L’art avec lequel le président Patrice Talon manipule à sa guise les règles électorales et les processus démocratiques a rapidement fait basculer le Bénin, démocratie multipartite, vers un régime semi-autoritaire, ce qui laisse présager une instabilité accrue. Les élections présidentielles du Bénin du 11 avril n’ont pas fait grand bruit. Les médias y ont peu prêté attention et aucun événement sensationnel n’est venu s’y greffer. Pour tout dire, l’issue était courue d’avance, le président Patrice Talon ayant efficacement barré la route à tous ses concurrents sérieux. Le boycott que ces mesures avaient entraîné a débouché sur une participation estimée à 26 %. Les élections ont donc été calmes, c’est le moins que l’on puisse dire. Les acteurs régionaux n’ont pas plus émis d’objections. … Ces événements montrent qu’une démocratie ne meurt pas seulement de façon spectaculaire sous les coups de boutoir de putschistes, mais qu’elle peut être, rapidement et dans un grand silence, vidée de sa substance si les acteurs nationaux et internationaux ne s’y opposent pas d’une même voix. Les conséquences n’en sont que plus douloureuses pour le Bénin qui, il y a peu encore, apparaissait avec fierté dans le monde entier comme le porte-étendard de la démocratie. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
155 millions de personne ont eu faim dans le monde en 2020. Une situation qui ne cesse de se dégrader depuis 2016, depuis que le Réseau mondial contre les crises alimentaires publie ses rapports. « On a vu qu’il y avait une augmentation constante des personnes en besoin, souligneLuca Russo, expert en crise alimentaire à la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. On en avait moins de cent millions il y a cinq ans, et désormais on en a 155 millions. Donc c’est vraiment un problème structurel. » Un problème engendré par les conflits et les guerres. En Afrique où vivent 63% des personnes victimes de crises alimentaires dans le monde, ce sont les pays en crise qui vivent les situations les plus dramatiques. « Le pays où on a les chiffres les plus importants, c’est la RDC, avec vingt millions de personnes en besoin (alimentaires NDLR) aujourd’hui. Il ne faut pas oublier les pays peut-être plus petit mais où la crise a une véritable profondeur comme la République centrafricaine où plus de 50% de la population est en besoin aujourd’hui. Et puis, c’est le Soudan du Sud, où l’on a eu une famine dans une zone limitée du pays au mois de novembre, le Nigeria aussi, surtout le Nord-Est. Et enfin un peu le Burkina Faso. Ça ce sont des pays où l’on a presque constaté des phénomène de famine. tout cela est lié aux conflits. » RFI
Au moins quinze soldats nigériens ont été tués et quatre autres blessés dans une attaque « terroriste » mardi dans la région de Tillabéri (ouest) proche du Mali, portant à 31 le nombre de militaires morts en quatre jours dans des attaques, a annoncé mercredi soir le gouvernement. L’attaque menée « par des hommes lourdement armés » a visé mardi après-midi « une position » de l’opération antiterroriste nigérienne Almahaou (« Tourbillon », en langue locale) dans la zone d’Intoussan, près de la ville de Banibangou, non loin de la frontière malienne, indique un communiqué du ministère de la Défense. « Les opérations de ratissage se poursuivent dans la zone d’opération, le bilan provisoire est le suivant: quinze militaires décédés, quatre blessés, trois véhicules détruits. Côté ennemis plusieurs terroristes neutralisés (tués) et du matériel détruit », selon le communiqué, qui ne précise pas les circonstances de l’attaque. Belga
Le MPS veut modifier la charte de transition pour que le Premier ministre et les ministres de transition ne soient pas autorisés à se présenter aux prochaines élections, mais cette exigence ne concerne pas le Conseil militaire de transition. Tous les partis d’opposition sont vent debout contre la proposition du MPS. Ils exigent de leur côté l’organisation d’assisses nationales pour aboutir à une solution consensuelle. Pour le parti d’opposition UNDR de Saleh Kebzabo, qui fait partie du même gouvernement de transition que le MPS, ce serait « un deux poids, deux mesures ». Son premier vice-président met donc en garde le parti du président défunt Idriss Déby, qui dit-il « n’a plus à exiger (quoique ce soit) aujourd’hui, car la donne a changé ». RFI
« Plus qu’un confrère, c’est un ami pour nous. Et cela aurait pu nous arriver à nous aussi, car les risques sont de plus en plus importants sur le terrain », explique Nicolas Réméné, un photojournaliste français installé depuis une dizaine d’années au Mali. Les rumeurs de l’enlèvement du journaliste Olivier Dubois, qui circulaient depuis plusieurs semaines déjà à Bamako, ont été confirmées dans la nuit du mardi 4 au mercredi 5 mai. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, le Français, qui travaille notamment pour Le Point Afrique et Libération, affirme avoir été enlevé le 8 avril, à Gao, dans le nord du Mali, par le Groupe de soutien de l’islam et des musulmans (GSIM), une branche locale d’Al-Qaida. Une semaine après l’assassinat de deux journalistes espagnols, tués le 26 avril par des « terroristes » dans l’est du Burkina Faso, le coup est « extrêmement dur » pour la profession, souligne Arnaud Froger, le responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières (RSF). Au Sahel, où les violences ont tué plus de 2 400 civils en 2020, soit sept fois plus qu’en 2017, selon l’ONG Acled, « les groupes armés continuent à avancer, mais le journalisme et l’information reculent », regrette M. Froger. Le Monde
Avant son arrivée le 8 avril à Gao, le journaliste français, Olivier Dubois avait, via un intermédiaire, échangé des lettres avec un supposé chef jihadiste qui l’attendait. Dans les missives que notre correspondant à Bamako Serge Daniel a pu consulter, il s’agissait d’un reportage. Il comptait réaliser l’interview d’Abdallah Ag Albakaye, un cadre dans la région du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans. À son arrivée à Gao, le même intermédiaire, du nom de Souleymane, l’accueille à l’aéroport. Les affaires du journaliste déposées à l’hôtel, il part au lieu du rendez-vous avec le chef jihadiste à l’intérieur de la ville de Gao. Comme convenu, il est sans son matériel de travail, ses futurs ravisseurs craignant d’être suivis. Olivier Dubois a eu le temps de dire à Souleymane : « Si dans 45 minutes, tu n’as pas de mes nouvelles, il faut prévenir ma famille et Barkhane ». Une semaine après sa disparition, l’inquiétude s’installe. RFI
Un pas vers la réconciliation ? Le ministre burkinabè de la Réconciliation nationale, Zéphirin Diabré, est à Abidjan en Côte d’Ivoire. Il doit y rencontrer l’ancien président Blaise Compaoré, en exil depuis son renversement du pouvoir en 2014. Cette rencontre est une première entre un ministre du gouvernement de Roch Marc Kaboré et son prédécesseur Blaise Compaoré. Et même si on ne connaît pas précisément la teneur des discussions qui doivent avoir lieu, le dossier de la mort de Thomas Sankara devrait être au cœur de cette rencontre. En effet, depuis le 13 avril dernier, l’enquête sur l’assassinat de Thomas Sankara, il y a 34 ans, est enfin terminée. L’instruction a renvoyé le dossier devant le tribunal militaire de Ouagadougou. On n’attend plus qu’une date pour l’ouverture du procès. En tout 14 personnes, dont Blaise Compaoré, sont poursuivies pour « complicité d’assassinat » et « atteinte à la sûreté de l’État ». Mais Blaise Compaoré, qui a obtenu la nationalité ivoirienne, ne peut pas être extradé de Côte d’Ivoire. RFI
Le 3 mai dernier, l’Institut Pasteur d’Algérie a annoncé la détection, pour la première fois, de la présence du variant indien du coronavirus, dans la wilaya (préfecture) de Tipaza, à l’ouest d’Alger. Six cas ont été enregistrés dans cette zone. Malgré l’inquiétante découverte, l’Institut Pasteur se voulait rassurant, expliquant qu’il s’agissait d’un variant de « sous-type 2, qui comporte des différences par rapport au mutant hybride circulant actuellement en Inde [absence de la mutation E484K] », tout en précisant qu’il est classé par l’OMS comme « variant à suivre », contrairement aux variants « préoccupants » comme le britannique (180 cas recensés en Algérie), le nigérien (230 cas), le sud-africain ou le brésilien.Après enquête, il s’avère que le variant indien a été importé par un ressortissant indien, arrivé en Algérie via Doha (Qatar) et travaillant dans un chantier de construction dans la ville de Koléa (wilaya de Tipaza), selon les précisions du ministère de la Santé. … Cette découverte d’un nouveau variant intervient en pleine hausse des cas de contaminations : en une semaine, la barre des 200 cas a été franchie, alors que les dernières semaines avaient enregistré un début de décrue. Le Point
Les autorités centrafricaines ont dévoilé la composition de la commission d’enquête, annoncée lundi sur les exactions attribuées à l’armée centrafricains et aux mercenaires russes présents à ses côtés. Lundi, RFI dévoilait une enquête sur le sujet. Quelques jours plus tôt, la Minusca remettait au gouvernement centrafricain un document recensant toute une série d’exactions documentées par ses soins pour attirer son attention. C’est dans ce contexte que le gouvernement a mis sur pied une commission spéciale d’enquête. … Objectif assigné à cette commission selon le décret portant sur sa création : « faire la lumière sur les présumés crimes graves » et violations des droits de l’homme qu’auraient commises les forces armées centrafricaines et leurs alliés ». « Auraient » car à ce stade le gouvernement centrafricain qualifie les exactions documentées par RFI et la Minusca de « simples dénonciations ». RFI
L’état de siège entre en vigueur jeudi 6 mai en République démocratique du Congo dans les provinces meurtries du Nord-Kivu et de l’Ituri. Des gouverneurs militaires ont été nommés. Il y a aussi des vice-gouverneurs de la police. A tous les échelons administratifs, les forces de sécurité sont censées prendre le pouvoir. L’objectif : restaurer la paix dans ces provinces en proie à des conflits et aux groupes armés depuis plus de vingt ans. La tâche est énorme. Ces gouverneurs militaires vont non seulement devoir administrer ces provinces pendant au moins un mois – ils ont des vice-gouverneurs et un cabinet pour les seconder – mais ils vont devoir aussi mener des opérations militaires. La gestion du quotidien, les opérations militaires et l’administration de la justice… A partir de ce jeudi, dans ces deux provinces, la justice militaire prend le pas sur les juridictions civiles. RFI
Denis Mukwege était auditionné hier mercredi 5 mai par la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française. Le célèbre médecin congolais a raconté son combat contre le viol, arme de guerre redoutable, en particulier dans l’Est de la RDC or depuis le rapport Mapping de 2010, aucun des crimes dénoncés n’a été jugé. Il a demandé l’aide de la France. Publié en octobre 2010, le rapport Mapping recensait de nombreux crimes de guerre, crimes contre l’humanité et de possibles crimes de génocide commis entre 1993 et 2003 en RDC. Mais depuis dix ans, aucun de ces crimes n’a été jugé et les recommandations du rapport restent lettre morte. Le prix Nobel de la paix 2018 a, une nouvelle fois, appelé à la justice pour permettre aux victimes de ces crimes de pouvoir se reconstruire. Pourquoi un tel blocage ? « Je pense qu’aujourd’hui le blocage est beaucoup plus géopolitique », explique Denis Mukwege à Pierre Firtion, du service Afrique de RFI. RFI
Le Congrès national africain (ANC), parti historique au pouvoir en Afrique du Sud, a suspendu son secrétaire général, Elias « Ace » Magashule, accusé de corruption. « Vous êtes, par la présente, suspendu temporairement à partir du 3 mai 2021 jusqu’à l’issue finale de votre procédure judiciaire », a informé Jessie Duarte, secrétaire générale adjointe de l’ANC, dans une lettre adressée à M. Magashule, indiquant que cette décision serait « dans le meilleur intérêt » du parti. Fin mars, Ace Magashule, 61 ans, sourcils froncés et perpétuel air renfrogné, crâne rasé et lunettes strictes, avait reçu un ultimatum de trente jours pour se retirer après avoir été accusé de détournement de fonds publics alors qu’il était premier ministre du Free State (centre), une des neuf provinces d’Afrique du Sud, où une biographie explosive intitulée Gangster State l’accuse d’avoir régné en mafieux. Mais il a laissé passer la date butoir, la semaine dernière, forçant l’ANC à prendre ses responsabilités et à le suspendre. Le Monde avec AFP
Les derniers 29 étudiants encore captifs, sur un groupe de 39 enlevés le 11 mars dans leur université du nord-ouest du Nigeria, ont été libérés, a annoncé mercredi 5 mai, Samuel Aruwan, un haut responsable de l’État de Kaduna. « Nous sommes heureux qu’ils aient été libérés… Nous remercions tous les acteurs ayant contribué à cette heureuse issue », a réagi le président Muhammadu Buhari dans un communiqué. Un premier groupe de dix étudiants avaient été retrouvé par les forces de sécurité dans les semaines suivant l’attaque de leur université des faubourgs de la ville de Kaduna, un des nombreux kidnappings de masse menés par des gangs criminels dans des établissements scolaires et universitaires dans le nord-est du Nigeria ces derniers mois. « Le commandement de la police de l’État de Kaduna a informé le gouvernement de l’État de Kaduna de la libération des derniers étudiants » enlevés le 11 mars a déclaré Samuel Aruwan dans un communiqué. Le texte ne donne pas de détails sur les circonstances de la libération des étudiants ou sur leur état de santé. France24 avec AFP
Ancien enfant soldat et commandant de la rébellion de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), Dominic Ongwen a été condamné jeudi à 25 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale. Selon l’ONU, la LRA a massacré plus de 100 000 personnes et enlevé 60 000 enfants. La Cour pénale internationale (CPI) a condamné, jeudi 6 mai, Dominic Ongwen, enfant soldat ougandais devenu un commandant de la brutale rébellion de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), à 25 ans de prison pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Dominic Ongwen, 45 ans, avait été reconnu coupable en février de 61 chefs d’accusation, dont celui de grossesse forcée, qui n’avait jusqu’à présent jamais été prononcé par la CPI, basée à La Haye. Il avait aussi notamment été jugé coupable de meurtre, viol, esclavage sexuel et conscription d’enfants soldats. France24 avec AFP
« Je suis une grosse camée, d’habitude j’ai besoin de deux doses », souffle Esther Wanjiru avant d’enfoncer sa seringue dans une veine abîmée: comme de nombreux déshérités de Nairobi, elle fait partie des victimes collatérales du trafic d’héroïne, en pleine expansion en Afrique de l’Est. Cette jeune femme de 22 ans squatte avec une soixantaine d’autres toxicomanes un terrain vague jalonné de chèvres et d’abris de fortune derrière une église de Kawangware, un bidonville de la capitale kényane. Ici, la dose de poudre blanchâtre coûte 120 shillings (90 centimes d’euros). L’héroïne est de plus en plus facile à trouver au Kenya: autrefois simple point de passage, le pays est devenu depuis une dizaine d’années une escale stratégique du trafic mondial d’héroïne. Cet opiacé issu du pavot, majoritairement produit en Afghanistan, rejoint l’Europe principalement par la « route des Balkans », en sillonnant l’Asie mineure et le Proche-Orient. Mais le conflit syrien et le renforcement des contrôles frontaliers face à la crise migratoire ont poussé les trafiquants à tracer un nouveau chemin via l’Afrique de l’Est. AFP
Alors que le monde entame une seconde année marquée par la pandémie dévastatrice de Covid-19, la mobilisation autour du patrimoine culturel et naturel reste primordiale pour l’humanité, rappelle l’UNESCO. Selon l’agence culturelle onusienne, une telle mobilisation permet aux populations de resserrer leurs liens, d’accroître leur résilience, de renforcer leur capacité de protéger l’héritage du passé et de le transmettre aux générations futures. « Le patrimoine mondial africain, que nous célébrons chaque année le 5 mai, est à cet égard essentiel – non seulement pour les peuples d’Afrique, mais pour l’ensemble de l’humanité », a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, dans un message pour la Journée du patrimoine mondial africain. Cette Journée a été établie par la Conférence générale de l’UNESCO en 2015, afin de sensibiliser le grand public à la valeur et au potentiel immenses du patrimoine africain. Plus qu’une simple célébration du patrimoine, cette Journée appelle l’attention sur le rôle décisif que joue celui-ci dans la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA). Cette année, le thème de la Journée souligne la place de la culture, de l’art et du patrimoine dans le développement du continent africain. ONU Info