Revue de presse du 6 septembre 2024

Mpox: les premiers vaccins arrivés en RDC, épicentre de l’épidémie
Les premiers vaccins contre le mpox, donnés par l’Union européenne et fabriqués par un laboratoire danois, sont arrivés jeudi en République démocratique du Congo (RDC), épicentre de l’épidémie, qui doit recevoir au total 200.000 doses cette semaine. Le premier lot de 99.100 vaccins est arrivé à la mi-journée par avion dans la capitale congolaise Kinshasa, a constaté un journaliste de l’AFP présent à l’aéroport. Le reste de la livraison des 200.000 doses au total doit être acheminé sur un autre vol samedi…Le pays d’Afrique centrale a enregistré depuis janvier plus de 19.000 cas de la maladie auparavant appelée la variole du singe, et plus de 650 décès, selon les chiffres communiqués mardi par le ministère de la Santé. Plus de 5.000 cas ont été détectés dans l’est, en proie à des violences armées. Quelque 62% des cas de contamination touchent des enfants, selon l’Africa CDC. Quatre décès sur cinq ont également été enregistrés chez des enfants. AFP

Santé: Africa CDC lance un plan de réponse à l’épidémie de mpox
Africa CDC entend notamment favoriser l’harmonisation de la réponse à l’échelle continentale en mettant en place un mécanisme de coordination. Elle lance une stratégie en dix piliers pour contenir l’épidémie de mpox avec un point central : soutenir et impliquer les communautés locales. Le but de ce plan pour ces communautés est de mettre en pratique les principales recommandations en termes de santé publique. Africa CDC souhaite également les associer afin que leurs points de vue et les réalités auxquelles elles sont confrontées soient pris en compte dans la stratégie de réponse. Ce plan prône aussi une amélioration de la surveillance. Il dit vouloir renforcer les capacités de test et de séquençage des laboratoires par la formation de personnels et la fourniture de matériel. Concernant la vaccination, les personnes les plus exposées seront vaccinées en premier. L’objectif étant d’élargir le spectre dans un second temps, en menant une campagne de prévention et de vaccination proactive. Pour mettre en œuvre ce plan de réponse, Africa CDC annonce disposer de 600 millions de dollars, soit 540 millions d’euros, pour les six prochains mois, hors coût des vaccins. Un peu plus de la moitié de cette somme sera utilisée pour aider les treize pays du continent aujourd’hui touchés par l’épidémie. RFI

Soudan : des experts mandatés par l’ONU réclament le déploiement d’une force pour protéger les civils
Face aux atrocités commises par les belligérants au Soudan, des experts de l’ONU ont réclamé vendredi le « déploiement sans délai » d’une force « indépendante et impartiale » afin de protéger les populations civiles. Ces experts mandatés par le Conseil des droits de l’homme ont conclu dans un rapport présenté dans un communiqué que les deux parties en guerre « ont commis une série effroyable de violations des droits de l’homme et de crimes internationaux, dont beaucoup peuvent être qualifiés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité »…Elle a été créée à la fin de l’année dernière par le Conseil des droits de l’homme pour documenter les violations des droits humains commises dans le pays depuis le début de la guerre en avril 2023. Le conflit oppose l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo…Les experts -qui ont pu rencontrer des réfugiés du conflit dans les pays voisins du Soudan et 182 victimes directes d’exactions ou des proches- souhaitent que l’embargo sur les armes soit étendu à l’ensemble du Soudan. Ils demandent aussi aux autorités de coopérer avec la Cour pénale internationale et de lui remettre l’ex-dictateur Omar el-Béchir. TV5 avec AFP

Forum Chine-Afrique: le général soudanais al-Burhan en quête de légitimité à Pékin
Sur le plan de la coopération économique, plusieurs accords d’une valeur de 30 millions de dollars ont été signés – en marge du Forum sur la coopération Chine-Afrique – entre la Chine et le Soudan dans les secteurs de l’énergie, des mines et des transports. Mais c’est surtout sur le plan politique que cette visite à Pékin est cruciale pour le général soudanais Abdel Fattah al-Burhan. Son pays, qui est en guerre depuis un an et demi, est de plus en plus isolé sur la scène internationale. Son gouvernement, installé à Port Soudan, ne contrôle qu’une partie du territoire. Le chef de la junte est en « quête de légitimité », explique un chercheur. Dans son discours à l’ouverture du sommet, le général al-Burhan a d’ailleurs précisé que tous les pays siégeant à l’ONU reconnaissent son gouvernement comme étant le seul du pays. Il a également appelé l’Union africaine à lever la suspension du Soudan de l’organisation. Jusqu’à présent, la Chine n’a pas pris position dans ce conflit, mais en invitant le général al-Burhan à Pékin, celui-ci peut désormais se targuer d’avoir reçu son soutien. RFI

L’Afrique doit-elle encore croire aux promesses de la Chine ?
Plus de 50 dirigeants africains sont rassemblés pour l’occasion à Pékin, où les annonces de signatures d’accords bilatéraux se multiplient. Le sommet se tient cependant dans un contexte particulier : la Chine, qui voit sa croissance ralentir, revoit en profondeur sa « stratégie africaine ». Pour les pays du continent, dont certains affichent une extrême dépendance aux flux financiers venus de Pékin, cela se traduit par une baisse drastique des prêts accordés aux projets d’infrastructures. Autre dossier sensible, au cœur des débats en cours à Pékin, le difficile rééquilibrage de la nature des échanges commerciaux entre la Chine et les pays du continent. « En vingt-quatre ans de forum de coopération sino-africaine, les pays africains n’ont toujours pas de stratégie cohérente à l’égard de la Chine. Au cours de cette période, la Chine a publié trois ou quatre stratégies globales à l’égard de l’Afrique », regrette Paul Nantulya, du Centre d’études stratégiques de l’Afrique, dans notre décryptage en vidéo des enjeux de ce sommet. Jeune Afrique

La sécurité en Afrique, priorité croissante de la Chine pour préserver ses intérêts commerciaux
La Chine, qui a progressivement renforcé sa présence dans les missions de l’ONU et à travers ses sociétés de sécurité privées, chercherait désormais à établir une base navale dans le golfe de Guinée…Mais l’instabilité, politique comme sécuritaire, en Afrique a rarement conduit la Chine à revoir ses ambitions à la baisse. Elle en a même profité pour faire prospérer son industrie d’armement. Avec 19 % du volume total des livraisons d’armes opérées sur le continent entre 2019 et 2023, Pékin est devenu, devant Moscou, le premier fournisseur de matériel militaire de l’Afrique, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm. Les ventes d’armes sont favorisées par la multiplication des partenariats sécuritaires. « Une quarantaine de pays africains ont conclu un accord avec les agences chinoises de sécurité publique (…). La Chine a également négocié depuis 2018 des traités d’extradition avec treize pays africains, alors qu’elle n’en comptait aucun auparavant », souligne le chercheur Paul Nantulya. Dans un rapport publié en juin 2023 par le Centre d’études stratégiques de l’Afrique, il note que certains de ces contrats ont aussi permis au régime de Xi Jinping d’exporter sa politique de répression. En avril 2016, au Kenya, « quarante-quatre ressortissants taïwanais ont été embarqués par les services de sécurité kényans sur un vol à destination de la Chine », détaille-t-il…Fidèle à sa doctrine selon laquelle le parti doit contrôler les armes pour assurer la pérennité du régime, le PCC dispense ainsi aux participants africains son idéologie et ses méthodes de contrôle, selon M. Nantulya. Le Monde

Le Maroc, porte d’entrée de la Chine sur l’Union européenne
Les officiels chinois ne font pas mystère des raisons qui poussent ces entreprises à jeter leur dévolu sur le Maroc. « Essentiellement en raison de ses accords de libre-échange avec les Etats-Unis et l’Union européenne », répond l’ambassadeur de Chine à Rabat, Li Changlin, qui l’avoue sans détour : « Pendant longtemps, le Maroc était comme une curiosité pour les entreprises chinoises, mais la relation entre Pékin et Rabat est entrée dans une nouvelle ère », alors que Washington et Bruxelles, accusant la Chine de dumping, ont décidé cet été d’augmenter les taxes sur les importations chinoises de véhicules et de batteries électriques…Entre le Maroc et la Chine, la complémentarité affichée n’est pas qu’une affaire de développement. Comme Pékin, Rabat s’accorde à promouvoir le multilatéralisme, la non-ingérence et le respect de l’intégrité territoriale. En l’espèce, la diplomatie marocaine soutient la politique d’une seule Chine et se garde de toute critique sur le sort réservé aux Ouïgours, ces musulmans turcophones de la région autonome du Xinjiang, dont plus d’un million sont ou ont été les victimes d’une politique d’internement massif…Loin de la situation qui prévaut dans de nombreux pays africains, criblés de dettes et plongés dans une situation de dépendance vis-à-vis de leurs créanciers chinois, la relation entre le Maroc et la Chine est « avant tout pragmatique », souligne Yahia Zoubir. Sans remettre en cause la coopération avec ses partenaires traditionnels, que sont la France, l’Espagne, les Etats-Unis et plus récemment Israël, le Maroc poursuit en définitive avec Pékin la diversification de ses alliances, comme il le fait avec Moscou, même sur le plan militaire. Le Monde

Tunisie: le candidat Ayachi Zammel à la présidentielle, relâché puis immédiatement arrêté
Ayachi Zammel, l’un des deux candidats à la présidentielle du 6 octobre en Tunisie face au président sortant Kais Saied, a été immédiatement arrêté après sa remise en liberté provisoire jeudi en attente d’un procès pour « falsification de parrainages », a indiqué vendredi l’un de ses avocats. Le tribunal de Manouba, ville de la banlieue ouest de Tunis, a décidé sa libération provisoire, jeudi, a indiqué à l’AFP le président de son comité de défense, Abdessatar Messaoudi. Mais à peine relâché, M. Zammel a été emmené par la garde nationale (gendarmerie) à Jendouba, à 150 km de Tunis, pour « comparaître vendredi devant le parquet du tribunal (local) dans une affaire liée aux parrainages », selon l’avocat..A moins d’une condamnation définitive, être en état d’arrestation n’empêche théoriquement pas M. Zammel d’être candidat. Lors du précédent scrutin de 2019, l’homme d’affaires Nabil Karoui était au second tour alors qu’il se trouvait en prison. Le président Saied, élu démocratiquement en 2019, est accusé de dérive autoritaire depuis un coup de force le 25 juillet 2021 par lequel il s’est octroyé les pleins pouvoirs. M. Zammel, 43 ans, un industriel et chef d’un petit parti libéral peu connu, avait été interpellé lundi pour des soupçons de « faux parrainages » et se trouvait en détention provisoire depuis mercredi. Il est l’un des trois candidats retenus dans une liste « définitive » dévoilée lundi par l’autorité électorale, Isie, aux côtés du président Kais Saïed et de Zouhair Maghzaoui, 59 ans, un ancien député de la gauche panarabiste. L’autorité a écarté trois autres concurrents de M. Saied considérés comme sérieux, rejetant des jugements les réintégrant dans la course présidentielle du Tribunal administratif. AFP

Côte d’Ivoire: restaurer les terres, un enjeu au cœur de la Conférence sur l’environnement
Depuis ce jeudi, la 10ᵉ Conférence ministérielle africaine sur l’Environnement se tient à Abidjan. Une réunion de haut niveau organisée avec les Nations Unies, l’Union africaine et la Banque africaine de développement et qui vise à harmoniser les positions africaines pour restaurer les écosystèmes et lutter contre les sécheresses. Pour les ministres, l’enjeu de cette réunion est double : il s’agit de faire le bilan des engagements pris lors de la COP15 sur la désertification en 2022, à Abidjan. Et de préparer la COP29 de Bakou…Une centaine d’organisations de la société civile demande un appui financier conséquent pour financer l’adaptation aux changements climatiques. Des fonds qui devraient notamment permettre de restaurer les terres dégradées…Présente à cette rencontre, la Banque africaine de développement, met aussi l’accent sur une agriculture durable. Elle consacre ainsi près de 6 milliards de dollars pour un programme de restauration des terres au Sahel. RFI

En Guinée, trois ans après le coup d’Etat de la junte, Conakry au ralenti
L’activité économique a tourné au ralenti le 5 septembre à Conakry, en Guinée, où un mouvement de contestation a été peu suivi, trois ans jour pour jour après la prise de pouvoir des militaires. L’opposition a appelé à manifester pacifiquement afin de dénoncer la répression de la junte envers les dissidents, rétablir les libertés et pour demander un retour à un régime civil avant la fin de l’année, une perspective très improbable. Mais leur appel n’a pas été suivi, selon un correspondant de l’Agence France-Presse, qui a noté que l’activité économique a été néanmoins réduite dans la capitale. Personne n’a manifesté, alors que la pluie s’est abattue une grande partie de la journée et que les forces de l’ordre et des blindés de l’armée ont massivement occupé l’espace public…Sous le régime de Mamadi Doumbouya, nombre de dirigeants de l’opposition ont été arrêtés, mis en cause devant les juges ou poussés à l’exil. Le 9 juillet, deux responsables du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), un mouvement citoyen qui réclame le retour des civils au pouvoir en Guinée, Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, ont été arrêtés. Depuis, ces opposants ont disparu et plus personne n’a reçu de leurs nouvelles, si ce n’est un membre de leur collectif qui a témoigné de leur brutale arrestation par des hommes armés, sans qu’il soit possible de corroborer ce témoignage de source indépendante. Le Monde avec AFP

Le Tchad, au cœur de toutes les attentions diplomatico-militaires
De longue date, le Tchad a été considéré comme l’allié numéro un de la France dans la région. C’est d’ailleurs ici qu’avait été installé l’état-major de l’opération Barkhane, la plus vaste opération extérieure française, avec quelque 5 000 soldats au plus fort de son déploiement. Ici encore qu’est maintenu le centre de commandement des forces françaises au Sahel. Pendant des décennies, les locataires qui se sont succédé à l’Élysée ont veillé à protéger la relation avec leur allié régional…Il faut dire que, dans la région, les positions de l’Hexagone, et des puissances occidentales en général, sont bousculées par une concurrence venue de l’Est. De la Libye à la République centrafricaine, du Soudan au Niger, Moscou s’est érigé en partenaire incontournable pour la plupart des voisins du Tchad. Si la coopération entre les deux pays, notamment en matière de formation militaire et académique, est vieille de plusieurs décennies, N’Djamena est plus que jamais dans le viseur de la Russie, qui consolide progressivement ses réseaux d’influence dans les milieux d’affaire, les sphères universitaires et au sein de la société civile…Après une décennie à mettre en place son dispositif en matière de développement, par le biais de son programme « Hungary Helps« , et à ouvrir plusieurs chancelleries en Afrique sub-saharienne, la Hongrie entend désormais se faire une place sur le terrain sécuritaire…[En novembre 2023] Kristóf Szalay-Bobrovniczky, ministre de la Défense hongrois, annonçait aux côtés de son homologue tchadien, Dago Yacouba, le déploiement à venir de plus de 200 soldats au Tchad. Jeune Afrique

Rwanda: Venant Rutunga condamné à 20 ans de prison pour complicité de génocide
Le verdict est tombé ce jeudi après-midi : Venant Rutunga, ancien directeur d’un institut de recherche, est condamné à 20 ans de prison pour complicité de génocide. Un verdict rendu plus de trois ans après son extradition des Pays-Bas, et deux ans après l’ouverture de son procès au Rwanda…En 1994, Venant Rutunga est alors directeur régional. Quand les tueries commencent, plus d’un millier d’habitants viennent se réfugier dans l’enceinte de l’institut. Venant Rutunga a fait venir les militaires et les miliciens interahamwe. Les juges n’ont pas retenu les deux autres charges, crime de génocide et crime contre l’humanité, une décision à laquelle Philibert Gakwenzire, le président de l’association des rescapés Ibuka, ne s’attendait pas, même si selon lui, la justice rwandaise a prouvé que l’accusé a été un « chaînon indispensable » à la réalisation du génocide. Venant Rutunga, avait été arrêté aux Pays-Bas en 2019 puis extradé vers leRwanda en 2021. Une position des autorités néerlandaises que tient à saluer Philibert Gakwenzire après ce verdict, encourageant la coopération entre les pays en matière de justice. RFI