Opposition muselée, avocats emprisonnés, observateurs indépendants poursuivis: la campagne présidentielle a encore accentué la répression en vigueur en Ouganda, où le président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 35 ans, a transformé le coronavirus en allié pour conforter sa domination. Ce pays enclavé d’Afrique de l’Est est habitué à la gestion violente des manifestations ou aux arrestations arbitraires dans les rangs de l’opposition. Mais à l’approche de la présidentielle du 14 janvier, lors de laquelle M. Museveni brigue un sixième mandat, la répression a pris une tournure extrême selon les défenseurs des droits humains. Et elle inquiète la communauté internationale: fin décembre, l’ambassade des Etats-Unis a averti que « ceux qui minent la démocratie » en Ouganda subiront « des conséquences ». « La répression s’est intensifiée dans l’ensemble de la société, pas seulement contre les défenseurs des droits humains », résume Oryem Nyeko, chercheur pour Human Rights Watch. Selon lui, « les choses ont empiré à l’approche des élections ». AFP
Au moins vingt et un civils ont été tués de manière « sauvage » dans un nouveau massacre attribué aux combattants du groupe armé Forces démocratiques alliées (ADF) dans le secteur de Rwenzori dans l’est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris mardi de sources onusienne et locales. « L’ennemi serait venu vers la rivière Kabembeu, le bilan provisoire fait état de 21 civils tués » de manière « sauvage » à Mwenda dans la province du Nord, a déclaré à l’AFP une source de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco). « Les ADF ont tué, nous venons de perdre vingt-deux personnes (…) dont dix femmes », a dit de son côté Donat Kibwana, administrateur du territoire de Beni. A ce décompte s’ajoute « dix autres personnes blessées et des disparus. L’armée est intervenue après que le forfait a été commis », a-t-il ajouté. Le bilan des massacres a été confirmé par un responsable de la société civile du secteur de Rwenzori, Paluku Batoleni, qui a affirmé que son bureau a été « démoli » par les assaillants. AFP
Le président Félix Tshisekedi a ouvert la première École de Guerre du pays, la deuxième en Afrique centrale, selon la présidence congolaise. Cette école de troisième degré, est le fruit de la coopération avec la France. Ce projet est le produit de la visite à Kinshasa de Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, en mai 2019. Les deux pays avaient à l’époque conclu de travailler ensemble sur la création d’une École de Guerre pour la formation des futurs cadres des FARDC. L’école a ainsi été inaugurée hier mardi par le président accompagné de son Premier ministre Sylvestre Ilunga. … « Celles-ci ont des infrastructures provisoires, annonce le général d’armée Célestin Mbala Munsense, chef d’état-major général des FARDC, le temps de permettre au gouvernement congolais de mobiliser des moyens pour l’érection des infrastructures définitives dans l’enceinte de la première zone de défense. L’école de guerre de Kinshasa a pour mission de préparer les officiers supérieurs militaires à l’exercice de responsabilité […], de commandement et de direction où s’élabore et s’exécute la politique de défense et de sécurité ». RFI
Les jeunes des mouvements citoyens et ceux des groupes de pression sont descendus dans la rue mercredi 6 janvier pour dénoncer la persistance de l’insécurité dans le territoire de Beni (Nord-Kivu). La manifestation a paralysé particulièrement le centre commercial de Beni, Matonge. Le président du conseil urbain de la jeunesse, retrouvé au lieu de la manifestation, a relaté à Radio Okapi que ces jeunes manifestaient contre la persistance de l’insécurité qui ne cesse d’endeuiller le territoire de Beni. Ils réclamaient également que justice soit faite à l’égard des militants de la LUCHA en détention à la prison centrale de Kangbayi depuis que leur audience a été suspendue, en attendant la désignation d’une autre composition du tribunal. Les manifestants réclameraient aussi justice en faveur des jeunes du quartier Rwangoma, arrêtés pour avoir caillassé une voiture 4×4 de l’armée, blessé quelques éléments FARDC ainsi que des casques bleus de la MONUSCO dans ce quartier. Radio Okapi
L’armée française a annoncé mardi 5 janvier avoir frappé deux jours plus tôt des dizaines de jihadistes tandis que des villageois et une association locale parlent de civils atteints par un appareil non identifié lors d’un mariage. Selon l’état-major, l’armée française a « neutralisé » des dizaines de combattants jihadistes dimanche lors d’une frappe aérienne menée dans la région de Douentza, à 90 km à l’ouest d’Hombori, dans le centre du Mali. Ce raid a été « mené à la suite de renseignements recoupés et de l’observation de la posture des suspects qui ont permis de conclure à la présence effective d’un groupe armé terroriste », a ajouté l’état-major français. Mais les villageois assurent, eux, que plus de vingt personnes, dont des enfants, ont été tuées dimanche après une frappe aérienne pendant un mariage, a déclaré mardi une source médicale à Reuters. … « Il ne peut y avoir de doutes et d’ambiguité, il n’y avait pas de mariage. C’est une frappe menée après un processus particulièrement formel et multipartite sur un groupe armé terroriste pleinement identifié, après un recoupement d’informations, des attitudes, une posture, sur une zone caractérisée », a dit à l’AFP une source militaire française proche du dossier. France24 avec AFP
Au moins six personnes, dont deux supplétifs civils des forces de sécurité burkinabè dans la lutte antidjihadiste, ont été tuées lundi lors d’une attaque dans le nord du pays, près de la frontière malienne, a appris l’AFP mardi auprès d’un élu local. « Des individus armés ont attaqué hier soir (lundi) le village de Loumbila », localité située à 35 km de Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord, faisant « six morts dont deux volontaires » de défense de la patrie (VDP), a déclaré cet élu local sous le couvert de l’anonymat. Belga
Des centaines de réfugiés éthiopiens continuent d’affluer au Soudan pour fuir les violences dans la province du Tigré. Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), quelque 800 personnes ont trouvé refuge à l’est du Soudan lors des premiers jours de 2021. Depuis début novembre, plus de 56.000 réfugiés éthiopiens ont fui vers le Soudan voisin. Ces réfugiés arrivés tout récemment au Soudan indiquent avoir été pris au piège du conflit et avoir été victimes de divers groupes armés. « Ils ont été confrontés à des situations périlleuses, notamment le pillage de leurs maisons, le recrutement forcé d’hommes et de garçons, la violence sexuelle contre les femmes et les filles », a déclaré Andrej Mahecic, porte-parole du HCR lors d’un point de presse mardi à Genève. Après parfois plusieurs jours de voyage, les réfugiés arrivent avec très peu d’effets personnels, fatigués et dans des conditions précaires. Le HCR estime que plus de 30% d’entre eux ont moins de 18 ans et 5% plus de 60 ans. « Une fois de plus, le gouvernement du Soudan maintient généreusement sa frontière ouverte aux réfugiés, mais un soutien supplémentaire est nécessaire pour compléter la réponse des autorités », a ajouté M. Mahecic. ONU Info
Comme pressenti, le gouvernement éthiopien n’a pas gouté à la sortie du nouveau maire de Mekele à propos de la présence de troupes érythréennes. Le président par intérim du Tigré Mulu Nega promet des mesures correctives à son encontre, précisant qu’il n’était pas habilité à parler de ces sujets devant la presse. Ce quiproquo n’est pas anodin. Il montre la confusion qui règne entre les nouveaux dirigeants de la province. Ils ont été propulsés à la tête d’une administration provisoire créée par le Premier ministre Abiy Ahmed au début du conflit en novembre. Nommés pour remplacer les dirigeants du TPLF, parviendront-ils à rallier le soutien de la population locale ? Il est encore trop tôt pour le dire mais cela paraît difficile. Pour rappel, les Tigréens avaient voté à 98% en faveur du TPLF lors des dernières élections. RFI
À son retour, le 29 décembre dernier, après près de deux mois d’hospitalisation et de convalescence en Allemagne, le président Abdelmadjid Tebboune a inauguré la reprise de ses activités publiques par la signature de la loi de finances 2021 et du décret présidentiel portant promulgation dans le Journal officiel de l’amendement de la nouvelle Constitution. Pour rappel, le référendum sur la nouvelle Constitution, le 1er novembre 2020, a enregistré une abstention record, avec 23,72 % de taux de participation. Du coup, et depuis ce 1er janvier 2021, l’Algérie s’est dotée d’une nouvelle loi fondamentale qui impose un ruissellement d’amendements et d’ajustements des codes et des lois en vigueur. La prochaine étape annoncée dans le calendrier politique est l’amendement de la loi électorale. Une commission de juristes, la même qui a travaillé sur la réforme constitutionnelle, a été chargée en septembre de plancher sur ce chantier. Le Point
Comme le Royaume-Uni, l’Afrique du Sud fait face depuis quelques semaines à une version mutante du Covid-19. Celle-ci semble plus agressive et pourrait être résistante au vaccin. L’information émane d’une source anonyme au sein du gouvernement britannique, qui dit relayer les propos du secrétaire d’État à la Santé, Matt Hancock. Elle a été révélée par la chaîne ITV et suscite depuis de vives inquiétudes. Selon l’informateur, M. Hancock considère le variant du Covid identifié le 18 décembre par les autorités sud-africaines comme « un problème très significatif » et se dit « incroyablement soucieux ». Ce variant, tout comme celui qui sévit actuellement au Royaume-Uni, se caractérise par une mutation sur l’une des protéines constitutives du virus, la protéine Spike, ce qui lui permet de contaminer plus facilement d’autres cellules. Jeune Afrique
Depuis le renversement de l’ancien président malien Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août, son ex-premier ministre Boubou Cissé se fait discret. Libéré en octobre après avoir été détenu cinquante-deux jours par la junte militaire, il ne s’est pas exprimé publiquement depuis. L’ancien chef du gouvernement assure avoir passé les derniers mois auprès de sa famille, loin de toute activité politique. Une version des faits que contestent les nouvelles autorités. Selon la justice malienne, Boubou Cissé aurait occupé son temps libre à ourdir « une entreprise de déstabilisation des institutions de la transition, (…) des actes de nature subversive tendant à jeter le discrédit sur les actions des autorités ». Une information judiciaire a été ouverte et cinq complices supposés de Boubou Cissé ont été arrêtés puis présentés au juge. Quant au principal intéressé, « il est resté introuvable » selon le procureur. Le Monde Afrique a pu le joindre par téléphone. C’est la première fois qu’il s’adresse à la presse depuis le coup d’Etat. Le Monde
A Dar-es-Salam, dans l’est du Darfour, la cacahuète, c’est une très vieille histoire. Ici, personne ne saurait dire depuis combien de décennies on cultive l’oléagineux. Ce que tout le monde sait, en revanche, c’est que l’arrivée de l’usine de transformation d’arachides en Plumpy Nut – une pâte ultrariche administrée pour lutter contre la sous-nutrition – a décuplé l’intérêt pour le fruit à coque. « Grâce à ce travail, nous avons pu développer nos activités, scolariser les enfants, acheter un âne parfois, ou agrandir nos maisons », résume Ibrahim Rahma, un des paysans du coin. Une amélioration globale qui ne l’empêche pas de se battre cette année, au nom de l’association de producteurs, pour une revalorisation des prix de leurs produits après une saison calamiteuse. Le Soudan connaît actuellement une inflation galopante qui mange le pouvoir d’achat des ménages, renforce l’insécurité alimentaire et oblige les Soudanais à dépenser une part exorbitante de leurs revenus pour se nourrir. Le Monde