Gabon : missionné par la CEEAC, Touadéra rencontre le général Oligui
Le président de la transition au Gabon, le général Brice Oligui Nguema, a reçu le président de la République centrafricaine (RCA), Faustin Archange Touadéra, qui a été nommé médiateur régional par la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) à la suite du coup d’Etat de la semaine dernière, contre Ali Bongo Ondimba, selon la télévision d’État. Le président centrafricain a déclaré avoir pour mission «d’engager des pourparlers» avec «tous les acteurs gabonais et les partenaires du pays» pour assurer «un retour rapide à l’ordre constitutionnel». Après avoir condamné le coup d’État, l’organisation sous-régionale avait suspendu le Gabon de toutes ses instances, elle semble désormais privilégier la voie diplomatique pour tenter d’obtenir un retour à l’ordre constitutionnel. Durant sa prestation de serment le lundi dernier, le nouvel homme fort du Gabon s’était « engagé » à « remettre le pouvoir aux civils et a promis d’organiser des « élections libres, transparentes et crédibles ». AfricaNews/AFP
Soudan : au Darfour, sans Internet ni téléphone, les lettres manuscrites font leur retour
Dans une région grande comme la France, les familles sont obligées de confier leurs courriers à des chauffeurs de taxis collectifs pour avoir des nouvelles. Sans Internet ou téléphone et sous les feux croisés de l’armée soudanaise et des paramilitaires en guerre, au Darfour, il ne reste plus qu’un seul moyen de se donner des nouvelles : les lettres manuscrites acheminées par les chauffeurs de taxis collectifs. Ahmed Issa est parti depuis plusieurs jours de Nyala, le chef-lieu du Darfour-Sud où il a toujours vécu, laissant derrière lui des proches et de nombreux amis. Aujourd’hui, à l’abri à Ed Daein, à près de 150 kilomètres à l’est de Nyala, il écrit des missives dans un petit café en plein air. « Déjà, au début des combats, on avait du mal à contacter les gens des autres quartiers à l’intérieur même de Nyala », raconte à l’AFP ce Soudanais de 25 ans, chemise aux motifs colorés sur le dos et dégradé afro soigneusement taillé. Aujourd’hui, les nouvelles sont encore plus incertaines au Darfour, une région de l’ouest du Soudan grande comme la France où vivent un quart des 48 millions de Soudanais dans des villes ravagées il y a vingt ans déjà par une très sanglante guerre civile. Le Monde
Au Soudan, un troisième belligérant
« Nous appelons le SPLM/A-N à restaurer le cessez-le-feu unilatéral déclaré il y a six ans », exhorte l’ONG Justice Africa Sudan dans un communiqué daté du 23 août. Cet acronyme désigne à la fois une organisation politique, le Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord, et un corps armé, l’Armée populaire de libération du Soudan-Nord. Il s’agit là du troisième belligérant de la guerre soudanaise amorcée le 15 avril. … Initialement conçue pour contrer les mouvements rebelles, en particulier au Darfour, cette milice est devenue en dix ans au moins aussi organisée, puissante et riche que les troupes régulières. … [C]et ex-compagnon d’armes de John Garang, considéré comme le père du Soudan du Sud, profite des combats entre les FAS et les FSR pour attaquer l’armée. Dans un rapport publié le 11 août, l’ONG Acled (Armed Conflict Location and Event Data Project) dénombre 33 affrontements entre le SPLM/A-N et les FAS au mois de juillet. Tandis que le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU enregistre une nouvelle vague de violences à partir du 14 août. Le Point
Répression d’une manifestation en RDC : ouverture du procès de militaires
Le procès de six militaires congolais dont deux officiers supérieurs arrêtés après la répression d’une manifestation ayant fait une cinquantaine de morts le 30 août a débuté mardi à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo. L’audience a commencé en début d’après-midi devant la cour militaire du Nord-Kivu, siégeant dans une salle, pleine à craquer, du camp militaire Katindo de Goma, la capitale provinciale, où se sont déroulés les faits, a constaté un journaliste de l’AFP. Les accusés sont deux officiers de la Garde républicaine, le colonel Mike Mikombe et le lieutenant-colonel Donatien Bawili, dont l’arrestation avait été annoncée lundi par le gouvernement, ainsi que quatre soldats de 2e classe. VOA/AFP
RDC: le parti de l’opposant Moïse Katumbi contre une accélération du départ la Monusco
En République démocratique du Congo, c’est un « non » catégorique de l’opposition face à la pression de Kinshasa pour un départ précipité de la Monusco, la mission de l’ONU dans le pays. Le parti de l’opposant Moïse Katumbi, Ensemble pour la République, estime que le pouvoir de Félix Tshisekedi veut se débarrasser d’un témoin gênant dans un contexte de crimes et violations des droits de l’homme attribuables au régime. C’est ce qu’a dit le secrétaire général d’Ensemble pour la République, Dieudonné Bolengetenge, en marge d’une conférence de presse à Kinshasa. « Concernant la Monusco, on pouvait souhaiter son départ si on avait des garanties de protection des populations civiles là où elle est encore présente. En Ituri aujourd’hui, au Nord-Kivu, la sécurité des populations est des plus incertaines », estime-t-il. RFI
Les pays d’Afrique de l’Est prolongent le mandat de leur force en RDC
Les dirigeants des pays d’Afrique de l’Est ont décidé mardi de prolonger le mandat de leur force déployée dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) pour tenter d’y ramener la paix. A l’issue d’un sommet mardi à Nairobi, les sept pays de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) ont annoncé dans un communiqué qu’ils étaient tombés d’accord pour « prolonger la durée du mandat » de cette force régionale jusqu’au 8 décembre.Cette force de plusieurs milliers de soldats s’est déployée en novembre 2022 dans l’est de la RDC, région en proie aux violences de dizaines de groupes armés et rébellions depuis près de 30 ans. Sa cible s’est resserrée pour se focaliser sur les zones d’opérations des rebelles du M23 au nord et au nord-ouest de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. L’avenir de cette force avait été mis en question après des critiques du président de RDC Felix Tshisekedi, mais l’EAC avait finalement décidé en juin de prolonger son mandat de trois mois. VOA/AFP
Libye: l’Armée nationale d’Haftar traque et arrête des partisans de l’ancien régime à Syrte
L’armée nationale libyenne (ANL) dirigée par Khalifa Haftar encercle depuis le 15 août, plusieurs quartiers de la ville de Syrte, fief de la tribu Kadhafi. Selon plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, le but essentiel de ce déploiement est d’empêcher les festivités prévues à l’occasion du 1er septembre, date anniversaire de la révolution menée par le colonel Mouammar Kadhafi contre le roi Senoussi en 1969. Une trentaine de civils ont été arrêtés par l’ANL. Motif : être sympathisant de l’ancien régime et vouloir fêter le 1er septembre. Parfois, uniquement parce qu’ils avaient des photos de Kadhafi sur leur téléphone. La plus jeune des personnes arrêtées n’a que 12 ans, la plus âgée 80. Abdallah Issa a été frappé et insulté avant d’être appréhendé. Les arrestations ont été menées par la brigade Tarek ben Ziad dirigée par Saddam Haftar. Les militaires ont traqué les jeunes dans les rues de Syrte le soir du 1er septembre. Des maisons ont été fouillées sans mandat de perquisition et certains ont vu leur domicile détruit pour avoir lancé des feux d’artifice. Des associations libyennes des droits de l’homme ont dénoncé « des arrestations arbitraires et sans fondement judiciaire ». Le Conseil social de la tribu Khadafi a demandé la libération de ses membres s’armant, comme il le précise, « de sagesse et de patience ». Selon nos informations, des candidats aux élections, proches de Saïf al-Islam Kadhafi, ont été brièvement arrêtés en Égypte (alliée de Haftar) avant d’être relâchés. RFI
Tunisie: les familles des prisonniers politiques s’activent pour obtenir leur libération
En Tunisie, cela fait maintenant six mois qu’une vague d’arrestations a ciblé une vingtaine de figures de l’opposition politique au président Kaïs Saïed. Une date symbolique que les familles des détenus entendent commémorer. Elles multiplient les actions pour demander leur libération. Aujourd’hui, elles ont organisé une conférence de presse en plein Tunis pour s’élever contre ce qu’elles appellent l’« arbitraire ». A quelques encablures du Ministère de l’Intérieur tunisien, les proches des détenus politiques ont tenu à s’élever contre les arrestations, qu’elles jugent « arbitraires », de leurs proches. Parmi ceux qui prennent la parole, il y a Dalila Ben M’barek Msaddek, avocate mais aussi sœur de l’un des prisonniers, Jaouhar Ben M’barek, opposant notoire au président tunisien Kaïs Saïed : « Votre combat à nos côtés est une façon de lutter pour votre pays, pour votre nation. C’est aussi une façon de protéger l’avenir de vos enfants. Qu’allez-vous leur dire plus tard ? Nous avons vu l’injustice et nous avons laissé faire ? Nous avons assisté au retour de l’arbitraire et nous avons laissé faire ? Nous avons assisté au retour des procès politiques et on s’est tu ? On a vu des gens jetés en prison et on n’a rien dit ? » RFI
Au Tchad, un militaire français tue par balle un soldat tchadien qui l’agressait
Un gouverneur local a indiqué qu’un infirmier militaire français avait tué par balle mardi un soldat tchadien dans une base des forces françaises à Faya-Largeau, dans le nord du Tchad. Le soldat français s’est défendu après que le militaire tchadien l’a agressé au scalpel. L’attaque s’est produite mardi 5 septembre. Un infirmier militaire français a tué par balle un soldat tchadien qu’il soignait et qui l’a agressé au scalpel dans une base des forces françaises à Faya-Largeau, dans le nord du Tchad, a annoncé un gouverneur local à l’AFP. « Un militaire tchadien, qui n’était pas dans un état normal, s’est rendu pour un pansement dans la base militaire de l’armée française, a pris un scalpel et a blessé un infirmier militaire français », a expliqué à l’AFP par téléphone le général Ali Maïde Kebir, gouverneur de la région du Borkou dont Faya-Largeau est le chef-lieu. « L’infirmier a fait usage de son arme à feu et l’a tué », a-t-il poursuivi. « Après avoir appris la mort du soldat tchadien, la population de Faya a manifesté toute la journée devant l’entrée de la base, a tenté d’y pénétrer mais sans succès et la foule s’est dispersée à la tombée de la nuit », a ajouté le gouverneur, qui parle de l’agression de l’infirmier comme d’un « acte isolé ». France24
Eswatini : la présidente taiwanaise vient contrer l’influence chinoise
La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen a entamé mardi un voyage de quatre jours dans le pays africain d’Eswatini, l’un des 13 derniers alliés de son île. Mme Tsai, qui effectue sa dernière année en tant que présidente, visite ce pays de 1,1 million d’habitants situé en Afrique australe et a supervisé la signature d’accords qui poseront « les jalons de nos relations futures », a-t-elle déclaré. Depuis l’entrée en fonction de Mme Tsai en 2016, la Chine a commencé à faire pression sur les pays qui entretiennent des relations diplomatiques avec Taïwan pour qu’ils changent leur reconnaissance officielle de Taïwan en faveur de la Chine. Pékin a réussi à débaucher 9 pays, laissant Taïwan avec seulement 13 pays qui reconnaissent son statut d’État. La perte diplomatique la plus récente de Taïwan a été celle du Honduras, qui a changé de reconnaissance au profit de Pékin en mars. Taïwan est une île autonome revendiquée par la Chine. AfricaNews/AP
À Madagascar, le mouvement de grève des enseignants-chercheurs ne désarme pas
À Madagascar, voilà presque trois mois que les enseignants-chercheurs de l’université d’Antananarivo sont en grève. Depuis lundi, ils manifestent pacifiquement sur leur lieu de travail pour dénoncer l’inaction des pouvoirs publics face à leurs revendications vieilles de plus de cinq ans : non-paiement de certaines indemnités, manque de moyens, infrastructures délabrées, le syndicat des enseignants chercheurs de la section d’Antananarivo a promis ce mardi de durcir encore son mouvement. RFI
Les leaders africains en quête d’une voix commune pour une croissance verte
Les négociations historiques au sommet africain sur le climat doivent s’achever mercredi, les dirigeants cherchant une voix unie sur la scène mondiale pour mettre en valeur le potentiel de croissance verte du continent si le monde renforce son aide en matière de financement et d’endettement. Lors du sommet qui s’est ouvert lundi à Nairobi, le président kényan William Ruto a défendu un discours axé sur l’accélération d’une transition énergétique propre en Afrique, où les populations sont parmi les plus vulnérables au changement climatique. Une déclaration finale des participants à ce premier sommet africain sur le climat devrait appeler la communauté internationale à aider à réaliser cet objectif, en allégeant le fardeau écrasant de la dette du continent et en réformant le système financier mondial pour débloquer les investissements – ainsi qu’en exigeant que les riches pollueurs honorent leurs promesses de financement climatique. VOA/AFP
Afrique: Vaste mobilisation des entreprises innovantes africaines dans la lutte contre changement climatique
La dernière journée du Sommet africain sur le climat (ACS) qui se tenait depuis le début de cette semaine à Nairobi au Kenya a été marquée par une série de présentations par des start-up africains destinée à convaincre des investisseurs potentiels en vue d’apporter des solutions innovantes dans la lutte contre le changement climatique sur le continent. Pour faire connaître son initiative, Tianome Andriantsalama, un jeune entrepreneur malgache a décidé de créer une base de données et métadonnées permettant d’analyser facilement la vulnérabilité aux changements climatiques pour chaque région de son pays, le Madagascar. A 35 ans, Andriantsalama veut mettre la technologie au service de la lutte contre les effets de changement climatique en association avec ses trois compatriotes à travers la conception des outils d’application qui permettent d’effectuer des évaluations de la vulnérabilité et de l’adaptation au changement climatique. « Les données peuvent également être consultées sur la carte interactive des vulnérabilités aux aléas climatiques de chaque région du Madagascar », explique cet innovateur malgache. Son startup figure parmi une soixantaine d’autres initiatives retenues à travers le continent africain dans la mise en place de technologies climatiques innovantes pour s’adapter aux effets de changement climatiques. AllAfrica