Les cycles de renforcement de l’activité humaine non soutenable et l’intensification des effets climatiques exacerbent les menaces auxquelles sont confrontés des centaines de millions d’Africains. La complexité et la multiplicité des facteurs indirects à l’origine du réchauffement climatique et de son impact sur les populations africaines peuvent faire obstacle à une action politique décisive. Bien comprendre ces liens est essentiel aux efforts d’atténuation, car les régions subtropicales d’Afrique devraient connaître des augmentations de température nettement supérieures à la moyenne mondiale. Même si le réchauffement de la planète est plafonné à 1,5 °C, par exemple, certaines parties de l’Afrique du Nord et de l’Afrique australe devraient connaître une hausse de 3 °C. Alors que les pays industrialisés sont les principaux responsables du réchauffement de la planète, les facteurs d’origine humaine en Afrique, tels que les conflits, la déforestation et l’extraction non réglementée des ressources naturelles, ont encore réduit les capacités de résistance et aggravé les menaces pour les citoyens africains. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Sans surprise, les forces politiques soudanaises ont rejeté ce mardi 5 juillet la proposition du chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhan, qui avait annoncé la veille ouvrir la voie aux forces civiles pour former un gouvernement, au terme d’un processus de dialogue auquel l’armée ne participerait pas. Réunies une bonne partie de la nuit et de la matinée, les Forces de la liberté et du changement ont fini par réagir mardi après-midi aux annonces du chef de l’armée. Pour elles, il s’agit d’un non-événement. Pire, « d’une trahison », selon un cadre de la coalition, une diversion « tendant à faire croire que l’armée rentre dans ses casernes », selon un autre. La coordination des Comités de résistance de la capitale a pour sa part publié un communiqué virulent et menaçant contre le général et ses alliés, leur promettant de les traduire en justice. Le Parti communiste n’a pas officiellement réagi, mais un responsable a fait savoir qu’il ne prenait pas les annonces au sérieux. Plusieurs observateurs ont d’ailleurs souligné l’ambiguïté de l’allocution du général, promettant par exemple la création d’un « Conseil militaire suprême », qui serait en charge de la défense nationale, mais aussi de la Banque centrale et de la diplomatie. RFI
À Nairobi, s’est tenu, hier, mardi 5 juillet, un sommet de l’Igad, l’autorité est-africaine pour le développement, afin de discuter paix et sécurité dans la région. Uhuru Kenyatta et le général Abdel Fattah Al-Burhan, qui dirige l’État soudanais depuis son coup d’État du 25 octobre, étaient présents. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et le président djiboutien, Ismail Omar Guelleh ont aussi fait le déplacement. Le dernier sommet datait d’il y a 18 mois, alors que la région fait face à de nombreuses crises. La semaine dernière a vu une escalade des tensions entre l’Éthiopie et le Soudan, autour de la zone frontalière contestée d’Al-Fashaga. Les deux dirigeants se sont rencontrés en marge du sommet. … Les dirigeants régionaux ont aussi alerté sur la sécheresse qui sévit dans la Corne de l’Afrique et qui pourrait, selon leur communiqué, « être la pire depuis quarante ans ». Ils ont appelé les partenaires de développement à fournir un soutien humanitaire pour éviter une aggravation de la situation. RFI
Au moins 160 000 personnes ont fui les combats dans le Nord-Kivu. Une tentative de médiation entre Kinshasa et Kigali doit se tenir, le 6 juillet, à Luanda. Les coups de feu l’ont réveillé en pleine nuit. Dans son village de Buhumba, situé dans la province du Nord-Kivu, l’armée congolaise faisait face, fin mai, aux insurgés du Mouvement du 23-Mars (M23). « Au matin, les soldats avaient disparu. Il ne restait plus que les rebelles. Je suis parti immédiatement », raconte Harerimana, debout au milieu de nattes étalées sur le sol en guise de lit. Le sexagénaire s’abrite depuis un mois dans la localité de Kanyaruchinya, à une vingtaine de kilomètres de chez lui et tout près de Goma, l’une des principales villes de l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Il vit là, entouré d’une trentaine de femmes et d’enfants, dans le bâtiment abandonné d’une cour d’école, en attendant « la fin de la guerre ». Pas de bâches, d’abris temporaires ou de distribution quotidienne de nourriture. Quelques organisations internationales fournissent des soins médicaux, construisent des latrines d’urgence ou distribuent de l’eau, mais Kanyaruchinya n’est pas un « camp », précisent des représentants d’associations citoyennes locales. La plupart des déplacés vivent dans des familles d’accueil. Les autres dorment dans des églises ou dans des bâtiments publics. Le Monde
La police guinéenne a arrêté ce mardi 5 juillet trois leaders du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), une organisation de la société civile qui lutte pour la démocratie. La scène, d’une extrême brutalité, a été diffusée sur les réseaux sociaux. Elle montre le militant pro-démocratie Foniké Mengué être traîné au sol par des policiers de la Brigade de répression du banditisme (BRB), puis jeté violemment dans la benne d’un pick-up. Le coordinateur du FNDC faisait l’objet de poursuites, lancées ces dernières heures par le procureur général Charles Wright. Il est accusé d’avoir discrédité la justice guinéenne dans une publication sur les réseaux sociaux. Dans la voiture, se trouvaient aussi le rappeur Djanii Alfa et Billo Bah, responsable de la mobilisation au sein du FNDC, tous deux également poursuivis pour des propos tenus sur internet. « On n’acceptera jamais de remplacer une dictature civile par une dictature militaire », s’écrie Billo Bah, la bouche en sang. Les interpellations ont eu lieu au siège du FNDC au début d’une conférence de presse dans laquelle l’organisation voulait dénoncer la décision du procureur, jugée « illégale » et « arbitraire ». Puis après la lecture d’un communiqué, Foniké Mengué a pris la parole et la police a fait irruption. Les militants du FNDC refusent alors de suivre les agents, le ton monte entre les deux parties, les policiers ressortent puis reviennent rapidement, déterminés à arrêter les trois personnalités, mais elles résistent. RFI
Assimi Goïta sera-t-il candidat à la prochaine présidentielle prévue en février 2024 ? La question fait débat depuis quelques jours au Mali et pourrait même bientôt crisper le climat socio-politique. … Selon l’une des dispositions de cette nouvelle loi électorale, « tout membre des Forces armées ou de sécurité qui désire être candidat aux fonctions de président de la République doit démissionner six mois avant la fin du mandat en cours du président de la République ». Un délai raccourci en temps de transition : il suffit de quitter ses fonctions au sein des forces armées quatre mois avant la présidentielle pour pouvoir être candidat. Mais, pour le Dr Fousseyni Doumbia, constitutionnaliste et membre de la Commission de rédaction de la Charte de la Transition, ladite Charte – qui fait office de loi suprême – rend impossible toute candidature des membres de la transition aux prochaines élections. « Pour ce qui est surtout du président de la transition, il est explicitement dit qu’il ne peut pas être candidat et que cette disposition ne peut pas être l’objet de révision dans la charte. C’est une ligne rouge inscrite dans la charte qui ne peut pas être changée afin d’éviter toute confiscation du pouvoir par les militaires. Même après l’adoption d’une nouvelle constitution, la charte de la transition va rester en vigueur jusqu’à la prestation de serment du nouveau président de la République », explique le constitutionnaliste. DW
Poussée hors du Mali après neuf ans de lutte antijihadiste, l’armée française veut continuer à coopérer avec le Niger et d’autres pays du Sahel et d’Afrique de l’Ouest, mais plus discrètement par souci d’acceptabilité, et dans un périmètre qui reste encore flou. Hier partenaire-clé de Bamako, l’ancienne puissance coloniale est désormais persona non grata et s’apprête à quitter le pays d’ici quelques semaines. La junte au pouvoir depuis 2020 a poussé dehors l’armée française et a fait appel aux Russes, via la sulfureuse société paramilitaire Wagner. Le bilan est mitigé: si l’opération Barkhane, qui a succédé à l’opération Serval en 2013, a obtenu de beaux succès tactiques en supprimant de nombreux chefs jihadistes et en entravant la marge de manoeuvre des groupes armés, l’Etat malien n’a jamais transformé l’essai en apportant des réponses politiques. Conséquence: les violences continuent de s’intensifier et le sentiment anti-français a gagné du terrain. La France entend désormais tirer les leçons de cet engagement pour éviter les écueils passés. « Nous avons certes fait monter en puissance l’armée malienne, mais nous avons parfois agi à sa place. C’est terminé », confie à l’AFP le commandant de Barkhane, le général Laurent Michon, qui sera remplacé en août par le général Bruno Baratz. AFP
Constituer une Europe plus forte, plus active, plus présente sur la scène mondiale grâce, notamment, aux dix missions civiles et sept militaires qu’elle déploie dans le monde – en Afrique et au Moyen-Orient principalement – est l’un des objectifs de la « boussole stratégique » de l’Union, officiellement adoptée en mars. La politique de sécurité et de défense commune, qui entend renforcer la sécurité internationale et prévenir les conflits, atteint-elle toutefois ses objectifs ? La question a été relancée récemment de manière brutale, à Bruxelles, où les ambassadeurs débattent, depuis la fin mai, de nouvelles missions militaires au Niger, au Burkina Faso ainsi que dans un « Etat côtier identifié » – mais pas encore nommé – du golfe de Guinée. Plusieurs missions civiles sont actuellement en difficulté. Au Mali, la formation de l’armée lancée en 2013 est « suspendue » depuis le mois d’avril – tout comme les livraisons d’équipements –, en raison notamment de la présence des forces russes du groupe Wagner et d’une hostilité croissante à l’égard de la France. La mission de conseil aux forces de sécurité en Centrafrique, devenue le foyer le plus important des paramilitaires de Wagner, a, elle, été arrêtée fin 2021, alors que son mandat était censé durer jusqu’en août 2022. Une autre mission de formation, en Somalie, piétine en raison de la volonté d’autonomie du pouvoir et du manque de soldats à instruire. Quant à l’initiative maritime « Atalante » de lutte contre la piraterie et de stabilisation du pays, elle semble se limiter désormais à une tentative de contrôle du narcotrafic. Le Monde
Libye: après des manifestations, le Conseil présidentiel propose la démission des deux gouvernements
La Libye est secouée par des manifestations de la jeunesse et de la société civile contre la dégradation des conditions de vie et contre la classe politique. Mardi, plusieurs initiatives ont été lancées par des responsables politiques pour sortir de l’impasse dans laquelle se trouve le pays. Le Conseil présidentiel, un organe issu de l’accord politique de Genève, a notamment proposé un plan d’action. Dirigé par Mohamad al-Manfi, il est accusé d’inertie par les libyens et propose donc la démission des deux gouvernements, celui issu de l’accord politique qui a emmené Abdelhamid Dbeibah au pouvoir en février 2021, et celui désigné par le Parlement en mars dernier et dirigé par Fathi Bachagha. Une solution que privilégient les Américains qui cherchent un troisième homme pour cette nouvelle période. Doté de certains pouvoir exécutifs, le Conseil présidentiel composé de trois membres propose que l’un de ses membres occupe le poste de Premier ministre pour conduire le pays vers des élections générales. Mais il semble qu’au sein du Conseil, tout le monde n’est pas d’accord pour l’adoption de cette solution malgré leur communiqué qui dit vouloir « préserver l’unité du pays et éviter une nouvelle guerre ». RFI
Le domicile de l’homme d’affaires béninois a été vidé au cours d’une saisie menée par le Trésor public, vendredi 1er juillet. Le parti de l’opposant crie à l’instrumentalisation de la justice, quand les autorités assurent que toutes les procédures ont été respectées. … Jadis allié de Patrice Talon, Sébastien Ajavon a, entre-temps, basculé dans l’opposition. En quelques mois, les relations entre les deux hommes se tendent à l’extrême. En novembre 2016, c’est la chute de l’ex-roi du poulet. Accusé de trafic de drogue – les autorités béninoises affirment avoir découvert 18 kg de cocaïne dans un container en provenance du Brésil et destiné à Comon SA –, Ajavon se retrouve sur le banc des accusés. La Cour de répression de l’enrichissement illicite et du terrorisme (Criet), qui instruit le dossier de trafic de stupéfiants, ouvre en parallèle une procédure pour escroquerie présumée à la TVA sur le dossier des exportations de volailles vers le Nigeria. … Le secrétaire général de l’USL rappelle en outre que l’État béninois a lui-même été condamné par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) pour plusieurs des jugements prononcées par la Criet, dont celui concernant Sébastien Ajavon. Une CADHP dont le Bénin s’est officiellement retiré en avril 2020, jugeant que les juges de la Cour d’Arusha avaient outrepassé leurs prérogatives. Jeune Afrique
L’ancien président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, est attendu dans les prochains jours à Ouagadougou, après son exil en Côte d’Ivoire depuis son renversement en 2014. Jugé en son absence et condamné à la prison à vie lors du procès des assassins de Thomas Sankara, il doit notamment rencontrer le nouvel homme fort, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. … Reconnu coupable par la justice militaire d’attentat à la sûreté de l’État et de tentative d’assassinat à l’encontre de Thomas Sankara, Blaise Compaoré est a été condamné à la perpétuité par la justice burkinabè. Il vit en exil en Côte d’Ivoire depuis 2014. Un mandat d’arrêt a été émis à l’encontre de Blaise Compaoré. Selon la loi donc, dès qu’il foulera le sol burkinabè, la police peut l’arrêter. Il reste l’option d’une grâce présidentielle, comme c’était déjà le projet sous Roch Marc Christian Kaboré. Il pourrait obtenir une condamnation, puis une grâce pour aller vers la réconciliation. Les avocats de Blaise Compaoré n’ont pas souhaité commenter la situation mais disent « avoir confiance ». Du côté des parties civiles en revanche, c’est l’indignation. « Le régime putschiste se sert de l’alibi terroriste pour forcer une réconciliation amnésie », explique Maître Guy Hervé Kam, qui estime que ce retour « est un défi lancé à la justice ». RFI
Vendredi dernier, le gouvernement gambien l’annonçait par un communiqué : plus question de faire sortir un seul rondin de bois du pays jusqu’à nouvel ordre. Une mesure ferme que la ministre de l’Environnement Rohey John-Manjang, justifie par le besoin d’un cadre légal plus précis : « L’interdiction a pour but de légaliser, ou de mieux contrôler les ventes et exportations illégales de bois de rose qui sont en train d’être saisis internationalement en ce moment » Du côté de la société civile, l’annonce est jugée encourageante, mais les précédentes interdictions poussent à la prudence. « C’est un progrès, mais en même temps, comment peut-on être sûrs que ce sera une vraie solution sur le long terme, s’intérroge Maimuna Jabbie, de l’ONG Green Up Gambia. Parce qu’on voit que certains officiels sont impliqués dans l’exportation de bois, et les interdictions viennent, et puis après un moment le business reprend normalement. » RFI
La République centrafricaine (RCA) est confrontée à des « besoins humanitaires sans précédent et à une détérioration de la sécurité alimentaire », a averti mardi le Programme alimentaire mondial (PAM) indiquant qu’il s’attendait à une dépendance continue à l’égard de l’aide humanitaire en 2022 et 2023. Selon le PAM, quelque 2,2 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë élevée entre avril et août 2022, selon la dernière mise à jour de la classification intégrée des phases de sécurité alimentaire (IPC). Cela représente près de la moitié de la population totale du pays. « La RCA rejoint ainsi la liste des pays qui comptent la plus forte proportion de populations en situation d’insécurité alimentaire aiguë, comme le Yémen, le Soudan du Sud et l’Afghanistan », a déclaré lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, Tomson Phiri, porte-parole du PAM. … Comme pour aggraver les choses, la crise ukrainienne a un effet « dévastateur » sur les conditions de vie en RCA, avec « un risque de situation d’urgence ». « Le conflit en Ukraine aggrave ce qui est déjà une année de faim catastrophique en RCA », a-t-il dit. Or sur le terrain, la hausse du prix du carburant et des denrées alimentaires, ainsi que la dégradation des conditions de vie due à l’inflation sont inévitables. Une forte augmentation des prix de certains produits de base est attendue en RCA d’ici août 2022. A ce sujet, le PAM s’attend à une hausse de +70% pour l’huile végétale et de +30% pour le riz. Il faut également tabler sur une augmentation de +67% de certains céréales comme la farine de blé. ONU Info
L’Algérie, grande pourvoyeuse de touristes à la Tunisie, va rouvrir à la mi-juillet la frontière terrestre entre les deux pays, fermée depuis 2020 en raison du Covid-19, a annoncé le président algérien Abdelmadjid Tebboune mardi. « Nous avons pris une décision conjointe de rouvrir les frontières terrestres à compter du 15 juillet », a déclaré Abdelmadjid Tebboune à l’aéroport d’Alger aux côtés de son homologue tunisien Kais Saied qui s’apprêtait à quitter le pays après avoir assisté aux festivités marquant le 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. Jusque-là, le trafic routier entre les deux pays se limitait au transport de marchandises. Les deux pays avaient fermé leurs frontières terrestres en mars 2020 pour endiguer la propagation du coronavirus. Le secteur du tourisme en Tunisie a sérieusement pâti de cette fermeture, l’Algérie étant une grande pourvoyeuse de touristes au pays voisin particulièrement durant la saison estivale. AFP
Aux commandes de l’Africa CDC, le scientifique d’origine camerounaise a coordonné la réponse continentale au Covid-19. Il vient de prendre la tête du programme américain de lutte contre le VIH, organisation très active en Afrique. Et y voit comme une continuité : qu’il s’agisse du Covid ou du sida, le combat est loin d’être terminé. Jeune Afrique