En Tunisie, des Subsahariens expulsés de Sfax, sur le rivage de la Méditerranée, vers le désert
« Nous sommes sur une plage au milieu du désert. » Mercredi 5 juillet vers 10 heures du matin, Ismaël, un jeune Ivoirien installé en Tunisie depuis 2019, vient d’envoyer au Monde sa localisation exacte, grâce à l’application de messagerie instantanée WhatsApp. Le repère placé sur la carte fait la jonction entre la Tunisie, à gauche, la Libye, à droite, et en face, la mer Méditerranée. La nuit précédente, Ismaël et des dizaines d’autres ressortissants d’Afrique subsaharienne ont été transférés de force de la ville portuaire de Sfax (centre-est) vers ce no man’s land, une zone tampon située à proximité du poste-frontière de Ras Jdir, à quelque 350 kilomètres de la deuxième ville du pays. Dans une vidéo transmise au Monde vers 17 h 30 par Isaac, un ressortissant guinéen également déplacé dans la nuit de mardi à mercredi, plusieurs dizaines de personnes – voire quelques centaines selon trois témoins sur place – sont toujours amassées sur cette plage, dont des femmes, des enfants et des nourrissons. « On boit l’eau de la mer, on n’a rien mangé depuis hier », alerte une des femmes, son bébé dans les bras, sous le soleil. Militaires et agents de la garde nationale nient ces transferts forcés. « Si les migrants sont là-bas, c’est qu’ils doivent venir de Libye », assure l’un d’eux, présent dans la zone frontalière. Les autorités, elles non plus, ne reconnaissent pas ces rafles de migrants. Seul un député, Moez Barkallah, a évoqué ces opérations. Dans une déclaration à l’agence tunisienne de presse, la TAP, il s’est félicité que plus d’un millier de migrants subsahariens aient été expulsés, depuis l’Aïd-el-Kébir, vers les régions frontalières de la Libye et de l’Algérie. Des pays qui, selon lui, parrainent ces opérations. Le Monde
Une quinzaine de civils tués dans une attaque de jihadistes présumés au Burkina Faso
Une quinzaine de civils ont été tués, mercredi 5 juillet, lors d’une attaque de jihadistes présumés dans l’Est du Burkina Faso, ont indiqué à l’AFP des sources sécuritaires et locales. « Des terroristes ont mené une attaque tôt ce matin à Sorgha », localité située près de Bogandé, chef lieu de la province de la Gnagna, dans la région de l’Est, « qui a coûté la vie à une quinzaine d’habitants dont des femmes », a déclaré à l’AFP un responsable local. « Les assaillants, qui ont attaqué le village au petit matin, à bord de motocyclettes, ont également fait plusieurs blessés qui ont été évacués à Bogandé », a poursuivi la même source. Un autre habitant de la localité a confirmé le bilan d’une « quinzaine de morts », et indiqué que « les terroristes ont aussi incendié des maisons et des greniers à vivres avant de disparaître ». … Au moins 71 hommes, dont 31 soldats et 40 supplétifs civils de l’armée, ont été tués lundi dans trois attaques de jihadistes présumés, dont les deux plus meurtrières ont eu lieu dans la province du Centre-Nord, selon l’armée et des sources sécuritaires. France24 avec AFP
Niger: sécurité et migrations au menu de la visite du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell
Au centre des discussions avec le chef de l’État nigérien Mohamed Bazoum, Josep Borrell a évoqué plusieurs questions d’ordre politique, sécuritaire et migratoire. Il a mis à profit sa visite à Niamey pour inaugurer, en compagnie du président Bazoum, une centrale solaire de 30 MW qui fournira de l’électricité à près de 500 000 personnes, avant de participer à une conférence de presse. … Quelque 320 millions d’euros -extraits du Fonds de facilité- vont permettre d’équiper les Forces de défense et de sécurité nigériennes, une première en Afrique selon le diplomate européen. « Je veux signaler que le Niger sera le premier pays africain qui va bénéficier de cette (catégorie) d’aide… qui va donner à ses forces armées une capacité de frappe. » RFI
Retrait de la Minusma: «Le Mali va se rapprocher de sa situation au début de la crise en 2012»
Depuis le 30 juin dernier, la Minusma organise son retrait, qui devra être achevé d’ici la fin de l’année, soit dans six mois. Après dix ans au Mali, le départ de la mission onusienne, exigé par les autorités maliennes de transition, pose de nombreuses questions. Des enquêtes sur les violations des droits humains dans le pays pourront-elles toujours être menées ? Sur le plan sécuritaire, comment le Mali compensera-t-il le départ des Casques bleus, présents notamment dans le Nord ? Le départ de la Minusma pourrait-il être l’occasion de troubles, comme ce fut le cas lors du retrait de la force française Barkhane ? Niagalé Bagayoko, présidente du Réseau africain pour la sécurité, revient pour RFI sur la situation malienne. … Niagalé Bagayoko : Le départ de la Minusma va créer un vide en matière d’investigation des violations de droits de l’Homme et d’exactions contre les civils, mais la mission était déjà entravée de ce point de vue-là. Il reste encore aujourd’hui un expert indépendant des Nations unies en la personne d’Alioune Tine. La question qui se pose est : quel accès au terrain sera-t-il en mesure d’avoir ? Le Haut-commissariat aux droits de l’Homme aussi a une mission en la matière, mais il y a, il ne faut pas l’oublier, une procédure judiciaire lancée par les autorités maliennes contre certains des personnels onusiens qui ont contribué à la rédaction du rapport de Moura, donc il sera beaucoup plus difficile pour des acteurs internationaux, qu’ils relèvent des Nations unies ou d’organisations non-gouvernementales – comme Amnesty, comme Human Rights Watch –, d’avoir un accès au terrain. RFI
Mali: la mission de l’ONU « regrette » les propos d’un officier sénégalais contre l’armée
La mission de l’ONU au Mali (Minusma) a regretté mercredi les propos d’un officier sénégalais dans lesquels il accuse les militaires maliens d’entraver le travail de la mission, diffusés dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. … Vendredi, le Conseil de sécurité de l’ONU a mis un terme à la mission de maintien de la paix des Casques bleus, un retrait réclamé par Bamako qui se déroulera sur six mois jusqu’à la fin de l’année 2023. « Nous n’allons pas accepter d’être malmenés (…) Nous n’avons rien contre nos frères maliens mais ils commencent à nous créér des difficultés », dit en langue wolof l’officier, s’adressant visiblement à d’autres Casques bleus sénégalais. « Les Sénégalais ne manquent pas de caractère et les Maliens ne sont pas plus courageux que nous. Ils peuvent refuser qu’on parte en mission mais nous n’allons pas accepter d’être leurs jouets », L’AFP n’était pas en mesure de dire quand cette vidéo a été tournée. L’ONU a régulièrement dénoncé les entraves aux déplacements des Casques bleus. La mission a aussi dû faire face aux défections de pays contributeurs de troupes refroidis par la multiplication des attaques contre la mission, dont 174 Casques bleus ont été tués depuis 2013. ONU Info
Sénégal: un opposant en garde à vue après des propos visant les présidents Macky Sall et Alassane Ouattara
Au Sénégal, les cadres du parti présidentiel étaient réunis hier soir, mercredi 5 juillet, après l’annonce lundi 3 juillet de Macky Sall de ne pas se représenter pour l’élection de février 2024. Dans un communiqué cette nuit, ils laissent au chef de l’État « le soin de proposer au parti et à la coalition leur candidat » à la présidentielle. Du côté de l’opposition, Birame Souleye Diop a été placé en garde à vue après des propos concernant la succession du chef de l’État. C’était lors d’une conférence de presse, mardi soir, après l’annonce de Macky Sall. Birame Souleye Diop, député du parti Pastef d’Ousmane Sonko et président du groupe parlementaire de la coalition Yewwi Askan Wi, met en garde face à un « revirement » du chef de l’État. Il évoque le cas du président de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, qui avait affirmé ne pas se représenter pour la présidentielle de 2020 dans son pays, avant le décès de son dauphin, Amadou Gon Coulibaly… RFI
Au Sénégal, l’opposition au défi de l’unité après l’annonce du retrait du président Macky Sall
La décision du chef de l’Etat de ne pas se représenter en 2024 n’a pas clarifié la situation pour la coalition Yewwi Askan Wi, dont le leader naturel, Ousmane Sonko, est frappé d’inéligibilité. … Maintenir l’union autour d’Ousmane Sonko, c’est aujourd’hui le défi de Yewwi Askan Wi (YAW), la coalition de l’opposition au Sénégal. En annonçant, lundi 3 juillet, qu’il ne briguera pas de troisième mandat à l’élection présidentielle prévue en février 2024, le président Macky Sall lui a donné une victoire, mais il l’a aussi privé d’un de ses deux arguments de mobilisation. Se pose désormais la question de la cohésion de l’opposition autour du second : la candidature de M. Sonko, un opposant certes populaire mais, en l’état, inéligible après plusieurs condamnations, assigné à résidence et sous la menace d’une arrestation. Le Monde
Kenya : report de la réouverture de la frontière avec la Somalie après des attaques
Le Kenya a indiqué mercredi qu’il reportait la réouverture de sa frontière avec la Somalie après des attaques récentes commises sur son sol attribuées aux islamistes radicaux shebab. Le ministre de l’Intérieur Kithure Kindiki a annoncé que la réouverture progressive des postes-frontières de Mandera, Lamu et Garissa, ne pourrait pas avoir lieu comme annoncée en mai. Cette décision intervient après la mort de cinq civils et huit policiers lors d’incidents séparés près de la frontière le mois dernier imputés aux shebab, groupe affilié à al-Qaïda. « Le gouvernement va reporter la réouverture programmée de points frontaliers entre le Kenya et la Somalie jusqu’à ce que nous traitions de manière concluante la récente série d’attaques terroristes et de crimes transfrontaliers », a déclaré M. Kindiki lors d’une visite au camp de réfugiés de Dadaab, dans l’extrême est du Kenya, près de la Somalie. AFP
Le principal parti d’opposition au Burundi en crise
Au Burundi, certaines des principales permanences du Congrès national pour la liberté, le CNL, ont été assiégées par la police nationale et ses meetings ont été suspendus jusqu’à nouvel ordre. Dernière manifestation de cette crise : le président Agathon Rwasa a été suspendu de ses fonctions par un groupe ayant fait scission au sein du CNL. Ce nouveau soubresaut pourrait empêcher la formation politique de participer aux élections de 2025. Manquements graves, détournement de fonds et du patrimoine du parti, absences prolongées aux réunions statutaires du parti : ce sont certaines des accusations portées contre Agathon Rwasa, président suspendu désormais du CNL. DW
RDC: Au procès des taxis kidnappeurs, les victimes espèrent un jugement qui fera cesser le phénomène
En République démocratique du Congo, une trentaine de personnes sont jugées depuis mercredi 5 juillet à Kinshasa pour enlèvement, association de malfaiteurs et meurtres, accusés d’avoir enlevé des civils dans des taxis. Ce phénomène a pris des proportions inquiétantes dans la capitale congolaise, et crée une sortie de psychose dans la population. Plusieurs victimes ont pris la parole devant le tribunal de grande instance de Kinshasa. … La partie civile dans ce procès espère que le jugement qui sera rendu ce jeudi par le tribunal sera dissuasif et que ce procès « intimide » d’autres kidnappeurs et voleurs, selon Maître Christian Kasongo, l’un des avocats des parties civiles. RFI
Le financement des projets sociaux à la traîne en RDC
En République démocratique du Congo, le Centre des recherches en finances publiques et développement local (CREFDL) a publié un rapport sur le fonctionnement de la Caisse nationale de péréquation, la CNP. Cet organe public est censé aider à financer des projets sociaux afin de compenser les inégalités de développement entre les 26 provinces du pays. Le rapport souligne la quasi-absence du financement du CNP : sur un budget de quatre milliards de dollars, seuls 76 millions auraient été décaissés par le Trésor public. Chaque année, au moins 800 projets budgétisés ne seraient ainsi pas exécutés, un véritable frein au développement dans un pays où les écarts entre les provinces demeurent importants. DW
Afrique: Commerce et sécurité au menu de la visite du Sud-Africain Ramaphosa en RDC
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa est arrivé en République démocratique du Congo pour participer ce jeudi à la 12ème session de la commission bi-nationale entre les deux pays. Après un entretien en tête-à-tête avec son homologue Félix Tshisekedi au Palais de la Nation, les deux chefs d’État devraient assister aux travaux d’un forum économique. Alors que l’Afrique du Sud reste un partenaire de poids pour la RDC en termes d’importations, d’exportations et d’investissements, les relations entre les deux présidents sont cordiales, mais loin d’être aussi fusionnelles que celles qui unissaient leurs prédécesseurs, Jacob Zuma et Joseph Kabila. Cyril Ramaphosa et Félix Tshisekedi échangent cependant régulièrement, comme lors du dernier Mining Indaba, au début de l’année, au Cap, et une trentaine d’accords bilatéraux unissent déjà leurs deux pays. Il serait cependant possible d’aller plus loin, selon la ministre des Affaires étrangères sud-africaine, Naledi Pandor, en « tirant parti des opportunités créées par la Zlecaf ». RFI
Les flux d’investissement vers l’Afrique ont chuté en 2022 (CNUCED)
Les flux d’investissements directs étrangers (IDE) vers l’Afrique ont chuté à 45 milliards de dollars en 2022 par rapport au record de 80 milliards de dollars atteint en 2021, a indiqué la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Ces flux vers l’Afrique ont représenté 3,5% des investissements directs étrangers dans le monde, précise l’agence onusienne dans le Rapport sur l’investissement dans le monde 2023 publié mercredi. Le nombre d’annonces de projets nouveaux a augmenté de 39% pour atteindre 766. Six des 15 principaux mégaprojets d’investissement greenfield (d’une valeur supérieure à 10 milliards de dollars) annoncés en 2022 se trouvaient en Afrique. En Afrique du Nord, l’Égypte a vu les IDE plus que doubler pour atteindre 11 milliards de dollars, en raison de l’augmentation des ventes transfrontalières de fusions et d’acquisitions. Le nombre de nouveaux projets annoncés a plus que doublé, passant à 161. La valeur des opérations de financement de projets internationaux a augmenté de deux tiers, pour atteindre 24 milliards de dollars. Les flux vers le Maroc ont légèrement diminué, de 6%, pour atteindre 2,1 milliards de dollars. ONU Info
Paludisme : 18 millions de doses de vaccin pour douze pays d’Afrique
Quelque 18 millions de doses du premier vaccin antipaludique RTS,S vont être acheminés dans douze pays d’Afrique jusqu’en 2025, ont annoncé mercredi 5 juin l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Unicef et l’Alliance du vaccin (Gavi). « Le paludisme reste l’une des maladies les plus meurtrières d’Afrique, où il tue près d’un demi-million d’enfants de moins de 5 ans chaque année », a déclaré le chef de l’OMS, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, en conférence de presse. En 2021, 96 % des décès dus au paludisme dans le monde se sont produits en Afrique. Le vaccin RTS,S – mis au point par le groupe pharmaceutique britannique GSK – a déjà été administré à plus de 1,7 million d’enfants dans trois pays africains – Ghana, Kenya et Malawi – dans le cadre d’un programme pilote. « Il s’est avéré sûr et efficace, entraînant une réduction substantielle des formes graves du paludisme et une baisse des décès d’enfants », a indiqué le docteur Tedros. Près de trente pays africains ont indiqué vouloir recevoir des doses. Le Monde