D’importants combats ont opposé l’armée nigérienne et des combattants djihadistes dimanche 3 mai aux portes de Diffa, la capitale du sud-est du Niger (200 000 habitants), à proximité de la frontière avec le Nigeria. Dans une vidéo de propagande diffusée par l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), issu d’une scission de Boko Haram et affilié au groupe Etat islamique, on voit de nombreux insurgés s’emparer au milieu de tirs nourris d’armes automatiques d’un camp de l’armée nigérienne, mettant la main sur des véhicules et des stocks d’armements aux cris d’« Allah Akbar » (« Dieu est le plus grand », en arabe). Ils semblent ensuite quitter le camp avec les véhicules. On voit également un soldat nigérien, couché face contre sol, qui semble déjà mort ou inanimé, recevoir deux balles. Le Monde avec AFP
La crise du coronavirus conjuguée à l’insécurité fragilise une situation alimentaire déjà très précaire en Afrique de l’Ouest, prévient le Programme alimentaire mondial (PAM). Le nombre de personnes qui devraient avoir du mal à se nourrir dans l’ouest de l’Afrique pourrait atteindre 43 millions dans les six prochains mois, en raison des effets du coronavirus, ce qui doublerait le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire. « Le Covid-19 menace de devenir un ingrédient supplémentaire dans le cocktail toxique des conflits armés, des déplacements de population et du changement climatique qui a déjà entraîné une augmentation des taux de faim et de malnutrition en Afrique de l’Ouest », a déclaré Elisabeth Byrs, porte-parole du PAM lors d’une conférence de presse virtuelle. Selon une analyse sur la sécurité alimentaire, le PAM avait déjà estimé que « sans une aide soutenue », plus de 21 millions de personnes auront du mal à se nourrir pendant la prochaine période de soudure (juin-août) dans cette région. ONU Info
Depuis son quartier général de Ndjamena, le général Pascal Facon ne dissimule pas son émotion lorsqu’il évoque la disparition récente en opération de deux de ses légionnaires. Mais leur sacrifice n’a pas été vain, assure-t-il, car dans la zone frontalière entre le Niger le Mali et le Burkina, des coups sévères ont été portés à l’ennemi. Si le général Facon se refuse à communiquer un bilan précis, il assure que l’objectif fixé lors du sommet de Pau est le bon… RFI
En Côte d’Ivoire, une semaine après la condamnation de Guillaume Soro à vingt ans de prison ferme par le tribunal correctionnel d’Abidjan, le procureur Richard Adou a tenu à faire le point, mardi 5 mai, devant la presse sur les affaires toujours en cours qui le concernent. Le GPS, le mouvement politique de Guillaume Soro est désormais dans le collimateur du procureur. Selon le procureur Richard Adou, les investigations de ces derniers mois ont permis de retrouver dans la lagune de la station balnéaire d’Assinie 50 kalachnikovs, 12 lance-roquettes, 4 fusil mitrailleurs et des munitions, cachés là par les présumés insurgés. … Le procureur n’en dira pas plus sur la nature des documents qu’il mentionne, mais ajoute que de nouvelles arrestations ont eu lieu. « À ce stade de l’enquête, les éléments en notre possession et notamment les traces digitales sur les armes sorties de la lagune, les données des téléphones portables et certains documents ont permis l’interpellation de 19 personnes dont 14 militaires, deux officiers supérieurs et 12 sous-officiers et 5 civils. … » RFI
Le Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly, candidat du parti au pouvoir à la présidentielle d’octobre, va rester « quelques semaines » en France où il s’était rendu samedi pour des raisons médicales, selon un communiqué de la présidence de la République mardi. « Le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly a effectué un examen de coronarographie » lundi. « Son médecin traitant a prescrit un suivi médical et une période de repos. Le Premier ministre poursuivra donc son séjour en France pour quelques semaines avant de regagner la Côte d’Ivoire », a indiqué la présidence. M. Gon-Coulibaly a quitté Abidjan pour rejoindre l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, samedi en avion pour « un contrôle médical » alors que la Côte d’Ivoire a fermé ses frontières en raison de la pandémie de coronavirus. « Son intérim est assuré par Hamed Bakayoko, ministre d’Etat, ministre de la Défense », avait précisé la présidence dimanche. AFP
Le colonel Bitala Madjoulba a été retrouvé mort dans une mare de sang dans son bureau lundi matin. L’officier supérieur qui commandait le 1er bataillon d’intervention rapide de la première région militaire depuis la refondation de l’armée en 2014, a été vu en public pour la dernière fois dimanche à la cérémonie d’investiture du président de la République. Il a pris part aussitôt après à la cérémonie d’allégeance des Forces armées togolaises au chef de l’Etat au palais de la présidence. Le colonel Bitala Madjoulba ne présentait aucun signe de stress ni d’inquiétude nous a confié un de ses collègues, officier supérieur à l’état-major général des armées. Cet ancien enfant de troupes, formé à l’école des officiers d’active du Sénégal et de l’école de guerre du Cameroun, avant de rejoindre sa base dimanche soir, a fait le tour des positions de toutes ses unités qui ceinturent la capitale.
Les deux groupes rebelles opéraient jusqu’ici dans le nord de la province du Nord-Kivu, dans les territoires de Rutshuru et Lubero. Kakule Sikuli et Kakule Masibi, issus respectivement du groupe « Union des patriotes congolais pour la paix » (UPCP) et du groupe « maï maï Charles » ont déposé les armes ce lundi (04.05.2020). Ils ont été présentés à la presse et aux membres du Comité de sécurité de la région. Certains de ces rebelles repentis ont décidé de rejoindre les rangs de l’armée congolaise tandis que les autres ont choisi de réintégrer la vie sociale. Kakule Sikuli Lafontaine, un des chefs rebelles affirme que cette reddition se justifie par un appel lancé par le chef de l’Etat qui souhaite la pacification de l’est de la République démocratique du Congo (RDC). « Depuis 1999, nous sommes en brousse. Nous n’avons pas déposé les armes suite aux opérations lancées contre les groupes armés mais nous avons décidé de déposer les armes pour qu’ensemble, avec le gouvernement congolais, nous puissions trouver des solutions aux défis sécuritaires dans notre région », explique l’ex-chef rebelle. DW
Le gouvernement de la République démocratique du Congo a redouté mardi une « propagation à grande échelle » de l’épidémie du Covid-19 après l’enregistrement d’une centaine de cas dans une prison militaire de Kinshasa, indique un compte rendu du conseil des ministres. « La contamination au niveau des prisons risque d’être un facteur de propagation à grande échelle dans notre société, en particulier si la prison de Makala devrait être concernée, en raison de son surpeuplement », s’est alarmé le conseil des ministres. Avec l’apparition des cas du Covid-19 à la prison militaire de Ndolo, « le risque d’une propagation fulgurante, pour cause de promiscuité, n’est pas à exclure », affirme le compte-rendu parvenu mardi à l’AFP. Dans cette prison située au nord de Kinshasa, un total de 101 cas ont été diagnostiqués. AFP
Des dizaines de patients atteints de coronavirus ont protesté dans l’État de Gombe, dans le nord-est du Nigeria pour dénoncer le mauvais traitement dont ils seraient victimes. Les malades ont manifesté devant l’un des centres de traitement contre le Covid-19 de l’État. Ils ont barré une route principale proche du village de Kwadon pour exiger une meilleure prise en charge. Ils ont dit être mal soignés et de ne pas être bien alimentés. Des affirmations rejetées par le commissaire à la santé de l’Etat de Gombe, le Dr Hamed Gana. Selon lui, les protestataires sont simplement asymptomatiques et n’ont pas besoin de médicaments. Après des heures de négociations, les autorités ont fini par persuader ces derniers pour qu’ils regagnent leur centre d’isolement. BBC
Une rébellion islamiste qui couvait dans une région reculée du Mozambique a éclaté en guerre ouverte ces dernières semaines. Les premières informations relatives à cette flambée de violence font état de massacres, de décapitations et même de la brève prise de deux villes dans la province de Cabo Delgado, au nord du pays par des hommes armés. Andrew Harding, correspondant de la BBC Africa relate l’historique de ce quasi-conflit sous fond de présence de l’État islamique. Les hommes armés marchaient calmement dans les hautes herbes, longeant un grand bâtiment blanc, apparemment sans être dérangés par le bruit des tirs. La plupart portaient des fusils automatiques et des variantes de ce qui semblait être des uniformes de l’armée mozambicaine. Quelques coups de feu supplémentaires ont retenti au loin et quelqu’un a crié « Allahu Akbar » – Dieu est le plus grand – en guise de réponse. BBC
Sans une bonne santé, pas d’économie pérenne. C’est ce que la crise mondiale du nouveau coronavirus a brutalement rappelé aux Etats du monde entier. L’Afrique, bien que peu touchée par la pandémie avec 49 352 cas déclarés et 1 959 décès au 6 mai, ne fait pas exception. C’est une évidence sur laquelle le quatuor d’invités du premier web-débat organisé par Le Monde Afrique, mardi 5 mai, s’est accordé sans fausse note. « La crise du Covid-19 montre qu’une seule question de santé peut paralyser tous les autres secteurs, pose d’emblée le docteur Seydou Coulibaly, économiste au sein de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’un des quatre intervenants. « La santé est donc une question cruciale, au carrefour de tous les secteurs économiques », insiste le médecin malien, chargé pour l’Afrique de l’Ouest des questions de financement et de couverture sanitaire universelle pour l’agence onusienne. Le Monde
Finalement cette pression a payé. Quelques heures après ces manifestations, les mosquées ont été rouvertes sur toute l’étendue du territoire national. Des analystes estiment que cela révèle la fragilité de l’Etat qui a aussi permis aux marchés de rouvrir après des manifestations des commerçants la semaine dernière. Plusieurs dizaines de musulmans ont pris d’assaut le siège samedi matin à Ouagadougou de la FAIB, la fédération des associations islamiques du Burkina. « Trop c’est trop », ont-ils clamé, exigeant la réouverture des mosquées. « Nous sommes en train de revendiquer la réouverture des mosquées parce que nous avons fait le constat que les marchés ont été rouverts, les bars ont été rouverts et il n’y a pas de raison qu’on ne puisse pas rouvrir les mosquées. Ce sont les lieux de culte qui devaient être les premiers lieux à rouvrir », lance un fidèle. VOA
Dans le champ des Belemgnegre, les courgettes fleurissent sous le maïs et les poireaux embrassent les papayers. Drôle de mariage de fruits et légumes. En agroécologie, on appelle ça « l’association des cultures ». « On met des plantes « amies » côte à côte pour qu’elles se protègent mutuellement des ravageurs, pas besoin de pesticides », explique Razack Belemgnegre en sillonnant les allées de sa ferme de Roumtenga, un village à la périphérie de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Sur le terrain de deux hectares de son père, les plantations de concombres, de fraises et de pommes de terre narguent le sol sableux. A côté, un champ de riz fraîchement labouré, un poulailler et même une étable. « On a tout ici ! », résume en souriant le jeune dirigeant de Béo-neere (« avenir meilleur », en moré), une association de promotion de l’agroécologie et de formation des paysans. Son pari : miser sur le bio et le circuit court. Le Monde
Le docteur Junior Edzogo enchaîne les appels. A l’autre bout de la ligne, ses interlocuteurs ne décrochent pas, certains ont même éteint leurs téléphones. « Les gens nous disent qu’ils sont chez eux. Et quand on arrive, ils ne sont pas là ou ils nous font attendre », soupire le médecin généraliste, masque replié sous le nez. Voilà l’un des mille et un défis auxquels fait face le docteur Edzogo, recruté parmi d’autres volontaires dans une des Equipes d’intervention et d’investigation rapides (EIIR) déployées par le gouvernement camerounais pour lutter contre le Covid-19. En ce mardi 5 mai, le Cameroun comptait 2 104 cas confirmés et 64 décès, un bilan qui en fait l’un des pays les plus touchés en Afrique subsaharienne. Le Monde
Le prix Pulitzer a récompensé Gaëlle Borgia, notre correspondante à Madagascar pour son travail publié dans le New York Times sur l’ingérence russe lors de la présidentielle malgache de 2018. Elle est avec nous dans cette édition pour évoquer de son enquête et cette consécration. France24