pluies torrentielles se sont abattues sur le Soudan, détruisant 464 maisons, a rapporté lundi l’agence de presse soudanaise Suna alors que depuis des mois les ONG alertent sur les risques que fait peser la saison des pluies sur le pays. Les dégâts ont été enregistrés dans l’Etat du Nord, « une zone désertique avec des pluies rares autrefois, mais où des pluies dévastatrices se déversent depuis cinq ans », a indiqué l’agence de presse officielle Suna. Une tragédie qui survient alors que près de quatre mois de guerre sanglante entre l’armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), ont plongé des millions de Soudanais dans la faim et détruit les infrastructures. Belga
RDC: la classe politique dresse un bilan positif des Jeux de la Francophonie 2023
Après neuf jours de compétitions sportives et culturelles à Kinshasa, a retenti dimanche 6 août le clap de fin, dans une ambiance festive, des neuvièmes Jeux de la Francophonie. Apres deux reports, le défi a été relevé par les autorités. Le président Félix Tshisekedi a affirmé, lors de la cérémonie de clôture, que cette édition restera « gravée dans la mémoire collective des Congolais et sera inscrite dans les annales comme un événement historique ayant contribué significativement à cimenter » l’appartenance du pays à la francophonie. RFI