Burkina Faso: 11 éléments des forces sécuritaires et une vingtaine de terroristes tués dans deux attaques
Sept soldats et quatre supplétifs de l’armée du Burkina Faso ont été tués jeudi dans deux embuscades tendues par des « terroristes », dans les régions du Nord et du Centre-Nord du pays, annonce vendredi l’armée burkinabé dans un communiqué, qui fait état de la neutralisation d’une vingtaine de terroristes. Une première embuscade a eu lieu près de la ville de Sollé, à une dizaine de kilomètres de Titao, province du Loroum (nord), tuant « deux militaires et quatre VDP », des Volontaires pour la défense de la patrie (supplétifs de l’armée), indique le communiqué de l’état-major général de l’armée burkinabé. La seconde attaque a ciblé « des éléments de l’Unité spéciale d’intervention de la gendarmerie nationale (USIGN) à Ouanobé », province du Sanmatenga, tuant cinq gendarmes, selon la même source. Ces attaques ont également fait neuf blessés, qui ont été « évacués et pris en charge », poursuit le communiqué. … Le Burkina Faso, en particulier le nord et l’est, est la cible d’attaques terroristes depuis l’année 2015, perpétrées par des groupes armés dont certains sont affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique, qui ont fait plus de 2.000 morts et 1,8 million de déplacés. Sahel-Intelligence
Niger : Une dizaine de bandits armés arrêtés
Une dizaine de bandits armés ont été arrêtés, 16 motos détruites et 15 véhicules saisis par l’armée nigérienne cette semaine au cours de diverses opérations de sécurisation et de lutte contre le terrorisme menées dans le nord et l’ouest du pays, a indiqué jeudi une source sécuritaire à Niamey. Des milliers de litres de carburant de contrebande, ainsi que des centaines de têtes de bétail volées par des bandits ont été également récupérées et mises à la disposition des autorités compétentes pour restitution aux propriétaires, selon le bulletin hebdomadaire d’information de l’armée. Parmi ces suspects figurent un individu de nationalité libyenne appartenant à un groupe armé terroriste arrêté dans le nord du pays dans un convoi de dix véhicules en provenance de la Libye, et six autres bandits armés de fusil Kalachnikov à bord de cinq motos, dans la même zone, a précisé la même source. … Le Niger est devenu le théâtre des attaques d’organisations terroristes et de bandes criminelles, proches d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), d’Ansar Dine et du groupe terroriste Boko Haram basé au Nigeria. Sahel-Intelligence
Libye: Fathi Bachagha choisit Syrte comme siège de son gouvernement
Le Premier ministre libyen désigné par la Chambre des représentants, Fathi Bachagha, a déclaré dans un discours prononcé, ce mercredi 5 mai 2022, à Syrte, que son gouvernement exercerait désormais ses fonctions à partir de cette ville. À plusieurs reprises, il a essayé de prendre ses fonctions à Tripoli mais sans succès, avant d’y renoncer. Pour éviter de verser le sang, Fathi Bachagha n’avait d’autres choix que de s’installer ailleurs qu’à Tripoli. Il s’acquittera de ses fonctions depuis Syrte où sera basé son gouvernement. Située au centre du pays, Syrte, indique-t-il, « ne connaît pas de tensions ou d’hostilités avec les autres villes libyennes ». Selon lui, les pays impliqués en Libye sont, pour une grande partie, responsables de l’instabilité qui y règne. Ils s’affrontent sur le terrain libyen pour, affirme-t-il, « défendre chacun leurs propres intérêts ». Quant aux désaccords entre Libyens, qu’il considère comme minimes, ils peuvent être résolus par le dialogue. Cependant, son initiative pour assurer le transfert pacifique du pouvoir à travers un dialogue national inclusif ne prend pas. RFI
Libye: indexée par Amnesty, une milice dément des accusations « calomnieuses »
L’Autorité de soutien à la stabilité, un important groupe armé financé par le gouvernement libyen, a démenti jeudi les accusations « calomnieuses » portées la veille par l’ONG Amnesty international sur ses présumées violations des droits humains. Affirmant « se réserver le droit de poursuivre en justice Amnesty International pour diffamation et calomnie contre l’Etat libyen et ses institutions officielles », le groupe armé a assuré dans un communiqué « veiller avant tout à appliquer la loi libyenne », dans le respect « de la justice et des droits de l’Homme ». Amnesty international avait accusé mercredi cette milice basée à Tripoli de crimes et de graves violations des droits humains en toute impunité. « L’impunité généralisée encourage la milice de l’Autorité de soutien à la stabilité (SSA), financée par l’Etat, à se livrer à des homicides, des détentions arbitraires, des interceptions suivies par la détention arbitraire de personnes migrantes et réfugiées, des actes de torture, du travail forcé et d’autres violations choquantes des droits humains et crimes relevant du droit international », avait pointé l’ONG. VOA
En Ethiopie, pas une goutte de pluie n’est tombée en dix-huit mois
Quasi aucune goutte de pluie depuis dix-huit mois. Dans le village de Hargududo, situé dans la région Somali, en Ethiopie, les familles de nomades ont perdu la plupart de leur bétail. « Il n’y a plus aucun animal qui reste, affirme Abdi Kabe Adan, victime de la sécheresse. J’ai vu des chèvres manger leurs propres excréments et des chameaux manger d’autres chameaux. C’est quelque chose que je n’ai jamais vu de toute ma vie. » L’ONU estime qu’en Ethiopie entre 5 % à 6 % de la population, soit 5,5 millions et 6,5 millions de personnes, sont en situation de grave insécurité alimentaire en raison de la sécheresse. Cette catastrophe humanitaire s’ajoute à celle qu’a engendrée le conflit dans la région du Tigré, dans le nord du pays. Dans son dernier rapport, le GIEC estime que la fréquence des sécheresses a doublé en Afrique de l’Est depuis 2005. Le Monde
Tunisie: manifestation des journalistes contre le recul des libertés
En Tunisie, des dizaines de journalistes ont manifesté jeudi 5 mai à Tunis à l’appel de leur syndicat et d’autres associations. Beaucoup dénoncent la régression de la liberté de la presse dans le pays, qui lui a valu un déclassement de 21 places dans le classement annuel de Reporters sans frontières sur l’état de la liberté de la presse et d’expression en 2022. La Tunisie occupe désormais la 94ᵉ place sur 180 pays. « Les journalistes libres, l’État policier, c’est fini » : ce sont les slogans que criaient des journalistes devant leur syndicat jeudi, avant d’entamer une marche jusqu’à l’emblématique avenue Bourguiba. Souhaib Khayati, directeur du bureau d’Afrique du Nord de Reporters sans frontières, explique leur colère : « On a toujours vanté la liberté de la presse et la liberté d’information en Tunisie comme un acquis et l’acquis le plus immédiat de la révolution tunisienne, mais en fait, depuis l’adoption des décrets lois 115 et 116, qui reconnaissaient aux journalistes tunisiens leur droit à informer et à exercer leur métier dans une relative indépendance et liberté d’action, il n’y a pas eu d’avancées. » RFI
Tchad : de Doha à N’Djamena, pourquoi le dialogue est toujours bloqué
Le dialogue national inclusif, qui devait s’ouvrir à N’Djamena le 10 mai, a été repoussé sine die. Plusieurs désaccords subsistent en effet entre les groupes politico-militaires et le gouvernement tchadien. Les discussions se poursuivent à Doha dans le cadre du pré-dialogue entre les groupes politico-militaires et le gouvernement, dont la délégation est menée par le ministre des Affaires étrangères, Mahamat Zene Chérif. Selon nos informations, les débats – qui ont été mis en sommeil durant les fêtes de la fin du Ramadan – ont toujours officiellement pour base le projet d’accord déposé par les opposants le 27 mars dernier. Ce document détaille les exigences des responsables politico-militaires. À ce jour, deux points concentrent encore les réticences du gouvernement tchadien : la refonte de la charte de transition et celle de l’armée tchadienne. L’estimant « clanique », les opposants veulent obtenir pour cette dernière des garanties de représentativité régionale et ce, avant de signer un quelconque accord de paix à Doha, auquel travaille d’arrache-pied l’envoyé spécial du ministère qatari des Affaires étrangères, Mutlaq bin Majeb al-Qahtani. Le gouvernement ne souhaite pas s’engager définitivement sur ces questions. Jeune Afrique
Aucune « garantie » de retrouver les huit mineurs coincés sous terre au Burkina
Le gouvernement burkinabè estime qu’il n’existe aucune « garantie » de pouvoir retrouver vivants huit mineurs coincés à plusieurs centaines de mètres sous terre depuis vingt jours dans une mine de zinc du Burkina Faso. Depuis le 16 avril, huit mineurs – six Burkinabè, un Zambien et un Tanzanien – sont coincés dans une galerie souterraine de la mine de zinc de Perkoa, à une centaine de km à l’ouest de Ouagadougou, exploitée par la compagnie canadienne Trevali Mining. Ils sont portés disparus à la suite d’une « inondation » provoquée par des pluies diluviennes, selon la compagnie minière. « Les machines mises en place pour le pompage vont à un rythme (trop lent) qui n’est pas à notre goût et ne garantit pas, si nous mettons autant de temps, que nous puissions les retrouver (vivants) comme nous le souhaitons », a déclaré le porte-parole du gouvernement Lionel Bilgo, qui s’est rendu jeudi à Perkoa à la tête d’une délégation gouvernementale, a constaté un journaliste de l’AFP. VOA
Covid : le véritable bilan mondial de la pandémie avoisine les 15 millions de morts, selon l’OMS
La pandémie de Covid a causé la mort de près de 15 millions de personnes dans le monde, estime l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cela représente 13 % de décès supplémentaires par rapport aux prévisions normales sur deux ans. L’OMS estime que de nombreux pays ont sous-estimé le nombre de personnes décédées à cause de Covid – seuls 5,4 millions ont été déclarés. En Inde, 4,7 millions de décès dus au Covid ont été enregistrés, soit 10 fois les chiffres officiels, et près d’un tiers des décès dus au Covid dans le monde. Le gouvernement indien a remis en question cette estimation, se disant « préoccupé » par la méthodologie, mais d’autres études sont parvenues à des conclusions similaires quant à l’ampleur des décès dans le pays. La mesure utilisée par l’OMS s’appelle le taux de surmortalité, c’est-à-dire le nombre de personnes décédées par rapport au nombre de décès normalement attendus dans la même région avant la pandémie. … Les universitaires qui ont participé à la rédaction du rapport admettent que leurs estimations sont plus spéculatives pour les pays d’Afrique subsaharienne, car il existe peu de données sur les décès dans la région. Il n’existe pas de statistiques fiables pour 41 des 54 pays d’Afrique. BBC
Nigeria : L’élection présidentielle
Onze candidats du Congrès des progressistes (APC) ont obtenu jeudi le formulaire de nomination à la présidence, ce qui porte à 17 le nombre de candidats à ce jour. Ce nombre est appelé à augmenter, car certains de ceux qui ont exprimé leur intérêt ne se sont pas encore manifestés. Le pasteur Tunde Bakare et Nicholas Bello ont récupéré leurs formulaires en personne, alors que les autres, dont le vice-président Yemi Osinbajo, étaient représentés. Le secrétaire national d’organisation du parti au pouvoir, Alhaji Sulaiman Arugugu, a déclaré que 241 aspirants ont choisi les formulaires pour les sénatoriales, tandis que 821 aspirants ont acheté les formulaires pour la Chambre des représentants et 1.505 aspirants sont dans la course pour les 36 États de la Chambre d’assemblée. Sahel-Intelligence
RDC : Félix Tshisekedi annonce une table ronde sur l’état de siège
Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a dirigé mercredi 4 mai à Kinshasa une réunion d’évaluation de l’état de siège instauré depuis le 6 mai 2021 dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. A cette occasion, il a annoncé la tenue prochaine d’une table ronde pour décider de l’avenir de ce régime exceptionnel. Selon le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, le chef de l’État a annoncé qu’une table ronde sur l’avenir de l’état de siège serait organisée avant la fin de la session parlementaire en cours actuellement. Cette initiative a été vivement saluée par les présidents des caucus des députés nationaux du Nord-Kivu, de l’Ituri et celui de la commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale. Cette réunion avait pour but de rendre compte au chef de l’État de la dernière mission du Premier ministre dans les provinces de l’Est du pays sous état de siège actuellement, a expliqué Patrick Muyaya. Selon lui, un rapport détaillé a été à cet effet fait au Président de la République. … L’état de siège avait été décrété au Nord-Kivu et en Ituri pour endiguer l’insécurité récurrente dans ces deux provinces. Cependant, une année après, la société civile, les notabilités locales ainsi que les élus de la région ont cessé de dénoncer la persistance des atrocités perpétrés sur les populations civiles par les groupes armés. Radio Okapi
Madagascar: la société civile veut la libération d’un enseignant dénonçant des détournements d’aide
À Madagascar, plusieurs organisations de la société civile réclament la libération d’un enseignant de la ville de Mananjary, au sud-est de l’île, dévastée par le cyclone Batsirai en février. L’enseignant avait dénoncé des détournements d’aide alimentaire dans plusieurs post Facebook et alerté l’opinion publique. La société civile dénonce une instrumentalisation de la loi sur la cybercriminalité afin de faire taire toute voix dissonante. Jeannot Randriamanana a été mis sous mandat de dépôt le 3 mars, puis condamné à deux ans de prison ferme le 17 mars, soit le jour même de son procès. Cet enseignant au collège de Mananjary, est également membre d’une plateforme de la société civile qui défend les droits socio-économiques des populations vulnérables, ainsi que d’un parti politique faisant aujourd’hui partie de l’opposition. RFI
Angola : le lourd héritage de la guerre civile
Il y a 20 ans s’achevait en Angola l’une des guerres les plus longues, les plus brutales et les plus meurtrières du siècle dernier. En 27 ans, ce conflit a fait près d’un million de morts, 4 millions de déplacés, et a laissé un pays en ruine : en 2002, 60 % des Angolais n’avaient pas accès à l’eau potable, 30 % des enfants mourraient avant l’âge de 5 ans. Le pays a-t-il remonté la pente et tourné la page des années noires ? Un reportage de Clément Bonnerot. La guerre civile en Angola commence en 1975 avec le départ de la puissance coloniale portugaise, qui laisse les mouvements indépendantistes s’affronter entre eux. En pleine Guerre froide, le pays ouest-africain devient un terrain de bataille à distance entre le bloc communiste et celui des États-Unis et de leurs alliés. France24
Flora Nwapa : mère de la littérature africaine moderne
Le roman Efuru a fait de l’auteur nigériane, la première femme africaine à publier un livre en anglais. Son travail a ouvert la voie à l’émergence de femmes écrivaines. Flora Nwapa est née en janvier 1931 à Oguta, dans l’État d’Imo, dans l’est du Nigeria. Elle a fait ses études à Oguta, Port Harcourt et Lagos. Elle a aussi fait des études supérieures à l’University College Ibadan, au Nigeria, et à l’université d’Édimbourg, au Royaume-Uni. Flora Nwapa est morte d’une pneumonie à l’âge de 62 ans, en octobre 1993. Elle laisse derrière elle de nombreux livres, dont son premier roman « Efuru », qui était le premier livre d’une auteure africaine à être publié en anglais et inspirera de nombreuses écrivaines africaines. À travers ses livres, Flora Nwapa a cherché à changer le récit des auteurs africains masculins dont les œuvres étaient pleines de stéréotypes sur la femme africaine. Les livres de Nwapa ont fait le contraire. Ils racontent des histoires de réussite de femmes africaines. Ses romans comme « Efuru » et « Idu » ont remis en question la représentation traditionnelle de la femme africaine comme une personne qui doit toujours vivre dans l’ombre des hommes parce qu’elle est perçue comme docile, soumise et improductive. DW