Tchad : Le dialogue national inclusif ferme le ban sur fond de contestation
Alors que la plupart des participants attendaient une plénière pour l’adoption du rapport général du dialogue national inclusif et souverain, Gali Ngoté Gata, président du présidium, a annoncé en fin de séance ce mercredi que dialogue était fini. Applaudissements dans une salle plutôt clairsemée, hymne national et rendez-vous samedi prochain pour la cérémonie de clôture. Un passage en force qui masque mal un malaise de plus en plus grandissant parmi les participants à ce forum, convoqué pour refonder le Tchad, mais qui n’a connu au fil des jours que des démissions. Hier mercredi, une cinquantaine de partis politiques et associations constatant que les conclusions des travaux ne reflétaient pas l’esprit des débats a écrit à Gali Ngoté Gata, indiquant ne pas se reconnaître pas dans les conclusions des travaux si le poste de vice-président, par exemple, ne figure pas dans le projet de constitution. De son côté, le président de la commission nationale des droits de l’homme, Mahamat Nour Ibedou, estime que les conclusions du dialogue accordent trop de pouvoirs au président de transition Mahamat Idriss Deby Itno. « Il n’a quasiment pas de contre-pouvoir et c’est dire qu’avec ces conclusions nous nous sommes battus pour rien », lâche le défenseur des droits de l’homme. RFI
Burkina: après l’attaque d’un convoi de ravitaillement, Djibo, sous blocus, plus que jamais asphyxié
Après un nouveau coup d’État au Burkina Faso, le calme est revenu à Ouagadougou. Mais la situation sécuritaire et humanitaire reste toujours aussi inquiétante, notamment à Djibo, dans la province du Soum. La ville située dans le nord du pays est sous blocus jihadiste depuis sept mois, la famine risque de s’y installer. C’est justement vers cette ville de 300 000 habitants que se rendait le convoi de ravitaillement visé le 26 septembre dernier. Une attaque qui a précipité le putsch de vendredi. RFI
La France face au défi de redéfinir ses ambitions militaires en Afrique
Le coup d’Etat qui secoue le Burkina Faso depuis le 30 septembre est un nouveau coup de semonce pour Paris, un peu plus d’un mois après le départ du dernier soldat français du Mali. Alors que le Burkina Faso était depuis plusieurs années la base des forces spéciales françaises au Sahel, le camp de Kamboinsin, partagé avec l’armée burkinabée, a été l’un des principaux lieux de rassemblement des manifestants. Même si le ministère des armées reste muet, à ce stade, sur le sort de cette implantation capitale pour sa lutte contre le terrorisme au Sahel, cette alerte rend plus urgente la redéfinition par la France de sa présence militaire en Afrique, dossier miné sur lequel progresse à tâtons l’Hôtel de Brienne. A la veille du 14 juillet, Emmanuel Macron avait indiqué vouloir « repenser, d’ici à l’automne », l’ensemble des dispositifs militaires français en Afrique. Depuis, ce travail délicat a bel et bien démarré. Mais il progresse à pas lents, et ce n’est pas avant la fin de l’année, voire début 2023, à l’occasion des débats parlementaires sur la future loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030, qu’il pourrait aboutir. Le Monde
Après Dakar le chef de la diplomatie ukrainienne à Abidjan
En pleine guerre contre la Russie, l’Ukraine a envoyé son chef de la diplomatie en Afrique afin de renforcer ses liens avec les pays du continent et plaider sa cause. Après avoir rencontré son homologue sénégalaise à Dakar le 3 octobre, Dmytro Kouyleba est arrivé le 5 octobre à Abidjan où il a été reçu par le Vice-président ivoirien Tiémoko Meyliet Koné et la ministre des Affaires étrangères ivoirienne Kandia Camara. … L’émissaire ukrainien a démarré ce voyage au Sénégal où il a déclaré : « Je suis là aujourd’hui car nous respectons l’Afrique, et parce que nous voulons que vous sachiez la vérité, et pour mieux nous comprendre, autant que nous voulons mieux vous comprendre, vos inquiétudes et vos perceptions. Je peux facilement imaginer que les Sénégalais peuvent être perplexes sur les origines du conflit, loin, en Europe. Et nous savons à quel point la propagande russe est forte. Vous, au Sénégal, vous auriez rejeté les tentatives d’imposer la volonté de quelqu’un d’autre sur vous, car vous êtes une nation fière et forte, et nous aussi ». AfricaNews
Russie – Afrique : Poutine invite ses pairs à Saint-Pétersbourg
Annoncé pour 2022, le prochain Forum du partenariat Russie-Afrique (nouvelle appellation du Sommet Russie-Afrique, dont la dernière édition s’est déroulée à Sotchi en 2019), devrait avoir lieu dans la ville portuaire, en avril 2023. Selon les informations de Jeune Afrique, c’est ce que le président russe Vladimir Poutine a expliqué au chef de la transition malienne Assimi Goïta lors d’un entretien téléphonique le 4 octobre, en même temps qu’il lui a formulé une invitation à y participer. Initialement, le Forum du partenariat Russie-Afrique devait se tenir sur le continent. Mais après avoir envisagé de l’héberger en Égypte, en Éthiopie ou en Afrique du Sud, la partie russe a finalement opté pour l’ex-Léningrad. Motif, selon Moscou : des problèmes de financement et de logistique. Jeune Afrique
Pluies meurtrières au Niger: 192 morts et plus de 263.000 sinistrés depuis juin
Les fortes pluies qui s’abattent sur le Niger depuis juin et les graves inondations qu’elles engendrent, ont fait 192 morts et plus de 263.000 sinistrés, faisant de la saison des pluies cette année une des plus meurtrières de l’histoire de ce pays au climat habituellement sec. Au 4 octobre, les inondations avaient fait 192 morts dans tout le pays, dont 136 dans l’effondrement d’habitations et 56 par noyade, selon les chiffres des services de la Protection civile communiqués jeudi à l’AFP. Quelque 211 personnes ont été blessées et 263.671 autres sinistrées. Alors que la saison des pluies tire à sa fin, le bilan des inondations s’est alourdi au fil des semaines: un dernier bilan établit le 18 septembre faisait état de 159 décès, 225.539 sinistrés et 185 blessées. Les régions les plus affectées sont Maradi, centre-sud, 74 morts, Zinder, centre-est, 61 morts, Dosso, sud-ouest, 27 morts, et Tahoua, ouest, 18 morts. Niamey la capitale nigérienne de deux millions d’habitants, a enregistré deux morts et plus de 1.300 personnes sinistrées. Les pluies ont en outre détruit totalement ou endommagé 30.397 habitations, 83 salles de classes, six centres de soins médicaux et 232 greniers à céréales. Près de 700 têtes de bétail ont également été décimées. AFP
Avant la COP27, l’Egypte face aux défis de la participation et des droits humains
À un mois de la COP27, l’Egypte multiplie les appels du pied aux dirigeants du monde pour faire de ce sommet climatique un rendez-vous diplomatique incontournable tout en tentant d’éviter les critiques sur ses violations des droits humains. Jusqu’ici, aucun chef d’Etat n’a officiellement confirmé participer à la conférence qui s’ouvrira le 6 novembre à Charm el-Cheikh sur la mer Rouge, mais une absence est déjà remarquée: le roi Charles III ne sera pas là. Le président de la COP27, le chef de la diplomatie égyptienne Sameh Choukri, a été « déçu », selon un responsable égyptien cité par le quotidien britannique The Guardian. « Nous espérons que cela ne signale pas que la Grande-Bretagne se met en retrait du mouvement mondial sur le changement climatique », a-t-il ajouté. Et ce, alors même que le monde est déjà accaparé par d’autres questions pressantes comme l’invasion russe de l’Ukraine ou la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie. Or Le Caire veut en priorité mobiliser les pays industrialisés et pollueurs autour de cette COP en Afrique. AFP
En Tanzanie, le projet d’oléoduc de TotalEnergies mis en cause par des ONG pour violations des droits humains
Le décor change, l’histoire reste la même : en Tanzanie, la construction de l’oléoduc destiné à évacuer le pétrole extrait par TotalEnergies sur les rives du lac Albert, en Ouganda, baptisé East African Crude Oil Pipeline (Eacop), s’accompagne aussi de violations des droits humains à grande échelle, selon l’enquête rendue publique mercredi 5 octobre par Les Amis de la Terre et Survie, les deux ONG à l’origine, avec quatre associations ougandaises, du procès intenté contre la major française pour non-respect de la loi sur le devoir de vigilance des grandes entreprises à l’égard de leurs filiales et sous-traitants. Cette action engagée en 2019 est la première du genre depuis l’adoption de la loi en 2017. Jusqu’à présent, les ONG avaient braqué les projecteurs sur la partie ougandaise du projet, où se situent le site de production Tilenga, avec ses 400 puits de forage dont 132 dans le parc national des Murchison Falls, les usines de traitement du brut et seulement 300 des 1 445 km d’Eacop. La majeure partie du plus grand oléoduc chauffé au monde – dont les travaux n’ont pas encore commencé – traversera en effet la Tanzanie avant d’atteindre le port de Tanga, sur l’océan Indien, où un terminal de stockage doit également être construit. Eacop est détenu à 62 % par TotalEnergies, à 15 % chacune par les compagnies pétrolières publiques ougandaise et tanzanienne et à 8 % par la société chinoise Cnooc, chargée d’un site mineur de production dans la partie méridionale du lac Albert. Le Monde avec AFP
Congo-B: l’opposition se plaint de la déliquescence de l’État auprès du président Sassou
La Fédération de l’opposition congolaise (FOC) a dévoilé lors d’une conférence de presse mercredi 5 octobre une lettre ouverte envoyée au président Denis Sassou Nguesso qui cumule 38 ans au pouvoir. Elle déplore la déliquescence de l’État, la dégradation de la situation socio-économique, des élections « arrangées » et des arrestations des leaders politiques orchestrées pour conserver le pouvoir. C’est Clément Miérassa, président de la Fédération de l’opposition, qui s’est chargé de lire le contenu de la missive d’une vingtaine de pages. « Nous la faisons (cette lettre) parce que nous avons constaté que le Congo va très mal. Les Congolais souffrent. Et, pendant qu’ils souffrent, ils découvrent qu’il y a des valises contenant des milliards de FCFA qui traversent des frontières. C’est comme si on se moquait de la souffrance des Congolais », dénonce-t-il. RFI
Au Rwanda, trois journalistes acquittés après quatre ans de détention
Trois journalistes rwandais détenus depuis quatre ans et poursuivis notamment pour avoir diffusé de fausses informations ont été acquittés, mercredi 5 octobre, dans une procédure que les associations de défense des droits humains ont qualifiée de « simulacre ». … « Le soulagement de l’acquittement des trois journalistes est éclipsé par l’échec du tribunal à arrêter plus tôt ce simulacre de procès », a réagi Lewis Mudge, directeur de Human Rights Watch (HRW) pour l’Afrique centrale. Selon lui, même si les journalistes ont été acquittés, la détention « enverra un message effrayant à ceux qui osent exercer leur droit à la liberté d’expression au Rwanda ». Le Rwanda, dirigé d’une main de fer par le président Paul Kagame depuis la fin du génocide de 1994, est régulièrement accusé par des ONG de réprimer la liberté d’expression, les critiques et l’opposition politique. Le pays occupe le 136e rang sur 180 dans le classement de Reporters sans frontières (RSF) sur la liberté de la presse. Le Monde avec AFP
En Guinée, le procès du massacre du stade de Conakry renvoyé au 10 octobre
Le président veut donner du temps au tribunal pour examiner les nombreuses exceptions soulevées par la défense, qui conteste toute une partie de la procédure. Notament la détention du capitaine Moussa Dadis Camara, président de la junte au moment des faits et accusé pour complicité de meurtres, viols en masse, tortures, coups et blessures volontaires et séquestration, entre autre. RFI
Libye: l’envoyé spécial de l’ONU, le sénégalais Abdulaye Bathily, attendu à Tripoli
Le nouveau représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, le sénégalais Abdulaye Bathily, a pris officiellement ses fonctions le 29 septembre dernier selon un communiqué de l’ONU. Il a inauguré sa mission en visitant la délégation libyenne à New-York. Tripoli était réticente à sa nomination avant de saluer le premier envoyé africain sur ce dossier. Bathily a également entamé une série de réunions avec des hauts responsables onusiens et des représentants des États membres impliqués en Libye. Il est désormais attendu à Tripoli ; comme ses prédécesseurs, sa mission s’annonce difficile et très sensible. RFI
Nigeria: libération des 23 derniers otages du train Abuja-Kaduna
Au Nigeria, les autorités ont annoncé avoir « obtenu la libération » des personnes capturées lors de l’attaque du train reliant Abuja à Kaduna, le 28 mars dernier. Des hommes armés avaient fait exploser une bombe sur la voie avant de prendre le train d’assaut. Au moins huit personnes avaient été tuées dans cette attaque, des dizaines d’autres portées disparues. Selon les autorités nigérianes, tous les passagers retenus en otages ont désormais été libérés. Il aura fallu attendre six mois pour que la totalité des otages retrouvent leur liberté. Les passagers ont été libérés au compte goutte, par petits groupes, ces derniers mois, probablement en échange de rançons payées par leurs familles. Le gouvernement nigérian a été très critiqué pour son attentisme dans cette affaire, alors que les ravisseurs menaçaient régulièrement d’exécuter leurs captifs. Ils réclamaient aussi la libération de certains de leurs chefs emprisonnés et de membres de leurs familles. RFI
En Ouganda, déjà 29 victimes d’Ebola dont 4 agents de santé – OMS
Depuis la déclaration de l’épidémie le 20 septembre 2022, l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU fait état de 63 cas confirmés et probables dont 29 décès. De plus, 10 agents de santé ont été infectés et 4 sont décédés. La dernière victime parmi les agents de santé est une anesthésiste décédée à l’hôpital « après avoir lutté contre la maladie pendant 17 jours ». Elle est le quatrième agent de santé tué par Ebola depuis que le pays a déclaré sa dernière épidémie le 20 septembre. Dans les quatre districts touchés, quatre personnes se sont rétablies et bénéficient d’un suivi médical. Les autorités sanitaires de ce pays d’Afrique de la région des Grands lacs avaient annoncé le 23 septembre le décès d’un homme de 24 ans à cause d’Ebola dans la région centrale de Mubende, une première depuis 2019. ONU Info
Burkina Faso : une salle de classe comme refuge pour des élèves fuyant les attaques jihadistes
“La nuit c’est comme un dortoir et la journée c’est une salle de classe”, explique Kotim Ouedraogo, enseignante dans une école de Ouahigouya au nord-ouest du Burkina Faso. Elle et ses élèves ont fui leur village attaqué par des jihadistes en décembre 2021. Depuis, ils ont trouvé refuge dans une salle de classe. France24
Niger: les États-Unis encore à la recherche d’informations, 5 ans après l’attaque de Tongo Tongo
Les États-Unis, à travers leur ambassade au Niger, offrent une récompense allant jusqu’à 5 millions de dollars à toute personne pouvant leur donner des informations sur les responsables de l’embuscade de Tongo Tongo. Huit soldats américains et Nigériens y ont été tués par des jihadistes le 4 octobre 2017, il y a cinq ans. Ce jour du 4 octobre, l’ambassade honore leur mémoire en lançant une campagne d’affiches dans toute la zone nord de la région de Tillabéri. … La veille, au petit matin, le groupe de soldats a quitté sa base d’Ouallam à bord de huit véhicules en direction du Nord. L’objectif est de capturer morts ou vifs les chefs jihadistes Ibrahim Ousmane alias « Dandou » et le lieutenant Adnan Abou Walid al-Sahraoui de l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS). En tombant dans l’embuscade, les 41 soldats entourés de près de 150 jihadistes, selon les sources, ont livré des combats d’une rare violence. Le bilan est lourd : 8 soldats tués et 10 blessés. Du côté des jihadistes, le chiffre de 25 morts est avancé. RFI