Au moins quatorze personnes, dont sept élèves, ont été tuées, samedi 4 janvier, par l’explosion d’un engin artisanal au passage d’un car dans le nord-ouest du Burkina Faso, selon un bilan provisoire annoncé par le gouvernement. Trois cars transportant 160 passagers sont partis de la localité de Toéni pour rejoindre la ville de Tougan samedi matin. L’un des cars a « sauté sur un engin explosif improvisé », selon le communiqué signé du ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou. « Le bilan provisoire fait état de 14 morts parmi lesquels sept élèves et quatre femmes », selon le communiqué, qui fait état également de « dix-neuf blessés dont trois graves ». L’âge des victimes n’a pas été dévoilé dans le communiqué. « Les blessés ont été immédiatement évacués au centre médical avec antenne chirurgicale de Tougan pour recevoir des soins médicaux appropriés », selon la même source. « Le gouvernement condamne fermement cet acte lâche et barbare qui vise à mettre à mal le moral des populations », selon le communiqué. Le Monde avec AFP
Dans une étude édifiante, intitulée L’Afrique de l’Ouest face au risque de contagion djihadiste, publiée le 20 décembre dernier, International Crisis Group apporte un nouvel éclairage sur la situation si particulière de l’Afrique de l’Ouest dans la stratégie des mouvements djihadistes. Le constat de l’organisation internationale est implacable : « L’expansion des militants islamistes au Sahel, en particulier au Burkina Faso, préoccupe de plus en plus les États côtiers d’Afrique de l’Ouest. Leurs dirigeants craignent que les militants ne puissent utiliser le Burkina comme rampe de lancement pour des opérations plus au sud. » Et pour la première fois de son histoire, c’est toute la région qui est confrontée au risque d’une crise globale, à la fois sécuritaire au Nord, mais aussi politique au sud, à cause des nombreuses opérations électorales qui pourraient être contestées en 2020. L’enquête du Crisis Group débute au Burkina Faso, là-bas, la situation sécuritaire s’est dégradée à une vitesse grand V. Tous les signaux venants du pays des Hommes intègres sont au rouge. Le Point
Au moins cinq militaires maliens ont été tués lundi dans l’explosion d’une mine artisanale à Alatona, dans le centre du pays, entre Ségou et la frontière mauritanienne, a indiqué le ministre chargé de la Communication et porte-parole du gouvernement. « Une mission FAMa (Forces armées maliennes) est tombée dans une embuscade à l’EEI (engin explosif improvisé) ce matin (…) Bilan provisoire: 5 soldats morts et 4 véhicules détruits », a déclaré sur Twitter le ministre, Yaya Sangare. Depuis des mois, les pays du Sahel sont le théâtre des attaques jihadistes. Les terroristes djihadistes ont tué plus de 140 soldats et 110 civils maliens entre septembre et décembre 2019. Sahel Intelligence
Les combattants du groupe islamiste somalien des Chabab ont attaqué dimanche 5 janvier à l’aube une base militaire américano-kényane à Lamu, dans le sud-est du Kenya, près de la frontière avec la Somalie, tuant trois Américains. « Durant une attaque par les Chabab, un groupe affilié à Al-Qaida en Afrique de l’Est, plus tôt aujourd’hui, un militaire américain et deux sous-traitants du ministère de la défense ont été tués » sur la base de la baie de Manda, a annoncé le commandement américain pour l’Afrique (Africom) dans un communiqué. Africom a précisé à l’Agence France-presse (AFP) que les trois personnes décédées étaient de nationalité américaine. Deux autres employés du Pentagone ont été blessés. Dans un état stable, ils sont en train d’être évacués. « Après une première incursion dans le périmètre [de la base], l’armée kényane et les forces de l’Africom ont repoussé l’attaque des Chabab », a précisé Africom dans son communiqué. Cette opération, près de l’île touristique de Lamu, est la dernière en date des Chabab au Kenya depuis que ce pays a envoyé des troupes en Somalie en 2011 pour y combattre ce groupe affilié à Al-Qaida. Le Monde avec AFP
Trois personnes soupçonnées d’être des « terroristes » ont été arrêtées pour avoir tenté de pénétrer dans un camp militaire britannique dans le centre du Kenya, selon un rapport de police consulté par l’AFP lundi. Ces trois hommes ont été arrêtés dimanche après-midi, quelques heures après l’attaque par des shebab d’une base américano-kényane sur la côte de la région de Lamu (sud-est) au cours de laquelle trois Américains ont été tués. Les policiers « ont arrêté trois suspects de terrorisme, qui avaient un peu plus tôt tenté en vain de pénétrer par effraction dans le camp militaire britannique », selon le rapport. Les suspects avaient été repérés sur des images de télésurveillance et arrêtés dans la ville de Nanyuki. « Les trois suspects sont interrogés pour savoir quelles sont leurs motivations », a affirmé le chef de la police dans la province de la Vallée du Rift, Marcus Ochola. Ils n’étaient pas armés, a-t-il précisé. La police kenyane est en état d’alerte depuis que des combattants du groupe islamiste somalien des shebab ont attaqué dimanche une base militaire américano-kényane à Lamu, dans le sud-est du Kenya, près de la frontière avec la Somalie. AFP
Une école militaire a été bombardée dans la nuit de samedi à Tripoli, tandis que des frappes ont visé une base aérienne quelques heures plus tard. La menace d’une intervention turque a relancé un conflit qui voit s’affronter par procuration sur le sol libyen les puissances régionales. Depuis la chute de Muammar al-Kadhafi, il y a huit ans, la guerre ne s’est jamais vraiment arrêtée. Tout au plus les Libyens observent-ils des accalmies, parenthèses à la durée incertaine pendant lesquelles ils retiennent leur souffle jusqu’à la reprise du conflit. Samedi soir, celui-ci s’est brutalement accéléré avec le bombardement d’une académie militaire de la banlieue sud de Tripoli, dans le quartier résidentiel d’Al-Hadba al-Khadra. Au moment de la frappe, les cadets étaient en train de se rassembler dans la cour principale de l’école avant de regagner leurs dortoirs, a indiqué un porte-parole du ministère de la Santé. Trente d’entre eux ont été tués, et autant blessés. Le gouvernement d’union nationale, reconnu par les Nations unies, a immédiatement accusé les forces de Khalifa Haftar, qui assiègent Tripoli depuis neuf mois, d’être derrière ce raid aérien. Libération
Une réunion ministérielle de quatre pays européens sur la situation en Libye aura lieu mercredi au Caire, au moment où Ankara a annoncé le déploiement de troupes sur le sol libyen, a indiqué le ministère égyptien des Affaires étrangères. Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukry, a invité ses homologues français, italien, grec et chypriote à se réunir au Caire. Cette initiative intervient alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé dimanche soir le début du déploiement de soldats turcs en Libye, voisine de l’Egypte. Le Caire a précisé qu’il s’agira de « faire avancer la recherche d’une solution globale à la crise libyenne et faire face à tout ce qui y constituerait un obstacle ». AFP
L’armée congolaise a affirmé samedi avoir eu soixante morts dans ses rangs dans des opérations lancées fin octobre contre le groupe Forces démocratiques alliées (ADF) à Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo. Les Forces armées de la RDC (FARDC) indiquent « qu’en l’espace de deux mois, 60 vaillants combattants sont tombés au champ d’honneur » dans la région de Beni (Nord-Kivu, est), a écrit le général Léon-Richard Kasonga, son porte-parole dans un communiqué. « 175 autres militaires ont été blessés », a-t-il ajouté, s’insurgeant contre « des messages d’intoxication » diffusés sur les réseaux sociaux et certains médias accusant les FARDC et la mission de l’ONU en RDC (Monusco), « d’être de connivence avec les égorgeurs ». « Les FARDC affirment être au courant et suffisamment documentées sur la combine montée » afin de décourager les militaires qui sont déterminés à poursuivre et exécuter leur mission d’éradication des ADF. « Ce qui se passe au Grand Nord (région de Beni au Nord-Kivu, est) n’est qu’une machination des personnes malveillantes aux ambitions sécessionnistes ». Jeune Afrique avec AFP
La police ougandaise a arrêté lundi le député d’opposition et chanteur Bobi Wine, dispersant ses partisans à coups de gaz lacrymogène, lors d’une réunion publique en vue de la présidentielle de 2020. Plus connu sous son nom d’artiste Bobi Wine, Robert Kyagulanyi, 37 ans, élu député en 2017, est devenu le porte-parole d’une jeunesse ougandaise urbaine et souvent très pauvre qui ne se reconnaît pas dans le régime vieillissant du président Yoweri Museveni, 74 ans. Il a été arrêté ou assigné à résidence à de nombreuses reprises depuis 2018, notamment dans le cadre de son inculpation pour avoir organisé un rassemblement illégal en juillet 2018. Des poursuites selon lui motivées politiquement. Il a annoncé en juillet son intention de briguer la présidence ougandaise lors des élections de 2021 et devait lancer une série de réunions publiques. Mais la police est intervenue lundi, empêchant la tenue de la première d’entre elles, dans une église catholique de sa circonscription de Kampala, a constaté un journaliste de l’AFP. AFP
Quatre soldats nigérians ont été tués et onze blessés samedi soir dans une attaque menée par l’Iswap, branche du groupe Boko Haram affiliée à l’Etat Islamique, sur une base militaire dans le nord-est du Nigeria, ont indiqué dimanche des sources sécuritaires à l’AFP. Les combattants de l’Etat Islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) sont arrivés à bord de six camions militaires pour attaquer la base de Jakana située à 42 kilomètres de la capitale de l’Etat du Borno, Maiduguri, ont déclaré deux sources militaires sous couvert de l’anonymat. Après de longs échanges de tirs, «nous avons perdu quatre soldats et 11 ont été blessés», a précisé une de ces sources. «Les terroristes ont attaqué notre détachement vers 17h30 (même heure en Suisse), mais nous avons répliqué et forcé à se replier», a souligné un officier de l’armée présent au moment de l’attaque et donnant le même bilan. AFP/NXP
Après le départ des contingents tchadiens, rentrés vendredi dans leur pays au terme de leur mission contre Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, des centaines de civils nigérians fuient par crainte de nouvelles attaques jihadistes. Ils fuient le retour de Boko Haram. Des centaines de personnes quittent le nord-est du Nigeria après la décision de l’armée tchadienne de rapatrier ses troupes. Ces 1 200 soldats, qui étaient déployés depuis neuf mois dans le pays pour lutter contre le groupe jihadiste, sont arrivés dès vendredi dans leur capitale, N’Djamena, en passant par le Cameroun. « Ce sont nos éléments qui sont partis prêter main forte aux soldats nigérians il y a plusieurs mois qui rentrent au pays, ils ont fini leur mission », a expliqué samedi le porte-parole de l’armée tchadienne, le colonel Azem Bermandoa, sans préciser si ces militaires allaient être relevés par d’autres. « Il n’y a plus aucun de nos soldats au Nigeria. Ceux qui sont rentrés vont regagner leur secteur du lac Tchad. » L’annonce de ce retrait a semé la panique dans la petite ville de Gajiganna, à proximité de Monguno, deux bases où étaient regroupées les forces tchadiennes. France24
L’ex-chef des Jeunes patriotes ivoiriens Charles Blé Goudé « tend la main au président Alassane Ouattara » pour travailler à la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, a-t-il déclaré samedi dans une « adresse aux Ivoiriens » datée de La Haye aux Pays-Bas. « Je reste focalisé sur l’objectif de la reconstruction de la paix », en Côte d’Ivoire. « Je tends toujours la main au président Alassane Ouattara », déclare M. Blé Goudé dans une « adresse aux Ivoiriens » datée de La Haye aux Pays-Bas, après les messages de Nouvel An diffusés mardi par le chef de l’État et ses opposants Henri Konan Bédié et Guillaume Soro. Charles Blé Goudé avait annoncé en juin 2019 avoir des ambitions présidentielles à long terme, après le prochain scrutin d’octobre 2020. Il a été condamné lundi par contumace à vingt ans de prison par la justice ivoirienne, alors qu’il est en liberté conditionnelle à La Haye après son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI). Jeune Afrique avec AFP
Le colonel Issiaka Ouattara, alias Wattao, ancien chef rebelle et commandant de zone, décédé dimanche à New York des suites d’une maladie, était l’un des anciens commandants de zones, les plus emblématiques. Principal chef des Forces nouvelles, un groupe de rebelles ivoiriens, Issiaka Ouattara, alias Wattao, a été un des acteurs majeurs de la crise politico-militaire en Côte d’Ivoire, de 2002 à 2011. Malgré sa maladie, Wattao avait été promu colonel-major le 18 décembre dernier. En mars 2019, il avait quitté son poste à la garde républicaine pour le commandement des unités rattachées à l’état-major général des armées. C’est en 1990 que le soldat, imposant du haut de son 1m90, s’est fait connaître au public en participant à une mutinerie. Quelques années plus tard, il fait partie d’un groupe de jeunes soldats mené notamment par Ibrahim Coulibaly qui soutient la prise de pouvoir du général Robert Guéï, lors du coup d’État de décembre 1999. Il intègre ensuite la garde rapprochée du général Gueï mais, proche d’Ibrahim Coulibaly évincé peu de temps avant, il est accusé moins d’un an après de vouloir renverser le général, au profit de l’opposant Alassane Ouattara. BBC
Au Togo, le Comité d’action pour le renouveau (CAR) a annoncé, samedi à l’issue de son conseil national, le retrait de ses membres de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), et de tous ses démembrements. Le parti d’opposition a également annoncé son intention de ne pas prendre part à la présidentielle du 22 février. Les conditions, en l’état actuel, ne sont pas réunies pour un scrutin transparent et équitable estime le président du CAR, Yaovi Agboyibor : « Tous les partis ont dénoncé les conditions d’organisation des élections. C’est vrai, certains de nos partenaires de l’opposition ont présenté des candidatures, mais de notre point de vue, au CAR, on reste convaincus que la bonne décision, c’est d’amener le pouvoir à reconsidérer les conditions, parce que notre décision est une décision fondée sur l’état actuel du cadre électoral. » Mais l’ancien Premier ministre ajoute être prêt à la discussion : « Rien n’empêche que dans les jours ou semaines à venir, le pouvoir se remette en cause et décide d’améliorer le cadre. Auquel cas, nous allons reconsidérer aussi notre position. » RFI
Au Mali, il y a six ans, environ 40.000 manuscrits de la bibliothèque de Tombouctou ont été transportés à Bamako pour les mettre à l’abri des djihadistes qui avaient pris le contrôle de la ville. Depuis, ces manuscrits ne sont toujours pas revenus à Tombouctou et les dirigeants de l’Institut Ahmed Baba s’efforcent de les préserver et de les numériser. Reportage. Assis au milieu de vieux livres écrits à la main, Alkamisse Cissé, responsable de la restauration et conservation des manuscrits à l’institut Ahmed Baba, tente de trouver le morceau d’un vieux manuscrit dont les pages déchirées sont cousues à l’aide d’une ficelle. « Depuis le départ des occupants djihadistes, nous avons restauré entre 30 et 40 folio (manuscrits), nous n’avons pas d’évaluation parce que nous sommes très pris par la conservation (des manuscrits) et c’est ça qui nous empêche de commencer la restauration. Il y a même un manque de matériels pour la restauration. » En 2012, lors de l’occupation de la ville par des djihadistes liés à Al-Qaïda, environ 40.000 manuscrits ont été transportés en cachette à Bamako pour les protéger. DW