Tchad : le pouvoir affirme avoir déjoué une « tentative de déstabilisation »
Au Tchad, le gouvernement a affirmé jeudi 5 janvier dans un communiqué avoir déjoué une « tentative de déstabilisation » visant à porter atteinte à « l’ordre constitutionnel et aux institutions de la République ». « Ce plan a été élaboré par un groupe restreint de conspirateurs composé de onze officiers de l’armée avec à sa tête le nommé Baradine Berdei Targuio, président de l’organisation tchadienne des droits humains (OTDH) », a assuré le gouvernement, précisant que les services de sécurité avaient procédé à leur « interpellation à partir du 8 décembre 2022 ». … En février 2021, Baradine Berdei Targuio avait été condamné à trois ans de prison pour atteinte à l’ordre constitutionnel pour avoir écrit que le président d’alors, Idriss Déby Itno, mort en avril 2021 et père de l’actuel président Mahamat Idriss Déby Itno, était « gravement malade » et « hospitalisé ». Baradine Berdei Targuio est un militant connu des droits de l’Homme au Tchad et l’OTDH a été créée en 2006. Il était régulièrement l’auteur de critiques à l’égard du chef de l’État et du régime sur les réseaux sociaux. Propulsé au pouvoir à la mort de son père tué au front contre des rebelles le 20 avril 2021 après avoir dirigé le pays d’une main de fer pendant trente ans, le général Mahamat Déby avait dissous le Parlement, limogé le gouvernement, abrogé la Constitution et promis de rendre le pouvoir aux civils lors d’élections « libres et démocratiques ». Le 1er octobre 2022, le Tchad a prolongé de deux ans maximum sa période de transition vers des élections, en maintenant à la tête de l’État Mahamat Déby qui sera autorisé à briguer la présidence. France24 avec AFP
Le groupe Wagner recrute-t-il en Afrique ?
Alors que des rapports affirment que la Russie subit des pertes en Ukraine, Wagner s’est lancé dans une campagne de recrutement en Afrique. Des combattants africains participent-ils aux côtés des Russes pour combattre en Ukraine ? C’est la question qui refait surface en République centrafricaine après la publication d’une vidéo par Yevgeny Prigozhin, le fondateur du groupe Wagner. Au début de cette année 2023, il a publié, sur le réseau social Telegram, une vidéo montrant un supposé combattant ivoirien affirmant lui-même qu’il se battait en Ukraine pour défendre « sa deuxième patrie ». La publication de cette vidéo survient quelques semaines après la mort d’un Zambien alors qu’il combattait en Ukraine pour le compte du groupe Wagner. Un groupe qui l’avait recruté dans une prison de la périphérie de Moscou. DW
Sénégal : forte pression pour la libération du journaliste emprisonné Pape Alé Niang
La mobilisation ne faiblit pas au Sénégal pour réclamer d’urgence la libération « immédiate et sans condition » du journaliste d’investigation et directeur du site d’information privé Dakar Matin, Pape Alé Niang renvoyé en prison depuis deux semaines pour des « informations de nature à nuire à la défense nationale » et depuis lors en grève de la faim. En effet, malgré la dégradation de son état de santé, le procureur a rejeté, mardi 3 janvier, sa demande de mise en liberté provisoire. Pape Alé Niang, connu pour ses critiques envers le pouvoiir, avait été renvoyé en prison le 20 décembre après avoir été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire le 14 décembre. Celui-ci était intervenu après plus d’un mois de détention près de Dakar pour « divulgation d’informations de nature à nuire à la défense nationale », « recel de documents administratifs et militaires » et « diffusion de fausses nouvelles ». Le Point
Macky Sall et le troisième mandat, le débat est-il tranché ?
Au Sénégal comme ailleurs, il est rare que les juristes s’invitent à la table d’un débat politique de premier plan. Mais à un peu plus d’un an du moment fatidique où le Conseil constitutionnel devra examiner les candidatures en vue de la présidentielle de février 2024, une rencontre s’est tenue à Dakar, le 30 décembre, afin de permettre à d’éminents juristes et autres personnalités de la société civile d’apporter un éclairage technique sur la controverse qui alimente toutes les discussions dans le pays depuis longtemps déjà : Macky Sall pourrait-il, à bon droit, briguer un troisième mandat ? Abdourahmane Diouf, docteur en droit international économique, ancien porte-parole de Rewmi (le parti d’Idrissa Seck) et qui a fondé en octobre 2021 sa propre formation – Awalé –, a organisé ce symposium destiné à alimenter la réflexion des Sénégalais sur cette question épineuse. Intitulé « Le mandat dans tous ses états » et sous-titré « L’article 27 de la Constitution sous toutes les coutures », le débat réunissait trois panels composés de spécialistes. Enseignants-chercheurs, professeurs titulaires, docteurs en droit ainsi qu’un ancien ministre de la Justice se sont ainsi succédé à la tribune pour délivrer leur expertise. S’il fallait résumer les conclusions de ce symposium – dont la date improbable n’a pas aidé à lui assurer l’intérêt médiatique qu’il méritait –, on pourrait dire que la grande majorité des intervenants se sont accordés sur un point : Macky Sall ne saurait prétendre briguer un troisième mandat. Jeune Afrique
Somaliland: l’armée se retire d’une ville après des violences contre les autorités
Les forces gouvernementales de la région somalienne séparatiste du Somaliland se sont retirées d’une ville disputée après plusieurs jours de violences meurtrières contre les autorités, ont indiqué jeudi des sources sécuritaires. Des manifestations dans la localité de Las Anod, située à environ 500 kilomètres à l’est de la capitale du Somaliland, Hargeisa, avaient dégénéré en violences la semaine dernière. Des partis d’opposition et des organisations des droits humains ont accusé les forces gouvernementales d’avoir tué plusieurs manifestants. Las Anod est revendiquée par le Somaliland, qui a déclaré son indépendance de la Somalie en 1991, mais aussi par le Puntland, région du nord de la Somalie. Les manifestants protestaient contre l’assassinat d’un homme politique par des hommes armés. Des responsables du Somaliland ont affirmé que les victimes avaient été tuées lors des affrontements entre les manifestants et la police, sans toutefois donner de bilan. « Afin de préserver la situation sécuritaire, la stabilité du district et le bien-être de la population civile, les chefs militaires ont ordonné à leurs forces de revenir dans leurs camps pour que la situation redevienne normale », a indiqué le maire de la ville Abdirahin Ali Ismail. AFP
Pêche au Ghana : abus, corruption et décès sur les navires chinois
Lorsqu’il est question d’abus et de corruption sur les navires de pêche chinois au Ghana, Bright Tsai Kweku a tout vu. Il a vu des équipages chinois traiter les pêcheurs locaux comme des « esclaves », dit-il. « Ils les battent, ils leur crachent dessus, ils leur donnent des coups de pied », dit M. Kweku. « J’ai déjà vécu cela ». M. Kweku travaille comme bosun – un officier en charge de l’équipement et de l’équipage. Il dit avoir été forcé de travailler pendant trois jours sans dormir, s’être vu refuser de la nourriture et avoir été contraint de boire de l’eau sale. Le sort de certains de ses collègues pêcheurs a été encore pire, dit-il. M. Kweku raconte qu’un de ses collègues est tombé malade du choléra à bord d’un navire chinois, mais que l’équipage a refusé de le ramener à terre pour le soigner. Il n’en est pas revenu vivant. Il a vu un autre être gravement brûlé sur un navire après qu’un incendie se soit déclaré à bord. Un autre collègue a été happé par une hélice. Aucun des deux n’a survécu et les familles n’ont pas reçu d’indemnisation appropriée, dit-il. Ce ne sont là que quelques exemples des abus et négligences généralisés qui seraient liés aux navires de pêche chinois opérant au large des côtes ghanéennes. BBC
Pêche illicite au Cameroun : « carton rouge » de l’UE
La Commission européenne a infligé, jeudi 5 janvier, un « carton rouge » au Cameroun pour son manque de coopération dans la lutte contre la pêche illicite, en proposant d’ajouter ce pays à la liste des Etats sanctionnés. « Nous pratiquons une tolérance zéro à l’égard de la pêche INN [illicite, non déclarée et non réglementée], et la Commission a donc agi avec fermeté aujourd’hui en adressant un carton rouge au Cameroun », a déclaré le commissaire européen chargé de la pêche, Virginijus Sinkevicius. L’exécutif européen avait adressé un « carton jaune » au Cameroun en février 2021 et classé ce pays comme « non coopérant », pointant « l’incapacité » des autorités du pays à « assurer un contrôle adéquat de la flotte de pêche nationale ». « Le Cameroun a continué d’enregistrer des navires pêchant en dehors de ses eaux, y compris un navire de pêche “INN” sans que leurs activités ne fassent l’objet d’un quelconque suivi », explique la Commission dans un communiqué. Le Monde avec AFP
En Espagne, démantèlement d’un réseau d’exploitation de migrants marocains
Quarante-trois personnes soupçonnées d’appartenir à un réseau exploitant des travailleurs immigrés majoritairement marocains, auxquels elles vendaient à prix d’or de faux contrats de travail, ont été arrêtées dans le sud de l’Espagne, a annoncé, jeudi 5 janvier, la police. Les victimes « étaient principalement des citoyens marocains », les personnes interpellées étant « de différentes nationalités », a indiqué la police espagnole, sans préciser lesquelles. Selon le communiqué, les arrestations ont eu lieu dans la province de Malaga, en Andalousie. Au moins sept entreprises agricoles étaient dans la combine pour « faire travailler illégalement » ces migrants, qui étaient « logés dans des conditions inhumaines dans des maisons appartenant à l’organisation ». Les trafiquants vendaient jusqu’à 3 000 euros de faux contrats de travail qui devaient permettre aux migrants de régulariser leur situation. Le Monde avec AFP
Les États-Unis veulent mettre la main sur le Shebab somalien Maalim Ayman
10 millions de dollars. C’est le montant de la récompense promise pour toute information qui mènerait à l’arrestation où à la condamnation, dans n’importe quel pays, de Maalim Ayman ou de ses complices. Deux ans jour pour jour après l’attaque de la base aérienne de Manda Bay au Kenya, le département d’État américain n’a pas oublié. Maalim Ayman est le chef de Jayish Ayman, une unité des Shebab qui prépare et conduit des opérations terroristes en Somalie et au Kenya. Très autonome, elle est composée de combattants d’origines diverses : des étrangers, des Kényans d’origine somalienne ou encore des Somaliens disposant aussi de la nationalité kényane. Le 5 janvier 2020, avant l’aube, plusieurs combattants shebab attaquent la zone de la base Simba, situé dans la baie de Manda, à l’Est du Kenya. Le camp Simba fait partie de plusieurs bases militaires créées par les États-Unis à travers le monde, après les attentats du 11 septembre 2001. Elle est dédiée à la surveillance du Sud de la Somalie et des côtes kényannes. Il accueille une centaine de soldats américains. Les terroristes visent au lance-roquette un bimoteur dans lequel deux contractuels du ministère américain de la Défense sont tués. Un soldat américain est également tué dans la fusillade qui s’en suit, ainsi que plusieurs soldats kényans ayant répliqué à l’attaque. RFI
Projet contesté du groupe pétrolier TotalEnergies: quelle réalité en Ouganda et en Tanzanie?
En Ouganda, les réserves de pétrole sont évaluées à 6,5 milliards de barils, dont 1,4 milliard seraient exploitables. Lorsque la production aura atteint sa vitesse de croisière, près de 200 000 barils de pétrole par jour devraient être exportés. Pour atteindre cet objectif, le projet, dont TotalEnergies est l’actionnaire majoritaire, se décompose en deux volets. Le premier, Tilenga, concerne le pompage et le traitement du pétrole. Trente-et-une zones d’extractions sont prévues, pour un total de 426 puits, ainsi qu’une usine de traitement. Le second volet, le East african crude oil pipeline (EACOP), se concrétisera par la réalisation d’un pipeline enterré sur plus de 1 440 kilomètres. Le plus long oléoduc chauffé au monde. Problème : l’extraction pétrolière aura lieu en partie dans le parc des Murchison Falls, un site classé de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Composé d’une faune et d’une flore très riches, on y trouve des lions, des éléphants, des girafes, des buffles, des antilopes… 144 espèces de mammifères, plus de 500 espèces d’oiseaux, de reptiles et d’amphibiens y sont recensés. En Ouganda, c’est le parc le plus visité. Or l’entreprise s’est vu attribuer 10% des 3 840 km² qui le composent. RFI