Revue de Presse du 6 janvier 2022

Mali: l’opposition réclame des élections dans des délais rapides
En marge de la visite au Mali du médiateur de la Cédéao, Goodluck Jonathan, un grand nombre de partis politiques et d’associations se sont réunis, mercredi 5 janvier 2022, pour exprimer leur rejet du chronogramme prévoyant une prolongation de la transition de cinq ans. Au cours d’une conférence de presse unitaire pour défendre « les principes démocratiques du pays », ils demandent un retour à l’ordre constitutionnel par la voie d’élections dans les délais les plus courts possibles. Au siège du Parti pour la renaissance nationale, le Parena, une dizaine de personnalités issues de tous bords politique se présentent devant la presse. Tous ici se rejoignent pour « dénoncer les velléités dictatoriales » des autorités actuelles et leur projet de prolongation de la transition. … Pour défendre ces idéaux, un rassemblement est prévu, ce samedi, devant le monument des martyrs de la révolution de 1991. Le même jour, les tenants d’une prolongation ont prévu de manifester pour marquer leur soutien aux autorités à la veille du sommet des chefs d’États de la l’instance sous-régionale, Cédéao. RFI

Une fronde de la Cedeao contre la transition de cinq ans au Mali ?
La Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a décidé de se réunir ce 9 décembre, après l’annonce faite d’une possible prolongation de 5 ans de la transition au Mali. … Ça s’agite en coulisse avant le sommet extraordinaire de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest ce 9 janvier à Accra, au Ghana. Ce sommet doit se prononcer sur la durée de la transition au Mali. … Alors que se sont dits le colonel Assimi Goïta et Goodluck Jonathan ? Rien n’a filtré. Mais les pressions internationales et intérieures sont fortes sur la junte pour qu’elle renonce à cette transition de 5 ans. Certains journaux maliens ont d’ailleurs vertement exprimé leur désaccord avec les militaires, à l’instar du Nouveau Réveil : “les autorités de la Transition cherchent à tout prix, à retarder les choses, histoire de prolonger leur séjour à la tête de l’État malien. Ce qui fait dire à plus d’un, qu’après avoir renversé IBK et déposé Bah N’Daw, le colonel Assimi Goïta vient de perpétrer son troisième coup de force à travers l’organisation des Assises nationales dont l’une des recommandations phares est (donc) la prolongation de la durée de la transition. La question que tout le monde se pose maintenant est la suivante : la pilule passera-t-elle ?”. Courrier International

Soudan: forte mobilisation attendue contre le régime militaire
Ce jeudi 6 janvier 2022 est une nouvelle journée de mobilisation au Soudan et plus particulièrement à Khartoum la capitale. Toutes les communications sont coupées depuis le milieu de la matinée. Il s’agit du deuxième rassemblement depuis la démission du Premier ministre Abdallah Hamdok dimanche dernier. En début d’après-midi, ce jeudi, les manifestants étaient déjà des milliers dans les rues de Khartoum en colère et déterminés. Et malgré une forte présence des forces de sécurité, ils se dirigent vers le palais présidentiel pour dire non à la junte militaire. Le centre de Khartoum est entièrement bouclé. Les magasins sont fermés, expliquait dans la matinée un manifestant. « Ils ont à nouveau coupé les ponts allant au centre ville. Ils ont essayé les barbelés, les checkpoints, ça n’a pas marché. Alors maintenant, ils ont installé des containers métalliques à l’entrée des ponts. Et pas juste un, ils en ont mis deux, l’un sur l’autre, ce qui fait un mur de plus de dix mètres de haut pour physiquement empêcher les gens de passer. Mais on y arrive. Je ne peux pas vous dire comment, mais on traverse. À chaque fois qu’ils inventent quelque chose, on trouve une faille. » Impossible pour l’instant de dire combien il y a de manifestants. En tout cas le mouvement se durcit. Les manifestants refusent toutes discussions et cohabitation avec les militaires. Ils exigent tous simplement leur départ. Selon l’AFP, les forces de sécurité soudanaises ont tiré des gaz lacrymogènes contre les manifestants. RFI

Au Burkina Faso, plus de 3000 écoles sont fermées en raison de l’insécurité
Ce chiffre alarmant a été annoncé, ce mercredi 5 janvier 2022, par le porte-parole du gouvernement, Alkassoum Maïga, à l’issue du Conseil des ministres. Cela représente plus de 13% des écoles du pays. Ce chiffre est en hausse constante depuis plusieurs années. « C’est très impressionnant et il y a des motifs d’inquiétude », a reconnu lui-même le porte-parole du gouvernement. En trois ans, 1 300 écoles supplémentaires ont dû fermer leurs portes en raison de la pression des terroristes. Une situation qui concerne plus de 500 000 élèves et près de 15 000 enseignants. Pourtant le gouvernement l’assure, il fait des efforts. Plus de 200 écoles ont été rouvertes récemment, 25 ont été déplacées dans des localités jugées plus sûres. Selon Alkassoum Maïga, plus de 13 500 élèves déplacés internes ont ainsi pu se réinscrire. RFI

Tchad: les préparatifs des discussions à Doha entre autorités et rebelles s’accélèrent
Dernière ligne droite avant le pré-dialogue entre le gouvernement et les nombreux mouvements politico-militaires basés à l’extérieur du pays, en vue de leur participation au fameux dialogue inclusif qui doit s’ouvrir dans un peu plus d’un mois à Ndjamena. Mardi 4 janvier, le Comité technique spécial dirigé par l’ex-président Goukouni Weddeye, a créé un comité chargé d’organiser dans ses moindres détails le pré-dialogue qui doit se tenir d’ici peu à Doha au Qatar. … Mais le temps leur est compté. « Nous voulons avoir tout bouclé au moins une ou deux semaines avant le 15 février », date à laquelle le dialogue national doit débuter, selon le président de ce comité d’organisation. Les 26 mouvements, eux, avaient posé des préalables avant toute participation. « Ils sont en train d’être satisfaits », assure le président du Comité. Quelque 300 rebelles dont des leaders de premiers plans ont été amnistiés et le gouvernement vient de mettre en place d’une sous-commission chargée d’étudier la question des restitutions des biens saisis. Mais certains ne cachent pas leurs « préoccupations » par rapport à l’opacité qui entoure selon eux, l’ordre du jour ou encore la liste des participants. RFI

La Chine va nommer un envoyé spécial pour la Corne de l’Afrique
La Chine va nommer un envoyé spécial pour la Corne de l’Afrique, a annoncé ce jeudi 6 janvier au Kenya le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, marquant la volonté de son pays de s’impliquer diplomatiquement dans cette région en proie à divers conflits. Le chef de la diplomatie chinoise, qui a entamé mercredi une tournée africaine en Érythrée, au Kenya puis aux Comores, a affirmé que la Chine voulait ainsi encourager le dialogue face aux défis de paix et de sécurité. « Nous allons continuer à jouer un rôle encore plus grand pour la paix et la stabilité de la région », a-t-il déclaré en mandarin, traduit par un interprète depuis la ville kényane de Mombasa. … Son annonce coïncide par ailleurs avec l’arrivée de l’envoyé spécial américain pour la Corne de l’Afrique, Jeffrey Feltman, attendu jeudi en Éthiopie, secouée depuis plus d’un an par la guerre opposant l’armée fédérale aux rebelles du Tigré. Selon le département d’État, M. Feltman – dont une démission est cependant attendue à court terme – va tenter une nouvelle fois d’amener les belligérants à la table des négociations, sur fond d’accalmie dans les combats. Les rebelles éthiopiens, qui se rapprochaient il y a quelques semaines d’Addis-Abeba, se sont retirés fin décembre dans leur bastion du Tigré et l’armée fédérale a déclaré qu’elle ne les y pourchasserait pas. Les États-Unis ont provoqué la colère de l’Éthiopie en retirant cette semaine le pays d’un important accord commercial, l’Agoa, en raison des atteintes aux droits humains commises dans le cadre de la guerre. Le Point

Le Maroc, acteur clé pour la Chine au Maghreb
L’attractivité du royaume chérifien et sa position géostratégique en font un pays pivot pour la Chine à travers son projet de nouvelles routes de la soie. … De par sa position géostratégique, le royaume chérifien s’est positionné comme le point d’entrée des investissements européens en Afrique. Son port, Tanger Med, est entré dans le top 25 mondial des hubs portuaires et est troisième en termes de connectivité derrière Shanghaï et le Panama. Et cela n’a pas échappé à la Chine, qui a longtemps préféré l’Algérie, pays producteur de pétrole. Les liens idéologiques historiques puis l’arrivée au pouvoir du président Bouteflika, en 1999, ont favorisé l’implantation économique des sociétés de l’empire du Milieu en Algérie et en Égypte, en raison du canal de Suez. Depuis 2016, et la deuxième visite du roi Mohammed VI à son homologue Xi jingping, les choses ont changé. Le Maroc et la Chine ont renforcé leur partenariat sur tous les plans diplomatiques, culturel et surtout économique. Ils ont augmenté le volume de leurs échanges commerciaux. Le Maroc est même devenu le premier pays du Maghreb à rejoindre, en novembre 2017, le grand projet de nouvelles routes de la soie qui vise à améliorer les liaisons commerciales entre l’Asie, l’Europe, l’Afrique et même au-delà par la construction de ports, de voies ferrées, d’aéroports ou de parcs industriels. Le Point

Sénégal : le chantier du port de Ndayane sur orbite
Le président sénégalais Macky Sall a posé, lundi 3 janvier en début de soirée, la première pierre du futur port multifonctionnel de Ndayane, situé à 70 kilomètres au sud de Dakar, sur la Petite-Côte. Il est destiné à décongestionner le port autonome de Dakar, le seul fonctionnel aujourd’hui, datant du XIXe siècle et situé en plein centre-ville. Il capte 95 % des échanges commerciaux du Sénégal, mais aussi 80 % des hydrocarbures et 65 % des autres trafics du Mali enclavé. L’agence officielle sénégalaise, APS, précise que les travaux de cette infrastructure d’une superficie de 1 200 hectares vont se dérouler en deux phases, pour un investissement total d’environ 3 milliards de francs CFA (environ 5,2 milliards de dollars). La première mobilisera 827 millions de dollars, ce qui en fait le plus important investissement privé de l’histoire du Sénégal, d’après les autorités. Les travaux vont durer quatre-cinq ans, a insisté le président sénégalais. Le Point