La transition vers un retour des civils au pouvoir au Mali a franchi lundi 5 octobre une nouvelle étape avec la formation d’un gouvernement, dans lequel les membres de la junte obtiennent néanmoins des positions stratégiques. Cette annonce intervient huit jours après la désignation par le président de transition, Bah N’Daw, un colonel à la retraite, d’un ancien ministre des affaires étrangères, Moctar Ouane, comme premier ministre. … Les militaires héritent de quatre ministères stratégiques – la défense, la sécurité, l’administration territoriale et la réconciliation nationale – dans ce gouvernement de vingt-cinq ministres, dont quatre femmes, selon un décret lu lundi en direct à la télévision publique ORTM. Le colonel Sadio Camara, l’un des dirigeants de la junte, devient ministre de la défense. Il a notamment été directeur du prytanée militaire de Kati, en périphérie de Bamako, où est situé le camp militaire d’où est parti le coup d’Etat. Un autre chef de la junte, le colonel Modibo Koné, décroche le ministère de la sécurité et de la protection civile. Le Monde avec AFP
Comparée aux pays du centre du continent africain, dont la plupart des dirigeants ont une fâcheuse tendance à s’éterniser au pouvoir en piétinant les droits humains, l’Afrique de l’Ouest affiche encore une vitalité démocratique encourageante. Mais, ces derniers temps, le bilan se ternit. … Dans une note publiée le 14 septembre, l’Africa Center For Strategic Studies estime que ce genre de « contournement affaiblit la gouvernance en Afrique ». Il ne s’agit pas que d’une posture morale. En se fondant sur le classement de Transparency International, les auteurs établissent un lien direct entre le temps passé au pouvoir et le degré de corruption des régimes. La note remarque aussi que « neuf des dix pays africains confrontés à des conflits civils (à l’exclusion des insurrections islamistes) sont ceux qui n’ont pas limité le nombre de mandats présidentiels ». Le Monde
Les Nations Unies ont réaffirmé, lundi, que la résolution de la crise en Libye reste une priorité absolue. L’ONU et l’Allemagne ont coprésidé le 5 octobre une réunion de haut niveau sur la Libye, pays d’Afrique du nord en proie à une guerre civile fratricide depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. « Le conflit dure depuis trop longtemps et nous avons aujourd’hui l’occasion de nous engager à nouveau pour (y mettre) fin », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, lors de cette réunion a laquelle a également participé le Ministre des affaires étrangères allemand, Heiko Maas. M. Guterres s’est dit encouragé par l’accalmie dans les combats ces dernières semaines et ces derniers mois. Tout en reconnaissant l’existence d’une « impasse » autour de la ville de Syrte, située à environ 450 kilomètres à l’est de la capitale Tripoli, il a noté que « la confrontation directe entre les parties a été limitée ». ONU Info
Le Tchad va mobiliser prochainement un deuxième contingent militaire d’environ 1 000 hommes pour renforcer l’action de la force conjointe du G5 Sahel. Les militaires tchadiens seront déployés dans les régions des trois frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. L’envoi de ce contingent était attendu depuis l’année dernière, mais il avait été retardé officiellement en raison de l’engagement du pays au lac Tchad contre Boko Haram. Cette fois-ci, le ministre des Affaires étrangères tchadien, Amine Abba Sidick, a confirmé que ce déploiement était imminent : « Bien que la situation au Lac Tchad ne soit pas suffisamment stable, le maréchal du Tchad, Idriss Deby Itno, président de la République, chef suprême des armées, nous a instruit de faire engager ce bataillon au fuseau centre pour l’opération de SAMA II. À cet égard je viens vous annoncer solennellement l’engagement du deuxième bataillon tchadien de la force conjointe du G5 Sahel au fuseau centre. … » RFI
Le président de la RDC, Félix Tshisekedi, est arrivé lundi à Goma dans un contexte sécuritaire très tendu. Cette visite du chef de l’État intervient en amont d’une réunion prévue mercredi avec ses homologues ougandais, rwandais et burundais sur la situation sécuritaire dans l’Est. En avril 2019, Félix Tshisekedi avait été accueilli par les vivats de la foule. Investi trois mois auparavant, le président congolais avait alors mis un point d’honneur à ce que sa première visite à l’intérieur du pays se fasse dans l’Est, meurtri par les conflits. Il avait alors réitéré sa promesse : atteindre « la pacification de tout le territoire national en accélérant la lutte en vue de l’éradication des groupes armés » Jeune Afrique avec AFP
Des marches et des rassemblements se sont déroulés lundi 5 octobre en Algérie, notamment à Alger et en Kabylie, malgré l’interdiction de manifester, pour marquer l’anniversaire du soulèvement populaire du 5 octobre 1988 et réclamer un régime démocratique. Bravant cette interdiction de tout rassemblement public en raison de la pandémie de Covid-19, les manifestants ont réclamé la libération des prisonniers du Hirak, le mouvement antirégime qui a éclaté début 2019. A Alger, entre 400 et 500 manifestants ont tenté de marcher dans le centre-ville avant d’en être empêchés rapidement par les forces de police, a constaté un journaliste de l’AFP. Cette manifestation – la première dans la capitale depuis l’interruption des marches du Hirak à la mi-mars – a été dispersée et plusieurs personnes interpellées, selon le journaliste, forcé de quitter les lieux sur injonction de la police. Le Monde avec AFP
La campagne pour l’élection présidentielle du 18 octobre 2020 enregistre des violences dans les régions de la haute et la moyenne Guinée. Après l’attaque du cortège du Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana à Labé la semaine dernière, des jeunes de la préfecture de Kakan, située à près de 700 km à l’est de Conakry, ont décroché les effigies du parti de l’opposant Cellou Dalein Diallo. Toutes les banderoles du parti de l’Union des forces démocratiques de Guinée étaient arrachées par les jeunes en colère. Des événements qui ont carrément tourné aux affrontements entre les militants des deux partis. D’après nos informations, ces jeunes auraient agi en représailles à l’attaque de la semaine dernière à Labé, visant le cortège du Premier ministre et directeur de campagne du candidat Alpha Condé. DW
Il dit n’avoir plus rien à perdre et être prêt à tout pour défendre ses droits politiques. Hama Amadou n’a pas l’intention de voir l’élection présidentielle nigérienne se dérouler sans lui, le 27 décembre. Le chef de file de l’opposition a annoncé sa candidature le 19 septembre. Mais la Cour constitutionnelle pourrait l’invalider en raison de sa condamnation, en 2017, à un an de prison ferme dans une affaire sordide et controversée. Selon la justice nigérienne, le chef du parti Moden Fa Lumana aurait participé à un vaste trafic de bébés, achetés au Nigeria voisin et vendus à des familles au Niger. En 2016, lors du dernier scrutin présidentiel, ce dossier l’avait déjà contraint à mener campagne derrière les barreaux. Depuis cette époque, M. Amadou n’a eu de cesse de nier les faits, dénonçant une campagne de persécution organisée par le pouvoir de l’actuel président Mahamadou Issoufou dans le but de l’empêcher d’accéder à la magistrature suprême. Le Monde
Une délégation conjointe emmenée par la Cédéao, mais comprenant aussi l’Union africaine et l’ONU, est à Abidjan ces lundi 5 et mardi 6 octobre. À la Cédéao, on qualifie cette visite en Côte d’Ivoire de mission de « diplomatie préventive » en vue de la présidentielle du 31 octobre. Une mission destinée à « consolider et amplifier » les acquis, selon l’organisation régionale. Conduite par la ministre ghanéenne des Affaires étrangères, elle doit s’entretenir avec les ministres et institutions en charge de l’organisation des élections, les acteurs politiques et diplomatiques, mais aussi le président Alassane Ouattara. RFI
La Côte d’Ivoire a lancé ce lundi la construction d’un nouveau terminal à conteneurs au port d’Abidjan, un des principaux d’Afrique et poumon économique assurant 90% des échanges extérieurs du pays. Après les travaux de remblaiement d’une trentaine d’hectares, c’est une nouvelle phase qui commence et qui devrait durer 18 mois. Elle consistera à installer les superstructures et les équipements sur du nouveau terminal. À l’achèvement des travaux d’ici un an et demi, le port d’Abidjan pourra accueillir des navires transportant jusqu’à 15 000 conteneurs au lieu de 3 500 actuellement. Ce sera un changement de dimension considérable, selon Hien Sié, son directeur général : « Le port d’Abidjan aura en terme d’accueil navire, une capacités, des infrastructures qui lui permettent de rivaliser avec tous les autres ports aujourd’hui sur le continent africain. » RFI