Afrique du Sud: le comité exécutif national de l’ANC se réunit pour trouver une coalition
En Afrique du Sud, une semaine après le sérieux revers électoral de l’ANC, le parti au pouvoir dit vouloir former un gouvernement d’union nationale. Pour rappel, l’ANC n’a obtenu que 40% des suffrages aux élections générales et perdu sa majorité absolue. La porte-parole de l’ANC a confirmé que des pourparlers exploratoires étaient en cours avec divers partis d’opposition. Et aujourd’hui, le tout-puissant comité exécutif national de l’ANC se retrouve à huis clos pour discuter des différentes pistes…Ce choix d’alliance s’avère difficile, tant les courants sont multiples au sein de l’ANC. Les proches du président Cyril Ramaphosa semblent privilégier un rapprochement avec l’Alliance Démocratique. Mais la principale centrale syndicale, la Cosatu et le parti Communiste, alliés de l’ANC et qui font partie de ce comité exécutif, rejettent une alliance avec ce mouvement jugé trop libérale. Il y a d’ailleurs des rassemblements de protestation en ce moment même à l’extérieur de l’hôtel où a lieu cette réunion…Une décision peut intervenir ce jeudi, demain, ou même la semaine prochaine, mais le comité est très divisé. Il doit trancher sur le choix d’un allié, qui ouvrira la porte à des négociations et un éventuel accord d’ici une dizaine de jours, avant que l’Assemblée nationale réunisse et désigne le président de la République. RFI
Un ministre de l’ANC poursuivi pour corruption en Afrique du Sud
Le ministre sud-africain des Sports a comparu mercredi pour corruption devant un tribunal de Johannesburg dans le cadre d’une vaste enquête sur l’ère de l’ex-président Jacob Zuma, au moment où son parti, l’ANC, cherche une coalition après son revers aux législatives. Zizi Kodwa, membre éminent du Congrès national africain (ANC), a été formellement inculpé devant un tribunal spécialisé dans le sud de Johannesburg au côté d’un co-accusé, associé d’affaires, lors d’une audience de libération sous caution diffusée en direct sur internet…Selon le site d’informations News24, Zizi Kodwa est accusé d’avoir perçu 1,6 million de rands (environ 78.000 euros) de pots-de-vin en lien avec des contrats signés par la ville de Johannesburg pour améliorer et entretenir le système informatique de son métro. Cette affaire survient à un moment délicat pour l’ANC. Le parti au pouvoir depuis trente ans vient de subir un revers historique en perdant sa majorité absolue aux législatives pour la première fois depuis l’avènement de la démocratie dans ce pays en 1994. Il mène actuellement des discussions avec d’autres partis pour former un gouvernement de coalition. AFP
Sergueï Lavrov termine sa tournée africaine par le Tchad, dernier allié de la France au Sahel
Le chef de la diplomatie russe a poursuivi son offensive africaine, du 3 au 5 juin, avec cette fois quatre pays qui, comme le Tchad, étaient jusque-là considérés comme relevant du « pré carré » français. Il avait précédemment visité la Guinée, le Congo-Brazzaville et le Burkina Faso…La Russie est encore peu implantée au Tchad, mais les deux pays entretiennent une relation de basse intensité, ponctuée de contacts réguliers et de visites diplomatiques, depuis la signature en 2013 d’un « plan de coopération ». Leurs rapports se sont néanmoins refroidis au début de la transition entamée à la suite de la mort du président Idriss Déby Itno, tué en avril 2021…Les relations se sont ensuite progressivement réchauffées, jusqu’à atteindre leur point d’orgue en janvier 2024, lorsque Vladimir Poutine a reçu à Moscou, avec tous les honneurs, son homologue tchadien. Le chef de l’Etat russe a félicité Mahamat Idriss Déby d’avoir « réussi à stabiliser la situation » au Tchad et a affirmé que la Russie y « contribuerait par tous les moyens possibles »…De basse intensité mais régulières, des opérations de désinformation ciblent le Tchad : annonce d’opérations conjointes entre Wagner et l’armée tchadienne, médiation russe dans la libération de prisonniers tchadiens… Des informations à chaque fois démenties par l’état-major tchadien. Mais si N’Djamena dispose d’une armée aguerrie qui pourrait prendre ombrage du recours à des forces paramilitaires, la Russie a déjà offert ses services dans d’autres domaines. Lors de l’élection présidentielle du 6 mai, la présence de Maksim Shugaley, spécialiste russe des campagnes d’influence politique en Afrique et proche de Wagner, a ainsi été remarquée. Au Tchad comme dans d’autres pays africains qui ont choisi la neutralité dans la lutte d’influence à laquelle se livrent Paris et Moscou sur le continent, l’atout majeur de la Russie pourrait être politique, en présentant un modèle qui privilégie l’ordre et la souveraineté plutôt que la démocratie et les droits humains. Le Monde
Mali : L’OCHA alerte sur l’insécurité alimentaire touchant plus d’un million de personnes d’ici août
Plus d’un million de personnes seront confrontées à l’insécurité alimentaire au Mali d’ici août, prévient le bureau des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA). « L’insécurité alimentaire atteint des niveaux alarmants, particulièrement dans les régions du nord et du centre », indique l’OCHA dans son bulletin bimestriel relayé mercredi par les médias. En 2024, environ 7,1 millions de personnes (sur une population totale de 23 millions) nécessiteront une aide humanitaire, dont plus de la moitié sont des enfants, selon l’OCHA. Le taux de financement du plan de réponse humanitaire, assuré par les donateurs (gouvernements, organisations multilatérales, ONG…), est « au plus bas ». En mai, le secteur de la sécurité alimentaire n’avait reçu que 10 % des fonds nécessaires, « le taux de financement le plus bas depuis le début de la crise en 2012 », souligne le rapport. Sahel Intelligence
Le Conseil paix et sécurité de l’UA dénonce la détérioration de la sécurité et de l’espace civique au Sahel
Le Conseil paix et sécurité (CPS) de l’Union africaine s’est réuni le 20 mai dernier pour évoquer le cas des cinq pays du continent en transition suite à des coups d’État militaires : Mali, Burkina, Niger, Guinée et Gabon…Dans la version définitive de son communiqué, publiée lundi, le Conseil paix et sécurité (CPS) « note avec inquiétude la détérioration de la sécurité dans la région du Sahel », en contradiction avec les discours largement triomphalistes des régimes en place au Mali, au Burkina et au Niger. L’instance demande également à ces trois pays de « reconsidérer leur décision » de se retirer de la Cédéao « afin de favoriser l’intégration régionale ». Inquiétudes globales également sur la restriction des libertés d’expression et d’opinion et sur les atteintes faites aux médias dans ces pays. Pour le Mali, le CPS déplore le manque d’inclusivité du Dialogue national inter-Maliens, et appelle les autorités de transition à honorer les engagements pris « dans le cadre de la charte de transition existante, de la feuille de route et du calendrier ». En clair, à ne pas prolonger d’encore deux à cinq ans la transition en cours, l’une des recommandations issues de ce dialogue. Le Conseil déplore aussi le maintien de la suspension des activités politiques des partis et associations au Mali. Pour le Burkina, aucun commentaire sur la prolongation de la transition jusqu’à 2029, la réunion du Conseil ayant eu lieu avant l’annonce. Sur le Niger, le Conseil appelle « à l’établissement d’une feuille de route réaliste pour la transition », avec l’accompagnement de l’Union africaine, et « exige, une fois de plus », la « libération immédiate et inconditionnelle » de Mohamed Bazoum « ainsi que celle des autres détenus ». RFI
Sénégal : les nouvelles autorités exhortées à agir pour la liberté de la presse par RSF
Bassirou Diomaye Faye a été élu au premier tour de la présidentielle après trois années de crise au cours desquelles « les conditions d’exercice du métier de journaliste se sont progressivement dégradées dans un pays longtemps considéré comme un bastion de la liberté de la presse en Afrique », dit RSF. En trois ans, le Sénégal a reculé de la 49e à la 94e place au classement mondial de la liberté de la presse de RSF, explique l’ONG. « Avec plus de 20 interpellations ou arrestations de journalistes depuis le mois de mars 2021, avec des dizaines d’agressions de professionnels de l’information par les forces de l’ordre ou des individus lors des manifestations, et avec des vagues de cyberharcèlement, le constat est sans appel : les multiples entraves à la liberté de la presse et au travail des journalistes s’illustrent par leur caractère politique, notamment dans un contexte électoral », dit le rapport. Les autorités ont menacé le droit à une information plurielle « en suspendant de manière abusive l’accès à internet et aux réseaux sociaux, ainsi que celui de certains médias jugés critiques du pouvoir », ajoute-t-il. Ces faits illustrent l’urgence de garanties d’indépendance éditoriale pour les rédactions et d’une plus grande soutenabilité économique des médias, selon RSF. TV5 avec AFP
Au Sénégal, une loi pour protéger les lanceurs d’alerte est en préparation
Soucieux d’incarner une rupture avec son prédécesseur, le nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a promis, au lendemain de son élection le 24 mars, de porter un projet de loi pour la protection des lanceurs d’alerte. Le chef d’Etat, qui dit vouloir œuvrer pour plus de transparence et de bonne gouvernance, a demandé au ministre de la justice Ousmane Diagne de finaliser le texte avant le 15 mai. Son contenu n’a toujours pas été divulgué…En adoptant une telle loi, le Sénégal serait le premier pays d’Afrique francophone à légiférer sur la protection des lanceurs d’alerte. « L’annonce de Bassirou Diomaye Faye est un message fort et pourrait provoquer un effet multiplicateur », espère M. Kandé. Trois autres pays, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Nigeria, sont en train de travailler à une législation, mais ces initiatives n’ont pas encore abouti et n’émanent pas directement du chef de l’Etat. En Afrique anglophone, seuls onze pays protègent légalement les lanceurs d’alerte…l’absence de législation met les lanceurs d’alerte dans des situations de vulnérabilité, beaucoup sont victimes de représailles juridiques ou professionnelles. Le Monde
Des militants soudanais affirment qu’une attaque contre un village a fait une centaine de morts
Une attaque d’un groupe paramilitaire contre un village du centre du Soudan a fait « jusqu’à 100 » morts, ont affirmé jeudi des militants prodémocratie. Les Forces de soutien rapide (FSR), des paramilitaires en guerre contre l’armée soudanaise depuis avril 2023, ont « attaqué le village à deux reprises » mercredi avec de l’artillerie lourde, a indiqué le « comité de résistance ». Cette organisation locale qui gère l’entraide entre habitants a ajouté « attendre un bilan confirmé des morts et des blessés » à Wad al-Noura, un village situé dans l’Etat d’al-Jazira. Sur les réseaux sociaux, les militants du comité ont diffusé des images de ce qu’ils qualifient de « charnier » sur une place publique, avec des rangées de linceuls blancs disposés dans une cour. En un peu plus d’un an, la guerre a fait des dizaines de milliers de morts et plongé le Soudan dans une crise humanitaire majeure. AFP
RDC : 16 civils tués par des présumés rebelles ADF à Masau (Société civile)
Seize civils ont été tués mardi 4 juin lors d’une nouvelle attaque attribuée aux rebelles des ADF à Masau, un village du secteur de Beni-Mbau dans le territoire de Beni au Nord-Kivu a rapporté mercredi 5 juin, la société civile locale. Plusieurs autres personnes sont portées disparues. Cette nouvelle attaque a causé un mouvement de déplacement massif de la population, et qui a abandonné fui le village pour se diriger vers les localités voisines de Mangina et Cantine, jugées plus sûr. La société civile locale indique que rebelles les ADF ont profité de la relève des militaires FARDC à Masau, une entité où se trouvent seulement deux policiers, pour attaquer la population locale. Jusqu’à mercredi matin, seize corps des civils tués ont été retrouvés dans cette zone. Les responsables de cette structure citoyenne affirment également que quatre maisons ont été incendiées par les assaillants. La société civile du secteur de Beni-Mbau plaide pour l’intensification des opérations militaires conjointes FARDC-UPDF contre les ADF dans cette contrée. Radio Okapi
Entre l’Iran et l’Égypte, bientôt un retour des relations « à la normale » ?
Ces derniers mois, responsables iraniens et égyptiens ont ostensiblement augmenté les contacts, notamment entre ministres des Affaires étrangères. En mai, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, avait présenté ses condoléances à l’Iran pour la mort dans un accident d’hélicoptère de son président, Ebrahim Raïssi, et du chef de la diplomatie, Hossein Amir-Abdollahian. Après des décennies de tensions, l’Iran a amorcé un processus de normalisation de ses relations avec plusieurs pays arabes à la suite de l’accord conclu en mars 2023 avec l’Arabie saoudite pour la réouverture de leurs ambassades. Déjà en mai 2023, le guide suprême iranien Ali Khamenei se disait favorable à une reprise des relations entre son pays et l’Egypte, affirmant n’avoir « aucune réserve » à ce sujet. Les relations entre Téhéran et Le Caire sont tendues depuis la Révolution islamique de 1979 et la reconnaissance d’Israël par l’Égypte. Mais les liens n’ont jamais été totalement coupés. En février 2013, Mahmoud Ahmadinejad, alors président, s’était rendu au Caire, une première en trente-quatre ans. Jeune Afrique